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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comme souvent un challenge m'a donné l'opportunité d'ouvrir ce livre qui m'attendait depuis sa parution.
J'ai passé un bon moment de lecture et j'ai découvert Natacha Appanah , une auteur que je vais continuer à découvrir.
La façon dont Natacha nous raconte la vie de ses ancêtres m'a beaucoup plu.
J'ai appris beaucoup sur cet épisode historique qui m'a entraîné à faire des recherches , je ne connaissais l'épopée des personnages de cette époque.
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Natacha Appanah est une auteur à la plume très sensible. Elle signe ici un court roman autobiographique qui est un hommage rendu à ses aïeux, anciens travailleurs "engagés". Venus d'une Inde pourvoyeuse de main d'oeuvre abondante et bon marché, recrutés pour travailler dans les champs de canne à sucre des îles comme l'île Maurice, en remplacement des esclaves après l'abolition, ces hommes et ses femmes ont constitué une population de travailleurs pauvres et méprisés que la mémoire collective a peu à peu effacé...y compris dans la mémoire familiale.
Natacha interroge avec délicatesse et sensibilité son histoire familiale et fouille cette mémoire enfouie afin de redonner vie et dignité à ses ancêtres indiens devenus mauriciens.

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De génération en génération, la mémoire se délave. Si la mère de Nathacha Appanah se souvient de ses parents, elle peine à dater l'arrivée de ses ancêtres sur l'île Maurice. Afin de pallier aux limites de l'oralité, l'auteur enquête. Aux archives de l'immigration indienne à l'institut Mahatma Gandhi de l'île Maurice, elle retrouve trois fiches correspondant à ses trisaïeuls et leur fils, son arrière-arrière-grand-père.
Je découvre alors l'engagisme mis en place en 1830 par les Européens. L'objectif était de convaincre les pauvres naïfs de pays colonisés à aller travailler vers des pays sources de richesse afin de remplacer les esclaves noirs. Les ancêtres de Nathacha, colons indiens de Rangapalle, arrivent à l'île Maurice en 1872.
Après l'évocation du destin de son arrière-grand-père, né en 1888 à Camp Chevreau, l'auteur évoque surtout la vie de son grand-père, né en 1911. C'est l'occasion de voir collent les coolies indiens tentaient de conserver leurs langues, leurs rites sous le joug des dominants,
L'excellence du style de Nathacha Appanah n'est plus à démontrer. de plus, pour parler de son enfance, creuset de son inspiration, elle fait preuve de beaucoup de tendresse, de sensibilité et de respect.
Ce superbe recueil regroupe aussi des photos, souvenirs des lieux, de la famille. Et de superbes photos de figures crées par les oiseaux migrateurs. C'est un parallèle poétique avec les migrations humaines.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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L'autrice raconte le voyage de ses aïeux partis d'Inde en 1872 pour arriver à l'île Maurice.
Cette migration se place dans un contexte économique et colonialiste particuliers, empruntant beaucoup de traits à l'esclavage.
Elle raconte ses grands-parents, le courage de cet homme qui s'est rebellé, cette grand-mère discrète mais pleine d'énergie, leur quotidien difficile et les influences sur l'éducation des générations à venir.

Livre hommage, empli de tendresse, dans un style toujours aussi délicat voire poétique.
Livre très intéressant sur le contexte de "l'engagisme".
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C'est un voyage poétique et profond qui nous transporte des terres lointaines de l'Inde jusqu'à l'île Maurice, explorant les racines d'une famille façonnée par l'exil et l'héritage douloureux de l'esclavage.

L'autrice nous guide avec tendresse et pudeur à travers les méandres du passé de sa famille, cherchant à comprendre les fils invisibles qui relient le présent à un héritage longtemps oublié.

Ce récit intime est un hommage vibrant à la tradition, à la culture et à la quête d'identité. Nathacha Appanah ne se contente pas de partager ses propres souvenirs, mais s'appuie sur les archives et les récits de ses proches pour redonner vie à une mémoire parfois délavée par le temps.

Au coeur de cette exploration réside la découverte, pour moi, de l'engagisme, un système qui a succédé à l'esclavage dans les colonies européennes. À travers une écriture ciselée et poétique, l'autrice nous invite à réfléchir sur cet aspect souvent occulté de l'histoire, offrant ainsi une profonde réflexion sur la transmission, la mémoire et l'héritage culturel.

Ce récit est enrichi de nombreuses photographies, ajoutant une dimension visuelle émouvante à cette odyssée personnelle. Chaque image, fragment du passé, est une empreinte précieuse dans la quête de reconstitution de l'histoire familiale de Nathacha Appanah.

ℓα мéмσιяє ∂éℓανéє est bien plus qu'un récit, c'est une invitation à redécouvrir nos propres racines, à honorer nos histoires familiales, et à laisser une trace pour les générations à venir.
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Un vol d'étourneaux, spectacle mobile et renouvelé tous les ans, dérangeant parfois par leur nombre, évoque pour certains les migrations de par le monde ! Au dessus de chez moi , deux fois par ans, j'observe, admire et m'interroge, d'où viennent toutes ces grues, ces cigognes, qui survolent ma région bruyamment, en ordre ou en désordre, en formation triangulaire, criaillant pour se diriger entre elles ? Elles migrent !, comme les grands parents, ou plutôt les arrière arrière grands parents de Nathacha, qui découvre au détour d'une recherche, que ses grands parents ne sont pas les premiers arrivants de sa famille, mais que leurs propres grands parents avaient quitté l'inde, contraints et forcés par la famine et le manque de travail, à s'épuiser dans les plantations de sucre de l'île Maurice. Ne restent que quelques photos, rares à l'époque et souvent similaires, personne pour répondre aux questions, tues pendant trop longtemps et toujours sans réponse : pourquoi ? Qui ? y en a t'il d'autres ? Que reste t'il de ces ancêtres ? Des mots, des phrases, parfois une recette ou une odeur, auxquelles la jeune génération se raccroche pour comprendre, s'ouvrir vers les passé pour avancer encore et encore !
Nathacha Appanah cette fois, n'écrit ni un roman, ni un documentaire car elles et sa famille sont trop présentes dans ce court livre pour être une fiction.

Ce livre m'a un peu déroutée car je ne sais pas trop à quel genre de littérature il se rattache, et que même le style, d'ordinaire si fluide de cette autrice m'a semblé un peu plus heurté, sans aucun doute à cause des différentes recherches et trouvailles qu'elle développe.
Pas déçue cependant, ce genre de livre est toujours utile à qui vient d'ailleurs et se trouve également devanty des portes closes et des tonnes de questions !
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Dans ce court récit, Nathacha Appanah ne fait ni oeuvre d'historienne, ni un roman de son histoire familiale. A partir des seules traces documentaires de l'arrivée de ses trisaïeux à l'Ile Maurice en 1872, des bribes de souvenirs distillées par ses grands-parents, elle tente de retracer ce qu'a pu être leur vie, celle des engagés, migrants volontaires, force de travail à coût négligeable importée d'Inde pour suppléer à l'abolition de l'esclavage.
Ces traces sont faibles et contestables : trois numéros d'enregistrement, qui ne se suivent pas, une seule photo, celle de l'homme, sale, décoiffé, presque halluciné. L'écart entre les numéros est sans doute l'indication qu'un ou deux enfants ont été perdus au débarquement à Port Saint-Louis.
Ecrire ces mots, comme d'autres, consiste à poser sur le papier des traces de ce qui a pu être effacé par les générations, passé au filtre du roman familial, qui retient ce qui est dicible ou considéré comme utile.
Dicible, la subordination, la "bonne entente" avec les propriétaires blancs de la plantation. Utile, tout ce qui va dans le sens de la modernité et de la bonne tenue.
Indicible, la rébellion de son grand-père contre l'ordre établi, sa mise au banc. Inutile, les us et coutumes indiens considérés comme minoritaires ou obsolètes pour la prometteuse petite fille, qui doit bien apprendre anglais, français et mathématiques et occulter d'où elle vient.
La tendresse et l'économie de Nathacha Appanah face à cette histoire nous donne à ressentir avec elle, par petites touches, aidés par les photographies documentaires ou démonstratives, l'humilité profonde de ces existences aussi bien que leur dignité.
Tels les étourneaux migrants, les engagés ont quitté un monde connu pour un monde inconnu, se transmettant en peu de sons les informations nécessaires au voyage vers un avenir meilleur.
Une lecture qui m'a donné envie de mieux connaitre les textes de l'écrivaine rencontrée aux Correspondances de Manosque !
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Un récit autobiographique familial qui nous plonge dans l'histoire des grands parents de l'auteur, descendants d'"engagés" partis de l'Inde vers l'île Maurice dans l'espoir d'une vie meilleure.
Un récit touchant et intime qui est le fruit d'un long travail de recherche et de mémoire dans les souvenirs de son enfance. Un format court, avec quelques photos qui nous permettent de s'imaginer la vie de ses grands parents avant et après le déclin des cannes à sucre.
Un recit peut être un peu trop court dont on aurait aimé poursuivre et approfondir la lecture.
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Dans ce livre autobiographique, l'auteure, mauricienne, nous fait part d'une partie de sa vie avec beaucoup de sensibilité.

Ce roman est court et dense à la fois.

Elle raconte dans ce livre l'exode de son grand père pour Port Louis où ses « ancêtres » et bien d'autres vont être utilisés comme esclaves.

On retrouve dans ce livre tout l'amour qu'elle a pour ses grand parents, ses parents et ses origines

C'est beau, il n'y.a rien de plus à dire
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Essai ou récit personnel plus qu'un roman. L'autrice retrace ici l'histoire des coolies de l'Ile Maurice, ces engagés (plus ou moins) volontaires venant d'Inde et où s'entremêle la grande Histoire et celle de sa famille.

A travers un pan de l'Histoire des colonies, Nathacha Appanah aborde les sujets de la transmission familiale (son histoire, sa culture) et la quête d'identité à travers l'histoire de ses ancêtres. L'autrice interroge son rapport à la sa culture mauricienne, ainsi que l'histoire familiale à travers ce qui a été transmis ou non. Ce court essai est un partage intime mais pudique, souligné par une très belle plume.
Lien : https://www.instagram.com/ma..
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