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Dans une petite ville argentine, cela fait plusieurs soirs que l'autobus passe sans marquer l'arrêt, alors que des personnes l'attendent pourtant sur le bord de la route. Tout le monde au sein de la communauté, mais également les personnes de passage dans la bourgade et qui souhaitent la quitter, se demande ce qu'il peut bien se passer…
« L'autobus » est un court roman (moins de 130 pages) d'une grande retenue. L'atmosphère, déjà alourdie par l'orage qui menace, est rendue étrange, oppressante, par le fait que cet autobus passant le soir ne s'arrête plus, et ce, de façon délibérée. Que peut-il se tramer en dehors de la ville qui explique cette situation ? Quelle menace pèse sur ses habitants ? Coupés du monde, ceux-ci s'interrogent, cherchent à comprendre, les rumeurs circulent. Ce roman constitue en tout état de cause une subtile dénonciation de la dictature militaire argentine lors de la fin des années 70 / début des années 80, et de façon générale, de tout pouvoir autoritaire…
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Dans un petit village d'Argentine, l'autobus qui passait tous les jours, ne s'arrête désormais plus depuis trois soirs. L'avocat Ponce est indigné, il le prend comme un affront personnel, sa soeur doit retourner en ville. Les gens se posent des questions…
Je ne suis pas vraiment rentrée dans l'histoire, peut-être est-ce trop lent à mon goût après un thriller. Pourtant, j'ai aimé suivre les personnages de ce village, les discussions, les souvenirs. Une histoire de village avec des rebondissements mais dans l'ensemble, un peu trop calme…
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Dans une petite ville du fin fond de l'Argentine, assis dans un café, un homme et une jeune fille attendent le bus.

Mais le bus ne s'arrête pas. 

Après quatre jours d'attente, où le bus passe à l'heure prévue mais ne s'arrête pas, ils décident de partir à pied vers leur destination 

Dans le village, les conversations bruissent autour de l'absence d'arrêt de l'autobus, et de la fermeture de la barrière du passage à niveau qui sépare la ville en deux mondes qui s'excluent : le côté des riches et celui des pauvres ...

Petit à petit, l'atmosphère devient plus pesante, des objets disparaissent, des animosités remontent à la surface, des couples s'interrogent - chacun de leur côté - 

Au fil d'informations sporadiques distillées par la radio, on devine des actes atroces perpétrés par l'Armée, la police, dans la capitale ...

Un roman qui, à mots couverts, rappelle les sombres heures de l'Argentine 

Ce roman a obtenu le prix Las dos Orillas en 2005.
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Un autobus qui passe dans un coin paumé des alentours de Cordoba, un village où l'on sait tout "qui vole qui,qui déteste qui,qui trompe qui". Pourquoi ne s'arrête-t-il pas alors qu'Antonio Ponce, homme des plus respectés gesticule à l'arrêt pour qu'il prenne sa soeur Victoria, "la seule faiblesse qu'il s'autorise", lui l'avocat intransigeant ?
Plusieurs fois de suite se renouvelle l'affront.
Car c'est bel et bien un affront qu'il ressent: "il a donné un ordre et on lui a désobéi".
Et Marta, son épouse trois pas en arrière qui rit et jase comme une idiote!
Qui pourrait imaginer, à présent,en détaillant cette poupée cassée,ce pantin métallique qui s'agite et devient fou, la jolie jeune fille aux yeux d'oiseau, la fille cultivée du juge Flores promise à un bel avenir bourgeois qu'elle a été?
Pourquoi le beau Maître Ponce à la peau mate de jadis, s'est-il retréci? Pourquoi, surnommé "le croque mort" durant ses études est-il venu enterrer sciemment Marta dans ce bout du monde alors qu'une belle carrière s'ouvrait à lui?
Un village retiré de tout mais dont l'air parfois se charge de la poudre d'une fusillade,des cris d'un couple de fuyards et dont la terre ensanglantée porte bien des douleurs.
Malgré quelques lenteurs au début avant de rentrer dans le vif du sujet, L'autobus est un superbe livre qui pointe son doigt sur l'Argentine pays trop souvent soumis à la dictature d'hommes rigides qui exercent leur pouvoir pour broyer comme ce Ponce dont le leit motiv est: "Les femmes sont des idiotes et les hommes sont des brutes".
Qu'est-ce que la vie? Qu'est-ce que le destin?Qu'est-ce que l'abus de pouvoir? Comment s'enclenchent les rapports d'un couple pour passer à côté du bonheur?Voilà un peu toutes les questions que soulève Eugenia Almedia,née en Argentine en 1972,est l' auteur de poèmes en langue espagnole et de la pièce du fond. L'autobus (prix LasDos Orillas 2005), traduit en plusieurs langues, est son premier roman.
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Il est difficile de parler de ce livre, tant l'écriture en est concise. Les phrases sont courtes, les dialogues, qui sonnent très justes, sont nombreux, mais contiennent une part de mystère, les choses sont dites à demis mots, et on comprend pourquoi en avançant dans la lecture, lorsque le drame se précise. Il n'y a pas de descriptions ni de fioritures inutiles. Je préfère ne pas en dévoiler trop. Pour ma part, j'avais lu tellement vite la quatrième de couverture que je partais sans idée aucune sur ce roman, et je crois que c'est comme cela qu'on l'apprécie le mieux !
Il m'a fait penser à certains films argentins, comme Historias minimas de Carlos Sorin (2002) qui ne sont absolument pas tape-à-l'oeil, mais touchent par leur subtilité et l'émotion qu'ils dégagent. Dans ce roman, il y a une dimension plus politique et critique vis-à-vis de toute forme de dictature, toutefois... Il s'avère donc que c'est une très bonne surprise, et j'espère retrouver cet auteur un jour, puisque c'est son premier roman.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Un livre étrange venu d'Argentine.
L'autobus de Eugenia Almeida.
Dans un petit village perdu loin de Buenos Aires, l'autobus qui habituellement dessert le village tous les soirs ne s'arrête plus ... un soir, le lendemain, trois soirs ...
Le passage à niveau reste fermé et le train ne passe plus ...
Que se passe-t-il donc ?
En fait peu importe, l'essentiel est dans les répercussions de ces évenements d'apparence anodins sur les comportements des habitants.
Ces perturbations du train-train (ah !) forcent les langues à se délier, les secrets à se dévoiler, tout doucement, peu à peu.
Dans une ambiance proche du Rapport de Brodeck même si le contexte est tout différent.
Dans ce village où la voie de chemin de fer sépare les nantis des autres, dans ce pays où se succèdent les régimes militaires, la lâcheté des uns fait écho à l'aveuglement des autres.
Finalement, l'Argentine n'est peut-être pas si loin du pays de Brodeck ...
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Eugenia Almeida est née en 1972 à Cordoba en Argentine, où elle enseigne la littérature et publie des textes dans de nombreuses revues. L'Autobus, son premier roman, date de 2007. Elle écrit également de la poésie.
Le temps : 1977. le lieu : un petit village argentin, « torturé alternativement par des inondations et des tempêtes de poussière et de sable », coupé en deux par la voie du chemin de fer qui en sépare les classes sociales. Les acteurs : Ponce, un avocat, Marta, sa femme, Victoria, sa soeur venue passer quelques jours avec eux ; Ruben, le patron de l'hôtel du village, le commissaire de police et deux ou trois autres personnages. le pitch : Depuis trois soirs, l'autobus qui mène à la ville, traverse le village à toute vitesse sans s'arrêter, laissant Victoria en rade alors qu'elle voudrait rentrer chez elle.
Roman très court, une novella, L'Autobus est une très subtile évocation de l'Argentine durant la période trouble débutée en mars 1976 quand un coup d'Etat dirigé par une junte de militaires (Jorge Videla) renverse Isabel, la troisième femme de Perón, ancienne vice-président de son époux, et sa veuve depuis 1974. Toute la finesse en réside dans le non-dit, aucun nom propre ni référence explicite à des dirigeants ou des faits précis, mais par petites touches comme le ferait un peintre impressionniste, un climat s'instaure, de la surprise à l'inquiétude.
Pourquoi ce bus ne s'arrête pas ? Pourquoi la barrière du passage à niveau est-elle condamnée à rester baissée ? Et ce wagon qui bloque le passage du train ? Qui est ce couple, résidant à l'hôtel et qui veut lui aussi partir du village, un couple adultère disent les commères… Petit à petit des rumeurs ou des informations non vérifiées remontent, un homme et une femme seraient recherchés par l'armée mais déjà la peur s'est abattue sur tous, même le commissaire ne pose pas de questions, il ne fait qu'obéir aux ordres sibyllins de ses supérieurs, « le silence, c'est la santé ». La réalité de la dictature militaire atteint le fin fond des campagnes.
Il y a aussi le personnage central de Ponce, respectable en apparence, bonnes études et brillant avocat mais qui par dépit et rigidité morale épousera Marta, avant de la condamner à expier sa propre erreur en l'envoyant croupir dans ce bled perdu. Effroyable comportement macho auquel la malheureuse ne pourra survivre qu'en perdant partiellement la raison, seule arme à sa disposition. Ce ponce qui ressentira l'humiliation quand malgré ses grands gestes pour l'arrêter, le bus le frôle à tombeau ouvert, au vu de tout le village, symbole d'une autorité bafouée.
Un bien bon roman.
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Tout petit roman de 127 pages qui ne paie pas de mine et qui est loin d'être anodin. grâce à son écriture sèche, directe et sans fioriture, Eugenia Almeida va droit au but et raconte la vie dans un pays au gouvernement autoritaire et surtout dans les petits villages reculés, ceux dans lesquels les gens ne sont à la pointe ni de l'information ni de la contestation. Ils subissent les différents régimes, les lois strictes parce que leur premier souci est de manger à leur faim et de nourrir leur famille.

L'isolement du village permet à l'auteure de revenir en arrière et de raconter la vie des ses principaux personnages : notamment celle de Ponce, l'avocat ; de dire comment il se retrouve là, dans le village le plus reculé du pays alors qu'il était promis à un avenir brillant.
Les rapports entre les différents personnages sont bien étudiés : les riches d'un côté du village et les pauvres de l'autre. le seul qui fasse différemment, Ponce, est assis entre deux chaises et s'il peut se prévaloir d'un certain respect des petites gens, il peut se perdre d'un rien. Un mauvais geste, une attitude hautaine ou ridicule et voilà que le respect disparaît. Les intervenants sont assez typiques mais pas caricaturaux, entre le cafetier et les commerçants qui papotent et colportent les ragots, les rumeurs, le flic qui obéit aux ordres prudemment, sans demander d'explication et les "touristes" profitant des bienfaits du soleil et de l'hôtel en attendant l'autobus.

Le village également est très présent, le climat aussi, que l'auteure décrit avec peu de mots : "La journée s'écoule, écrasante et désolée, la chaleur et la poussière se déposent sur les os. Les rares qui sortent dans la rue cherchent l'ombre." (p.106)

On se laisse facilement prendre à ce petit livre qui, par sa forme et par l'histoire qu'il raconte m'a rappelé des romans sud-américains traitant des mêmes thèmes. Il doit y avoir une sorte de marque de fabrique de très bonne qualité, sans doute les années de dictatures notamment en Argentine, pays dans lequel Eugenia Almeida enseigne la littérature et la communication et écrit.

Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Autre jolie surprise, et autre histoire de province, en Argentine cette fois, pour ce huis-clos aux relents dictatoriaux.

L'absurdité du pouvoir totalitaire y est peinte de manière intelligente. Les portraits de ces habitants perdus au milieu de nulle part ont quelque chose de touchant dans leur abord du push militaire.
Pas de pathos mais une analyse tout en finesse du glissement progressif dans la dictature.
Ambiance plombante renforcée par la chaleur écrasante qui sait si bien laisser le temps et les hommes en suspension.
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Je continue petit à petit mon incursion dans la littérature sud-américaine après quelques belles découvertes chiliennes et colombiennes. C'est mon premier ouvrage argentin mais j'avoue que j'étais un peu déroutée et déçue, ce qui explique cette note.
On entre dans une ambiance oppressante, lourde et pesante d'un petit village argentin.
Le récit n'est pas clair. D'un côté, on visualise l'attitude des villageois qui cherchent des explications à cet incident qui anime leur quotidien ; de l'autre côté, au niveau de certains chapitres, l'auteur se focalise sur le couple Ponce et Marta. Tout au long de la lecture, on balance entre ces deux angles sans réellement entrer ni dans l'un, ni dans l'autre, ce qui rend l'ensemble confus et brouillon.
L'intrigue est lente et a des airs de Kafka dans le sens où il y a un côté absurde : le bus continue de passer tous les jours mais ne s'arrête pas ; la barrière au niveau des voies est fermée sous les consignes du commissaire qui reçoit ses ordres en haut lieu mais qui les donne ? Des fugitifs sont recherchés mais le sont-ils réellement ? Les rumeurs courent sans qu'on sache la part de vérité et de mensonge. Beaucoup d'éléments restent mystérieux et peu clairs jusqu'au bout du livre.
Le style d'écriture est décevant : il est trop sobre, froid et les phrases sont courtes et hachées, sans aucune poésie ni sensibilité.
Je ne suis pas totalement emballée par ce court roman qui s'apparente plus à une nouvelle et je ne vous le recommande pas.
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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