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Citations sur Rendez-vous (16)

Quand je plaisais à quelqu’un qui me plaisait, et que je me l’avouais, j’étais heureuse mais tellement impatiente que ça se fasse, je voulais en être sûre trop vite, je faisais tout rater. J’étais incapable d’attendre que les gestes viennent au bon moment, j’étais trop angoissée. Je préférais partir ou poser une question brutale avant que les choses arrivent naturellement, une question sur un ton tragique et énervé, en disant que je ne pouvais plus dormir et qu’il fallait qu’on arrête de se voir. Les choses légères prenaient alors les proportions du drame, il n’y avait plus de fluidité, de souplesse, de liberté, l’autre était coincé et moi aussi, la question était réglée. A contraire, quand je n’admirais pas, je trouvais érotique de craquer sous la pression au bout de plusieurs semaines ou de plusieurs mois. Ca ne me dérangeais pas, je n’étais pas stressée.
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La sincérité n’existait pas. Il y a toujours un moment où on finissait par apercevoir le fond où ça s’écrasait, il ne restait rien entre les gens, aucune parole ne restait vraie, rien ne tenait. Personne ne disait jamais rien de vrai, les vérités étaient valables par secondes. Je pensais la même chose, moi qui avais cessé d’aimer tous ceux que j’avais aimés les uns après les autres, j’en avait fait le tour.
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Le risque de l’amour pour un être humain, je ne l’avais jamais pris, comme ça je n’étais jamais emportée par la vague. Je me dégoûtais. Au sens propre j’avais la nausée, après un repas j’étais dégoûtée pendant des heures, j ‘avais une impression de faim et de satiété. Le soir, en me nettoyant le visage, je me regardais dans la glace, et je pleurais. Je ne pouvais pas vivre comme tout le monde. Et je ne pouvais plus donner le change.
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Ça m'etait souvent arrivé de vivre des scènes, qui n'étaient pas moi, des choses, qui ne me concernaient pas, des vraies scènes de la vraie vie que je vivais vraiment, mais qui étaient comme un grand écart, je l'avais souvent fait.
J'avais souvent vécu des choses qui n'étaient pas ma vie.
Comme une aventurière, récemment un ami m'avait dit : en fait tu es une aventurière. Ce n'était pas ça non plus
Je n'étais pas une aventurière. Ce que je ressentais, c'était : être à l'extérieur de soi et pourtant dans une cavité interne de soi-même, inexploité, qu' on n'a pas choisi de développer, mais qui, à une occasion ou à une autre, se trouve sollicitée, comme un muscle qu'on n'aurait pas l'habitude de faire bouger, et qu'on aurait un certain plaisir à faire bouger.
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Je
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Je me laissais de nouveau séduire sans choisir moi même, en sachant que ce n’était pas ma vie, par défi et pour me prouver que je comprenais le pouvoir érotique de n’importe qui. Je me disais : toi tu ne me plais pas, mais je peux quand même. Mais après je restais longtemps accrochée dans la toile, parce que les réseaux affectifs se mettaient en place. C’était automatique, que la personne me plaisait vraiment ou pas. Je partais généralement après avoir fait un livre où mon éloignement se ressentait et les efforts que j’avais faits, la personne se blessait et ne voulait plus me voir. J’avais fait tous mes choix amoureux peut-être en fonction d’un seul critère, que ça m’éloigne de ma mère… Je regrettais les efforts accumulés pour aimer des êtres qui n’en valait pas la peine. Ils m’apparaissaient dans leur banalité maintenant.
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C'était merveilleux à son âge de ressentir autant de désir pour une femme qui n'était pas une pute, que ce désir se renouvelle à chaque rendez vous, et que ce soit réciproque. Mais toute sa personne se transformait après la décharge comme un rideau de théâtre qui se fermait. Ce n'était pas un joli spectacle.
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Ils niaient la castration, convaincus que leur mère avait un phallus, inconsciemment bien sûr, ils jouaient là dessus avec les femmes, en les imaginant avec des godemichet, des queues, n'importe quoi, et en faisant tout pour provoquer leur désarroi final, leur anéantissement, après avoir conçu tout un scénario. Il n'y avait que ça qui les excitait. Comme mon père il dirigeait tout, contrôlait tout. Il organisait le plaisir, installait ensuite un système de pièges qui se refermaient et faisaient souffrir. Il connaissait mes défaillances, ils les sentent tout de suite, ils les recherchent, la sensation d'abandon, ils la sentent, ils ont des antennes, du flair, son but final était de me mettre le nez dedans, et de me reprocher les larmes après, mon visage angoissé ou mes yeux affolés. Juste après un moment de confiance. Comme une phrase qui casse, après un discours caressant, enveloppant.
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Puisque ça t'intéresse, ce que je comprends, la transgression ultime intéresse tout le monde. Sauf moi malheureusement, parce que quand on a traversé ça les transgressions sont sans grand intérêt, sans charme.
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Les choses sont toujours plus complexes que le langage immédiat
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