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3,98

sur 192 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bon Dieu de bon Dieu... Qu'est-il donc passé par la tête de Niccolo Ammaniti pour nous raconter une histoire pareille, avec des personnages pareils, à qui il arrive des catastrophes pareilles !


Nous sommes dans un village même pas touristique, même pas beau, de l'Italie profonde, au bord d'une nationale sur-fréquentée par les camions et autres engins rapides et bruyants. Une petite maison très sale façon déchetterie, habitée par un homme jeune encore, skinhead, nazi, brutal, mais au coeur sur la main, père célibataire d'un adolescent de 13 ans, Cristiano. Et les copains de cet homme sont eux-mêmes très « typiques », vais-je dire : un dérangé du ciboulot – mais vraiment dérangé ! – et un divorcé malheureux du malheur le plus horrible qui soit. Comptons aussi sur l'assistant social en pleine confusion amoureuse et sur quelques jeunes de la classe de Cristiano, pas dans la norme non plus...
Le tout forme une histoire qui se déroule sur 3 jours, « avant », « pendant » et « après ».


Déjà « avant » nous met au parfum de cette petite bande déjantée, de leurs, hem, rêves, de leurs cauchemars aussi. le « pendant » est...horrible. Oui, je le répète : horrible. Et l'après, je ne le dis pas, sinon je spoile.


Une suite de chapitres très très courts, focalisés sur l'un ou l'autre des personnages. Cela avance très vite ; heureusement, car d'abord c'est un pavé, mais aussi un pavé de mauvaises intentions ! Même si Dieu est appelé de tous les voeux des personnages, l'enfer est souvent là, à leurs pieds.
L'Italie profonde et en rupture, laideur, saleté, brutalité, alcool, drogue, sexe bien prosaïque sans aucune once de poésie, ouragan dans le ciel et dans les coeurs. Mais aussi et heureusement, par moments il y a des fils d'or , ceux de l'amour d'un père envers son fils et de l'amitié (difficile quand même).


Niccolo Ammaniti nous raconte toute cette mixture aux relents nauséeux d'une manière vigoureuse, sans faux-semblants et ça me plait. Mais à la longue, j'ai quand même besoin de ciel bleu, de poésie et d'idéalisme. Et ici, point de tout cela.
Donc évitez ce roman si vous vous sentez dépressif, cela ne fera que vous enfoncer davantage, à moins que vous ne vous disiez qu'il y a pire que vous. Et ici, dès la première page, on peut en être sûr ! C'est tellement catastrophique que cela en deviendrait risible.


Et dire qu'il y a des gens qui vivent de cette manière... Comme Dieu le veut ?
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Imaginez un petit patelin du nord de l'Italie, un coin perdu, un endroit pour paumés, pour désabusés. Eh bien c'est là que se situe l'action du roman Comme Dieu le veut. Dans ce lieu misérable, Rino Zena fait de son mieux pour s'en sortir mais les temps sont durs. Il n'a pas d'emploi stable (les entrepreneurs locaux préfèrent les immigrants clandestins qui sont moins exigeants, qui ne posent pas de questions…), pas de femme, et ses seuls amis sont des magouilleurs peu fiables. La seule lueur d'espoir dans sa vie : son fils unique Cristiano. Cette relation père-fils est au coeur de ce roman. Mais les services sociaux sont préoccupés de cette situation.

L'auteur Niccolo Ammaniti nous présente un univers dur, souvent vulgaire (je pense entre à l'épisode avec la prostituée droguée dans la chambre de Rino) et parfois violent (par exemple, le meurtre et le viol d'une jeune fille). Un univers qui n'épargne personne. Chaque fois qu'un personnage essaie de s'élever au-dessus de sa situation minable, un contre-coup du sort le remet à sa place, même pire. Rino, toujours sans emploi, décide de « faire un coup » pour s'enrichir rapidement. Comme si l'argent allait tout régler ! Dans tous les cas, rien n'est aussi facile et les emmerdes s'accumulent trop rapidement, surtout quand ses potes Danilo Aprea et Quattro Fromaggi ne sont pas à la hauteur… Son fils qui veut plaire à tout prix, qui a mauvaises fréquentations, les gosses du coin sont superficiels, ne pensent qu'à s'en aller ou à consommer. Même l'assistant social Beppe Trecca chargé de veiller sur Cristiano a des squelettes dans son placard. Bref, des problèmes partout.

En tant que lecteur, on peut s'appitoyer un moment sur le sort des deux Zena mais ils sont toujours confrontés à la vulgarité et à la violence. À la fin, leur misérabilisme devient lourd à porter. Puis les malheurs successifs de chacun finissent par les abrutir et leur faire perdre le peu de pitié qu'on ressentait pour eux. Voire, à ne ressentir qu'indifférence à leur endroit.
J'avais beaucoup aimé Je n'ai pas peur, un autre roman d'Ammaniti. Toujours cette Italie… Mais il ne nous présente plus un univers d'enfant innocent et un tantinet enchanteur, peut-être pauvre – quoique, qui s'en soucie à un jeune âge ? – mais encore caressé par le soleil chaud et réconfortant du sud. Non, dans Comme Dieu le veut, il nous confronte à une histoire plus crue, à la nuit, la pluie, aux torrents de boue, à tout ce que la vie peut balancer à la figure. Dès le début, on plonge de plein fouet dans le monde des adultes, dégueulasse, sombre, sordide.

Ce qui sauve ce roman, selon moi, c'est deux éléments. D'abord, les personnages. Ils sont criants de vérité. J'y ai cru, quand Cristiano explique dès le début ses déboires avec son père alcoolique, ou bien quand il raconte la mort de son chien, écrasé par un camion. Ces petites tranches de vie donnent le ton rapidement tout en dévoilant beaucoup en peu de mots. Pareillement pour les autres personnages, haut en couleurs mais crédibles : Danilo Aprea et Teresa, Quattro Fromaggi, Fabiana Ponticelli et son amie Esmeralda, Beppe Trecca. L'auteur a un don pour faire ressortir le pire en chacun, mais également le meilleur ou, du moins, une lueur d'espoir avec laquelle il s'amuse pour garder l'intérêt du lecteur. L'autre élément, c'est la narration et l'organisation du récit. de brefs chapitres, changeant de point de vue, permettant d'avoir l'idée de chacun sur les événements de l'histoire. Rythme rapide, émotions intenses.

En terminant, même si Comme Dieu le veut ne m'a pas plu autant que je l'aurais souhaité, il m'a tout de même intéressé. Je lirai d'autres romans de Niccolo Ammaniti. Sa plume très évocatrice (certaines scènes sont dorénavant gravées dans mon cerveau !), son don pour décrire les situations, surtout les plus pénibles, n'a pas son égal, ou si peu. Aussi, il force la réflexion sur des enjeux qui, s'ils sont amenés sous un angle spécifique à l'Italie, ont une une portée universelle. On n'en sort pas indemne.
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Je n'ai pas vu le temps passer avec ce roman social étourdissant qui se lit plus vite que d'autres. Il provoque des émotions, et ce, grâce à ce don particulier de conteur de N. Ammaniti qui se sert aussi de beaucoup d'humour noir pour nous raconter des propos très violents. Nous sommes dépaysés dans une Italie du Sud misérable, celle qui est bien loin des dépliants touristiques. Ici, que des gens fauchés, flegmatiques, voleurs, et qui ont bien d'autres défauts. le paysage se distingue par sa simplicité et sa rusticité. Et surtout, il y a beaucoup de routes, un camping et une forêt .

Il y a Rino, Quattro Formaggi et Danilo – trois amis. Comme il n'y a pas de boulot pour eux car celui-ci est d'abord dispensé aux immigrés sous-payés, ils ont trouvé un projet qui leur tient à coeur : celui de voler les distributeurs automatiques. Cristiano, le fils de Rino, est un adolescent qui se cherche et qui nous touchera par ses angoisses mais aussi son courage dans les moments les plus horribles. Deux autres adolescentes un peu insoumises, Fabiana et Esmeralda, sont également au coeur de ce récit qui nous fait un beau portrait d'adolescents de tous styles. Et puis, il y a l'assistant social, ce personnage candide, très émouvant, mais incompréhensible parfois. La tension narrative monte et nous allons de choc en choc sismique.

Comme l'auteur le spécifie dans une interview, les lieux sont importants pour lui. D'ailleurs, j'ai eu l'impression que ce livre avait une dynamique fléchée, un peu comme s'il était construit sur les directions que certains auraient du prendre et qu'ils n'ont pas prises, ce qui aurait pu leur éviter malheur. L'idée du destin est très présente. L'idée de n'être qu'un jouet entre les mains de Dieu.

Les passages qui constituent les piliers du roman, décrivent des scènes de violence. Ils sont très cinématographiques. Dans ces scènes, l'espace remplit le souvenir que l'on en garde.

Cette lecture ne laisse pas indemne et serre le coeur. Je conseille.
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Come Dio comanda 2006

L'action se déroule à Varrano, ville imaginaire du Nord de l'Italie fortement industrialisé où bois et champs alternent avec des hangars, des axes routiers et des centres commerciaux.
Rino et son fils de treize ans sont le coeur du roman. Avec eux, deux amis du père, l'un a la tête fêlée, l'autre pleurant sa femme qui l'a quitté et qu'il aime toujours.
Rino élève seul son garçon que sa mère trop jeune a abandonné. Il redoute par dessus tout les contrôles de l'assistance sociale car, bien que néonazi notoire, sans travail et violent, il est viscéralement attaché à Cristiano et redoute qu'on lui en retire la garde pour le placer en famille d'accueil.
Les protagonistes sont , marginaux, extrêmes, instables. Tous portent une fêlure de manque d'amour. Ce sont des personnages improbables, aux traits exagérés, aux réactions excessives.Mais vivants, mais fortement présents.
Dans l'Italie décadente, en proie au chômage, où la télévision déverse ses programmes insanes et décérébrants, il est bon d'entendre les explosions de colère, de rage, de furie noire qui éclatent en différents moments du roman.
Ils est bon que les émotions se déversent.

J'ai apprécié l'adresse de faire se dérouler en parallèle plusieurs événements différents .
Même si les personnages" semblaient faux" , je restais intéressée et attachée à ce roman que j'ai lu rapidement et dont je garde une empreint forte.
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Les personnages de Niccolo Ammaniti sont sales, bêtes et méchants et pourtant je m'y suis attachée. L'auteur transforme son roman en une véritable fable apocalyptique dans laquelle le lecteur est happé avec force et justesse. La machine est lancée et plus rien ne l'arrête.
Finalement l'empathie qui nous gagne par rapport aux protagonistes est peut-être seulement le reflet de la tendresse que porte l'auteur lui-même à ses propres personnages qui sont simplement perdus au milieu d'une société qui les rejette.
Une chose est sûre, qu'on apprécie ou pas le style assez corrosif de Niccolò Ammaniti, on ne peut pas rester insensible à la lecture de Comme Dieu le veut qui fut pour moi une véritable rencontre littéraire.
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Je ne reviendrai pas sur la noirceur de l'histoire, les autres lecteurs l'ayant particulièrement bien décrite.
Ce que j'ai trouvé intéressant dans ce roman c'est la façon dont Ammaniti, tel un Dieu omniscient, semble s'amuser avec ses personnages. Ce Dieu dont chaque personnage se réclame, cherchant son réconfort, son approbation, se tournant vers lui pour prendre la moindre décision. Finalement, ce roman est une mise en abime, dans cette Italie berlusconienne des années 2000, de l'art d'écrire.
L'écrivain engage une conversation avec chacun des personnages pour qui le destin et les choix ne sont que des prédéterminations divines. Chaque choix sera fait non pas selon un raisonnement clair et précis mais en s'en remettant à une décision divine.

Par certains côté, Comme Dieu le veut me fait penser à ce roman des années 70, l'homme-dé de George Cockcroft (sous le pseudonyme de Luke Rhinehart) dans lequel le héros décide de remettre sa vie dans les mains, non pas d'un Dieu omnipotent mais dans celles du hasard pur en jouant tous ces choix aux dés.

Dans les deux cas, les auteurs questionnent la croyance en une force supérieure de laquelle chacun d'entre nous ne pourrions échapper. le tiraillement entre le libre arbitre et la prédestinée.
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Excellent et terrible livre sur une société deconnectée, et ceux qu'elle laisse de côté.
On n'arrive pas à detester ces nouveaux "affreux, sales et méchants", pathétiques, mais si présents.
Et cette ange, déchue... un magnifique et triste livre, paradoxalement enrichi d'un certain humour, absurde.
A découvrir !
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Niccolò AMMANITI brosse le portrait de la misère. Pas seulement financière mais aussi morale. On suit l'histoire de ses personnages alcooliques, agressifs, en marge de la société qui n' ont pas eu la vie facile, avec indulgence.
Comment éviter la spirale qui vous enfonce toujours plus dans les problèmes. Avec un humour au vitriol, l'histoire bascule et TARANTINO n'a qu'à bien se tenir car l' auteur se lâche et nous livre en direct les pensées de tous les protagonistes. En toile de fond, l' omniprésence de la religion dans cette Italie profondément catholique, nous donne matière à réflexion.
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Livre sympa, ça part progressivement en live mais on se laisse facilement entraîner.
C'est pas du Steinbeck mais ça se laisse lire pépère entre deux livre plus costaud.
Petit voyage dans l'Italie populaire et votant la ligue du Nord
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shameless

Les personnages sont truculents. L'histoire est bien rythmée. Ca pourrait faire rire si ce n'était pas tragique. A découvrir...
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