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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Triste réalité de drames actuels que vivent les sans papiers. Des scénaristes de BD ont participé à ces témoignages bouleversants. Lorenzo Mattotti, Gipi, Frederik Peeters, Pierre Place, Brüno, Kokor, Jouvray, Cyril Pedrosa et bien sûr Alfred.
Neuf récits d'exils, de souffrances et de pertes de soi-même. Des textes de personnalités engagées, de politiques et un dossier complet à la fin. le lecteur se sent tellement impuissant !
Merci à Harioutz qui, de par sa critique, m'a fait découvrir cette BD et comme lui j'ai été fasciné par les dessins de Frederik Peeters qui sont imbriqués avec beaucoup de monde, un peu à la façon de Sempé.

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On ne peut pas accueillir toute la misère du monde. C'est la phrase qu'on me sort à chaque fois qu'on évoque la situation de ces sans-papiers qui viennent tenter leur chance dans notre pays, patrie des droits de l'homme. Quand j'entends cette phrase, la colère me monte et d'un coup de baguette magique, je voudrais inverser les situations c'est-à-dire que ceux qui disent cela se trouvent également confrontés à la misère en échangeant leur place. Cela leur ferait les pieds !

J'ai été particulièrement sensible à tous ces témoignages. Sur la forme, je n'ai pas trop apprécié les différents dessins qui se succèdent et qui me semblent bâclés. Les situations décrites méritaient souvent un approfondissement. Cela fait un peu compilation de données. Bref, je pense qu'on aurait pu mieux faire. Cet ouvrage a néanmoins le mérite d'exister pour faire prendre conscience à l'opinion publique que les politiques pratiquées ces dernières années en matière d'immigration sont sur la mauvaise voie.

Pour en revenir à cette fameuse phrase, je pense que Michel Rocard avait trouvé une parade intéressante : oui, on ne peut pas accueillir toute la misère du monde mais notre pays doit prendre simplement sa part pour en sauver le plus possible. C'est comme dans le film La liste de Schindler !
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Onze ans déjà que cette BD existe, et on pourrait sans doute refaire le même tome aujourd'hui. Ou un tome encore plus gore, plus désespéré, plus moralisateur aussi... Un tome qui enfonce les portes ouvertes, ou qui ne va convaincre que les convaincus...

Ce livre part d'un bon sentiment. Montrer les engrenages de l'immigration clandestine, les désespoirs humains, les enjeux individuels, étaler les souffrances, expliciter les choix des gens qui migrent, ou l'absence de choix, car migrer, ce n'est pas juste une partie de plaisir... C'est prenant. C'est souvent fort et ancré dans un quotidien sordide. C'est émouvant et cela prend pas mal dans les tripes.

Mais les bons sentiments ne suffisent pas.

D'une part, on ne touche que les convaincus. Je ne vois pas vraiment le partisan du FN acheter ou même feuilleter un tel tome. Et même, ce beauf bas du front pourra toujours prétendre que les clandestins, vu qu'ils sont illégaux, n'ont "que ce qu'ils méritent"... C'est un discours connu. A qui s'adresse-t-il alors, s'il ne fait rien changer? Voilà une bonne question.

D'autre part, le discours est souvent moralisateur. C'est bobo-gaucho (je signale que je fais partie de cette catégorie aux yeux de beaucoup). On sent le jugement moral. On voit souvent poindre l'idée que penser autrement est anormal.

Enfin, j'aurais aimé un livre avec davantage d'imagination de la part des auteurs. Seule la contribution de Frederik Peeters sort du lot avec une mise en page et une scénographie très imaginative. le reste est fort conventionnel (mention bien pour Cyril Pedrosa et Alfred aussi). Pas spécialement dénué d'intérêt, mais passe-partout.

Je trouve que ce genre d'ouvrage rate un peu sa cible. Personnaliser le discours en montrant des destins, de l'humanité, en faisant preuve d'empathie, c'est faire une bonne partie du chemin. Mais il faut aussi être capable de convaincre, d'aller chercher les indécis, de contrer les arguments des "anti"... j'en demande beaucoup? Peut-être, mais l'humanité est à ce prix.
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Sur la couverture, aucun nom d'auteur. Juste ces trois visages barrés de baillons aux couleurs de la France, et le titre : Paroles sans papiers. Au dos, une affiche du collectif SOS Refoulement, qui date de 1980 : noires sur fond rouge, les silhouettes face à face d'un gendarme et d'un homme, et cette recommandation : « N'allez jamais seul à la police, photocopiez vos papiers. » Déjà en 1980…

L'album réunit neuf dessinateurs, chacun se chargeant de donner des images aux témoignages de neuf réfugiés, sans-papiers, immigrés, clandestins – quel que soit leur nom, neuf êtres humains qui évoquent leur trajet douloureux, de l'abandon en plein désert par des soldats marocains à la prostitution, des persécutions subies dans le pays d'origine aux peurs et vexations qui forment le quotidien de leur vie en France. Et on a beau avoir lu livres et articles en nombre, on se raidit devant les réalités qu'évoquent ces récits.

Les témoignages, nous indique-t-on, ont été adaptés par les directeurs de l'ouvrage, Alfred & David Chauvel, et Michael le Galli. Mais la langue, elle, n'a pas été adaptée, et j'entends, dans les constructions maladroites et passionnées, tous ces accents que j'aime tant, et la vivacité d'une langue toujours en mouvement. Face à ces mots vrais, la laideur froide du langage officiel, car chaque récit est précédé d'une citation empruntée à l'un ou l'autre de « nos » hommes politiques.

Outre ces tranches de vie, l'ouvrage comporte des préfaces d'Emmanuelle Béart et du dessinateur José Munoz, et s'achève sur quelques pages de dossier à propos de l'immigration en France.

A mettre entre toutes les mains, ces paroles et images qui répondent à l'appel de Lucie Aubrac, cité en exergue : « Créer, c'est résister. Résister, c'est créer. »
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Publié en 2007.
Il y a eu 3 élections présidentielles depuis et donc certainement beaucoup de changement dans la législation. Mais je ne sais pas pourquoi, je doute que ce soit améliorer pour les personnes sans-papier.
Chaque témoignage est mis en image par un dessinateur différent, et chaque témoignage est une histoire unique. C'est intéressant, effrayant, glaçant parfois.

C'était il y a 15 ans, mais que sont ils tous devenus aujourd'hui ?
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Les témoignages de sans-papiers révélant des parcours et des facettes extrêmement divers, chacun illustré par un dessinateur différent donc dans un langage très varié, sont tous fort courts. Ceci empêche tout sentiment misérabiliste. le recours au monologue et au registre de l'oralité accentuent leur réalisme. Surtout, comme l'indique avec à propos la préface d'Emmanuelle Béart, le point d'attaque du phénomène migratoire n'est pas un moralisme habituel de justice sociale planétaire ou d'appel à l'hospitalité, pas plus que le cynisme dans l'air du temps du "La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde", mais c'est simplement - et éthiquement - un questionnement sur la dignité: celle des migrants et celle des (mauvais) hôtes.

"Quand on coince des sans-papiers à la sortie des écoles, [...] et que cela se déroule avec une brutalité extrême, sans discernement, de manière aveugle et répressive, où se trouve la dignité?"

"Où se trouve la dignité?": je trouve la question profonde, et même juste.
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Des témoignages divers, tous différents dans leur souffrance, d'immigrés de divers horizons, illustrés par différents auteurs. Cette diversité démontre au lecteur combien cette question de l'immigration est complexe et inhumaine... Superbe.
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Voici un recueil de témoignages poignant sur l'exil, l'horreur des frontières et une France qui n'accueil plus ou mal... Chacun des récit est traités différemment tant graphiquement que stylistiquement. Comme un genre d'hommage à ces sans-noms, ces sans-papiers ce collectif était, je pense, essentiel à la revalorisation humaine de ces hommes, femmes, enfants en quête d'un Eldorado qui se révèle trop souvent aliénant et assassin...
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Neuf destins, neuf auteurs engagés. Écrit en 2007, à la pire époque pour les Sans papiers, cet ouvrage garde toute son actualité car contrairement à ce que l'on aurait pu croire, l'alternance politique en France n'a rien changé pour eux… Seuls ceux qui les aident ont vu disparaître le délit d'aide aux migrants (recharger un téléphone portable, offrir le gîte et le couvert de temps à autre ou plus durablement étaient un délit), mais il est toujours aussi difficile pour des centaines de milliers de gens de vivre, à la recherche d'un lieu d'asile plus serein que leur pays d'origine devenu invivable pour des raisons politiques, économiques ou autre.
Lien : http://vdujardin.com/blog/pa..
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Neuf personnes sans-papiers partagent leur histoire.
Les témoignages de ces femmes et de ces hommes nous montrent les difficultés rencontrées et les horreurs endurées tout au long de leur parcours.
Quand l'humain rencontre l'inhumain... Mais où est la dignité?
Une BD coup de poing !
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