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EAN : 9782070639045
320 pages
Gallimard Jeunesse (12/01/2012)
3.77/5   97 notes
Résumé :
Mina joue avec les mots, invente des histoires, raconte sa vie de tous les jours, le bonheur d'aller se percher dans son arbre et de regarder la vie d'en haut, parmi les oiseaux, loin du monde d'en bas, où elle a eu si peur.
C'est d'amitié et de la liberté que nous parle Mina. Écrire lui permettra-t-il de nous confier son secret et de s'ouvrir enfin au monde?

Ce livre fait écho à Skellig, le premier roman pour la jeunesse de David Almond, qui v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
3,77

sur 97 notes
Mina, adolescente un peu perdue.
Mina, petit oiseau qui ne pense qu'à voler.
Mina, haut perchée dans son arbre.
Mina, ivre de liberté, écrit son journal.

Ne vous y trompez pas : ce n'est pas un journal comme les autres. Ici, seul importent les mots : ceux qui passent par la tête, ceux qui n'existent pas, ceux qui veulent tout dire. Mina écrit comme elle vit, à son rythme, d'une idée à une autre, d'une envie à l'autre. On sent une souffrance en elle liée à la disparition de son père et à une sensibilité très forte. Une sensibilité qui l'empêche d'aller à l'école et d'aller vers les autres. Réussira- t-elle à affirmer qui elle est ?

Un ovni littéraire, voilà ce qu'est ce roman, ce journal, ce concentré de mots. Tout d'abord, l'objet livre est très beau, tout en doré et en blanc. Les caractères utilisés sont adaptés au style. Rien que le tenir dans la main nous pousse à l'ouvrir.
On découvre alors avec bonheur l'univers de Mina fait d'oiseaux, de roulés à la figue, de douceur et d'un amour maternel sans condition.
J'ai été ensorcelée jusqu'au bout par ce petit bout de femme qui utilise les mots pour tenter de décrire la souffrance qui est en elle et par là, la guérir. Très beau.
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J'ai dit "roman jeunesse" ? Oubliez ça tout de suite, alors ! S'il y a de la jeunesse dans ce roman, c'est uniquement de l'âge de Mina dont je pourrais vous parler. Parce qu'en dehors de ça... tout est tellement développé, mâture. C'est simple, en fait, je crois que quel que soit l'âge que l'on a, Je m'appelle Mina plaira forcément au plus grand nombre. Oh, et David Almond est un auteur de talent !!

Mina est une gamine différente, elle n'a pas d'amis et tout le monde la trouve absurde - à commencer par ceux qui ne la comprennent pas. Mais qu'y peut-elle, si elle aime jouer avec les mots ? si elle aime les promener ? Elle avoue cet amour dans son journal, un journal aussi différent qu'elle peut l'être. A son image. Mina ne veut pas d'un journal intime tout simple, elle entend bien le composer à sa façon, et comme bon lui chante. Et c'est au détour des pages, des mots qui dansent, que Mina nous confiera son secret...

C'est le deuxième roman que je lis de l'auteur [oui, parce que je ne compte pas m'arrêter en si bon chemin] et c'est toujours une superbe surprise ! J'ai découvert David Almond avec le jeu de la mort [paru chez Scripto], un récit sombre et fascinant, et si je l'ai un peu perdu de vue par la suite, Je m'appelle Mina me donne largement envie de retrouver cet auteur beaucoup plus souvent et surtout de le mettre dans ma biblio ! Deux lectures, deux romans qui ne m'appartiennent pas... J'ai les boules à l'idée de remettre le roman à ma biblio municipale vendredi xD Mais au moins, là-bas, je sais qu'il sera trouvé par plein plein de monde et c'est réconfortant ! Parce qu'il mérite amplement à être connu, tout autant que Mina !
Mina... Cette enfant m'a beaucoup impressionnée ! Tantôt surprise, tantôt émue, je me suis identifiée dans ce personnage à la fois charmant et attendrissant. Avec elle, je suis totalement retombée en enfance, retournant sur les bancs de l'école et dans la cour de récré, redécouvrant mon intimidation face à un journal intime et toutes ses pages blanches. Mina a beaucoup d'esprit, elle est créative et débordante d'imagination, ce qui ne plaît pas toujours à la clique enseignante... Mais peut-on empêcher un enfant de rêver ? lui dire qu'il n'y a qu'une seule façon de voir le monde et qu'il doit s'y conformer ? Qu'a cela ne tienne, briser des espoirs si vous le souhaitez, mais moi, j'aurais suivi Mina dans la moindre de ses promenades, j'aurais marché avec elle pendant des heures, juste pour voir des mots danser, juste pour partir en promenade avec eux. Elle nous rappelle le pouvoir des mots, la beauté des rêves. Et même si son histoire semble tout avoir de celle de la gamine seule et détestée par tous, ce n'est que pour mieux nous tromper. A aucun moment la jeune fille n'évoque ou nous fait ressentir de la pitié pour elle. Bien au contraire. On est rapidement embarqué dans son histoire, ses histoires, qu'elle nous raconte comme pour mieux s'en délivrer, au fur et à mesure que les mots lui viennent. Et s'ils ne sont pas là, eh bien nous attendrons qu'ils viennent. Parce qu'un mot est têtu, parce qu'un mot fait ce qu'il veut, parce qu'un mot ne veut pas toujours dire la même chose...
Mention spéciale pour la maman de Mina ! Les personnages secondaires ne sont pas très travaillés dans ce roman, ils font une apparition, cadrent dans leur rôle et repartent comme ils sont venus, même si certains reviennent plus que d'autres. C'est le cas de la maman de Mina - logique, me direz-vous, lorsque l'on est enfant. Mme Mckee est un personnage que j'ai beaucoup apprécié, pour sa patience, sa compréhension, et sa culture. Lorsque Mina ne peut plus aller à l'école, elle prend le relais pour lui faire les cours à domicile, sans rien dire à sa fille au sujet de ce qui s'est passé, de cette rédaction qui a tout gâché. Parce que cette maman a réellement et simplement compris sa fille. Loin de la juger ou de chercher par tout moyen à la raisonner, à la rendre comme la normal, même la mère de Mina contribue à son décalage en laissant son enfant être comme elle le souhaite. Parce que comme, elle le sait : Mina est intelligente, très intelligent. C'est juste une enfant timide, qui aime les mots, qui aime écrire, qui aime rêver.
Sans pathos, loin des clichés, David Almond se glisse dans la tête d'une enfant comme s'il en avait encore son âge, son innocence, et nous envoûte par la juste légèreté de sa plume. L'écrit est fouillé, travaillé. Toutefois, il reste aussi cohérent avec celui d'une enfant/pré-ado, tout en possédant cette magie, ce charme, qui lui donne un côté mâture et merveilleux. Une sorte de langage universelle. Et d'une poésie à couper le souffle ! Avec cette fluidité qui est propre à l'auteur [que j'avais déjà remarqué dans le jeu de la mort], chaque phrase, chaque mot, donne l'impression de danser, de se promener. Ce serait un peu comme lire une mélodie, qui vous frappe en plein coeur. Les émotions sont vives, incroyablement fortes, pleines de délicatesse et criantes de vérités. Si Mina nous touche par son histoire, l'écriture de David Almond le fait à sa façon, par son naturel et sa justesse.
Pour autant, et à la façon du journal qu'écrit Mina, ce travail sur la fluidité donne aussi lieu à un sentiment de liberté. Bien sûr, le livre va d'un point A [son début] à un point B [sa fin], mais l'auteur nous rappelle qu'il n'y a pas qu'un seul chemin pour effectuer la route. Des milliers de possibilités s'offrent à nous, des milliers de routes. Mina illustre à merveille cette idée avec la rédaction de son journal, qu'elle choisit de faire quand elle veut, où elle veut. Pourquoi serait-il seulement chronologique ? Pourquoi chaque page devrait-elle être noircie sur tout l'espace ? Un mot, une page blanche, ça peut être aussi beau qu'un texte de 48 lignes, aussi riche qu'un paragraphe dense. Pour moi, David Almond a réussi à faire parler les mots, à les manier avec une dextérité époustouflante, au point qu'ils en paraissent suffisant à eux-mêmes, là parce qu'ils ont décidé d'être là, et non selon les souhaits de l'auteur.
Lien : http://liredelivres.blogspot..
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Je m'appelle Mina est un de ces rares récits à nous émouvoir de bout en bout. Mina est une jeune adolescente, "au seuil d'une période d'émerveillement" comme le dit joliment sa mère. Une nuit, elle décide d'écrire son journal intime. Un journal intime totalement différent, à l'image de Mina, un journal où elle laissera ses pensées vagabonder, les mots l'emporter et où elle y consignera les événements qui l'ont marquée.

Et rempli de vie, son récit l'est. Car Mina ne fait rien comme les autres. La lire, c'est s'enthousiasmer avec elle sur le goût des roulés aux figures, sur l'étrangeté et la beauté de mots comme "métempsychose" ou "archéoptéryx", chérir William Blake et s'émerveiller sur la beauté des merles lorsque les rayons du soleil caressent leurs plumes. La typographie est d'ailleurs en accord avec le récit, jusqu'aux mots écrits en majuscules, comme clamés par Mina.

Ainsi le journal de Mina s'enrichit sans cesse de poèmes qu'elle écrit elle-même, de citations, d'amusements imaginés par elle : nous raconter l'histoire de Saint Kevin et le merle, faire comme elle le propose des "activités hors pistes" adressées autant à elle qu'au lecteur comme par exemple "Observer la Poussière qui Danse dans la Lumière" ou "Écrivez une page de mots exprimant la beauté et la joie", ce à quoi Mina s'emploie dans deux pages incroyables ! Mina nous invite à contempler le monde (l'une des activité hors piste est de faire toucher son pouce par son index, et ainsi de regarder le ciel de jour comme de nuit, par son rond et d'observer simplement) et à s'en émerveiller comme elle le fait.

Mina est scolarisée à la maison, avec sa mère. On comprendra par des épisodes qu'elle nous révélera ensuite, que certains évènements ont fait qu'elle ne pouvait pas rester dans un système scolaire, Mina est hors-norme selon certains de ses anciens professeurs. Pour Mina, l'école était une cage, or comme le disait William Blake :

"Comment un oiseau, né pour la joie, peut-il rester enfermé dans une cage et chanter ?"

Peu à peu, Mina va se livrer entièrement, les choses tristes nous seront écrites à la troisième personne du singulier, ce qui permet à la jeune fille une distance et de se sentir plus à l'aise pour les dévoiler. Il y aura son échec à s'intégrer dans son école, puis l'essai dans un centre d'enseignement spécialisé. Son journal évoque également la difficulté d'être soi, de grandir.

J'ai trouvé le récit très beau, à un moment de l'histoire, lors d'une promenade, la mère de Mina lui évoque Paul Klee et ses tableaux qui semblaient être peints par un enfant :

"Picasso adorait le travail de Klee, poursuit mam. Il disait qu'il faut des années pour apprendre à peindre comme un maître, mais qu'il faut une vie entière pour apprendre à peindre comme un enfant."

Pour moi, David Almond a réussi à insuffler à son personnage, Mina, l'âme et la vie et à nous transcrire sa façon de penser et son histoire. Il a réussi à écrire comme un enfant le ferait, comme l'imagination foisonnante et surprenante d'une jeune fille.


Un ouvrage subtil et bouleversant sur l'enfance et la différence, mais aussi sur la créativité, sur le pouvoir libérateur des mots : un roman que l'on est triste de quitter tant sa narratrice est attachante.

Je m'appelle Mina reprend les personnages du tout premier livre pour la jeunesse de David Almond, Skellig, un autre beau roman...
Lien : http://biblioado.canalblog.c..
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Je voulais ce livre depuis assez longtemps et j'ai vraiment été ravie de pouvoir l'avoir. Parce que ça avait l'air vraiment mignon et bien. Déjà la couverture m'a intriguée (complètement dorée) et ensuite l'intérieur était tout bizarre donc ça avait l'air super bien. Et puis, voilà, je l'ai lu, et j'ai été ravie, car j'ai trouvé ça vraiment bien. On suit Mina dans ses mots, dans son journal, dans ses histoires. Elle nous conte ce qu'elle voit, en essayant de ne pas respecter le mode habituel des mots, en essayant de faire de la poésie sans que ça en soit vraiment. On apprend qu'elle a perdu son père. On apprend qu'elle a quitté son école, on apprend pourquoi, et puis c'est un peu marrant, sans trop être triste. On voit Mina un peu évoluer, on voit qu'elle essaie de s'en sortir, mais qu'elle doit devenir courageuse et qu'elle a un peu de mal, alors elle essaie, en écrivant, en se confiant, en restant avec sa maman. J'ai trouvé Mina très inventive, vraiment intelligente et je me suis même demandée si elle n'était pas légèrement surdouée pour une enfant de son âge. Elle dit des choses justes, avec des mots simples, innocents, mais vraiment touchants, comme là : "Peut-être qu'écrire aussi, c'est comme marcher, dis-je. On se met à écrire comme on se met à marcher, et on n'a pas vraiment besoin de savoir où on va tant qu'on n'y est pas. On ne sait pas non plus ce qu'on rencontrera en chemin.". Elle voit le monde avec un oeil presque fantastique, différent, elle écrit étrangement et ça m'a beaucoup plu. Je l'ai encouragé tout le long du livre, j'avais envie d'être près d'elle et de devenir son amie. Sa mère était limite trop parfaite. Trop sympathique. J'ai même trouvé un peu tirer par les cheveux qu'elle retire sa fille de l'école, comme ça. Je sais pas si c'est réellement possible, mais bon ça m'a paru louche, et c'est un des points négatifs. Après, les autres personnages étaient tous amusants, surtout de la façon dont Mina les décrit. Mais je me suis surtout rendu compte que Mina était en deuil, qu'elle était en manque de son père, qu'elle en avait besoin, et qu'elle n'en avais pas. J'ai été un peu triste. J'ai trouvé ces chapitres amusants, j'ai trouvé toute l'écriture magique, vivante, différente, et j'ai vraiment adoré, c'est doux et léger, et puis on voit tout à travers les yeux de Mina. J'ai adoré la fin, même si j'aurais aimé en savoir encore un peu plus. [SPOIL : J'ai adoré le fait que les mots du début et de la fin soit les même, c'est mignon]
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Encore un conseil d'une collègue!
Ce roman est un très joli roman jeunesse, j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire et que je conseille vivement. Il est conseillé à partir de 10 ans…je trouve ça tout de même un peu trop jeune et je dirais plutôt pour les 11-12 ans.


Parlons d'abord de l'objet lui-même :


Ce livre est un objet très agréable à lire, très original. La couverture déjà est particulièrement "remplie" et m'a donné envie d'en savoir plus.
La police ressemble vraiment à une écriture à la main et fait le charme du roman. de plus, l'auteur n'a pas hésité à accentuer la ressemblance avec un vrai journal intime en agrandissant la police, en introduisant des pages blanches…comme si c'était réellement le carnet que Mina écrit.

Je dois avouer qu'il aurait été dommage de lire ce roman sur ma liseuse : l'objet participe grandement au plaisir de ma lecture. Il aurait manqué quelque chose sur l'écran du Tardis. Je suis donc ravie de l'avoir lu en format papier.


Parlons maintenant du contenu :


Mina est une petite fille, au seuil de l'adolescence, un peu différente des autres.
Les deux grands thèmes de ce roman sont tout d'abord l'arrivée difficile de l'adolescence et la création littéraire.

Une citation dans ce roman est primordiale : "Comment un oiseau, né pour la joie, peut-il rester enfermé dans une cage et chanter?"
Mina va chercher la réponse à cette question en l'adaptant à elle-même : elle n'arrive pas à s'épanouir à l'école, qui lui demande des devoirs trop formatés, qui l'empêche de vivre comme elle le souhaite.


Elle voit l'école comme une cage, une prison, un lieu dont il faut s'échapper pour pouvoir vivre pleinement.


On revient donc à la grande question de l'école et de sa position.
A quoi sert l'école? A apprendre les règles de la société et à s'y maintenir, se préparer pour le monde extérieur? Ou à explorer les différentes possibilités de chaque enfant en lui imposant moins de règles?


Bien évidemment, on ne peut que s'indigner pour Mina, qu'on restreint trop à l'école, et qui ne peut pas vivre comme elle le souhaite : c'est certes une jeune fille extraordinaire, qui a l'air particulièrement intelligente…mais franchement…je ne donne pas cher de Mina dans la société, si elle ne possède pas les codes pour survivre…ce que nous apprend l'école (bien ou mal). Et je dois dire que cela m'a mise un peu mal à l'aise.


C'est pour cela que la fin m'a rassurée. Mina a compris que les mots, l'écriture sont importants, mais qu'il y a autre chose : la vie, les gens.
Elle va apprendre à faire des compromis et de composer avec ce qu'elle veut faire et le reste du monde. Elle va arrêter de se couper des gens.


C'est à l'aide de son journal qu'elle va progresser. Pouvoir mettre ses réflexions, ses émotions par écrit, va lui permettre d'avancer et de voir où se trouve son intérêt.
C'était un moyen de se lâcher avec les mots, de créer ce qu'elle souhaitait qui lui manquait. Avec le journal, elle va se lâcher : elle va s'approprier l'écriture, les mots. Elle va se laisser aller, chercher, trouver. Elle va explorer le domaine de l'écrit.


Et elle va réussir à se confier petit à petit. D'abord par écrit, sous forme d'histoires, avec elle comme personnage principal, mais à la troisième personne du singulier, pour prendre de la distance (car elle a quand même quelques soucis psychologiques, à commencer par la mort de son père). Puis, elle arrivera à en parler à sa mère. Elle va se "libérer" de ses démons grâce à l'écriture et pouvoir reprendre les choses à zéro et avancer enfin.


—————————————————-

Un très beau livre donc, frais et incroyablement juste sur l'enfance et l'arrivée dans le monde des grands! Je ne peux que le conseiller aux adultes et aux enfants!
Lien : http://writeifyouplease.word..
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critiques presse (2)
Ricochet
26 août 2014
Uniquement à travers la façon poétique d’écrire et les petits centres d’intérêt de l’héroïne, David Almond réussit à nous faire comprendre qui elle est, fragile et subtile. Il fallait oser, c’est tout à fait réussi puisqu’on oublie très vite l’auteur qui est derrière Mina. Faussement enfantin, ce beau roman s'appréciera à partir de 14/15 ans.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Ricochet
16 mars 2012
Journal intime atypique, décrivant une enfance différente imprégnée par la mort d'un proche.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Est-ce que le chardonneret sait à quel point il est beau ? Est-ce que chaque oiseau le sait ? Sait-il à quel point son chant est merveilleux ? S'il le savait, peut-être alors essaierait-il de ne pas être aussi beau. Il essaierait de ne plus être un porte-bonheur. Autrefois, les chardonnerets étaient les oiseaux préférés des oiseleurs. S'ils l'avaient su, il se seraient roulés dans la boue pour être d'un marron fangeux. Ils auraient poussé des cris rauques et grinçants, ou ils seraient devenues silencieux au lieu de faire entendre leur chant clair. Ils se seraient cachés dans l'obscurité et dans des endrots isolés. Ils n'auraient pas voleté ni traversé les jardins, vifs comme l'éclair. Ils n'auraient pas eu ce chant magnifique. Mais les chardonnerets ne savent rien de la méchanceté ni de la stupidité. Alors, ils volaient, ils chantaient, et étaient attrapés dans des filets, mis en cage, et vendus pour de l'argent. On accrochait les cages au plafond, ou bien on les posait sur des buffets, des étagères, des rebords de fenêtres, et ils chantaient. Leur chant devait être plein de désir et de douleur. Leur chant passait au-dessus des conversations ennuyeuses et stupides de leurs gardiens de prison. On les imagine ! On les imagine, ces gens stupides et ennuyeux qui attrapaient les oiseaux, qui les mettaient en cage ! Comme ils devaient être ennuyeux ! Comme ils devaient être stupides ! On ne met plus les chardonnerets en cage, maintenant. Mais il y a toujours beaucoup de chasseurs d'oiseaux dans le monde - des gens qui attrapent l'esprit, des gens qui mettent l'âme en cage. A quoi fait penser une bande de chasseurs d'oiseaux ?
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Les mots devraient flâner et vagabonder. Ils devraient voler comme des chouettes, voleter comme les chauves-souris et se faufiler comme les chats. Ils devraient murmurer, crier, danser et chanter.
Parfois, il ne devrait pas y avoir de mots du tout.
Juste le silence.
Juste le pur espace blanc.
Certaines pages seront comme le ciel avec un seul oiseau dedans. D'autres seront un ciel avec un vol tourbillonnant d'étourneaux.Mes phrases seront une poignée de mots avec un vol tourbillonnant d'étourneaux.Mes phrases seront une poignée de mots, une collection, un dessin, un essaim, comme un banc de poissons, ou une mosaïque.
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-Quand on devient adulte, dis-je, est-ce qu’on cesse de se sentir petit et faible ?
-Non, répond-elle. Il reste toujours au fond de soi quelque chose de minuscule et de fragile, à n’importe quel âge.
-Comme un bébé ?
-Oui. Ou comme un tout petit oiseau qu’on aurait en plein cœur. En fait, ce n’est pas du tout une faiblesse. Si on oublie que c’est là, on a de gros ennuis.
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Ma phrase préférée est écrite sur du papier et épinglée au-dessus de mon lit :

Comment un oiseau, né pour la joie, peut-il rester enfermé dans une cage et chanter ?

C'est de William Blake, un écrivain anglais du XVIIIe siècle. Blake l'exclu, Blake le solitaire. Exactement comme moi. Il était peintre, poète, et certains disaient qu'il était fou - exactement comme on le dit de moi. Peut-être était-il trop dans la lune.
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Sur la page suivante, il y a l'histoire que j'ai inventée quand je suis allée au centre de Corinthian Avenue. C'est une page vide, sans aucun mot. Elle est comme le dos de Steepy qui attend des tatouages. Elle est comme un ciel vide qui attend qu'un oiseau le traverse. Elle est aussi silencieuse qu'un oeuf qui attend l'éclosion d'un poussin. Elle est comme l'univers avant le commencement du temps. Elle est comme le futur qui attend de devenir présent. Regardez-la attentivement, et elle pourra se couvrir de souvenirs, de drames, de rêves, de visions. C'est une page remplie de possibilités, ce n'est pas une page blanche.
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Vidéo de David Almond
Bande annonce de "Skellig", by David Almond. En anglais mais assez simple à traduire, et accompagné d'une jolie musique
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