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4,3

sur 5715 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Difficile d'écrire un billet sur ce livre qui fait tant d'unanimité.
C'est un très long roman , très long, un peu trop long à mon goût d'ailleurs.
Bien écrit et d'autant plus qu'il entretient habilement l'illusion que cette histoire est vraie, en mêlant astucieusement fiction et réalité .
Mais ce n'est en fait, qu'une pure fiction un peu trop rocambolesque à mon goût .
C'est un bon moment de lecture, certes, mais qui n'a pas chez moi déclenché l'enthousiasme que je vois chez d'autres lecteurs .
Il constitue néanmoins le bon scénario pour une série Netflix , avec ses scènes d'émotion, son intrigue rebondissante, ses personnages attachants, et ce fond vaguement historique, mais cela ne suffit pas pour moi pour mériter les fameuses 5 étoiles .
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Un beau roman, à l'écriture élégante et maîtrisée, avec pour toile de fond l'Italie mussolinienne. Une immense histoire d'amour de deux jumeaux cosmiques, Mimo et Viola, qui demeure totalement platonique et exempte de désir. Une peinture féroce d'une famille – les Orsini – prête à tout pour conquérir ou conserver sa superbe. Un regard sans illusion sur l'opportunisme des uns et des autres sur fond d'un fascisme finalement qu'effleuré. Il y a une empreinte balzacienne dans l'itinéraire du héros, sculpteur de génie, venu du rien et qui serait aujourd'hui qualifié de transfuge de classe. Il y a une peinture sans complaisance du rôle de la religion, du cynisme ecclésiastique, de sa capacité de s'accommoder de toutes les évolutions de la société en veillant à la préservation de ses intérêts, la foi n'étant que superfétatoire. On croise le début du cinéma, Cinecitta, l'antisémitisme opportuniste du fascisme Italien et une réflexion désabusée sur la nature du monde. Peu résistent si ce n'est Viola dans la solitude de sa vie et de ses pensées. Elle, sur laquelle il convient de veiller est assurément le personnage le plus pur du livre, celle qui a des rêves qui la dépassent, qui tente vainement de compromettre et de composer avec son univers, qui s'imagine voler et qui s'écrase au sol. Un christ au féminin figé dans le marbre et finalement impuissant. Car tel est assurément le message de Jean-Baptiste Andrea : il n'y a pas si longtemps, l'émancipation était un leurre et l'égalité entre les femmes et les hommes un luxe minoritaire. L'auteur est aussi un magnifique conteur. Il y a dans son roman une galerie de personnages réellement habités, touchants et parfois truculents et des trouvailles littéraires rares. Tel ce garçon qui devait être employé par le nouveau propriétaire d'un atelier en vertu d'un contrat et qui est surnommé « alinéa » par référence à cette convention. Il y a aussi ce rapport à l'art, au génie créatif, à sa dimension mercantile et à son usage par le pouvoir. L'auteur a lui-même, avec talent, dégrossi un bloc de marbre brut et conservé sa part de mystère, cette interrogation lancinante : qu'est-ce qu'un amour sans étreinte, toujours contrarié, dans lequel même les trahisons sont une manifestation de fidélité ? Est-ce un amour ou tout autre chose, un don désespéré de soi, une impuissance contrariante, un leurre pour une inaltérable solitude ? reste le non-dit du désir. Mimo, en apparence, ne désire pas la seule femme qu'il aime et n'aime pas les femmes pour qui il a un désir mécanique et son fantasme féminin, ce qui qui, sculpté, provoque un désir chez autrui est totalement androgyne.
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Une belle histoire d'amour, signée Jean Baptiste Andrea.

Piétra d'Elba en Italie au début de siècle. Viola et Mimo, deux personnages que tout oppose. Et pourtant, ces deux là vont s'aimanter tout au long de leur vie, jusqu'à leur dernier souffle.

Un brin romanesque, des vies qui traversent le temps et des portraits travaillés et magnifiques.
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Italie 1986.
Mais qui est donc ce vieil homme agonisant dans un monastère où il est resté pour « Veiller sur elle » ? Elle, cette statue de la Pietà qu'il a lui-même sculpté 40 ans auparavant et qui a été mise à l'abri des regards tant elle envoute celui qui la regarde. Un trouble inexplicable dont seul son auteur a le secret. le vieillard se rappelle …

Il s'appelle Mimo et est âgé d'à peine 12 ans lorsqu'à la mort de son père, en 1916, il est envoyé à Turin comme apprenti chez un oncle sculpteur, Zio Alberto. Un oncle alcoolique et violent qui n'aurait jamais accepté d'héberger ce « nabot » (Mimo étant atteint d'achondroplasie) sans la coquette somme qui lui fut remise.

C'est un an plus tard, à Pietra d'Alba où Alberto décide d'installer son atelier, qu'a lieu cette rencontre improbable entre le jeune Mimo et Viola, la petite dernière de l'illustre famille Orsini, née comme lui en novembre 1904 et les décrétant de surcroît « jumeaux cosmiques », liés par-delà le temps et l'espace, par une force qui les dépasse et que rien ne pourra jamais briser.
Mimo Vitaliani rêve de devenir un grand sculpteur. Viola Orsini rêve de voler. Les jeunes adolescents font le serment d'aider l'autre dans l'accomplissement de son rêve.

« Veiller sur elle » est une merveilleuse histoire d'amitié et d'amour indéfectibles entre un jeune homme différent et une jeune fille avide de liberté et d'une extrême intelligence née à une époque où les conventions ne permettent pas à une fille de bonne famille de s'émanciper.
Un lien fort qui leur permettra de traverser l'histoire sur un demi-siècle, dont notamment la montée du fascisme, de partager les succès et surtout de surmonter les épreuves de la vie.

Cette immersion dans le milieu de la sculpture nous initie aussi sur ce travail long, dur et minutieux, sur le choix des matériaux et la perspective à adopter en fonction du futur emplacement de l'oeuvre.

C'est un roman qui subjugue dès les premières pages par sa force romanesque, les nombreux rebondissements, les émotions qu'il suscite et qui mêle avec brio L'Histoire au destin des personnages.

Pas de doute, l'auteur confirme encore ici son talent de conteur.
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Passé les quelques premières pages, j'ai été embarquée dans ce roman d'aventure où on découvre la belle amitié et pourtant inattendue entre Mimo et Viola en Italie.
La famille de Viola est assez particulière et met du piquant dans ce roman.
On suit surtout les aventures de Mimo, toute sa vie, comment il est devenu un grand sculpteur, contre toute attente.
J'ai bien aimé le personnage finalement mystérieux de Francesco qui est difficile à cerner tout au long du livre.
On trouve dans ce roman aussi de la politique avec le fascisme et les tensions que cela amène entre les différents personnages.
Un Goncourt qu'il faut lire je pense.
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Après plusieurs abandons de romans dont je pensais qu'ils allaient me plaire, je réussis enfin à aller au bout de celui-ci. C'est très romanesque, cette amitié au long court improbable entre un sculpteur, pauvre et nain et la fille d'un marquis. Autour de Mimo et Viola, se presse une galerie de personnages secondaires plus ou moins aimables ou attachants, mais toujours intéressants : les membres de la famille Orsini, les fréquentations interlopes de Mimo, Vittorio et Emmanuele, une ourse... Il y a quelques longueurs. Mais j'ai beaucoup aimé la description de l'Italie confrontée à la montée du fascisme. En fait, ce roman a un côté baroque, tout est exagéré, les émotions, les ambitions. Mimo n'est pas juste un bon sculpteur, c'est un génie, sa Pieta est un miracle. Viola n'est pas juste une femme très intelligente, elle mémorise tout ce qu'elle lit, tel un prodige. Il y a même une ourse, amie de Viola, qui revient à plusieurs reprises dans l'histoire, un cirque, un spectacle de dinosaures ! Tout est spectaculaire, dans l'excès. Mais ça marche. En tout cas, moi j'ai marché et j'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture.
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Mouais bof...je ne lis plus les Goncourt car j'ai la plupart du temps été déçue. C'est une collègue de travail qui me l'a prêté alors je l'ai lu. Encore une fois, je ne suis pas emballée...600 pages, beaucoup trop de longueurs, et une fin sans surprise.

Cela dit, je n'enlève rien à la qualité d'écriture, c'est fluide, facile à lire et on est pris par l'histoire.
L'histoire, c'est celle de Mimo. Un sculpteur qui au seuil de sa vie se remémore le fil de sa vie, sa relation singulière avec Viola et l'histoire de son chef d'oeuvre : une mystérieuse statue, troublant quiconque la voyait au point que le Vatican a décidé de la soustraire à la vue de tous.

C'est donc l'histoire d'un homme parti de rien et qui a réussi avec l'aide de personnes par toujours très recommandables. C'est l'histoire d'un homme qui traverse une période de l'histoire pas très jolie puisque c'est l'arrivée au pouvoir de Mussolini.
C'est l'histoire d'un homme qui s'est perdu dans l'alcool.
C'est l'histoire d'un homme qui a du talent mais dont on sait servi pour assouvir des ambitions. Bref, c'est toute la complexité du pouvoir.
Un bon roman qui permet de passer un bon moment de lecture.






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Mimo, 1m40, sculpteur de génie dont la plupart des oeuvres ont disparu, sauf une extraordinaire Piéta cachée aux regards, trop évocatrice d'un amour infini trop humain.
A plus de 80 ans, Mimo agonise dans les sous-sol de ce monastère. Cela fait quarante ans qu'il vit auprès des moines sans avoir lui-même prononcé ses voeux.
Son chef-d'oeuvre est enfermé à double tour sous la garde du padre Vincenzo.
Mimo et Viola Orsini, deux êtres physiquement aussi différents que possible, le gnome et l'étoile, mais deux âmes soeurs (jumeaux cosmiques), dont l'entente n'est pas de tout repos.
L'un est né pauvre, exploité par ses employeurs, buvant comme un trou, le désir de revanche chevillé au corps, dont la conscience s'arrange apparemment assez bien des compromissions politiques (la montée du fascisme).
"Apparemment" est important...
L'autre est issue d'une grande famille, les Orsini, personnalité brillante, entière, hypermnésique, avide d'apprendre mais maintenue dans son statut de femme.
578 pages de «Je t'aime, moi non plus».
Pendant toute ma lecture, j'ai oublié le XXe siècle du texte pour être ramenée à la Renaissance.
J'avais du mal à revenir au siècle.
En cause, l'écriture très classique de Jean-Baptiste Andrea ? le sujet ? Les personnages ?
Un Prix Goncourt qui a trouvé un nombreux public, tant mieux.
J'ai passé un bon moment, mais je n'ai pas été totalement convaincue.
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Michelangelo Vitaliani, dit Mimo, est né en France à l'aube du XXème siècle. Très vite ses parents l'envoient en Italie, en apprentissage chez un "oncle" sculpteur de pierre qui, découvrant que Mimo a du génie, le jalouse et le fait souffrir.
C'est là, dans le petit village de Pietra d'Alba, qu'il rencontre Viola, jeune chatelaine rebelle et l'amitié qui naît entre ces deux-là sera indestructible.
Mimo, un extraordinaire sculpteur, traverse la vie du haut de son mètre quarante, rencontre amis et ennemis sans jamais se défaire de son attachement pour Viola, qu'il retrouve toujours, même si plusieurs années parfois s'écoulent entre leurs rencontres.
De Pietra d'Alba à Florence, de Florence à Rome, Mimo partout se fait remarquer pour son talent et son insolence...
C'est un roman que je n'ai pu lâcher jusqu'à la fin, Jean-Baptiste Andrea , une fois de plus, a su me captiver par son talent de conteur. Pour moi, c'est un Goncourt bien mérité!
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« Veiller sur elle » est un roman au long cours (de 580 pages) tissé sur le schéma du conte. Deux personnages, Mimo et Viola, si différents par leur origine, leur aspiration et leur vécu se rencontrent une nuit dans un cimetière. Leur amitié va naître de l'attirance des contraires. Ils se nourrissent l'un de l'autre de leur savoir, leurs relations, leurs défis ; leur amitié inconditionnelle, tourmentée, est faite de ruptures et d'entraide inconditionnelle. L'histoire de l'Italie au XXème siècle sert de toile de fond au roman. Si le fascisme atteint Pietra d' Alba (village fictif de Ligurie), le village paraît éloigné des centres de pouvoir et vit sur des liens traditionnels. La narration oscille entre la condition misérable du petit homme Mimo, apprenti sculpteur à la merci d'un patron sans scrupules, et son ascension vers les sommets du monde artistique et de la richesse par ses dons de sculpteur. Tandis que Viola, issue d'une riche famille bourgeoise, aspire à l'indépendance et se lance des défis…Elle chute à tenter une « ascension aérienne ». L'expérience des contraires s'avère inéluctable. Elle atteint son apogée dans la réalisation d'un chef d'oeuvre : la Piéta par Michelangelo Taviani alias Mimo, sculpture parfaite mais cachée, car troublante. L'artiste a-t-il réalisé une oeuvre où l'androgynat confine à l'hérétique ? le lecteur est appelé à revisiter les chefs d'oeuvre italiens de la Renaissance, à visualiser les paysages colorés et lumineux de l'Italie, à suivre deux vies au parcours tumultueux. Les chemins de la narration empruntent toutefois quelques épisodes plus anecdotiques au style moins alerte, plus baroques (l'amitié entre Viola et une ourse…). Mais le prix Goncourt a récompensé le roman de J.B. Andrea….

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