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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Club N°55 : BD sélectionnée ❤️
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En 2017, l'artiste Chinois Ai Wei Wei réalisait un documentaire poignant sur la crise migratoire aux portes de l'Europe, Human Flow.

Depuis le sujet revient régulièrement dans la culture, et le nouveau film de Garrone traite une histoire très proche de cette bande-dessinée de Altarriba et Garcia.

La force de cette BD, c'est vraiment un parti pris graphique très particulier et assez unique, qui donne une force à l'histoire grâce à un trait et une utilisation du découpage très originaux.

A ce parti pris visuel, l'histoire de Kikofu passant d'esclave à enfant soldat, qui décide de fuir le Congo pour l'Europe et trouver l'Eldorado.

Des épreuves multiples le long d'un chemin éreintant, la mort, l'Afrique dans sa diversité, l'Europe décevante et une réalisation de l'importance des liens et des racines.

Un bel ouvrage.

Greg
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BD choc sur le parcours d'un jeune africain !

Terrible et malheureusement tellement vrai...

Le graphisme est superbe (quelle couverture !)

Clément
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Altarriba nous a habitué aux récits sombres et difficiles.

Ici encore un très bon exemple mais le coup de génie consiste à le faire dessiner par un dessinateur génial que je ne connaissais pas dans un magnifique style très épuré qui fait passer les atrocités de l'histoire mais elle finira mal de toute façon !

Benoit
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Superbe, glaçant... Magnifique !

Gwen
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Une histoire réaliste et tellement bien complétée et enrichie par un superbe graphisme.

Brigitte
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Le graphisme de l'auteur sert parfaitement le récit très noir de cet ouvrage.

Xel
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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Il faut se préparer à cette lecture qui ne peut pas laisser indemne.
Nous suivons l'histoire et le périple de Nivek, un jeune garçon qui travaille dans la mine mais dont la vie vaut moins que le temps que l'on perd à le sortir de terre. Il sera ensuite enfant soldat, apprenti de sorcier, migrant.
Ses aventures sont variées et glaçantes, on a du mal à réaliser que, à notre époque, de tels écarts de civilisation peuvent se côtoyer d'aussi prêt.
Les vingt premières pages sont absolument terrifiantes et frappent le lecteur comme un coup de poing à l'estomac. Oui, ces choses là existent, il faut le dire, il faut le savoir.
Après ces pages qui auront ferré le lecteur, nous poursuivons le périple du jeune homme dans la jungle, la brousse, le désert et vers l'Europe...un voyage douloureux, terrible où les épreuves et les drames se succèdent. Tantôt terriblement réaliste, tantôt onirique, cette BD nous met face à de terribles vérités au fil de planches dont le graphisme est très intéressant. le trait est stylisé, avec une gestion très intéressante des lignes très nettes qui déforment les corps et les membres pour induire le schéma de narration mais aussi le poids d'un corps, le mouvement d'une chute ou l'emprise d'une poigne. S'ajoute à cela l'absence de perspective géométrique au profit d'une perspective morale et une multiplication des mouvement d'un seul personnage dans un seul dessin ou encore la fusion de plusieurs personnages en une seul composition. le tout rappelle certains procédés picturaux exploités par le mouvement cubiste, influencés eux-même par les arts premiers.
Une BD magnifique, qu'il faut lire et faire connaitre..parce qu'il faut que personne ne puisse dire : 'je ne savais pas"
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Pure merveille littéraire, graphique, et lecture choc !
Il y a des romans graphiques si extraordinaires que lorsque je les ramène à la bibliothèque, je me rends directement après à la librairie pour en faire l'acquisition. C'est rare, et c'est ce qui est arrivé pour “Le ciel dans la tête”.

Première page, toute noire, un mot : “Congo”. une petite illustration au trait ocre dans le noir, de la terre, des roches ou de la matère organique. Deuxième page, pareil, un trou bleu clair s'ouvre dans la petite illustration, troisième page, le trou s'agrandit et enfin quatrième page le récit commence, Nivek travaille dans une mine, il était enseveli sous la terre, son ami va le sauver. Là, la mise en page devient alors tentaculaire, on ne devine pas immédiatement qu'il s'agit d'une mine tant les enfants sont en âge de jouer aux châteaux de sable, un soldat en arme en bas de la page à gauche nous donne cependant un premier indice, en bas au centre deux mains se lient, comme un emblème d'entraide, qui va contraster avec ce qui suit.
On va découvrir dans les pages qui suivent immédiatement, un récit terrible, le graphisme utilise les mains, les pieds pour articuler la mise en page, des déformations les agrandissant, les corps s'allongent, dégingandés, secs et souples, c'est tout une chorégraphie qui accompagne l'horreur des mines du Kivu, avec des enfants esclaves, des enfants soldats, on découvre au fil des pages une économie de l'horreur, une religion guerrière factice, un rituel pseudo-magique pour embrigader les enfants, un mépris de l'humain, de la mort, de la vie, orchestré en arrière plan par des compagnies internationales sans scrupules.

Les vingt premières pages de cet album sont d'une dureté incroyable, scènes de viols, de meurtres, de cruauté. le graphisme est fort, le trait est dur, les couleurs sont travaillées en aplats de couleurs intenses, les visages ressemblent à l'iconographie africaine, traits marqués, parfois juste des silhouettes, bras et jambes interminables. Chaque illustration est une icône, chaque mise en page est un univers, n'hésitant pas à changer la circulation de lecture, en harmonie avec ce qui est raconté dans la page, les rythmes changent, c'est chorégraphique, c'est aussi musical et mes autres sens sont aussi mis en éveil.

Nivek et Josef sont pris dans cet engrennage d'esclavage et de violence, ils vont parvenir à s'enfuir et vont tenter de gagner l'Europe. Les chapitres suivants s'appellent La Jungle, La Savane, le Désert, Lybie… Une longue quête semée d'embûches, de violences, de tromperies, avec toujours ces illustrations évocatrices, emblématiques et d'une force incroyable. Voilà quelques jours que j'ai lu le livre, je regarde les illustrations, l'une d'entre elle me saisit, pleine page, je ne vous dirais pas laquelle, mais ma gorge se noue, les larmes ne sont pas loin, c'est encore plus violent qu'à ma première lecture.

C'est une lecture qui donne des émotions, qui provoque des réflexions sur le système économique du continent africain dont les grandes puissances mondiales sont les responsables, sur la gestion de l'immigration, une histoire de destin, d'espoir, très noire, poignante et très marquante.

Le ciel dans la tête est un livre époustouflant, d'une puissance rare, un monument.
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Cet ouvrage est un très beau roman graphique qui m'a beaucoup émue. Les thèmes abordés sont violents et la lecture doit être faite par des lecteurs avertis ou accompagnés.

Le livre est divisé en sept chapitres, qui accompagnent Nivek tout au long de son périple du Congo vers l'Europe. Les premiers chapitres “Congo” et “La jungle” occupent près de la moitié de la BD et sont à l'extrême opposé en terme d'histoires et d'émotions ressentis. Dans le chapitre Congo, on suit Nivek dans son apprentissage d'enfant-soldat, “kadogo”, qui suit sa milice dans une guerre pour le contrôle des mines de coltan du sud Kivu. L'épisode est vraiment difficile et bouleversant mais nécessaire. On suit son évasion et sa rencontre avec le docteur Mukwege avant son départ vers le nord.

Le second chapitre au contraire permet de relâcher la respiration qu'on avait retenue tout au long du début et nous fait découvrir un monde qui propose autre chose que la destruction, l'agression, la violence. C'est vraiment un moment assez doux, avec des couleurs vertes plus apaisantes et un monde pygmée qui n'a pas encore été corrompu par la guerre et a su garder ses traditions vivantes, avec leurs qualités et leurs défauts.

Les chapitres ensuite s'enchaînent au gré des aventures de Nivek en remontant vers le nord, étonnement de plus en plus rapidement comme s' il y avait de moins en moins de possibilités et de rencontres au fur et à mesure qu'il se rapproche de l'Europe. C'est très efficace dans la dénonciation de ce système qui marche sur la tête où la cruauté s'instaure que ce soit au Congo, en Lybie, dans les bateaux des migrants parce que le monde, en particuliers l'Europe occidentale, ne sait pas être sobre et a besoin de plus en plus de matériaux qu'on veut acheter au plus bas prix créant ainsi des guerres, de la misère et des départs. le monde ne sait pas mieux accueillir ces personnes ne cherchant qu'un refuge à la violence et l'expression de Charybde en Scylla est complètement adaptée à l'odyssée de Nivek.

En ce qui concerne le graphisme, les dessins m'ont beaucoup marqués. Ils sont très stylisés avec des membres très allongés et ils m'ont fait penser à Guernica dans l'enchevêtrement de la représentation de la guerre et de la violence. Les dessins mettent vraiment la boule au ventre et servent magistralement l'histoire. La liberté du trait, la mise en avant de certains éléments en les faisant transgresser les cases permet de vraiment transmettre avec beaucoup de force les différentes émotions. le jeu des couleurs sert aussi très bien le propos et est très adapté à l'histoire.

Une très très belle découverte, mais très dure aussi.
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C'est un véritable coup de poing que ce « Ciel dans la tête », du trio Altarriba-Garcia Sanchez-Moral. Graphique tout d'abord, avec ce large trait noir, ces couleurs en demi-teinte, et ces personnages qui sortent de leur cadre dans un chaos à la hauteur du propos. Pour résumer, cela m'a fait penser au Guernica de Picasso, c'est dire !
L'autre coup sur la tête, c'est cette histoire, absolument dramatique mais pourtant captivante, de Nivek, jeune congolais travaillant dans les mines de métaux rares au fin fond de l'Afrique. Voyageant d'horreur en horreur pour atteindre l'Europe, il nous fait découvrir tout le mal dont l'homme est capable, et dont malheureusement il est victime. C'est peu de dire qu'il s'agit d'une histoire forte, c'est un récit qui vous prend aux tripes, qui vous fait dire que non, ce n'est pas possible, alors que si, il suffit d'allumer sa télé sur certaines chaines pour cela.
Bref, un gros coup de coeur, mais à lire quand on a la pêche.
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Au Congo, le jeune Nivek creuse la terre sous la menace des armes pour en extraire le minerai. Jusqu'au jour où il se rebelle et tue un soldat. Il a 12 ans et, repéré comme fort et courageux, le voilà recruté, avec son ami Joseph, comme Kadogo (les enfants-soldats).

Une véritable odyssée commence. Antonio Altarriba nous raconte le parcours initiatique de Nivek, du Congo à l'Espagne, en passant par le désert, la jungle, la savane, la Libye et la méditerranée. de combattant à migrant, d'apprenti sorcier à esclave, Nivek va tenter de tracer sa route jusqu'à l'Europe, au gré des rencontres et des combats.

Une histoire puissante, tristement d'actualité, exprimée par un dessin qui ne l'est pas moins. Je découvre la force évocatrice du travail de Sergio Garcia Sanchez. Des pages où le dessin est partout, varié, éclaté, des corps difformes, distordus qui expriment la violence, des scènes dures, sombres qui frappent fort le lecteur. Mention aux couleurs de Lola Moral !

J'attendais mon gros coup de coeur de septembre, le voilà ! Attention, on ne sort pas indemne d'une telle lecture où rien ne nous est épargné. Mais on s'attache très vite à ce gamin et on est scotché par son histoire. Quand on referme l'album, on sait qu'on a lu une grande BD !
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Enfant, Nivek échappe à la mort dans les mines où il est exploité, se voit enrôlé comme enfant-soldat au Congo, puis comme l'assistant d'un sorcier au Tchad. Pensant mourir à plusieurs reprises, il se relèvera toujours pour embrasser toujours plus de violence et de déconvenues : la loi des passeurs, l'esclavagisme, l'exil...

Un destin terrible pour une BD pleine de violence, de noirceur et d'injustice. Mais un titre qui m'a profondément remuée. Les mésaventures de cet enfant se suivent et ne se ressemblent pas, semblant à chaque fois le faire basculer un peu plus vers l'obscurité.

Le travail graphique fait d'ailleurs écho au propos. le fond des planches est noir, certaines illustrations sont saillantes comme la lame d'un couteau. La composition des pages m'a bluffée, jamais identique, jouant sur les gros plans et les personnages qui se surimpriment. le dynamisme et la violence transparaissent, et c'est sublime.

Le ciel dans la tête, c'est une fiction, oui, mais une fiction qui éveille aussi les consciences sur la souffrance qu'ont pu endurer ceux que certains veulent à tout prix chasser de notre territoire.

Une fable triste et violente. Bouleversante, dure, sombre. Un vrai travail d'artiste. En somme, une claque !
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Le périple de Nivek, enfant-soldat, pour fuir sa situation au Congo dont il n'espère plus rien et rejoindre l'Europe. Il ne cesse de répéter qu'il est un guerrier et nous le suivons au fil de ses pérégrinations et de ses rencontres. Les dessins sont absolument exceptionnels et reflètent parfaitement le contexte culturel, les sentiments et la solitude qu'il ressent. Une oeuvre d'art !
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Du Congo à l'Espagne, dans un traitement graphique remarquable, et je pèse mes mots. Quelle violence! le livre m'est tombé des mains dans une premier temps, aux premières pages. La violence du sud Kivu et celle d'un exil, d'un abandon. le jeune Nivek, "sauvé" de la mine, devenu soldat et son ami Joseph quittent les violences des Kadogos pour arriver assez rapidement à l'hôpital de Panzi où oeuvre le Dr Mukwege. Puis Nivez et Joseph décident de se remettre en route: jungle, savane, désert, Lybie, méditerranée pour arriver en Espagne. Tout au long du récit la violence ne nous lâche pas. Difficile de trouver le sommeil après cette lecture.
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Pfiou... ce livre est d'une beauté inouïe et d'une noirceur sans nom.
Que dire de plus? Que j'ai absolument tout aimé dans cet album : une odyssée terrible du Congo à l'Espagne pour un héros de 12 ans malmené par la vie tel Ulysse entre les mains de Poseidon.
Une vie parsemée d'horreurs, mise en images par un immense talent. Certaines planches sont de véritables bijoux dans leur composition, leur originalité, leur poésie.
Une lecture marquante sur bien des plans. Un coup de coeur absolu...
Commenter  J’apprécie          40




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