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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Je ne veux pas simplement raconter mes grands-parents, je veux dépasser le récit, je veux une harmonie, de la complexité à l'envers mais de la simplicité à l'endroit".

Et bien c'est réussi. Dans ce récit autobiographique, l'autrice revient sur le départ d'Inde de ses trisaïeux en 1872 pour Port Louis sur l'île Maurice.

A travers ses recherches et ses souvenirs, elle fait revivre un pan de son histoire en s'attachant plus particulièrement à la vie de ses grands-parents paternels. C'est aussi une partie de l'Histoire de l'île Maurice qu'on traverse avec l'arrivée de ces coolies, venant essentiellement remplacer les esclaves noirs, pour travailler dans des plantations, dans une société encore très hiérarchisée.

L'autrice rend un joli hommage à ses grands-parents. Sa plume est belle, délicate. Il y a beaucoup de pudeur, de tendresse et d'amour dans cette narration. Mention spéciale pour le titre de cet ouvrage que je trouve magnifique et qui en dit tellement, ainsi que pour les quelques photos qui parsèment cet émouvant et beau récit.

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Natacha Appanah, à travers ce récit autobiographique, nous livre un témoignage sensible et émouvant sur l'histoire de sa famille qu'elle fait remonter à août 1872, quand ses trisaïeux ont débarqué à l'île Maurice, comme coolies ou "engagés", c'est à dire des migrants venus d'Inde pour remplacer les esclaves noirs dans les plantations de canne à sucre, appartenant aux colons,après l'abolition de l'esclavage.
Elle débute son récit par une métaphore sur la migration autour des étourneaux qui migrent vers un monde meilleur, pour trouver plus de nourriture, plus de chaleur. Ils murmurent comme Natacha va nous murmurer l'histoire de sa famille et à travers elle, la sienne.
Ce récit est un bel hommage à ses grands-parents avec lesquels elle a vécu jusqu'à 6 ans, un hommage à un monde disparu. Elle nous fait partager son amour, sa tendresse et son admiration pour cet homme et cette femme exploités, déshumanisés mais courageux, dignes, résilients, qui étaient analphabètes mais pleins de la vraie sagesse de la vie. C'est aussi laisser une trace de l'histoire familiale alors que la mémoire se délave génération après génération, au fil des années, et qui effectue une sorte de tri sélectif inconscient des souvenirs pour ne garder que ce qui est acceptable, supportable et gommer le reste.
L'histoire personnelle des aïeux de Natacha Appanah s'inscrit dans l'histoire sociale et économique de la culture de la canne à sucre et plus largement dans celle de la colonisation. J'ai découvert avec beaucoup d'intérêt ce qu'était l'engagisme, comment fonctionnait hiérarchiquement une plantation, comment vivait la communauté indienne depuis 1872 à l'île Maurice.
Ce récit très intime est accompagné de gravures et photos qui illustrent fort bien le propos.
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C'est toujours un grand plaisir de retrouver la plume de Nathasha Appanah. Gracieux, précis, élégant, son style est cependant d'un naturel éblouissant alors même que l'on comprend bien le travail qu'il y a derrière chaque mot.
Dans ce récit, qui met à l'honneur ses grands-parents, elle explique combien elle a eu à coeur de trouver les mots justes pour ne pas les dénaturer et leur rendre hommage avec tout l'amour qu'elle leur a porté.
C'est aussi un récit plus universel, celui des coolies émigrés de l'Inde coloniale qui se sont retrouvés esclaves des champs de cannes à sucre, notamment sur l'île Maurice.
C'est très émouvant voire bouleversant.
Merci Nathacha de partager votre talent et vos souvenirs avec nous.
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Acheté en prévision de mon séjour l'ile Maurice ( que je connaissais deja) et lu lors du voyage aller et fini le premier jour ( la tempête forçant à rester cloitré!) . Très beau récit, intime, de cette remarquable écrivaine sur ses parents , grands parents et arrière grands parents...C'est plein d'émotions, de poésies et c'est un regard sur l'histoire de cette ile biensur mais plus généralement sur les émigrés et leurs façons de s'intégrer en gardant puis en laissant leurs racines ....de génération en génération. pas de jugement sur cela et c'est tant mieux!
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Le premier roman de Nathacha Appanah, Les rochers de Poudre d'Or, date d'il y a 20 ans. Elle y racontait le destin des Indiens qui ont traversé l'océan, après la fin de l'esclavage, des "engagés" dont le dur labeur allait s'effectuer dans les champs de cannes à sucre de l'île Maurice. Avec La mémoire délavée, l'autrice, descendante de cette communauté d'exilés, rend hommage aux travailleurs oubliés et revisite son histoire familiale. L'écrivaine abandonne la fiction, pour cette fois-ci, sans doute parce qu'elle a besoin, à 50 ans, de revenir à ses origines, en explorant L Histoire, malgré le peu de traces qui existe sur ses aïeux venus d'un petit village indien, en 1872. Son grand-père, qu'elle a eu le temps de connaître, a été le dernier à travailler dans les champs de canne et elle dresse de cet homme un portrait tendre et sensible. C'est une jeune Nathacha que l'on découvre aussi dans La mémoire délavée, la Mauricienne puis celle qui, installée en France et devenue romancière, n'a jamais été éloignée par le coeur de son île natale. le livre n'a pas valeur d'autobiographie, l'autrice est sans doute bien trop pudique pour en livrer davantage sur elle, mais de passeuse de mémoire, aussi bien personnelle que collective, cette mémoire qui ne se transmet guère plus aujourd'hui par l'oralité. Les qualités d'écriture, délicatesse et fluidité, des romans de Nathacha Appanah se retrouvent entièrement dans ce livre dont la brièveté constitue la seule frustration.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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L'auteure raconte l'histoire de ses grand-parents.
Ça commence par l'engagisme indien.
En 1872, ils partent de Rangapalle pour embarquer à Madras, direction l'ïle Maurice.
Elle s'interroge sur leur résistance pour entreprendre et mener à bien un tel voyage.

Fascinée par les vols d'étourneaux, elle cherche les bons mots comme ils cherchent leur direction, traquant le bon dessin, la bonne forme.
Des photos illustrent l'histoire, dont des vols d'étourneaux.
Les premières pages décrivent superbement ce processus d'écriture.
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J'aime beaucoup les romans de cette autrice et j'ai eu plaisir à la rencontrer; ici, c'est un essai, un peu plus ardu mais on retrouve la délicatesse et la pudeur de Nathacha. La quête identitaire est un thème majeur et l'écrivaine remonte le temps jusqu'en 1872 lorsque ses ancêtres quittent l'Inde en espérant des jours meilleurs à l'île Maurice. Une fois de plus dans L Histoire des exilés, c'est la désillusion.
un personnage très intéressant est le grand-père: humilié par un reproche non fondé, il se défend et frappe le contremaître.
"Le temps, lui, passe comme un rouleau compresseur et ceux qui savent meurent avec la vérité". le grand père est arrêté et condamné à quelques mois de prison.
Le geste d'insubordination de mon grand-père ne lui sera jamais pardonné dans sa communauté, dans ce camp, dans cette plantation, même à la fin de sa peine. de plus, il se fait expulser du camp avec sa femme et leurs deux enfants.
C'est cette mémoire qu'il faut redécouvrir : de même le miracle du père de Nathacha: atteint de poliomyélite, on le cache pour éviter l'hôpital et la grand-mère va le guérir avec patience, amour et des remèdes ancestraux.
Ce sont ces faits que l'écrivaine tente d'arracher à l'oubli; la mémoire ne doit pas être délavée même s'il y a des choses manquantes.
J'ai apprécié de mieux connaître cette écrivaine que j'aime beaucoup ainsi que sa famille et ses ancêtres.
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A la recherche des ses origines, l'autrice nous livre avec émotion les souvenirs et les recherches qu'elle a effectués pour retrouver les traces de ses ancêtres. Des vols d'étourneaux aux configurations de vol mystérieuses aux migrations humaines qui ont transporté des coolies indiens venus remplacer les esclaves noirs des plantations de canne à sucre, les générations se succèdent de façon de plus en plus précise aux yeux de Nathacha Appanah qui rend un hommage sensible et délicat à sa famille et en particulier à ses grands parents.
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Publié dans la collection Traits et portraits, ce livre nous emmène sur les traces des ancêtres de la romancière venus d'Inde lors de l'engagisme, un détail de l'Histoire que je ne connaissais pas.

J'ai aimé la mémoire défaillante des souvenirs des anciens, les archives qui ne donnent que des noms et des chiffres mais ne disent rien des personnes, de leurs émotions, de leurs pensées.

J'ai aimé découvrir le grand-père et la grand-mère de Natacha, l'erreur du grand-père qui lui confère son caractère et son maintient si particulier.

J'ai aimé la ténacité de sa grand-mère devant la maladie de son fils.

J'ai aimé que le souvenir du grand-père devienne de plus en plus fort et brillant au fur et à mesure des souvenirs.

L'image que je retiendrai :

Celle des fleurs à foison présentent lors du mariage et de la crémation des grands-parents de la romancière.
Lien : https://alexmotamots.fr/la-m..
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La plume délicate et maîtrisée de Nathacha Appanah permet une immersion émouvante dans l'histoire de sa famille. L'exil, la langue qui se perd, l'identité, le dur travail de mémoire afin de ne pas oublier qui on est et d'où on vient. J'avais beaucoup aimé Tropique de la violence, j'ai retrouvé ici cette belle puissance d'écriture.
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