Marcher pour se consoler.
Parmi les actions les plus simples et les plus réconfortantes figure la marche : elle nous fait revenir au primitif, à l'essentiel, à l'instant présent. Elle est un soulagement au début, puis une vraie consolation si l'on s'abandonne, dans l'instant, dans chaque pas.
Pour bien consoler, il s'agit de ne pas juger si la désolation est légitime, mais de simplement s'efforcer de soulager qui soupire, pleure ou demande de l'aide. Même lors de ce qui ressemble à de petits chagrins : on ne sait jamais tout de l'histoire d'une personne qui pleure.
Accepter d'être consolé, c'est accepter d'être faible et aidé. La réception de la consolation a un lien avec l'humilité, sans doute.
Consoler, c'est aimer.
Et accepter d'être consolé,
c'est accepter d'être aimé.
Consolations de papier
La lecture peut nous aider à comprendre ce qui nous affecte et à organiser ce que nous avons à accomplir. Puis, à un moment, ayons la sagesse, ou la force, de revenir vers la vie pour éviter le péril de la fuite dans la fiction, qui deviendrait alors un refuge plus qu'un lieu de transformation.
Nul ne devrait être laissé seul dans la peine.
Le corps possède une meilleure mémoire que l'esprit : comme un animal, il n'oublie jamais le bien qu'on lui a prodigué.
Il existe, tout au fond de nous, un goût de la vie, appelé à renaître tôt ou tard.
Commencer par accepter avants de s'agiter n'est pas anodin: si cette forme de sagesse simple peut nous aider à éteindre le bavardage stérile, épuisant et toxique des regrets, si elle nous permet de ne garder de notre peine que l'émotion de tristesse, légitime et respectable, et de préserver nos forces pour l'action et non pour les lamentations, alors l'acceptation d'un supposé destin nous sera d'un grand bénéfice et d'un grand réconfort.
Parfois, un sentiment de sérénité émerge de la méditation : on n'a plus besoin de rien, plus de désir, plus de manque ; tout ce qu'il nous faut est là... C'est un état de plénitude non seulement agréable et soulageant, mais aussi éclairant : finalement, la paix intérieure n'est bien jamais bien loin : et la consolation de nos chagrins et de nos adversités est toujours plus proche qu'on ne l'imagine.