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Citations sur Le premier exil (70)

Nous sommes retournés à Montevideo quelques jours plus tard. En quittant Buenos Aires au début de l’été pour venir nous y installer, mes parents avaient réussi à déguiser notre exil en vacances.
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On aurait dû savoir que les États-Unis ne permettraient jamais un deuxième Cuba ou un deuxième Chili, on aurait dû savoir que, même en Uruguay, même dans ce minuscule pays éternellement endormi, le Frente Amplio serait interdit, la guérilla massacrée, Liber Seregni, comme tant de nos amis, emprisonné et torturé. Mais justement, comme j’écrivais, la politique existait encore. Ou plutôt : quelque chose de politique existait encore au-delà des élections, des partis, des médias. La situation était désespérée – et pleine d’espoir. Elle était politique parce que l’utopie en faisait partie.
(pages 276-277)
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 Certains trouveront mon destin digne de mes mémoires — ce n’est pas pour eux que j’écris. Certains trouveront sans doute qu’avoir grandi dans les rues de Montevideo avant de fouler tous les Champs Élysées d’Europe mérite d’être couché sur quelques pages — ce n’est pas pour eux que j’écris. Certains sans doute qu’être arrivé à Paris nu-pieds, qu’avoir été l’enfant le plus pauvre et le plus méprisé du parc Monceau avant d’y faire grandir mes propres enfants comme de petits princes (ou de petits Marcel) est digne d’être narré — ce n’est pas pour eux que j’écris. Comme vous le savez ô, mes lecteurs supposés ! Mes pages sont destinées, comme toutes les pages, mais avec un acharnement supplémentaire, à notre commun oubli. J’écris pour moi-même et pour mes amis.
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Trois mois après notre installation à Montevideo, nous sommes retournés à Buenos Aires pour quelques jours. El abuelo Zeide, mon arrière-grand-père maternel, avait appelé lui-même ma mère pour la prévenir qu’il allait mourir.
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Préservé de la honte du succès, comme disait mon ami Hugo, j’ai toujours vu d’un œil un peu réprobateur les efforts des écrivains en vogue pour s’éloigner des grandes œuvres du passé et s’approcher de leur lecteur contemporain.
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- Mais toi aussi tu vas mourir ?
- Mais tu vas mourir quand ?
Comme tant d'enfants, je me souviens d'avoir fatigué ma mère de ces questions. Nous craignons tous terriblement, pendant quelques mois, la mort de nos parents, puis nous comprenons que sans doute elle surviendra dans longtemps- et toutes les morts soudain, pour des années, nous semblent irréelles. Toutes les morts nous semblent irréelles parce qu'il serait inutile de grandir, de vivre, si elles ne l'étaient pas. Puis nous vieillissons- et les morts, les autres morts, pendant quelques années encore, nous épargnent de penser à la nôtre. (p. 51)
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Il est beau que l'homme ait tant de peine à se convaincre de la mort de ce qu'il aime, et nul sans doute ne se rendit jamais sur la tombe d'un ami sans un léger espoir de l'y rencontrer vivant (p. 13)
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Si nos seules patries sont l'enfance et la langue, l'amour et l'amitié sont nos seules nations : ce sont les seules contrées où notre errance sur terre trouve un sol ferme où poser les pieds. (p. 270)
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Imaginez une école où le jeu serait le moyen d'enseigner, où chacun viendrait non pas pour apprendre un savoir unique mais pour enseigner aux autres ce qu'il a de singulier. Quel homme les enfants pourraient-ils ainsi créer ? Ne serait-il pas forcément meilleur, férocement meilleur ! que celui que les adultes tentent de façonner en éduquant les enfants ? (p. 80)
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Les vrais apprentissages se font toujours à travers des échecs. (p. 78)
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