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Dans ce village perdu de 400 âmes, tout le monde se connaît, tout le monde juge, aime, hait parfois.
Pietro et Gloria fréquentent la même école, mais , même s'ils sont sont issus de deux milieux opposés, ils vivent une amitié proche de l'amour.
Il y a aussi Flora, la belle et seule institutrice, dont Graziano, séducteur invétéré, va s'éprendre.
La différence est au coeur de ce roman. Les personnages se croisent, échangent baisers ou coups de poings mais Niccolo Ammaniti sait les rendre attachants pour son lecteur.
J'ai trouvé le récit un peu long mais le style est agréable, décrivant des situations cocasses avec beaucoup d'humour.
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J'ai choisi ce livre parce que j'avais déjà lu du même auteur le roman « Je n'ai pas peur » que j'avais adoré. « Et je t'emmène » de Niccolò Ammaniti a été plus difficile à lire pour moi, pas à cause de son excès de testostérone, ni de son réalisme brut, genre film d'action à suspense où « la terre est un endroit de merde » pour tout le monde, mais à cause du très grand nombre de mots d'argot qui sont comme une tout autre langue pour moi. Ces mots nuisaient au rythme de l'histoire, ralentissant ma lecture parce que je voulais connaître leur sens. Je suis certaine que la traductrice a fait un excellent travail, seulement pour moi, il aurait fallu une traduction canadienne. « Et je t'emmène », c'est triste, c'est violent, c'est grossier, mais l'histoire est affreusement bonne, le style très cool et il y a des moments tellement drôles ! J'ai totalement craqué.
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A Ischiano Scalo, la mer est là mais ne se voit pas.
Entre la Via Aurelia qui borde la côte méditerranéenne et les marais infestés de moustiques, à Ischiano Scalo, deux enfants, Pietro et Gloria, voient leur amitié évoluer et s'ériger comme un rempart contre la solitude.
Entre la Via Aurelia et les marais, dans la moiteur étouffante d'un village isolé, Graziano, guitariste presque raté, vient museler sa crise identitaire de la quarantaine et oublier une rupture amoureuse.
C'est également dans un village imaginaire coincé entre la Méditerranée et les marais que Flora vient enseigner dans une petite école, une professeure austère et mystérieuse, seule et timide, qui a dédié ses plus belles années à s'occuper de sa mère gravement malade.
Flora s'occupe aujourd'hui des enfants du village et tente de déchiffrer les troubles qui agitent les âmes de ce lieu clos, oublié du monde, dans lequel il semble si difficile de s'épanouir.
Pietro et Gloria sont deux tempéraments que tout oppose. Gloria est la fille belle, effrontée et souriante d'un directeur de banque. Pietro est le plus jeune fils d'un pasteur alcoolique et violent, il est introverti, rêveur et grandit entre la brutalité de son père, la bêtise de son grand-frère et la soumission de sa mère, femme battue, perdue et effacée. Gloria est populaire, Pietro est un souffre-douleur. Ensemble, ils rêvent de quitter Ischiano Scalo, de quitter les moustiques et les marais, de grandir ailleurs, Gloria pour enfin embrasser un avenir radieux, Pietro pour fuir une vie d'injustice.
Graziano et Flora s'opposent eux aussi, dans tout ce qu'ils sont, dans tout ce qu'ils ont été. Flora n'a été que dévouement et oubli de soi, au service total de sa mère mourante, allant jusqu'à oublier qu'elle pouvait être belle et faire battre le coeur des hommes, faire battre son propre coeur.
Graziano s'est oublié dans une vie de plaisirs faciles, don juan à la gloire toute relative, offrant son coeur à une belle cubiste qui le lui rendra en mille morceaux.
Pietro et Gloria, Graziano et Flora, ces deux binômes aussi s'opposent, jusque dans la narration, qui prend à tour de rôle le point de vue de Pietro ou de Graziano. Les deux enfants rêvent de fuir le village, les deux adultes y sont (re)venus volontairement. Les deux enfants se connaissent depuis toujours, ils ont vu leur complicité se transformer en intimité, tandis que Graziano et Flora luttent contre une attraction qu'ils ne s'expliquent pas.
A Ischiano Scalo, les personnages évoluent au gré d'évènements absurdes et comiques et luttent contre eux-mêmes, contre les autres, contre le monde et si certains tentent d'échapper à l'emprise étouffante des marais, d'autres ne souhaitent fuir que leurs propres démons.
A Ischiano Scalo, la cruauté du quotidien est parsemée d'une douce poésie, de sentiments maladroits et de non-dits incompris, venant adoucir une succession d'évènements incontrôlés, filant chaque fois vers la tournure la plus improbable possible, dans un crescendo terrible et grotesque qui ne cesse de s'amplifier, jusqu'à stopper brutalement, trop brutalement, par un coup terrible, à couper le souffle.
A Ischiano Scalo se mêlent l'amour et la rage, la cruauté et la lâcheté, la tendresse et le cynisme, qui font la particularité de l'écriture d'un ancien cannibale, Niccolo Ammaniti, qui au fil des chapitres nous émerveille et nous horrifie tout à la fois.
A Ischiano Scalo, il y a la mer mais on ne la voit pas. Allora io ti prendo e ti porto via.
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Et je t'emmène » de Niccolo Ammaniti.

Les auteurs italiens n'ont pas leur pareil pour décrire des ambiances et des atmosphères: Niccolo Ammaniti ne déroge pas à cette règle. J'étais l'une des habitantes de ce « village perdu de quatre cents âmes, Ischiano Scalo. » Et je me suis faite piquer par un ou deux moustiques des marais alentours durant ma lecture.

Entrer dans l'adolescence, c'est tout un programme avec Niccolo Ammaniti. Cette période bénie des premiers émois mais surtout celle douloureuse des premières vraies confrontations au monde extérieur avec son lot de chagrins et de désillusions. L'écriture de l'auteur rend tout phénoménal et burlesque: surtout au travers de ses personnages.

On suit le petit Pietro, pas gâté niveau famille. Règne de la terreur par le père alcoolique, mère soumise et franchement dépressive, frère un peu marginal (parce que tout ce qui est « différent » dans un tel microcosme ne peut qu'être marginal). Qu'il est gentil ce Pietro, si mignon, trop gentil et ça quelques gros lourds de son école l'ont bien compris. Mais dans tout ce marasme, il y a son amie, d'un niveau social beaucoup plus élevé, et la tendre affection qu'ils partagent.

Il y a aussi Graziano, quarantenaire, enfant du pays rentré au bercail. Et rien qu'ici, s'insinue déjà l'idée de la fatalité (qui prendra tout son sens dans le dernier tiers). S'il est d'abord difficile d'entrevoir pourquoi tous ces portraits se croisent (et quels portraits! Il n'y a pas un personnage chez Ammaniti qui ne serve pas l'histoire et le sens du livre) sans vraiment se lier, tout s'éclaircit (en s'assombrissant…) par la suite.

Le final est éblouissant, inattendu et pourtant si logique. Un livre atroce dans lequel règne la loi du plus fort et où les rêves se fracassent. Une véritable fresque.
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L'auteur dresse avec une facilité surprenante le portrait de personnages caricaturaux à souhait qui reflètent bien la société actuelle : Graziano, le bellâtre de 40 ans passés qui refuse de vieillir et continue à sortir avec des filles écervelées à peine majeures, Pietro, un adolescent introverti issu d'un milieu pauvre, qui est la risée d'une bande de sa classe et n'en peut plus d'avoir peur, Flora, une instit' trentenaire vouée corps et âme à sa mère malade qui en oublie de vire ... Des caractères très fouillés, profonds et des histoires qui nous tiennent en haleine et nous font passer du rire aux larmes.
Plus on approche de la fin, plus la sensation de drame se ressent avec un constat implacable : il est difficile d'échapper à son milieu, il nous rattrape toujours. Malgré cette fin assez noire, j'ai beaucoup aimé ce roman qui m'a donné envie de lire d'autres livres d'Ammaniti.
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Cela se passe à Ischiano Scalo, petite commune de Toscane......il y a Pietro un gamin de douze ans, fils de parents qui ne peuvent rien pour lui, il est à l'école et se sent différents des autres garnements du village qui ne pensent qu'à être des cancres et faire des mauvais coup.....il y a aussi le monde des adultes, qui eux aussi se sentent mal dans leur peau et qui doivent pourtant se débrouiller comme ils peuvent avec la vie qui est la leur....
Cette comédie humaine se déroule, terrifiante et comique à la fois.
C'est mon premier livre de cet auteur et j'ai vraiment apprécié sa façon de nous raconter cette histoire.

lu en 2008.
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À trop vouloir se montrer désopilant, Ammaniti est comme un cuisinier qui abuserait des sauces.

Il y a des longueurs dont la scène entre les policiers et le type qui roule trop vite avec sa compagne punk.

Il est à déplorer que le héros ait eu recours à la drogue du viol pour conquérir une femme. L'auteur aurait pu trouver un autre procédé de séduction.

La fin est un peu… extrême!
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Complètement conquise par ce roman !
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Une intrigue noyée dans une foisonnante galerie de portraits.
On y suit deux personnages (apparemment) sans point commun dans le petit village italien d'Ischiano Scalo : le jeune Pietro harcelé par Pierini le caïd et sa bande, et Graziano le quadragénaire qui revient au pays avec des rêves quelque peu effilochés. Que recherche Graziano le raté vieillissant ? Pourquoi Pietro, pourtant bon élève, est le seul de l'école à redoubler ? le récit remonte alors six mois en arrière, et ce n'est qu'à la fin que le passé rejoindra le présent et que ces deux-là se croiseront.

Leur parcours individuel est jonché de rencontres, d'illusions et de déconvenues et malgré tout d'espoir, de relations décevantes et d'autres, heureusement, lumineuses – Gloria pour Pietro, Flora pour Graziano. Ce dernier est « un pauvre type imbu de lui-même », un « sex symbol des campings » capable de séduire trois cents femmes en un été mais qui n'a jamais rien construit avec aucune d'elle. Entiché d'une gogo danseuse écervelée et arriviste, il se fait pitoyablement mener par le bout du nez (et pas que!). Pietro se montre tout aussi faible, se laissant malmener par « un père alcoolique » et « un frère crétin » à la maison, par Pierini qui lui crée des ennuis à l'extérieur. Et ainsi se déroule le roman, au fil de nombreuses digressions sur les multiples personnages secondaires, leur passé, leurs traits de caractère, leurs hobbies, sensées expliquer leurs actes, leurs choix, ou tout simplement ces concours de circonstances qui font que les choses se déroulent ainsi. On finit par perdre le fil déjà ténu de l'histoire, parce que l'on est en présence d'un roman psychologique, une sorte de grande fresque sociale qui décortique et analyse les comportements.

C'est dans les dernières pages que tout prend sens. On l'avait bien compris, « l'insignifiant et vulgaire » Graziano est un contre-exemple et sa prise de conscience sera trop tardive (mais c'est déjà bien qu'il en ait une). L'acte incroyable et inattendu de Pietro, contre toute apparence, sera libérateur. Car il est le véritable héros du livre, celui qui brisera la fatalité et donnera son sens à ce titre mystérieux, « [Je passe te prendre] et je t'emmène ».
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J'ai adoré ce livre, ironique touchant et drôle. L'auteur a un style extraordinaire et décrit tellement bien l'univers de l'adolescence.
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