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EAN : 9782207164860
Denoël (20/09/2023)
4.37/5   105 notes
Résumé :
C'est d'une odyssée qu'il s'agit, d'un long voyage plein de périls, de monstres et de merveilles, mais à l'inverse de celui d'Ulysse, un voyage sans retour.
C'est l'odyssée de Kikofu Menzelé, qui manque perdre la vie à douze ans au coeur des ténèbres d'une mine de coltran du Kivu, au Congo. Percevant en lui un esprit guerrier, Wamba, le chef de la milice, l'enrôle comme enfant soldat. Ce n'est que le début d'un incroyable périple qui va mener Kikofu et Josep... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Club N°55 : BD sélectionnée ❤️
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En 2017, l'artiste Chinois Ai Wei Wei réalisait un documentaire poignant sur la crise migratoire aux portes de l'Europe, Human Flow.

Depuis le sujet revient régulièrement dans la culture, et le nouveau film de Garrone traite une histoire très proche de cette bande-dessinée de Altarriba et Garcia.

La force de cette BD, c'est vraiment un parti pris graphique très particulier et assez unique, qui donne une force à l'histoire grâce à un trait et une utilisation du découpage très originaux.

A ce parti pris visuel, l'histoire de Kikofu passant d'esclave à enfant soldat, qui décide de fuir le Congo pour l'Europe et trouver l'Eldorado.

Des épreuves multiples le long d'un chemin éreintant, la mort, l'Afrique dans sa diversité, l'Europe décevante et une réalisation de l'importance des liens et des racines.

Un bel ouvrage.

Greg
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BD choc sur le parcours d'un jeune africain !

Terrible et malheureusement tellement vrai...

Le graphisme est superbe (quelle couverture !)

Clément
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Altarriba nous a habitué aux récits sombres et difficiles.

Ici encore un très bon exemple mais le coup de génie consiste à le faire dessiner par un dessinateur génial que je ne connaissais pas dans un magnifique style très épuré qui fait passer les atrocités de l'histoire mais elle finira mal de toute façon !

Benoit
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Superbe, glaçant... Magnifique !

Gwen
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Une histoire réaliste et tellement bien complétée et enrichie par un superbe graphisme.

Brigitte
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Le graphisme de l'auteur sert parfaitement le récit très noir de cet ouvrage.

Xel
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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Pure merveille littéraire, graphique, et lecture choc !
Il y a des romans graphiques si extraordinaires que lorsque je les ramène à la bibliothèque, je me rends directement après à la librairie pour en faire l'acquisition. C'est rare, et c'est ce qui est arrivé pour “Le ciel dans la tête”.

Première page, toute noire, un mot : “Congo”. une petite illustration au trait ocre dans le noir, de la terre, des roches ou de la matère organique. Deuxième page, pareil, un trou bleu clair s'ouvre dans la petite illustration, troisième page, le trou s'agrandit et enfin quatrième page le récit commence, Nivek travaille dans une mine, il était enseveli sous la terre, son ami va le sauver. Là, la mise en page devient alors tentaculaire, on ne devine pas immédiatement qu'il s'agit d'une mine tant les enfants sont en âge de jouer aux châteaux de sable, un soldat en arme en bas de la page à gauche nous donne cependant un premier indice, en bas au centre deux mains se lient, comme un emblème d'entraide, qui va contraster avec ce qui suit.
On va découvrir dans les pages qui suivent immédiatement, un récit terrible, le graphisme utilise les mains, les pieds pour articuler la mise en page, des déformations les agrandissant, les corps s'allongent, dégingandés, secs et souples, c'est tout une chorégraphie qui accompagne l'horreur des mines du Kivu, avec des enfants esclaves, des enfants soldats, on découvre au fil des pages une économie de l'horreur, une religion guerrière factice, un rituel pseudo-magique pour embrigader les enfants, un mépris de l'humain, de la mort, de la vie, orchestré en arrière plan par des compagnies internationales sans scrupules.

Les vingt premières pages de cet album sont d'une dureté incroyable, scènes de viols, de meurtres, de cruauté. le graphisme est fort, le trait est dur, les couleurs sont travaillées en aplats de couleurs intenses, les visages ressemblent à l'iconographie africaine, traits marqués, parfois juste des silhouettes, bras et jambes interminables. Chaque illustration est une icône, chaque mise en page est un univers, n'hésitant pas à changer la circulation de lecture, en harmonie avec ce qui est raconté dans la page, les rythmes changent, c'est chorégraphique, c'est aussi musical et mes autres sens sont aussi mis en éveil.

Nivek et Josef sont pris dans cet engrennage d'esclavage et de violence, ils vont parvenir à s'enfuir et vont tenter de gagner l'Europe. Les chapitres suivants s'appellent La Jungle, La Savane, le Désert, Lybie… Une longue quête semée d'embûches, de violences, de tromperies, avec toujours ces illustrations évocatrices, emblématiques et d'une force incroyable. Voilà quelques jours que j'ai lu le livre, je regarde les illustrations, l'une d'entre elle me saisit, pleine page, je ne vous dirais pas laquelle, mais ma gorge se noue, les larmes ne sont pas loin, c'est encore plus violent qu'à ma première lecture.

C'est une lecture qui donne des émotions, qui provoque des réflexions sur le système économique du continent africain dont les grandes puissances mondiales sont les responsables, sur la gestion de l'immigration, une histoire de destin, d'espoir, très noire, poignante et très marquante.

Le ciel dans la tête est un livre époustouflant, d'une puissance rare, un monument.
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Il faut se préparer à cette lecture qui ne peut pas laisser indemne.
Nous suivons l'histoire et le périple de Nivek, un jeune garçon qui travaille dans la mine mais dont la vie vaut moins que le temps que l'on perd à le sortir de terre. Il sera ensuite enfant soldat, apprenti de sorcier, migrant.
Ses aventures sont variées et glaçantes, on a du mal à réaliser que, à notre époque, de tels écarts de civilisation peuvent se côtoyer d'aussi prêt.
Les vingt premières pages sont absolument terrifiantes et frappent le lecteur comme un coup de poing à l'estomac. Oui, ces choses là existent, il faut le dire, il faut le savoir.
Après ces pages qui auront ferré le lecteur, nous poursuivons le périple du jeune homme dans la jungle, la brousse, le désert et vers l'Europe...un voyage douloureux, terrible où les épreuves et les drames se succèdent. Tantôt terriblement réaliste, tantôt onirique, cette BD nous met face à de terribles vérités au fil de planches dont le graphisme est très intéressant. le trait est stylisé, avec une gestion très intéressante des lignes très nettes qui déforment les corps et les membres pour induire le schéma de narration mais aussi le poids d'un corps, le mouvement d'une chute ou l'emprise d'une poigne. S'ajoute à cela l'absence de perspective géométrique au profit d'une perspective morale et une multiplication des mouvement d'un seul personnage dans un seul dessin ou encore la fusion de plusieurs personnages en une seul composition. le tout rappelle certains procédés picturaux exploités par le mouvement cubiste, influencés eux-même par les arts premiers.
Une BD magnifique, qu'il faut lire et faire connaitre..parce qu'il faut que personne ne puisse dire : 'je ne savais pas"
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Cet ouvrage est un très beau roman graphique qui m'a beaucoup émue. Les thèmes abordés sont violents et la lecture doit être faite par des lecteurs avertis ou accompagnés.

Le livre est divisé en sept chapitres, qui accompagnent Nivek tout au long de son périple du Congo vers l'Europe. Les premiers chapitres “Congo” et “La jungle” occupent près de la moitié de la BD et sont à l'extrême opposé en terme d'histoires et d'émotions ressentis. Dans le chapitre Congo, on suit Nivek dans son apprentissage d'enfant-soldat, “kadogo”, qui suit sa milice dans une guerre pour le contrôle des mines de coltan du sud Kivu. L'épisode est vraiment difficile et bouleversant mais nécessaire. On suit son évasion et sa rencontre avec le docteur Mukwege avant son départ vers le nord.

Le second chapitre au contraire permet de relâcher la respiration qu'on avait retenue tout au long du début et nous fait découvrir un monde qui propose autre chose que la destruction, l'agression, la violence. C'est vraiment un moment assez doux, avec des couleurs vertes plus apaisantes et un monde pygmée qui n'a pas encore été corrompu par la guerre et a su garder ses traditions vivantes, avec leurs qualités et leurs défauts.

Les chapitres ensuite s'enchaînent au gré des aventures de Nivek en remontant vers le nord, étonnement de plus en plus rapidement comme s' il y avait de moins en moins de possibilités et de rencontres au fur et à mesure qu'il se rapproche de l'Europe. C'est très efficace dans la dénonciation de ce système qui marche sur la tête où la cruauté s'instaure que ce soit au Congo, en Lybie, dans les bateaux des migrants parce que le monde, en particuliers l'Europe occidentale, ne sait pas être sobre et a besoin de plus en plus de matériaux qu'on veut acheter au plus bas prix créant ainsi des guerres, de la misère et des départs. le monde ne sait pas mieux accueillir ces personnes ne cherchant qu'un refuge à la violence et l'expression de Charybde en Scylla est complètement adaptée à l'odyssée de Nivek.

En ce qui concerne le graphisme, les dessins m'ont beaucoup marqués. Ils sont très stylisés avec des membres très allongés et ils m'ont fait penser à Guernica dans l'enchevêtrement de la représentation de la guerre et de la violence. Les dessins mettent vraiment la boule au ventre et servent magistralement l'histoire. La liberté du trait, la mise en avant de certains éléments en les faisant transgresser les cases permet de vraiment transmettre avec beaucoup de force les différentes émotions. le jeu des couleurs sert aussi très bien le propos et est très adapté à l'histoire.

Une très très belle découverte, mais très dure aussi.
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Sauvé d'un éboulement de mine par un compagnon, il doit devenir enfant-soldat pour survivre. Recueilli par une ONG puis assistant d'un sorcier ou encore esclave combattant à mains nues et à mort, Nivek affronte la sombre réalité avec courage et dignité, tout en gardant une lueur d'espoir qui s'éteindra une fois arrivé sur le vieux continent

Quand le meilleur scénariste espagnol s'associe à l'un des talents majeurs de la BD ibérique!

Après L'Épopée espagnole avec Kim et La Trilogie du Moi avec Keko, Antonio Altarriba aborde un nouveau volet de son oeuvre en s'unissant à Sergio Garcia, maître des formes, pour tracer un portrait renversant de l'Afrique, de ses splendeurs et ses horreurs.

Cette collaboration marque une nouvelle étape dans son parcours.

Avec la même puissance que dans ses livres précédents, il s'attaque aux sujets très actuels de la traite des êtres humains, de la mise en coupe du continent africain, de la cécité avide d'un Occident pourvoyeur de chimères et de promesses non tenues, qui entretiennent le chaos global. Il affirme aussi que la cupidité et l'affairisme sans limites ne viendront jamais à bout de la beauté du monde.

Qu'il souffle ailleurs un vent d'aventure et de transcendance que notre continent recroquevillé sur l'hystérie sécuritaire ne connaît plus. Que rien ne peut tuer les rêves d'une vie meilleure. Et que les bourreaux ne sont pas toujours ceux que l'on croit.

Âpre, violent, perturbant, le récit est d'une force et d'une dureté incroyables. La partie graphique de Sergio Garcia Sanchez et Lola Moral accentue cette puissance dramaturgique en y insufflant un souffle presque mythologique.
Lien : http://www.baz-art.org/2024/..
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critiques presse (8)
BoDoi
06 février 2024
Des sujets d’une brûlante actualité qui, présentés sous l’angle d’une fiction âpre et sans concession, n’en font que résonner davantage l’urgence d’une prise en compte politique globale de la détresse de certaines populations d’Afrique, avec plus d’humanité que de méfiance et de rejet.
Lire la critique sur le site : BoDoi
SudOuestPresse
18 décembre 2023
Un récit puissant et sans concession, puisant à l’actualité dans ce qu’elle a de plus putride, entre une Afrique prisonnière de ses démons, et une Europe peu désireuse de tenir ses promesses.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
LeMonde
03 octobre 2023
Ce périple [...] plonge sans ménagement le lecteur dans un panorama glaçant de ce que l’humanité offre de plus abject.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LigneClaire
02 octobre 2023
Un album à lire pour avoir un choc salutaire, prendre conscience au final que nous vivons dans un monde qui ne demande qu’à exploser. Si ce n’est déjà fait sans qu’on en ait conscience.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
OuestFrance
22 septembre 2023
L’odyssée d’un enfant-soldat congolais vers l’Europe. Un récit politique et aventureux porté par un dessin exceptionnel. De bruit, de fureur et de beauté.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
BDGest
19 septembre 2023
L'Afrique continue d’inspirer les artistes, autant pour son Histoire que par le sort que le monde moderne lui réserve. Une lecture inspirante, apeurante et impitoyable.
Lire la critique sur le site : BDGest
BDZoom
18 septembre 2023
Quel est ce ciel qui hante les gamins embrigadés, manipulés ou instrumentalisés, jusqu’à devenir des enfant soldats tueurs ? […] On atteint là, indiscutablement, un chef d’œuvre !
Lire la critique sur le site : BDZoom
LesInrocks
28 août 2023
"Le Ciel dans la tête" est implacable.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Un bon soldat qui pose des questions n'est pas un bon soldat...

Un bon soldat obéit aux ordres et se tait.
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- Voyons dans quelle direction nous allons aller… par là !…
- Mais c’est une montre…
- Oui et alors ?
- Une montre indique l’heure, pas la direction… cette montre dit qu’il est midi cinq… tu confonds avec une boussole, « maître »…
- Quand tu voyages, l’espace n’est que le temps que tu mets à le parcourir… et le temps n’est que distance… alors, montre où boussole, c’est pareil…
- ???
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Nous sommes vieux, Saleh...Nous ne nous reverrons plus je suppose...Je te souhaite une belle mort.
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Beaucoup des maux dont nous souffrons sont la conséquence de la colonisation belge. (p.47)
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Tu m’as sorti du trou de la mine où j’étais enterré et tu m’as donné une deuxième vie… maintenant c’est moi qui t’enterre… sans vie…
Cette nuit j’ai dormi dans ton sang… repose maintenant dans le mien… pour qu’on soit frères à jamais…
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Vidéo de Antonio Altarriba
Spécial Noël !!! 1,2,3 BD ! Chez les libraires ! présente les BD coups de coeurs de Jérôme et la librairie La planète Dessin à Paris !!! Le ciel dans la tête de Sergio García Sanchez et Antonio Altarriba Éditeur Denoël Le Voyage de Shuna par Hayao Miyazakichez Sarbacane Bouncer - Hécatombe par Boucq et Jodorowsky chez Glénat 1,2,3 BD c'est le jeudi à 18h30 sur la chaine Youtube et les RS. Trait pour Trait parcourt toujours les librairies de France pour des conseils de lecture avec le soutien des librairies Mine de Rien, Alfa BD, Sanzot, Krazy Kat/ Manga Kat, la planète dessin, Alès BD, le Bidibul, L'octobulle, Comic(s)Trip et Popup&co! #GALERIE #BD #POPCULTURE #BANDEDESSINEE #COMICBOOKS #9EMEART Retrouvez 1,2,3 BD ! Chez les libraires! sur : https://www.youtube.com/TraitpourtraitBD https://www.facebook.com/TraitpourTraitBD https://www.instagram.com/traitpourtraitbd/ https://twitter.com/TPTBD
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