Depuis qu'il y a des hommes on a toujours philosophé, c'est-à-dire toujours raisonné sur la nature des choses, dont nous trouvons dans nous-mêmes quelque notion claire ou ébauchée, sur la nature de Dieu, sur celle de l'âme, sur les ressorts secrets et sur les causes profondes qui remuent ce vaste univers, dont le bel ordre annonce à tous les yeux attentifs la gloire de son Créateur.
Il faut donc être chrétien pour être bon philosophe : je dis chrétien tout court, qui ne soit d'aucun parti, d'aucune secte, ni janséniste, ni moliniste, ni cartésien, ni gassendiste ; en un mot, je dis simplement catholique, parce que la vérité, qui est une et universelle, ne peut souffrir tout ce qui la borne ou qui la divise. Mais cela ne suffit pas.