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Citations sur L'obsolescence de l'homme (81)

Quand des milliers de pages sont parties en fumée lors des autodafés de livres organisés par Hitler en 1933, aucune page absolument unique n'a brûlé, à la différence de ce qui s'était produit lors de l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie. Chacune d'elles avait en réalité des centaines ou des milliers de soeurs. Aussi ignominieuses qu'aient pu être les intentions de l'incendiaire, d'aussi mauvais augure qu'ait pu être son geste - laissant prévoir qu'il livrerait bientôt aux flammes tout autre chose que du papier -, la destruction qu'il opérait n'était encore, à ce stade, qu'une farce. Au milieu des cris de la foule qui dansait autour des bûchers, passait invisible, hors de portée des flammes, une farandole moqueuse, celle des livres originaux, criant: "Brûlez nos exemplaires! Brûlez-les! Vous ne nous brûlerez pas pour autant!" - avant de se disperser aux quatre vents. Les livres prétendument détruits vivent toujours aujourd'hui à des milliers d'exemplaires.
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La tâche de la science actuelle ne consiste pas à découvrir l’essence secrète du monde ou des choses, ou encore les lois cachées auxquelles ils obéissent, mais à découvrir le possible usage qu’ils dissimulent.
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La situation créée par la retransmission se caractérise par son ambiguïté ontologique ; parce que les événements retransmis sont en même temps présents et absents, sont en même temps réels et apparents, sont là et, en même temps, ne sont pas là ; bref, parce qu'ils sont des fantômes.
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Ce n’est qu’en habituant durablement le consommateur à cet état d’indécision et d’oscillation, c’est-à-dire en faisant de lui un homme incapable de prendre la moindre décision, qu’on peut être sûr de disposer de lui en tant qu’homme. C’est à cette fin et pour profiter de ses conséquences morales qu’on entretient chez lui l’incapacité à faire la distinction entre être et apparence, qui n’est peut-être en soi qu’une propriété phénoménologique contingente des retransmissions
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C’est parce qu’elle est claire que l’image télévisuelle falsifie l’ampleur de l’événement.
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Ce n’est qu’en habituant durablement le consommateur à cet état d’indécision et d’oscillation, c’est-à-dire en faisant de lui un homme incapable de prendre la moindre décision, qu’on peut être sûr de disposer de lui en tant qu’homme. C’est à cette fin et pour profiter de ses conséquences morales qu’on entretient chez lui l’incapacité à faire la distinction entre être et apparence, qui n’est peut-être en soi qu’une propriété phénoménologique contingente des retransmissions.
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Introduction : La question est précisément de savoir s’ils y parviennent [les hommes, à s’adapter au changement dans la production], et même tout simplement s’il est légitime qu’ils s’y efforcent. Car il serait tout à fait concevable que la transformation des instruments soit trop rapide, bien trop rapide ; que les produits nous demandent quelque chose d’impossible ; et que nous nous enfoncions vraiment, à cause de leurs exigences, dans un état de pathologie collective : il n’est pas complètement impossible que nous, qui fabriquons ces produits, soyons sur le point de construire un monde au pas duquel nous serions incapables de marcher et qu’il serait absolument au-dessus de nos forces de « comprendre », un monde qui excéderait absolument notre force de compréhension, la capacité de notre imagination et de nos émotions, tout comme notre responsabilité. Qui sait, peut-être avons-nous déjà construit ce monde-là ? (p. 32)
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Notre monde de produits ne se définit pas comme la somme des produits finis qui le composent, mais comme un processus : la production toujours nouvelle de produits toujours nouveaux. Il ne se « définit » donc pas à proprement parler ; il est plutôt indéfini, ouvert, plastique, toujours prêt pour de nouvelles transformations, toujours prêt à s’adapter à de nouvelles situations, toujours disponible pour de nouvelles tâches. Il se présente comme un monde toujours différent, perpétuellement transformé par la méthode des « essais et erreurs » (« error and trial »).
Et nous ? Et notre corps ? […] Celui du constructeur de fusées ne se distingue pas de celui de l’homme des cavernes. Il est stable sur le plan morphologique. Moralement parlant, il est raide, récalcitrant et borné ; du point de vue des instruments : conservateur, imperfectible, obsolète – un poids mort dans l’irrésistible ascension des instruments. Bref, le sujet de la liberté et celui de la soumission sont intervertis : les choses sont libres, c’est l’homme qui ne l’est pas. (p. 49)
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Une crainte des plus sérieuses : la crainte que notre corps, si le fossé qui le sépare de nos produits s’élargissait ou s’il restait seulement tel qu’il est, ne menace tous nos nouveaux projets (les projets que nous pouvons maintenant attendre de nos nouveaux instruments) et ne les fasse échouer l’un après l’autre. (p. 51)
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La maxime « deviens ce que tu es » est devenue la maxime des instruments, et la tâche de l’homme se limite désormais à assurer la réalisation de cette maxime par la fourniture, la préparation et la mise à disposition de son corps. (p. 57)
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