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Citations sur Rien ne t'appartient (87)

J’avais l’impression qu’Eli attendait que je raconte un souvenir qui ne soit qu’à moi, qui vienne de mon cœur et de l’endroit où je suis née. Pas des histoires de catastrophes naturelles ou de conflits mais des paroles qui ressemblent à un conte ou une chanson d’enfance.
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Dans ce rêve, je sais que je suis à la fois moi et une autre - une autre qui connaît le nom de ces feuilles, qui sait qu'elles sont prêtes à être récoltées et qui fait attention à ne pas les piétiner. C'est une autre qui a le coeur léger. J'aime être elle, j'aime être dans son corps et son esprit, nos pieds s'enfoncent dans une boue fraîche et délicate, c'est très sensuel, très agréable, ça va et vient entre nos orteils. Au bout du champ inondé, il y a un bois, et à la lisière de ce bois, j'aperçois des silhouettes qui semblent drapées de vêtements amples qui gonflent et bougent sous le vent. Je ne sais pas ce qu'elles font, ce n'est pas important, nous ne les craignons pas. Je suis dans un tableau vivant qui commence et s'arrête ici, tout est là, le passé, le présent, l'avenir, tout est contenu dans ce champ piqueté de vert, dans cette boue mousseuse, sous un ciel bombé et bleu.
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TARA
Le garcon est ici.Il est assis au bord du fauteuil,le dos plat,le corps penché vers l'avant comme s'il s'apprêtait à se lever.Son visage est tourné vers moi,et,pendant quelques instants il y a des ombres qui glissent sur ses traits taillés au couteau ,je ne sais pas d'où elles viennent ni ce qu'elles signifient.(Page 15).
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Alors, elle me souligne les yeux de khôl, m'accroche un bijou en forme de soleil dans les cheveux, noue les grelots à mes chevilles et je peux exécuter la première pièce que les danseurs de bharatanatyam exécutent sur scène, l'Alarippu, l'éclosion du bourgeon (...) Je danse alors à la gloire du dieu de la danse (...) pour accompagner le soleil couchant (...) Je danse et comme les plis de mon sari, comme mon corps, mon esprit se libère et virevolte.
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Se pourrait-il que, pendant que nous regardons ailleurs,le coeur lance des lianes et continue à s'attacher, à aimer, à se languir?
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Il m’arrive de danser pour lui sous le grésillement de l’ampoule. Tât taï taam dîth taï taam. Je suis le dieu et son élue, je suis à la fois toutes les adoratrices et les rejetées, je suis la forêt le désert, la fleur qui éclot et la nuit qui dure. Quand je virevolte, je n’ai pas besoin de sari, de grelots, de rouge aux lèvres, de noirs aux yeux. Ma nudité glorieuse est mon seul atour.
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Personne ne m'a dit que sur le chemin, au-delà du jardin, de la rangée de bananiers, au-delà de la rizière, il y a des gens qui regardent comment grandissent les filles, qui surveillent leur poitrine qui pointe sous le chemisier, leur taille qui se creuse, leurs hanches qui s'arrondissent.
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Quand il est là, le garçon me porte là où il n’y a ni violence ni coffre ni bûcher ni peur. Je ne sais pas nommer ce que nous faisons, l’amour le sexe la fièvre l’union le cœur la nourriture l’eau être avoir nos corps étalés comme une mappemonde du doigt de la bouche explorer, mais tandis que nous faisons un et tout cela mon esprit s’apaise et j’imagine des lumières se rallumer çà et là pour tracer un chemin. Tandis que nous faisons un et tout cela je suis vivante et je ne pense plus à retourner chez moi. Je veux être ici et maintenant.
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Je ne suis pas morte.
Je la regardais prendre soin de ce corps qui est le mien mais, entre ses mains, il n’avait aucun sens. Il était dénué de cœur, d’esprit et ne possédait aucune âme. Jamais Mani ne me parlait, jamais elle ne croisait mon regard, jamais ses mains ne s’attardaient ni ne se faisaient caresse. Je pouvais sentir sa colère rentrée et sa volonté de ne pas voir l’être vivant dans ce corps. Si je résistais, si je mettais à crier ou la forçais à me regarder, elle s’en allait. Parfois je souhaitais qu’elle me traite tel un chien, qu’elle m’envoie elle aussi un caillou à la tête, qu’elle m’insulte. J’aurais peut-être pleuré, parlé, demandé pardon, demandé pourquoi, mais la régularité et l’insistance qu’elle mettait à m’effacer étaient trop farouches.
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Pour l'instant, ce "rien ne t"appartient ici" ne concerne que mon sac et ce qu'il contient. Je ne sais pas encore que ces mots englobent la robe que je porte, ma peau, mon corps, mes pensées, ma sueur, mon passé, mon présent, mon avenir, mes rêves et mon nom.
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