Mais Naples par elle-même vaut aussi qu’on la visite et la comprenne. C’est une ville tellement attachante, avec ses chants, son soleil, la merveille de sa baie que domine le Vésuve. Surtout avec les contrastes qu’elle offre à chaque instant. On peut critiquer ceci ou cela, l’excès d’exubérance ou la saleté plus que pittoresque de certains coins, on ne regrette jamais d’être venu. On peut pourtant regretter surtout la trop grande misère de certains…
Vous êtes là près de moi, si désirable ; dans ces lieux encore tout animés des effluves charnels que les siècles et le malheur n’ont pu apaiser. Je ne puis plus dominer ma passion envers vous. Ne le sentez-vous pas vous-même, que nos corps sont tendus l’un vers l’autre, que nous ne pouvons plus attendre. Ce serait un crime contre la nature, contre l’amour.
La terre dans laquelle on pénètre ici n’est pas une terre ordinaire. Tout ce mystère, tout cet inconnu. Tant de vies qui se sont brusquement arrêtées là, dont le bonheur, le malheur, la mort plus ou moins cruelle ont laissé les empreintes visibles. Peut-on y rester indifférent ? Peut-on ne pas être imprégné soi-même de certains effluves ?
...n’oubliez pas que ce ne sont pas des rêves ni des sensations que je suis venue chercher ici. Ce sont des souvenirs que je poursuis. Si je suis troublée à ma façon, par l’harmonie du site, c’est avec le regret de ne pouvoir justement le contempler et le vivre « en amoureux ».
De toute façon, belle amie, vous n’êtes pas assez ingénue pour croire qu’un homme, surtout un Italien, devient aveugle à toutes les beautés fémininas sous prétexte qu’il est, comme ils disent ici, « sposato ».