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L'espace d'une seconde, je me suis vue d'en haut, petit tache sombre sur l'immensité vert et blanc, pas plus ni moins importante que les oiseaux anonymes perchés dans les arbres. Ici, on pouvait aussi bien être le 4 juillet que le 10 décembre. Les montagnes ne tenaient pas de calendrier.
On ne peut jamais savoir pourquoi certains évènements arrivent et d'autres non, ce qui provoque quoi, ce qui détruit quoi. Quelles choses permettent à d'autres de naître, de mourir ou de changer de cours.
"Tu es jolie, alors tu t'en sortiras toujours, quoi que tu fasses. Moi, les gens se contentent de ma bonté d'âme. Je n'ai jamais eu le physique qu'il fallait.
- Je ne suis pas d'accord. Je te trouve jolie.
- C'est vrai ?
- Oui, ai-je insisté, même si ce n'était pas exactement le mot que j'aurais employé pour la décrire.
- Vraiment ? Merci. Ça me fait plaisir. D'habitude, Dave est le seul à penser ça."
Elle a regardé mes jambes.
"T'as besoin de te raser, ma fille !" a-t-elle ajouté avant d'éclater du même rire rauque que lorsqu'elle avait parlé de mon sac.
"Non, je rigole, a-t-elle repris, sa cigarette à la bouche. T'as bien raison d'en faire qu'à ta tête. C'est dommage qu'il y ait pas plus de fille comme toi, si tu veux mon avis - capables d'envoyer chier la société et tout ce qu'on attend d'elles. Si elles étaient plus nombreuses à t'imiter, ça irait beaucoup mieux."
La peur est en grande partie due aux histoires qu’on se raconte, alors j’avais décidé de me raconter autres choses que ce qu’on répète aux femmes. J’avais décidé que je ne courais aucun danger. J’étais forte. Courageuse. Rien ne pourrait me vaincre. M’en tenir à cette histoire était une forme d’autopersuasion, mais, la plupart du temps, ça fonctionnait. Chaque fois que j’entendais un bruit d’origine inconnue ou que je sentais quelque chose d’horrible prendre forme dans mon imagination, je le repoussais. Je ne me laissais tout simplement pas impressionner. La peur engendre la peur. La puissance engendre la puissance. Alors j’avais opté pour la puissance.
C'est dommage qu'il y ait pas plus de filles comme toi, si tu veux mon avis - capables d'envoyer chier la société et tout ce qu'on attend d'elles. Si elles étaient plus nombreuses à t'imiter, ça irait beaucoup mieux.
Mon rythme n'avait rien à voir avec celui des moyens de locomotion que l'on utilise normalement pour parcourir le monde. Les kilomètres ne défilaient pas. Ils formaient de longs méandres d'herbes folles, de mottes de terre, de brins d'herbe, de fleurs courbées par le vent, d'arbres tordus et grinçants. Ils étaient faits du son de ma respiration et de celui de mes pas sur le chemin, l'un après l'autre, accompagnés du cliquetis de mon bâton. Chacun d'eux devait être affronté avec humilité.
« On n’est pas pauvres, répétait sans cesse ma mère. Parce qu’on a de l’amour à revendre. »
Le pire, quand on perd sa mère aussi jeune, ce sont les regrets. De petites choses qui me faisaient mal rien que d'y penser : toutes les fois où j'avais levé les yeux au ciel quand elle essayait d'être gentille, eu un mouvement de recul lorsqu'elle me touchait ; le jour où je lui avais dit : "Tu ne trouves pas que je suis incroyablement plus sophistiquée que toi à vingt et un ans ?" En y repensant, ce manque d'humilité me donnait la nausée. Je me comportais en sale petite arrogante et, tout à coup, ma mère était morte. Oui, j'avais été une fille aimante et oui, j'avais été là pour elle, mais j'aurais pu mieux faire. Devenir ce que je l'avais suppliée de dire que j'étais : la meilleure fille au monde.
Pour moi, la solitude avait toujours été un lieu plus qu'un sentiment, une petite pièce dans laquelle je pouvais me réfugier pour être moi-même.
Mon rythme n'avait rien à voir avec celui des moyens de locomotion que l'on utilise normalement pour parcourir le monde. Les kilomètres ne défilaient pas. Ils formaient de longs méandres d'herbes folles, de mottes de terre, de brins d'herbe, de fleurs courbées par le vent, d'arbres tordus et grinçants. Ils étaient faits du son de ma respiration et de celui de mes pas sur le chemin, l'un après l'autre, accompagnés du cliquetis de mon bâton. Chacun d'eux devait être affronté avec humilité.