AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,46

sur 62 notes
5
4 avis
4
8 avis
3
1 avis
2
2 avis
1
0 avis
La disparition d'un vieillard dans un village de montagne sur les hauteurs de Bastia ; un ex-flic alcoolo chargé d'enquêter ; un cadavre revenu du passé… Départ assez classique de polar mais rassurez-vous avec Antoine Albertini, ça accélère fissa !

Car si le temps des nuits bleues, des guérillas nationalistes, des tractations avec l'état français, des flics et gendarmes aveugles ou dépassés, des trucages de marchés publics et autres vendettas avec les parrains bolognais est bien révolu, les comptes du passé sont loin d'être soldés et notre privé va rapidement se retrouver piégé dans d'inextricables enjeux croisés. L'époque a changé, mais pas encore pour tout le monde.

Rythmé et porté par un solide fond documentaire sur les trente dernières années de la petite et la grande histoire corse, Banditi est un polar noir efficace et réussi, qui évite les effets de manche pour laisser la part belle aux personnages : privé récurrent à l'impossible deuil amoureux, parrain vieillissant limite attendrissant, femmes fières et vengeresses, gueules locales criantes de réalisme, l'exercice est réussi haut la main !

Mais le véritable héros du livre, c'est la Corse, et Banditi est bien plus qu'un polar : c'est un grand roman d'amour… dans lequel Albertini n'a de cesse que de déclarer sa flamme à son île ! Car s'il y a bien comme un vent bizarre qui souffle sur la Corse, c'est un vent où se mélangent fiertés nostalgiques et velléités de renouveau, un vent qui transporte les effluves nauséabondes d'une grève d'éboueurs aux intentions trop évidentes, un vent qui tente de chasser les espérances si souvent déçues, mais un vent qui persiste à ramener sur l'île l'espoir de lendemains apaisés.
Commenter  J’apprécie          270
La Corse.
Destination de rêve pour ceux de métropole, c'est une image de carte postale.
Qui de plus habilité qu'un privé, ex-flic, alcoolique ascendant dépressif qui ne se remet pas de la disparition de sa femme, pour nous faire découvrir la Corse de l'intérieur ?
Quand ce privé est chargé de retrouver l'oncle de son ami Fabien, ex-militant nationaliste, qui s'est évaporé dans la nature, il ne se doute pas qu'il va devoir remuer le passé alors que les cadavres s'entassent devant lui.
L'auteur nous raconte donc ces années tourmentées au début des 90's. Il nous parle de ces militants qui ont défrayé les chroniques, réclamant l'indépendance de cette île, se battant contre des gouvernements qui tantôt les traquait, tantôt les épaulait. Il nous raconte les attentats, le trafic de drogue, les liens avec les Brigades Rouges italiennes, les trafics d'influence, les manipulations politiques…
On ressent une ambivalence de sentiments dans ce polar. On alterne entre fierté et regrets, colère et tristesse, espoir et désillusions.
Plus que dans le contexte politique, cela se ressent aussi dans le décor que nous peint l'auteur. On passe de superbes paysages, de la nature encore sauvage, aux villas des continentaux, aux hôtels pour touristes, aux villes salies et puantes.
Le personnage principal alterne lui aussi cynisme, humour, confiance et défiance.
Chronique complète sur le site
Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
Commenter  J’apprécie          30
Bon, nous ne sortons pas des codes habituels du privé: viré de la police, un grand désespoir au fond du coeur, un penchant très prononcé pour l'alcool, whisky et bière locale...
Cela posé, c'est d'abord l'humour qui m'a frappé, un humour assez cynique, celui que j'adore. La description du bureau de Santucci, tout en fautes de goût, est tordante, par exemple.
J'ai été aussi attiré par son style, très aisé: l'imparfait du subjonctif ne lui fait pas peur, ce qui n'est pas très fréquent par les temps qui courent.
Apprécié aussi ces phrases amples, peut-être pas du Proust, mais la construction en est parfaitement maîtrisée, équilibrée.
Aimé aussi les considérations socio-culturelles qui émaillent le récit.
Par contre, j'ai été horripilé par les longues biographies de multiples personnages, qui ne jouent pas de rôle direct dans l'histoire; perte de temps donc, et ralentissement de l'action ! Dommage.
S'il n'y avait pas eu ces encombrants, j'aurais bien mis les cinq étoiles.
Commenter  J’apprécie          40
J'ai rencontré Antoine Albertini à l'édition Quai du Polar 2019 à Lyon. Auteur très sympathique 😊, qui m'a donné envie de découvrir ses romans. J'ai commencé avec « Malamorte », que j'avais beaucoup aimé et je dois dire que j'étais impatiente de lire la suite.
L'histoire débute par la mort du dernier parrain corse : César Orsini dit l'Empereur. En tant que lecteur nous voilà mis dans l'ambiance.
Nous retrouvons notre enquêteur sans nom, qui après avoir démissionné du Bureau des Homicides Simples est devenu enquêteur privé (pas de manière tout à fait légal). Il est complètement perdu dans sa vie. Il ne pense qu'à boire, et n'accepte les missions que pour se payer ses bouteilles. C'est pour moi l'anti-héros. Malgré ses défauts, et même si j'ai eu envie de lui botter les fesses, je l'ai apprécié. Il est contacté par un ancien ami nationaliste pour retrouver la trace de son oncle disparu.
Notre enquêteur a l'art et la manière de se retrouver dans des situations complexes avec des morts partout. Eh oui ils ont la gâchette facile en Corse.
L'auteur nous emmène en Corse, mais pas pour faire du tourisme. On voyage beaucoup dans ce roman, à travers les paysages magnifiques de la Corse, l'auteur nous emmène dans les coulisses où la corruption, la manipulation, la loi du silence sont les maîtres, sans oublier la place des femmes dans a société.
Malgré beaucoup d'humour, l'auteur nous dresse un roman noir et sombre.
J'ai retrouvé cet humour et ce style d'écriture qui m'avait beaucoup plu lors du précédent roman, mais je ne suis perdue un peu dans l'histoire avec la multitude des personnages et de leur ramification entre eux. le suspense est là et les rebondissements aussi mais cette multitude personnages m'a rendu ma lecture un peu pénible, et du coup j'ai eu du mal à comprendre l'intrigue. Mais attention cela peut plaire à d'autres lecteurs.
C'est un auteur et un roman que je conseille aux amateurs du genre, car nous sortons des sentiers battus, des situations habituelles tout en ayant les codes des romans policiers.
Commenter  J’apprécie          90
Une histoire haletante comme une quête de soi et qui réserve des surprises de page en page. Dans ce nouveau roman noir d'Antoine Albertini, on retrouve notre flic, anti-héros par excellence, à Bastia. Depuis Malamorte, il a parcouru du chemin et a quitté les rangs de la police pour se mettre à son compte – privé comme on dit. Ce boulot est pour lui alimentaire, enfin plutôt pour combler sa soif de boisson, repenser à son amour perdu et questionner son âme pour comprendre comment il en est arrivé là.
Un looser, en somme, terriblement attachant, obstiné et qui fait preuve de détermination et de courage lorsqu'une affaire aux mille têtes lui tombe dessus.

Difficile à résumer tant toute l'histoire du début à la fin est imbriquée, tout commence avec la mort accidentelle de César Orsini – dernier parrain corse appelé l'Empereur, puis son ami Baptiste Maestracci, un ancien militant nationaliste s'inquiète de la disparition de son oncle, cette recherche va mener notre ancien flic sur des pistes aux multiples détours, le militantisme féminin, la vengeance, des cadavres passés qui émergent laissant poindre une histoire que nombreux veulent garder secrète.

Antoine Albertini a ce talent rare de nous entraîner dans une mosaïque humaine au travers de paysages insulaires époustouflants, le maquis, le village, l'ambiance pesante de la ville, et les personnalités de personnages authentiques, le tout dans une actualité de crise des déchets, corruption et manipulations gouvernementales.

Une quête de vérité qui a son prix, rien n'est attendu et lorsqu'on débusque des secrets, on ne sait jamais à quoi s'attendre.
Ce livre est magistral, une véritable prouesse et une exploration de l'île de beauté par les coulisses, ce qu'on ne voit pas et pourtant qui sous-tend les relations et n'est parfois qu'à un cheveu d'éclater.
J'ai adoré ce livre, plein de suspens et je n'ai pas pu décrocher tant l'écriture est prenante et qu'on se prend à incarner le rôle de détective pour résoudre cette enquête réjouissante.
Commenter  J’apprécie          110




Lecteurs (142) Voir plus




{* *}