"Le miracle de Constantine" : roman graphique publié dans la revue XXI, n°27, été 2014, associé à la BD "
Petit-fils d'Algérie"...
L'auteur est fils de pieds-noirs rapatriés d'Algérie aux côtés de 800000 autres en 1962. Lui est né 5 ans plus tard à Marseille et n'a jamais connu la vie de "là-bas"... Il s'étonne quand, chez ses grands-parents, le papi hurle à s'en étouffer à toute apparition de
De Gaulle à la télé "le traître !"
Joël A. construit sa vie en gardant dans un coin de l'esprit l'entêtant questionnement sur le comportement de sa famille en Algérie : étaient-ils intolérants, racistes, à l'esprit colon abscons ?
Ce n'est que des années plus tard qu'à la faveur d'une invitation de l'Institut français de Constantine, Joël Allessandra se lance sur les traces de sa famille, muni de quelques photos de la demeure familiale et des bâtiments (dont le cinéma municipal) édifiés grâce au savoir-faire de cette famille d'architectes.
Sa démarche est intéressante, et m'a fait penser à mon mari avec lequel nous avions entrepris il y a une dizaine d'années un pèlerinage sur les traces de sa jeunesse en Tunisie : sa maison, son école, son quartier...
Joël est ainsi chaleureusement accueilli par les Algériens, en particulier ceux qui ont connu ses aïeux. Il part à la découverte de Constantine et des Algériens, et découvre que sa famille est respectée pour sa contribution à l'architecture de la ville et la protection qu'elle a accordée à des employés arabes pendant la guerre d'Algérie.
Ce roman graphique est superbement illustré d'aquarelles rendant hommage à la ville de Constantine, aux magnifiques bâtiments Art déco ou à l'architecture mauresque, comme l'hôtel Circa où il loge, ou l'
Institut Français. Joël Allessandra livre en toute pudeur sa découverte de l'Algérie post '2010 : surveillance policière, étonnement face à la présence essentiellement masculine le soir dans les rues, et gentillesse des habitants et beauté ineffable de la ville et du pont al Kantaoui et des forteresses.
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