Cette lecture, loin d'être un coup de coeur, possède toutefois de très nombreuses qualités. Parlons tout d'abord de ce qui m'a surprise. La 4e de couverture parle d' "une histoire envoutante, pleine d'énigmes et de magie". Est-ce vraiment le cas?
Tout d'abord, pour moi, les expériences que vivent les personnages s'apparentent davantage à celles du shaman qui communie avec les esprits des défunts qu'à de la magie. On est plus à la frontière entre réalité et monde onirique que dans une histoire fantastique.
Ensuite, cette histoire est plus noire qu'envoutante. C'est comme si Kit et John, héritiers du passé, n'avaient pas le droit de vivre. Leurs homonymes ne sont-ils pas morts au même âge qu'eux? Ce sentiment est encore renforcé pour John, brimé depuis l'enfance par un père ivrogne. Cette fascination pour la mort est présente tout au long du livre divisé en trois parties: automne, hiver et printemps.
"Quand débute le printemps? En mars? le jour où nous avançons nos montres d'une heure? Ou à l'aube de la première journée après le solstice d'hiver? En réalité, c'est à partir de cet instant que les jours allongent et que les nuits racourcissent. le monde se tourne vers le soleil."
Enfin, j'ai également été décontenancée par le parti pris par l'auteur qui commence son récit par la fin. C'est un peu comme dans ces histoires policières où l'on assiste au meutre et où tout le jeu consiste à voir comment l'inspecteur finira par coincer le meurtrier. Ici, on sait d'emblée que les héros s'en sortiront, qu'ils choisiront la lumière. Reste à savoir comment ils vont y arriver. le suspense réside davantage dans la psychologie des personnages et dans les relations qu'ils vont tisser entre eux.
C'est d'ailleurs le point le plus intéressant du roman. Les liens entre Kit et son grand-père m'ont particulièrement émue. Il lui transmet ses histoires et ses trésors.
J'ai également particulièrement apprécié le style de l'auteur. Il décrit à la perfection cette lande et cet univers qu'il connait bien puisqu'il est, lui aussi, originaire d'une région minière. En lisant la note biographique à la fin de l'ouvrage, on pourrait d'ailleurs presque croire qu'il s'agit d'un récit autobiographique.
En conclusion,
le jeu de la mort est un récit qui plaira davantage aux amateurs de récits psychologiques et décevra sans doute ceux qui s'attendent à un récit bien plus fantastique!