AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,26

sur 50 notes
5
9 avis
4
11 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
L'esclavage de type colonial est une véritable abomination. La Révolution Française de 1848 instaurant une Seconde République met fin à l'esclavage par décret, ceci afin de calmer les révoltes dans les colonies et empêcher accessoirement l'Angleterre (qui l'avait aboli dès 1808) de s'emparer de ces territoires que cela soit aux Antilles ou bien à l'île de la Réunion.

C'est sur cette dernière que se situe l'action de ce récit qui va s'intéresser au destin d'Edmond Albius, une jeune esclave qui a découvert le procédé artificiel de la fécondation de la vanille qui va faire la fortune des propriétaires des plantations de l'île. Voilà un esclave en or !

C'est horrible de constater que les colons étaient prêts à se battre contre les émissaires de la République pour ne pas se voir imposer l'abolition de l'esclavage. A chaque fois, on constate que c'est bien eux le problème car ils se croient maîtres de leur univers. Leur devise : « celui qui libère mes esclaves, je le tue ! ». On ne peut pas être plus clair. Les réflexions des colons créoles ou blancs dans cette BD donnent véritablement la nausée mais c'était la véritable pensée de l'époque.

Le véritable problème était que les employeurs ne voulaient pas payer le travail des noirs car ils estimaient qu'ils étaient déjà logés et nourris. C'est purement une logique capitaliste et égoïste. On va également s'apercevoir que d'esclaves, ils vont passer ouvriers mais exploités à fond par les propriétaires avec de misérables salaires. Les conditions de travail ne seront guère meilleures.

A noter quand même que le gouvernement va offrir des compensations financières pour la perte des esclaves à la minorité des propriétaires blancs dont les affaires vont pouvoir prospérer. Bref, l'argent du crime n'était pas allé aux victimes mais aux bourreaux !

Cette BD donne un témoignage de ce que fut l'esclavage et nous indique que son abolition n'a pas vraiment profité à ces nouveaux hommes libres qui continuaient à être exploités en vendant leur force de travail contre des sommes dérisoires.

L'exemple d'Albius est d'ailleurs assez marquant. En effet, il a permis à l'île de la Réunion de devenir le premier exportateur mondial de vanille et il est mis en prison pour un petit larcin de quelques babioles !

Aujourd'hui encore dans le monde, près de 40 millions de personnes seraient toujours victimes d'esclavage. Or cette pratique est interdite et condamnée dans de nombreux pays. Il faudrait en finir une fois pour toute avec cela.

Un mot sur le dessin pour dire qu'il est très agréable pour la lecture avec de belles planches colorées. Correct et efficace seraient les deux qualificatifs que je choisirais pour définir le graphisme.

Au final, une lecture assez instructive sur l'esclavage mais également sur la découverte du procédé de reproduction de la vanille sur l'île de la Réunion. En prime, on aura même droit à une belle histoire d'amour.
Commenter  J’apprécie          635
Edmond est un jeune esclave de Monsieur Bellier-Beaumont que ce dernier a pris sous son aile « le gâté » et qui connaît le moyen de féconder la vanille, ce qui le rend précieux aux yeux de son maître. Nous allons suivre sa vie avec ses espoirs, ses désillusions et ses emportements car qu'est-ce que la liberté quand on a rien ?
Une jolie chronique douce-amère qui permet de comprendre le déroulement de l'abolition de l'esclavage à La Réunion, anciennement île Bourbon.
On y voit les réactions et les préoccupations de tous les habitants car c'est un énorme changement sociétal.
Chaque personnage porte la voix de sa communauté : cafres, marrons, blancs pauvres, propriétaires de plantation et femmes aussi !
Appollo et Téhem se sont plongés dans l'histoire de l'île, mentionnant la publication illustrée de la Lanterne magique qui paraissait en 1848, Joseph-Sarda Garriga qui proclamera l'abolition de l'esclavage sur l'île et bien d'autres détails.
J'ai beaucoup aimé l'apport de mots créoles et les très beaux dessins.
Cette lecture fut l'occasion de découvrir Appollo et Tehem. La Réunion m'intéressant pour de multiples raisons je vais poursuivre la découverte de ces auteurs.
Merci aux éditions Dargaud
#Vingtdécembrechroniquesdelabolitiondelesclavage #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          453
Club N°56 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique
------------------------------------

BD intéressante sur l'abolition de l'esclavage à la Réunion.

Je ne connaissais pas l'existence d'Edmond Albius, esclave qui a découvert le procédé artificiel de la fécondation de la vanille.

Les dessins sont doux, contrairement au sujet abordé.

Virginie
------------------------------------

Lien : https://mediatheque.lannion...
Commenter  J’apprécie          380
Destination : l'Ile Bourbon, en 1848. Après Piments Zoizos, Appollo et Tehem ont choisi de nous faire découvrir une date bien particulière pour celle qui devient l'Ile de la Réunion : le Vingt décembre 1848. L'abolition de l'esclavage a été proclamée, c'est le premier jour de liberté effective pour plus de 60 000 Réunionnais.
Vingt Décembre, une bande dessinée qui revient en détail sur les conditions de vie particulièrement cruelles des esclaves sur les plantations ; qui nous montre l'intervention de Joseph Sarda-Garriga, commissaire général de la République qui aura pour mission de mettre en application le décret d'abolition de l'esclavage. Qui nous dépeint l'arrivée massive sur l'île de nouvelles populations qui vont travailler dans les plantations, pour remplacer les esclaves affranchis… venu des Indes, de Madagascar, de l'Afrique de l'est… de nouveaux esclaves libres qui vont donner un nouveau visage à l'Ile de la Réunion ?
Vingt Décembre, c'est l'histoire émouvante d'Edmond Albius, un esclave parmi tant d'autres, une destinée exceptionnelle. Né sur une plantation, le garçon, orphelin, pris en amitié par M. Bellier-Beaumont, propriétaire, a appris à ses côtés à reconnaître les plantes, et les nommer par leur nom latin. A douze ans, le jeune garçon, pourtant analphabète, découvre intuitivement le procédé artificiel de fécondation de la vanille, et sera à l'origine de la richesse des propriétaires de l'Ile. Que deviendra Edmond ? Pourra-t-il vivre librement avec Marianne, celle qu'il aime depuis longtemps ?
C'est bien Edmond qui figure, là, sur la couverture, reconnaissable à ses yeux noirs, sa couronne de fleurs de vanille. le jeune homme s'avance sans crainte, suivi des esclaves de l'Ile Bourbon, pleins d'espoir en un avenir meilleur.
Un album inoubliable.
Lecture faite dans le cadre de Bulles d'Argent, le festival BD de la ville d'Argenteuil.
Commenter  J’apprécie          290
Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée Vingt-décembre, chroniques de l'abolition.
Edmond Albius est un jeune esclave génial : il a découvert le procédé de fécondation de la vanille, et son propriétaire exploite ce savoir-faire qui le rend riche sur l'île Bourbon.
Mais voici que L Histoire frémit en cette année 1848, on entend qu'en France, il y aurait une révolution, et sur l'île Maurice voisine, ils auraient libéré tous les noirs.
Et si l'abolition de l'esclavage était sur le point d'arriver sur l'île de la Réunion ?
Vingt-décembre, chroniques de l'abolition est une bande dessinée captivante qui m'a permis de découvrir Edmond Albius. J'ignorais totalement qu'on devait le procédé de fécondation de la vanille à ce jeune esclave ! J'ai trouvé ça surprenant et j'ai suivi ses aventures avec un fort intérêt.
Nous avons ici un récit fort bien documenté, une sorte de chronique d'une époque où les esclaves pouvaient ne plus en être..
Je connais mal cette période et j'ai aimé redécouvrir toutes les étapes de l'abolition de l'esclavage. C'est clair, précis, avec une vraie histoire autour. Ce n'est pas trop scolaire, comme on pourrait le craindre.
On a le point de vue des esclaves, des affranchis, c'est très bien fait et j'ai adoré ma lecture.
J'ai apprécié les illustrations. A la fin il y a un dossier très complet qui apporte des informations complémentaires.
Vingt-décembre est une excellente bande dessinée que je vous recommande et note cinq étoiles :)
Commenter  J’apprécie          200
Je remercie #NetGalleyFrance et les Éditions Dargaud pour m'avoir permis de découvrir #Vingtdécembrechroniquesdelabolitiondelesclavage d'Appollo et Tehem.

L'album retrace la vie d'Edmond Albius, l'esclave de Bourbon qui a découvert le procédé de fécondation de la vanille, sans jamais en être remercié, évidemment... le titre fait référence au Vingt décembre 1848, date officielle de l'abolition de l'esclavage sur cette petite île (qui deviendra plus tard La Réunion). Malheureusement, les affranchis ne verront pas vraiment leur situation s'améliorer à la suite de cette "libération", et surtout pas le pauvre Edmond...

J'ai beaucoup aimé cette bande dessinée historique focalisée sur le personnage d'Edmond. J'ai appris beaucoup de choses sur la situation de Bourbon-La Réunion des années 1840, surtout grâce aux quelques pages explicatives en fin d'album. Les illustrations sont traditionnelles, plutôt simples (à l'exception de quelques planches plus poétiques) et surtout, très efficaces ! La mise en page et la colorisation sont astucieusement utilisées pour mettre en valeur certains personnages ou certains aspects de l'Histoire.

#Vingtdécembrechroniquesdelabolitiondelesclavage #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          150
Edmond Albius est le jeune esclave qui a découvert comment féconder la fleur de vanille pour obtenir une gousse. Il n'obtiendra jamais les bénéfices de sa découverte. A travers son histoire, on découvre l'abolition de l'esclave sur l'île Bourbon, qui va devenir la Réunion.
J'ai apprécié ma lecture de ce biopic sur l'homme qui a offert sa richesse à la Réunion. Un drôle de destin pour ce garçon intelligent mais dont la condition d'esclave biaise forcément le devenir. Mais son histoire est aussi le prétexte d'aborder l'abolition de l'esclave. C'est un pan de l'Histoire important.
L'album se termine par un cahier qui reprend les biographies de différents protagonistes du récit, replace le contexte, mais parle aussi de la bande dessinée réunionnaise qui voit ses prémices à la même époque. Bref, un complément qui permet d'approfondir le sujet.
Côté dessins, le trait, assez classique, colle parfaitement à l'histoire et la palette de couleur, assez naturelle, donnent une forme qui veut coller au mieux à la réalité.
Cet album est une excellente entrée en matière pour découvrir l'histoire d'un homme oublié pris dans la grande Histoire.
Commenter  J’apprécie          140
Ce roman graphique propose deux histoires en une : l'histoire de l'abolition de l'esclavage le 20 décembre 1948 et l'histoire d'Edmond Albius, inventeur de la pollinisation manuelle de la vanille, qui fera la fortune de certains sur l'Île Bourbon, devenue l'Île de la Réunion.

Appolo et Tehem vont nous raconter l'histoire de Edmond Albius, jeune esclave noir qui découvrira le processus pour féconder les fleurs de vanille et permettre la formation de fruits puis de gousses. Mais celui-ci n'aura jamais la renaissance officielle pour ce qu'il a fait. Edmond sera même raillé par ses pairs qui le trouve trop proche des blancs et trop servile avant l'abolition. Edmond mènera une vie difficile, fera de la prison, sera méprisé, oublié, ne tirera aucun bénéfice de sa découverte mais aura le plaisir de connaître les plantes par leurs noms scientifiques lui qui ne sait ni lire ni écrire.

Appollo et Tehem vont nous décrire la vie des colons blancs, des petits blancs, des noirs et des marrons, ces noirs qui se sont enfouis et ont pris le maquis se coupant de la civilisation. À chaque fois, ils nous donnent le point de vue de chaque partie, ils nous donnent les sentiments des uns et des autres par rapport à l'abolition.

Les colons blancs seront les grands bénéficiaires puisqu'ils toucheront de l'argent en compensation de la perte des esclaves. Ils seront obligés de payer les travailleurs libres mais feront venir des indiens qui accepteront des salaires très bas, ne permettant pas aux ex esclaves noirs de vivre dignement.

Les petits blancs seront aussi perdant ne pouvant plus louer les services des esclaves. Ils vivoteront proches de la misère.

Les ex esclaves noirs seront les grands perdants et vivront chichement de petits boulots parfois dans des conditions plus difficiles que celles de l'esclavage.

Les marrons se réfugieront dans les montagnes, se couperont au maximum de la civilisation en redescendant que pour chaparder de la nourriture ou du matériel. Ils retourneront vivre au plus près de la nature.

Les couleurs sont claires, le graphisme est précis mais reste simple. Les personnages sont facilement identifiables. Les auteurs ont introduits quelques dialogues en créole qui rend l'histoire encore plus proche de la réalité. Il est aussi fait allusion à la collaboration entre André Roussin, imprimeur lithographe et Martial Potémont, précurseur de la bande dessinée réunionnaise naît de l'abolition de l'esclavage.

Le cahier final apport de nombreuses informations sur cette période et l'abolition de l'esclavage sur l'île. Il reprend les documents officiels sur lesquels les auteurs se sont appuyés pour romancer son histoire.

Beau roman éducatif permettant de mieux connaître la mise en oeuvre de l'abolition de l'esclavage dans un futur département français et de mieux connaître l'histoire de la Réunion.
Commenter  J’apprécie          130
Appollo et Tehem eurent la bonne idée de chercher dans les archives de l'île de la Réunion. de quoi nourrir une riche et convaincante fiction historique.

Un livre sur un jeune esclave de l'île Bourbon, puis de la Réunion, l'année 1848 (le 20 décembre étant la date de l'abolition de l'esclavage). Edmond, à qui on donnera le nom d'Edmond Albius, a découvert un moyen de féconder la vanille (n'étant pas une plante indigène de la Réunion, elle n'est pas fécondée naturellement et à besoin d'un "coup de main" de botanistes - une technique découverte par Edmond, alors qu'il était jeune). Cela fait de lui un esclave "privilégié" (gros guillemets) et localement connu, quoi que son maître ne l'ait pas affranchi, et qu'en dépit de son potentiel il soit resté analphabète.

Le dessin est doux, expressif, il contraste avec les scènes en elle même assez violentes (ex. Zélidor Magloire, un esclave, est battu entre deux bulles expliquant la trajectoire de chaque personnage). C'est un dessin délicat qui montre particulièrement bien les mains et les petits gestes (ex. belle scène où Edmond montre comment féconder la vanille).

La fête de la liberté à la Réunion commémore donc cet évènement, le 20 décembre 1848, date d'entrée en vigueur du décret d'abolition, et férié à la Réunion. Pour autant, ce ne fut pas, ni historiquement ni dans le roman graphique, une grande fête. La vie restait dure, violente et injuste pour les nouveaux libres - qui exécutaient parfois des travaux forcés. C'est dit en creux dans le beau discours paternaliste : les Noirs doivent travailler honnêtement, et les juges ne seront pas cléments envers eux. La scène de la plaidoirie que n'a pas faite l'avocat, qui donne une perspective globale, inscrit ainsi le livre dans l'Histoire de France. D'ailleurs, un personnage féminin, qui a un penchant réciproque pour Edmond, se prénomme Marianne, je ne pense pas que ce soit le fruit du hasard.

Un livre très humain, tout en nuances, qui rend compte des violences notamment institutionnelles et de l'ordre colonial. Il compte un peu de créoles et l'on voit, comme des clins d'oeil des auteurs, des journalistes de l'époque, qui dessinaient les situations pour les journaux. Les documents écrits purent ainsi immortaliser Edmond que je ne connaissais que très vaguement avant. (je savais qu'un jour un esclave avait trouvé comment féconder la vanille, mais c'était paumé quelque part dans ma tête).

Bien équilibré entre évènements historico-officiels, et la petite histoire (ex. l'amour), c'est (je l'ai écrit et je le réécris) une fiction historique convaincante. Historique, ou mémoriel, c'est un grand débat.
Commenter  J’apprécie          80
Qui sait que la vanille Bourbon est née des mains d'un esclave dans les années 1840 ? Moi, depuis que j'ai lu cette BD !
Il s'agit de la biographie d'Edmond Albius, jeune esclave féru de botanique qui a inventé un procédé manuel pour féconder la fleur du vanillier et faire apparaître la gousse. Cela fera la fortune de son maître et des autres planteurs blancs, mais pas la sienne. En marge de la vie de ce personnage atypique, c'est tout le contexte historique de l'abolition de l'esclavage qui est décrit.
Le livre, basé sur de solides recherches documentaires, est à la fois instructif et récréatif. Peut-être un bon support pour aborder la question de l'esclavage dans les collèges et lycées.
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (107) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3206 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..