Bande annonce de "Skellig", by David Almond.
En anglais mais assez simple à traduire, et accompagné d'une jolie musique
-Quand on devient adulte, dis-je, est-ce qu’on cesse de se sentir petit et faible ?
-Non, répond-elle. Il reste toujours au fond de soi quelque chose de minuscule et de fragile, à n’importe quel âge.
-Comme un bébé ?
-Oui. Ou comme un tout petit oiseau qu’on aurait en plein cœur. En fait, ce n’est pas du tout une faiblesse. Si on oublie que c’est là, on a de gros ennuis.
Les mots devraient flâner et vagabonder. Ils devraient voler comme des chouettes, voleter comme les chauves-souris et se faufiler comme les chats. Ils devraient murmurer, crier, danser et chanter.
Parfois, il ne devrait pas y avoir de mots du tout.
Juste le silence.
Juste le pur espace blanc.
Certaines pages seront comme le ciel avec un seul oiseau dedans. D'autres seront un ciel avec un vol tourbillonnant d'étourneaux.Mes phrases seront une poignée de mots avec un vol tourbillonnant d'étourneaux.Mes phrases seront une poignée de mots, une collection, un dessin, un essaim, comme un banc de poissons, ou une mosaïque.
Ma phrase préférée est écrite sur du papier et épinglée au-dessus de mon lit :
Comment un oiseau, né pour la joie, peut-il rester enfermé dans une cage et chanter ?
C'est de William Blake, un écrivain anglais du XVIIIe siècle. Blake l'exclu, Blake le solitaire. Exactement comme moi. Il était peintre, poète, et certains disaient qu'il était fou - exactement comme on le dit de moi. Peut-être était-il trop dans la lune.
Picasso adorait le travail de Klee, poursuit Mam. Il disait qu’il faut des années pour apprendre à peindre comme un maître, mais qu’il faut une vie entière pour apprendre à peindre comme un enfant.
Bien sûr, le sauvage n’avait pas de mots, il bredouillait, grondait ou haletait, il ne connaissait rien aux mots. Comment il aurait pu ? Pourtant il commençait à apprendre.
Ensuite ils se sont rassemblés à l'école et ils ont ri de nous voir là si jeunes, si naïfs, si terrifiés. Notre instituteur leur a dit de partir immédiatement. Il leur a dit que nous n'étions que des enfants ! Et nous sommes restés assis sur nos bancs, tandis qu'ils le tuaient d'un seul coup de fusil.
Les mots devraient flâner et vagabonder. Ils devraient voler comme les chouettes, voleter comme les chauves-souris, et se faufiler comme les chats. Ils devraient murmurer, crier, danser et chanter.
Parfois, il ne devrait pas y avoir de mots du tout.
Juste le silence.
Juste le pur espace blanc.
Peut-être qu’écrire aussi, c’est comme marcher, dis-je.
On se met à écrire comme on se met à marcher, et on a pas vraiment besoin de savoir où on va tant qu’on y est pas. On ne sait pas non plus qui on rencontrera en chemin
Nous avons levé les bras pour nous protéger de la lumière et nous nous sommes regardés. C’était une vision surprenante : nous étions noirs de fumée, la peau légèrement brûlée par endroits, nos lèvres étaient couvertes de sang séché et nos corps, de coupures et de bleus. Nous avons éclaté de rire. Une joie débordante se lisait dans nos yeux.

Est-ce que le chardonneret sait à quel point il est beau ? Est-ce que chaque oiseau le sait ? Sait-il à quel point son chant est merveilleux ? S'il le savait, peut-être alors essaierait-il de ne pas être aussi beau. Il essaierait de ne plus être un porte-bonheur. Autrefois, les chardonnerets étaient les oiseaux préférés des oiseleurs. S'ils l'avaient su, il se seraient roulés dans la boue pour être d'un marron fangeux. Ils auraient poussé des cris rauques et grinçants, ou ils seraient devenues silencieux au lieu de faire entendre leur chant clair. Ils se seraient cachés dans l'obscurité et dans des endrots isolés. Ils n'auraient pas voleté ni traversé les jardins, vifs comme l'éclair. Ils n'auraient pas eu ce chant magnifique. Mais les chardonnerets ne savent rien de la méchanceté ni de la stupidité. Alors, ils volaient, ils chantaient, et étaient attrapés dans des filets, mis en cage, et vendus pour de l'argent. On accrochait les cages au plafond, ou bien on les posait sur des buffets, des étagères, des rebords de fenêtres, et ils chantaient. Leur chant devait être plein de désir et de douleur. Leur chant passait au-dessus des conversations ennuyeuses et stupides de leurs gardiens de prison. On les imagine ! On les imagine, ces gens stupides et ennuyeux qui attrapaient les oiseaux, qui les mettaient en cage ! Comme ils devaient être ennuyeux ! Comme ils devaient être stupides ! On ne met plus les chardonnerets en cage, maintenant. Mais il y a toujours beaucoup de chasseurs d'oiseaux dans le monde - des gens qui attrapent l'esprit, des gens qui mettent l'âme en cage. A quoi fait penser une bande de chasseurs d'oiseaux ?