Décidemment, ils ont décidé de s'attaquer à de sacrés et colossales oeuvres dernièrement, cette fois-ci ce sont
les piliers de la Terre, un roman très connu de
Ken Follett qui date déjà 1989.
En 2010, nous avons également une mini-série, et voilà que nous avons une bande dessinée.
Alors êtes-vous prêt à aller au temps des cathédrales, au coeur du XIIème siècle, en plein Moyen-Âge ? C'est certes un peu moins mon style de dessin, mais il m'a tenu captiver du début à la fin.
Maintenant, il faudra attendre, mais normalement heureusement moins que pour bâtir une cathédrale.
Ce sont les éditions Glénat qui nous propose cette adaptation, qui est née de l'association entre
Didier Alcante (scénario),
Steven Dupré (dessin) et Jean-Paul Fernandez (couleur), bien qu'il ne faille pas oublier l'aide de ceux qu'ils citent.
Et que nous avons également une très intéressante préface et postface (joliment mise en forme au passage). La préface est de Ken Follet lui même qui a accepté qu'ils adaptent son oeuvre et de la faire
vivre autrement. Et la postface de
Didier Alcante.
Nous sommes plongés en Angleterre en 1123, le ton est donné rapidement car nous assistons à une exécution. Ce sont des temps très durs et sans pitié, comme nous le verrons en suivant majoritairement Tom le bâtisseur de cathédrales, qui a à coeur de bien faire son métier mais qui semble aussi totalement passionné par le fait de bâtir une cathédrale.
Le graphisme n'est pas désagréable, très typé bande dessinée. Il y a une belle forme de réalisme, les personnages nous touchent ainsi que les décors.
Vous aurez des histoires de pouvoirs, de famille, des secrets, et cela même à tous les niveaux. Vous verrez des gens de différentes classes sociales. Et quand même, chacun peut tout perdre en un instant, c'est affolant n'est-ce pas ?
L'Eglise n'est pas en reste, bien présente aussi, et tout n'y est pas toujours si saint là bas non plus.
Nous faisons d'abord connaissance avec une noble, Aliéna, qui compte bien choisir son mari, et ne pas prendre n'importe quel homme venu, encore moins si c'est un porc.
Puis nous rencontrons Tom qui travaille sur un chantier, il donne beaucoup de lui-même, mais malheureusement pour lui il faut qu'il aille où le travail le porte, et ce n'est ni toujours simple d'en trouver,
ni même de subsister, de nourrir sa famille, alors qu'il est travailleur. C'est un personnage très touchant, il nous fera autant sourire que pleurer, il traverse des moments difficiles.
Si vous croyez que la vie de ces personnages n'est pas liée, c'est que vous avez oublié la façon dont peuvent être lié les choses, ainsi que combien la vie peut être ironique. C'est assez dingue d'ailleurs de voir certains liens, certaines conséquences, à vous de les découvrir.
C'est un temps où certains se privent de manger, où être travailleur et même bon dans ce qu'on fait ne suffit pas, où on peut jouer sa vie pour un simple cochon, où tout est sacrément incertain.
Tandis que d'autres peuvent se gaver, mais personne n'est à l'abri, quelque soit son rang social, sa famille.
Nous sommes emportés littéralement dans le tourbillon de leurs vies, par certains personnages. Les paysages de toutes sortes défilent sous nos yeux. Nous verrons combien le dur hiver se fait sentir cruellement. La nature en rajoute une couche.
Nous verrons aussi des moines vivre dans une Eglise, ce qu'ils font, ce qu'ils ont, et là bas aussi il peut y avoir des luttes de pouvoir.
Vous verrez plusieurs personnages maniés délicieusement la langue de
Molière. Vous serez outrés par certaines injustices.
Vous vivrez une grande et cruelle épopée qui ne vous laissera pas indifférent.