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Les singes rouges est un livre singulier, comme écrit sur la pointe des pieds, où il faut aller dénicher l'émotion derrière la pudeur du récit.
Je connais mal Philippe Annocque, je n'ai lu qu'un seul de ses romans dont la tonalité était très différente (Seule la nuit tombe dans ses bras), et j'ai éprouvé quelque difficulté à entrer dans son récit aux accents très personnels, lointains et autobiographiques. Jusqu'à ce que son texte vienne s'ancrer dans la mécanique de l'écrivain et tisse cette toile étrange qui recèle la source à laquelle il s'abreuve. C'est quasiment imperceptible, difficile à expliquer. Mais au travers de cette plongée dans l'Histoire de sa famille, de sa mère en particulier, entre Guyane, Martinique et France, par le biais du passage en revue des origines, c'est le matériau de l'écrivain qui prend forme, et fournit peut-être de quoi revisiter ses écrits précédents à l'aune de cette enquête sur lui-même. Pour le lecteur, les histoires, les personnages se mélangent, seule la figure d'Olga, portée par la plume et la mémoire de son fils émerge de la foule. C'est cet aspect choral qui fait la richesse des origines et de l'appartenance au monde, autant qu'à sa famille.
Oui, un roman singulier, qui laisse une douce empreinte, entre tendresse et nostalgie.
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Un texte singulier fait de fragments de souvenir et qui interroge la mémoire.
Un texte qui ne manque pas de poésie ni de tendresse.
En fait il ne souffre d'aucun défaut si ce n'est de ne pas m'avoir touché.
Je suis passée à côté car sans doute trop intime pour que je me sente impliquée.
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Fragments d'une mémoire dans l'inquiétude de ce qu'elle ne sait dire, prénoms qu'elle ne sait attribuer, noms de lieux qu'elle évoque en exil. Dans sa prose rieuse, angoissée pourtant, Philippe Annocque ressuscite les souvenirs de sa mère, s'empare de ses mots dans un très bel exercice de partage. Les singes rouges restitue les trouées de cette enfance entre Guyane et Martinique, dans les silences et les reprises l'auteur y invente une identité délavée, inquiète, vivante
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Les singes rouges sont des singes hurleurs,c'est en tout cas ce que l'auteur a toujours pensé en écoutant sa mère lui raconter ses souvenirs d'enfance. Philippe Annocque a choisi de retranscrire les souvenirs de sa mère lorsqu'elle était petite fille. Il nous plonge dans un monde aux intonations créoles et décors colorés entre la Guyane et la Martinique.
En Guyane,elle se prénommait Olga mais à son arrivée en Martinique,sa tante change son prénom trouvant que Marie-Thérèse sonne plus doux. Dès l'enfance, la question de l'identité est posée. Couleur café au lait,la petite fille n'est pas assez noire mais pas assez blanche non plus,elle n'a pas oublié les anecdotes à caractère raciste et autres discriminations.
J'ai lu ce livre avec un grand plaisir,le texte est beau et touchant.Raviver la mémoire c'est conserver et transmettre.

"Les singes rouges, à ce qu'il en sait,sont restés des cris,des chants,dans la mémoire.
Les cris des singes rouges,qui traversaient le fleuve,ont traversé le temps. Ils ont aussi traversé l'océan."

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De la Guyane à la Martinique, des Antilles à Paris, le parcours imagé d'une grand-mère pour questionner en vignettes la mémoire, l'intime et la littérature.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/11/30/note-de-lecture-les-singes-rouges-philippe-annocque/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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« C'est l'histoire d'une traversée. » C'est l'histoire d'un chef-d'oeuvre. Retenez à jamais « Les Singes rouges » entre vos mains. Ce récit se relit mainte fois, à chaque fois, la même impression de ce rare perlé, de ce rythme quintessence, panoplie hyperbolique d'un futur. Cette lecture est une rencontre inestimable avec une trame fabuleuse (en plus sublime), à la Durassienne. Philippe Annocque est un auteur de génie. « Les Singes rouges » est un classique à l'aube née. L'écriture chorale, chuchotée est levant. « L'écriture des singes rouges, qui traversaient le fleuve, ont traversé le temps. Ils ont aussi traversé l'océan. Voilà, c'est pourquoi il a écrit cette phrase inaugurale. » Philippe Annocque est ce « Il » qui écrit. Passage d'une rive à l'autre. Il reçoit un appel téléphonique à 4h36. La litanie élève son chant. Nous sommes dans l'intériorité, ce microcosme invisible dont la gravité est galet, l'heure lourde et risquée. Les mots sont des chapelles. On pleure tant ce récit est la somme des rappels. Ce qui arrime la force des vivants, de ceux qui savent franchir le point d'alliance. Les souvenirs ressurgissent. L'appel téléphonique est l'écho. Nous sommes en plongée dans les images, reflets de la vie de « Il » et de cette enfant qui est la sienne avant l'heure et dans celle d'après. Et c'est beau, poétique et émouvant. « Car pour lui, avant sept ans, Martinique et Guyane étaient à peu près synonymes. C'étaient les noms des pays lointains et différents, l'enfance de sa mère. Les écoles n'y étaient pas en pierre meulière. Les arbres de la cour n'étaient pas des tilleuls élagués. C'était un ailleurs, un ailleurs à deux noms. » L'idiosyncrasie est une toile de maître. Picturale source, où l'on foule les terres chaudes, l'exotique dépaysement, toute cette avancée méticuleuse, soignée, subrepticement murmurée par « Il » dans cette remontée des temps, des années, des jours et des émois. « A l'école, la plupart des enfants sont des Bosch. C'est comme ça qu'on appelle les descendants d'esclaves africains qui se sont échappés dès leur arrivée en Guyane. Les descendants des premiers nègres marrons. » « La nuit on entendait les singes rouges. » Ce récit est la magistrale attitude d'une carte postale qui ne jaunit pas. Celle qui relie les sens, les essences, les souvenirs, dans une nostalgie de velours, quasi mémorielle. « Toutes les histoires ont leur géographie. » Cette phrase si pavlovienne : « Alors peut-être que ça fait sens » est une ode, l'épiphanie des grandeurs. « Les Singes rouges » est culte, un livre des splendeurs. « Il » ne le sait pas. Ses mots de modestie sont des cartographies. « Ses » Singes rouges : une chaîne générationnelle pays des chevelures emmêlées, l'enfance en porte-voix. « Ce n'était plus une jeune femme. Elle était déjà grand-mère depuis plusieurs années. C'était encore une petite fille. » « Les Singes rouges » est un hommage à la Mère, à la vie, au plein de la nuit de 4 h 36. Une référence ! Publié par les majeures Editions Quidam éditeur.
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