AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,3

sur 5827 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est un bel attelage que cet auteur et son éditeur , l'Iconoclaste, Ils avancent vite et bien.
Voilà le troisième roman de cet auteur que je lis et il se bonifie en route me semble t'il.
Michelangelo Vitaliani,(Mimo) fils de tailleur de pierre, nait en France en 1904, il est atteint de nanisme ce qui décuplera son envie et besoin de réussite, il sera sculpteur , et pourquoi pas aussi illustre que Michelangelo Buonarroti de 500ans son aîné !
Des marbres de Carrare à Florence il n'y a qu'un pas tout comme Rome et le Vatican de la renommée. Il va sculpter une « Pieta » qui fera chalouper jusqu'au pape si bien qu'elle deviendra un trésor caché aux yeux du monde tout comme Mimo vieillissant.
Viola , une fille rebelle de la grande famille Orsini occupera tout le côté romanesque du roman.
Les tribulations de Mimo à travers l'Italie et le fascisme sont ici menées tambour battant, une seule envie: tourner les pages ; même si ce n'est pas de la grande littérature, elle embarque le lecteur à tous les coups.
Commenter  J’apprécie          212
Michelangelo Vitaliani, dit Mimo, est né nain et pauvre mais son père lui a transmis sa passion : celle de la sculpture. Viola Orsini est née du bon côté, dans une famille aisée. Elle est très intelligente mais sans cesse empêchée par son statut de femme (l'histoire se déroule en Italie au début du XXème siècle). Tous les deux se lient d'amitié à l'adolescence. Ils seront souvent séparés, brouillés parfois, mais toujours liés comme des « jumeaux cosmiques » comme le dit Viola. Parallèlement à leur histoire, le lecteur découvre l'existence d'une pietà sculptée par Mimo et soigneusement cachée par l'Eglise en raison des manifestations étranges chez ceux qui la regardent. Ce roman pour lequel l'auteur a reçu le Goncourt est dans la veine du Goncourt de Pierre Lemaître. On suit la vie des personnages avec en toile de fond la grande Histoire, celle du fascisme ici. J'ai lu ce livre avec plaisir mais j'ai eu tout de même un regret : on voit tout à travers les yeux de Mimo. Quel dommage que l'auteur ne change pas de point de vue pour se mettre dans la peau de Viola. Il y aurait eu tant à dire sur ce personnage féminin si moderne dans sa volonté de refuser la place que la société patriarcale lui a assignée.
Lien : https://monpetitcarnetdelect..
Commenter  J’apprécie          200
Sur son lit de mort dans un monastère où il a passé les 40 ans dernières années de sa vie à veiller sur sa dernière oeuvre, Mimo Vitaliani, un célèbre sculpteur italien, rémémore sa vie.

C'est une histoire de deux personnes qui n'auraient jamais dû se rencontrer : Mimo Vitaliani un pauvre garçon qui, après la mort de son père, est envoyé chez oncle, un sculpteur peu scrupuleux.
Et puis il y a Viola Orsini, fille d'une riche famille de Pietra d'Alba. Les deux enfants se rencontrent et entre eux il y a une amitié amoureuse et passionnelle qui s'installe qui va durer plusieurs décennies. Leurs routes se croisent et décroisent, mais il y a toujours un lien très fort entre eux, quoi qu'il arrive

C'est aussi l'histoire d'une Italie entre deux guerres, la montée du fascisme, sur l'art de la sculpture, la société et la position de la femme à cette époque.

Veiller sur elle est un roman qui se lit presque comme un conte avec des personnages attachants et inoubliables.

J'ai beaucoup apprécié cette lecture dont j'ai aimé le style de l'auteur, les descriptions sur la sculpture et l'Italie romanesque.

Challenge Multi-défis
Challenge ABC
Challenge Pavés
Commenter  J’apprécie          202
On pourrait penser à une énième version de Roméo et Juliette à la lecture de ce roman .
Mimo et Viola ont treize ans quand ils se rencontrent, lui est un pauvre apprenti sculpteur atteint de nanisme, elle une jeune fille riche, fantasque et hypermnesique.
S'ils sont socialement incompatibles au début du roman, rien n'aurait pu les empêcher de s'unir s'ils l'avaient réellement souhaité.
Mais la relation qu'ils entretiennent est différente, plutôt de l'ordre des "jumeaux cosmiques" l'affirme Viola.
Jean-Baptiste Andrea aborde cette relation particulière avec intensité et délicatesse. Une intensité qui ne se dementira jamais malgré les brouilles, les séparations et les rancoeurs. Car ces deux-là ont un lien fort qui ne peut se défaire même s'ils choisissent souvent des chemins différents.
" Toi, moi, notre amitié. Un jour on s'aime. le lendemain, on se déteste... Nous sommes deux aimants. Plus nous nous rapprochons, plus nous nous repoussons.
- Nous ne sommes pas des aimants. Nous sommes une symphonie. Et même la musique a besoin de silences. "
La sexualité est absente de cette complicité quasi gémellaire et elle est à peine évoquée, alors même que l'auteur signale que Mimo et ses compagnons de boisson se livraient souvent à des nuits bien agitées.

Même si ses héros évoluent dans des périodes bien sombres, de la débâcle de la Première Guerre mondiale à la montée du fascisme et à la seconde guerre, l'auteur a choisi de peindre cette toile de fond en demi-teintes. Il est certes question de diverses pressions, de liens idéologiques entre le Vatican et les fascistes mais la violence est sciemment évitée.
Le contexte historique est davantage mis au service d'une intrigue qui montre comment Mimo se compromet auprès du pouvoir pour assurer son statut et à contrario, comment Viola, infiniment plus intègre, affirme ses positions antifascistes.
Par l'intermédiaire des frères de Viola, l'auteur dénonce les magouilles politiques auxquelles ils se sont livrés et comment ceux qui sont les plus proches du pouvoir, se sortent avec cynisme des situations les plus graves.

Enfin l'histoire de la Pietà ajoute une touche de mystère à cette intrigue plutôt consensuelle.
Cette oeuvre, sculptée par Mimo provoque un trouble dérangeant, un malaise inexplicable chez ceux qui la contemplent. Face à l'hystérie qui accueille la présentation de cette Vierge, le Vatican décida de la confier aux moines de la Sacra avec la recommandation de ne jamais la montrer aux visiteurs.
On comprendra alors pourquoi Mimo a choisi de finir sa vie au monastère, pour veiller sur elle...
Un roman plein de charme et de subtilité mais qui manque un peu d'asperites.
Commenter  J’apprécie          200
« J'avais grandi dans un monde où l'on grognait beaucoup. Parler était au mieux un luxe, le plus souvent une frivolité. On grognait pour remercier, on grognait pour exprimer sa satisfaction, on grognait pour grogner. Et quand on ne grognait pas, on faisait un signe des yeux, de la main, "passe moi le sel", pas besoin de parler pour ça. »
Le monde de Mimo se résumait à cela lorsqu'il a fait la connaissance de Viola. Quant au monde de Viola il était fait de nuances infinies...
Ils n'ont rien en commun ces deux-là, mais leur amitié aussi fragile que solide va résister, malgré les directions différentes qu'ils vont prendre.
Plein de rebondissements, ce roman historique est un vrai régal. J'ai beaucoup aimé suivre les personnages et leurs péripéties. Un petit bémol : j'aurais préféré que l'histoire soit racontée à la troisième personne. J'aurais apprécié plus le personnage de Mimo qui m'a paru prétentieux et vantard, justement parce que c'est lui qui raconte son talent et sa gloire.
Mais cela n'enlève rien à ses qualités. C'est un roman intéressant qui mérite son succès
Commenter  J’apprécie          200
En le nommant Michelangelo Vitaliani, les parents de Mimo ont choisi pour lui une destinée artistique grandiose. Mais, né de famille pauvre, orphelin de père, abandonné par sa mère et nain de surcroit, Mimo n'avait pas les meilleurs atouts pour réussir. Et pourtant, grâce à sa rencontre avec la famille Orsini, principalement leur fille Viola, il deviendra le plus grand sculpteur de son époque, allant jusqu'à créer une oeuvre ultime, subversive.

J'ai longtemps attendu que la magie opère en moi, avec peut-être une trop grande attente vis à vis de ce prix Goncourt. Néanmoins, je n'ai pas réussi à lâcher ce livre, passionnée par l'histoire romanesque de Mimo et Viola, qui s'attirent autant qu'ils se repoussent.

Jean-Baptiste Andrea décrit parfaitement cette période d'entre-deux guerre en Italie, avec une montée du fascisme dans un pays naissant dominé par la religion. L'art de la sculpture est ici sublimé, dans ce roman aux accents féministes porté par le personnage de Viola.

La fin est grandiose et touchante, où celui qui veille révèle enfin son secret.
Commenter  J’apprécie          191
Veiller sur elle (2023) est un roman de Jean-Baptiste Andrea, prix Goncourt et prix du roman FNAC. 1916, sur le plateau de Pietra d'Alba. Mimo, apprendi sculpteur et Viola, unique fille de la puissante famille Orsini se lient d'amitié. Ils ont le même âge, il est presque nain et elle a un corps presqu'androgyne. On suit leur relation ambiguë et mouvementée au fil des ans, sur fond de sculpture et de politique avec la montée du fascisme mussolinien. Une belle histoire avec un couple attachant malgré tous ses défauts.
Commenter  J’apprécie          190
"Veiller sur elle" a été une lecture très appréciée de ma part. Les personnages, avec leurs histoires complexes, m'ont profondément touchée. le rythme du récit était plutôt lent, mais écouté au format audio, j'ai trouvé ce tempo parfaitement adapté. Cela m'a permis de prendre mon temps, de m'immerger pleinement dans l'univers du livre, et de vraiment me poser. Cependant, si j'avais lu le livre de manière traditionnelle, ce rythme aurait probablement été un obstacle, risquant de me faire somnoler ou de trouver le livre trop long. le format audio a donc été une opportunité pour moi de savourer pleinement ce roman et ses personnages bien développés.
Commenter  J’apprécie          180
Quelle joie d'avoir passé ces derniers jours en compagnie de Mimo et Viola…
Veiller sur elle” de Jean-Baptiste Andrea 📘💙&#xNaN
Mimo et Viola ou l'histoire inattendue entre deux êtres qui n'auraient jamais dû se rencontrer.
Mimo, surnommé “il Francese” est né pauvre, atteint de nanisme, il va pourtant déjouer le destin pour devenir un géant de la sculpture:

“Sculpter, c'est très simple. C'est juste enlever des couches d'histoires, d'anecdotes, celles qui sont inutiles, jusqu'à atteindre l'histoire qui nous concerne tous, toi et moi et cette ville et le pays entier, l'histoire qu'on ne peut plus réduire sans l'endommager. Et c'est là qu'il faut arrêter de frapper.”

Quel est le mystère de la “pietà” qu'il sculpta et qui déclenche chez tous ceux qui la voient un tel émoi physique que l'exorciste officiel du Vatican est appelé et qu'elle fut mise sous scellé.
Pour comprendre ce mystère, ce secret, il faut entendre l'histoire de Mimo, à son chevet, mourant.

Une vie menée à veiller sur elle: Viola, celle qui ne voulait pas se résoudre à vivre crucifiée par les hommes, celle qui voulait voler de ses propres ailes dans une Italie où la femme est encore sous tutelle.
Liés par un lien indéfectible, jumeaux cosmiques, il ne peut y avoir de Mimo sans Viola, deux aimants qui en se rapprochant se repoussent, liés par leurs virées secrètes et nocturnes au cimetière de Pietra d'Alba, à écouter les morts.
Viola et sa capacité miraculeuse d'apparaître et de voyager dans le temps, “funambule en équilibre sur une frontière trouble tracée entre deux mondes.”
Mais autour d'eux, c'est le tumulte et la fureur du 20ème siècle et la montée du fascisme.
Une histoire dans l'Histoire, habitée par la grâce, la beauté sauvage des paysages génois, on sent le néroli, la fraîcheur des orangers, on caresse le sublime visage plein de douceur de la Pietà, libérée par la main de l'artiste du bloc de pierre de Carrare.

Une très belle lecture, portée par le souffle du libeccio romanesque, bravo à l'auteur pour son Goncourt.
J'avais adoré “Des diables et des saints”, je continuerai à lire avec plaisir cet auteur.
Commenter  J’apprécie          180
L'auteur a l'art de rendre la pierre vivante et intelligente !
Ce roman, dont l'histoire débute après la première guerre mondiale et se déroule principalement pendant la seconde mondiale en Italie 🇮, nous fait vivre avec les Orsini, leurs travers, leur puissance et surtout avec Mimo et Viola.
Mimo est né dans la pauvreté au sens propre comme au sens figuré, Viola est une riche héritière pleine d'ambition.
Tous les deux vont se chercher, se trouver, se découvrir, mais la / les guerres vont les bousculer sur tous les plans. J'ai pris le temps de le lire, parce que ce livre mérite toute l'attention du lecteur. J'ai ressenti la générosité de l'auteur dans son roman. Sa générosité de nous faire grandir !
Un très beau prix Goncourt
Commenter  J’apprécie          180





Lecteurs (12522) Voir plus



Quiz Voir plus

Veiller sur elle (Jean-Baptiste Andrea)

Que constate-t-on à la naissance de Michelangelo Vitaliani ?

Sa grande taille
Sa petite taille

27 questions
97 lecteurs ont répondu
Thème : Veiller sur elle de Créer un quiz sur ce livre

{* *}