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sur 192 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un patelin perdu d'Italie où les jolies jeunes filles rêvent de Milan, Rome, New York...
Cristiano, treize ans, vit seul avec son père Rino. Celui-là, on pourrait le présenter comme un blaireau fini, alcoolique, violent et facho (un drapeau avec une croix gammée au-dessus de son lit, faut le faire). On peut dire aussi à sa décharge qu'il a perdu femme et boulot, et qu'entre deux cuites, il adore son fiston - qui le lui rend bien - même s'il lui met de drôles d'idées en tête.
Les deux potes de Rino sont aussi losers que lui, et moins futés. Danilo va mal depuis que sa femme l'a quitté après la mort de leur enfant, il cherche à la faire revenir. Et 'Quattro Formaggi' est 'fou comme un cheval' depuis un accident, mais ça n'a jamais tourné trop rond dans sa tête, il a toujours été une proie facile pour les brimades...
Ras-le-bol de vivoter, de gagner quelques billets avec des petits boulots, ces trois-là ont soudain l'idée de s'enrichir vite et bien.

De Niccolò Ammaniti, j'ai lu 'Toi et moi' et 'Je n'ai pas peur', romans subtils, courts et percutants.
J'étais très enthousiaste en démarrant ce volumineux 'Comme Dieu le veut' : personnages hauts en couleur, violence et tendresse, portrait acide et grinçant d'une société qui part en vrille, humour dans certaines situations.
J'ai trouvé avec délice des accents de John Steinbeck ('Tendre Jeudi', 'Rue de la Sardine'), Silvia Avallone ('D'Acier', 'Marina Bellezza'), et Dennis Lehane ('Mystic River').
Coup de faiblesse à mi-parcours, quand je suis arrivée au pivot de l'intrigue, avec tous ces drames qui surviennent en cascade en une nuit. Trop, c'est trop, rien ne nous est épargné - ceci sur deux cents pages interminables. L'alternance très rapide entre les personnages donne la sensation d'être embarqué sur un manège endiablé, et accroît encore le vertige et la nausée que ces sujets suffisent à provoquer.
C'est dommage, j'aime vraiment l'univers et les personnages de cet auteur, et toutes ses réflexions sur la société - crise économique, médias - et l'individu - lose et rage contenue, petits arrangements avec Dieu, etc.

En conclusion : déception avec cette histoire sombre de dingues & de paumés...

■ 'Les dingues et les paumés', Hubert-Félix Thiéfaine (in 'Soleil cherche futur', 1982)
https://www.youtube.com/watch?v=k¤££¤25De John Steinbeck 41¤££¤
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Encore un Ammaniti apocalyptique et iconoclaste!

On se croirait dans un film à sketches de Dino Risi, tant la noirceur et la vulgarité font la loi...Et pourtant dans ce bourbier, des pépites de tendresse et de vraie chaleur humaine..;

Une équipe de bras cassés, trois pieds-nickelés, laissés-pour-compte de l'Italie berlusconienne, entreprend de casser un "bancomat" pourtant bien arrimé à un mur, dans une petite ville sinistre, sous une pluie diluvienne..

Chacun y a mis ses espoirs les plus fous: l'un veut conserver la garde de son fils, l'autre retrouver l'amour de sa femme, le troisième apporter à la crèche démente qu'il fabrique la touche finale qui en sera le couronnement.

Mais rien, bien sûr, ne fonctionnera comme il faudrait, parce qu'il pleut, parce que la rivière déborde, parce que les scooters prennent des chemin de traverse, parce que les loosers ne peuvent espérer que le ciel les entende...

Tout se déroule, hélas, comme Dieu le veut, et sa volonté se soucie peu des petites et grandes misères humaines...

On est littéralement scotché à cette inexorable catastrophe: on rit, on pleure, on se révolte, on tremble...

Mené comme un polar, réaliste comme une fresque sociale, excessif comme une épopée picaresque, ramassé et tendu comme une tragédie, bouleversant et hilarant à la fois, ce roman de Niccolo Ammaniti a été une découverte!

Je l'ai lu d'une traite...et en italien. Sans pouvoir reprendre souffle. Un choc.
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Cristiano Zena vit avec son père, Rino, dans un coin perdu de l'Italie berlusconienne. Surveillés par les services sociaux, ils forment un duo terriblement glauque : le père skinhead nazi, chômeur, totalement alcoolique, et son fils qui l'adore, sans repères, souvent laissé à lui-même… Ils vivent dans une maisonnette plus proche du taudis, qu'ils ne nettoient vaguement que pour la viste hebdomadaire de l'assistant social, Beppe - autre protagoniste de ce roman choral, ancien religieux torturé en proie à un désir nécessairement « coupable » pour la femme d'un ami.
Lors des brèves apparitions (souvent conflictuelles) de Cristiano au collège, on croise aussi Fabiana, adolescente en apparence si « populaire », qui joue à la femme fatale pour épater la galerie, mais est au final terriblement mal dans sa peau. Très banal, me direz-vous, mais Ammaniti sait dans un mélange savant de brusquerie et de finesse tracer le portrait de cette jeune fille et nous faire ressentir ses petites et grandes douleurs.
Quant à Rino, il est perpétuellement flanqué de ses deux amis atypiques : Quattro Formaggi (surnommé ainsi en hommage à sa pizza favorite), plus ou moins handicapé, à l'esprit embrumé et obsédé par les films pornos, et Danilo, alcoolique depuis peu, en rupture de ban et quitté par sa femme depuis la mort de leur fille. Tous trois préparent LE casse censé leur permettre de commencer une nouvelle vie…
On suit tous ces personnages évoluer tant bien que mal jusqu'à la nuit prévue pour le fameux braquage. Véritable évocation apocalyptique, cette nuit de déluge où le fleuve déborde et inonde tout sur son passage, voit basculer le destin de chacun d'entre eux. Et nous entraîne dans encore plus de noirceur.

Niccolò Ammaniti dépeint avec délectation ces personnages ignobles que l'on finit par trouver attachants, malgré leur racisme, leur bêtise, leur méchanceté, leur violence. Il nous montre surtout tout un pan de la société italienne, gangrénée par l'argent et les apparences, et où la religion est toujours à l'oeuvre. Un tableau triste, cruel et amoral, mais très percutant : une écriture toujours aussi forte et un regard acéré.
Quelques bémols néanmoins… le texte un peu trop kaléidoscopique (on aurait bien aimé s'attarder un peu plus sur certains personnages) traîne parfois en longueur. Quant à l'écriture d'Ammaniti, elle est toujours aussi forte et sert avec brio son regard acéré – mais elle peut exaspérer car elle n'est pas dénuée d'une certaine auto-complaisance. Mais ce sont là les défauts des élèves trop doués !

Lien : http://monbaratin.blogspot.c..
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Roman de la misère noire. Personnages sans avenir, parfois loufoques mais malgré tout attachants. C'est la descente aux enfers lors d'une nuit de tempête de pluie diluvienne. Qui s'en sortira indemne ? A quelques pages de la fin, le lecteur ne le sait toujours pas. le roman se lit d'un seul soufle.
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Une petite ville de l'Italie. Rino Zena et son fils Cristiano vivent dans une maison encore à moitié en travaux, dans la crasse et le désordre. le père ramène un peu d'argent grâce à son travail pour une entreprise de construction. Seulement… le fils du patron a repris la direction, et désormais il embauche de moins en moins les italiens du coin, préférant confier le travail à des immigrés plus ou moins déclarés et dociles.
Et si les deux amis de Rino, rêvant d'un casse salvateur, avaient raison ? Niccolo Ammaniti dépeint l'Italie des laissés-pour-compte, les perdants, les bêtes et méchants, et ceux pour qui rien ne semble facile. Mais également l'attachement inconditionnel d'un fils pour son père et la force issue d'une volonté de vivre coûte que coûte. de se battre, tête haute et poing levé s'il le faut.

Un livre qui touche à son apothéose lorsqu'une tempête bouleversera tout sur son passage, un évènement auquel l'auteur donnera une ampleur réelle et métaphorique d'une grande puissance.

Fresque sociale et roman picaresque, Comme Dieu le veut donne quelques claques.
Lien : http://www.librairiemaruani...
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