AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Téhem (Autre)
EAN : 9782205200935
160 pages
Dargaud (05/01/2024)
4.26/5   50 notes
Résumé :
Edmond Albius est un jeune esclave génial : il a découvert le procédé de fécondation de la vanille, et son propriétaire exploite ce savoir-faire qui le rend riche sur l'île Bourbon. Mais voici que l'Histoire frémit en cette année 1848, on entend qu'en France, il y aurait une révolution, et sur l'île Maurice voisine, ils auraient libéré tous les noirs. Et si l'abolition de l'esclavage était sur le point d'arriver sur l'île de La Réunion ?

Très documen... >Voir plus
Que lire après Vingt-décembre : Chroniques de l'abolitionVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
4,26

sur 50 notes
5
9 avis
4
11 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
L'esclavage de type colonial est une véritable abomination. La Révolution Française de 1848 instaurant une Seconde République met fin à l'esclavage par décret, ceci afin de calmer les révoltes dans les colonies et empêcher accessoirement l'Angleterre (qui l'avait aboli dès 1808) de s'emparer de ces territoires que cela soit aux Antilles ou bien à l'île de la Réunion.

C'est sur cette dernière que se situe l'action de ce récit qui va s'intéresser au destin d'Edmond Albius, une jeune esclave qui a découvert le procédé artificiel de la fécondation de la vanille qui va faire la fortune des propriétaires des plantations de l'île. Voilà un esclave en or !

C'est horrible de constater que les colons étaient prêts à se battre contre les émissaires de la République pour ne pas se voir imposer l'abolition de l'esclavage. A chaque fois, on constate que c'est bien eux le problème car ils se croient maîtres de leur univers. Leur devise : « celui qui libère mes esclaves, je le tue ! ». On ne peut pas être plus clair. Les réflexions des colons créoles ou blancs dans cette BD donnent véritablement la nausée mais c'était la véritable pensée de l'époque.

Le véritable problème était que les employeurs ne voulaient pas payer le travail des noirs car ils estimaient qu'ils étaient déjà logés et nourris. C'est purement une logique capitaliste et égoïste. On va également s'apercevoir que d'esclaves, ils vont passer ouvriers mais exploités à fond par les propriétaires avec de misérables salaires. Les conditions de travail ne seront guère meilleures.

A noter quand même que le gouvernement va offrir des compensations financières pour la perte des esclaves à la minorité des propriétaires blancs dont les affaires vont pouvoir prospérer. Bref, l'argent du crime n'était pas allé aux victimes mais aux bourreaux !

Cette BD donne un témoignage de ce que fut l'esclavage et nous indique que son abolition n'a pas vraiment profité à ces nouveaux hommes libres qui continuaient à être exploités en vendant leur force de travail contre des sommes dérisoires.

L'exemple d'Albius est d'ailleurs assez marquant. En effet, il a permis à l'île de la Réunion de devenir le premier exportateur mondial de vanille et il est mis en prison pour un petit larcin de quelques babioles !

Aujourd'hui encore dans le monde, près de 40 millions de personnes seraient toujours victimes d'esclavage. Or cette pratique est interdite et condamnée dans de nombreux pays. Il faudrait en finir une fois pour toute avec cela.

Un mot sur le dessin pour dire qu'il est très agréable pour la lecture avec de belles planches colorées. Correct et efficace seraient les deux qualificatifs que je choisirais pour définir le graphisme.

Au final, une lecture assez instructive sur l'esclavage mais également sur la découverte du procédé de reproduction de la vanille sur l'île de la Réunion. En prime, on aura même droit à une belle histoire d'amour.
Commenter  J’apprécie          615
Edmond est un jeune esclave de Monsieur Bellier-Beaumont que ce dernier a pris sous son aile « le gâté » et qui connaît le moyen de féconder la vanille, ce qui le rend précieux aux yeux de son maître. Nous allons suivre sa vie avec ses espoirs, ses désillusions et ses emportements car qu'est-ce que la liberté quand on a rien ?
Une jolie chronique douce-amère qui permet de comprendre le déroulement de l'abolition de l'esclavage à La Réunion, anciennement île Bourbon.
On y voit les réactions et les préoccupations de tous les habitants car c'est un énorme changement sociétal.
Chaque personnage porte la voix de sa communauté : cafres, marrons, blancs pauvres, propriétaires de plantation et femmes aussi !
Appollo et Téhem se sont plongés dans l'histoire de l'île, mentionnant la publication illustrée de la Lanterne magique qui paraissait en 1848, Joseph-Sarda Garriga qui proclamera l'abolition de l'esclavage sur l'île et bien d'autres détails.
J'ai beaucoup aimé l'apport de mots créoles et les très beaux dessins.
Cette lecture fut l'occasion de découvrir Appollo et Tehem. La Réunion m'intéressant pour de multiples raisons je vais poursuivre la découverte de ces auteurs.
Merci aux éditions Dargaud
#Vingtdécembrechroniquesdelabolitiondelesclavage #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          453
Club N°56 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique
------------------------------------

BD intéressante sur l'abolition de l'esclavage à la Réunion.

Je ne connaissais pas l'existence d'Edmond Albius, esclave qui a découvert le procédé artificiel de la fécondation de la vanille.

Les dessins sont doux, contrairement au sujet abordé.

Virginie
------------------------------------

Lien : https://mediatheque.lannion...
Commenter  J’apprécie          380
Destination : l'Ile Bourbon, en 1848. Après Piments Zoizos, Appollo et Tehem ont choisi de nous faire découvrir une date bien particulière pour celle qui devient l'Ile de la Réunion : le Vingt décembre 1848. L'abolition de l'esclavage a été proclamée, c'est le premier jour de liberté effective pour plus de 60 000 Réunionnais.
Vingt Décembre, une bande dessinée qui revient en détail sur les conditions de vie particulièrement cruelles des esclaves sur les plantations ; qui nous montre l'intervention de Joseph Sarda-Garriga, commissaire général de la République qui aura pour mission de mettre en application le décret d'abolition de l'esclavage. Qui nous dépeint l'arrivée massive sur l'île de nouvelles populations qui vont travailler dans les plantations, pour remplacer les esclaves affranchis… venu des Indes, de Madagascar, de l'Afrique de l'est… de nouveaux esclaves libres qui vont donner un nouveau visage à l'Ile de la Réunion ?
Vingt Décembre, c'est l'histoire émouvante d'Edmond Albius, un esclave parmi tant d'autres, une destinée exceptionnelle. Né sur une plantation, le garçon, orphelin, pris en amitié par M. Bellier-Beaumont, propriétaire, a appris à ses côtés à reconnaître les plantes, et les nommer par leur nom latin. A douze ans, le jeune garçon, pourtant analphabète, découvre intuitivement le procédé artificiel de fécondation de la vanille, et sera à l'origine de la richesse des propriétaires de l'Ile. Que deviendra Edmond ? Pourra-t-il vivre librement avec Marianne, celle qu'il aime depuis longtemps ?
C'est bien Edmond qui figure, là, sur la couverture, reconnaissable à ses yeux noirs, sa couronne de fleurs de vanille. le jeune homme s'avance sans crainte, suivi des esclaves de l'Ile Bourbon, pleins d'espoir en un avenir meilleur.
Un album inoubliable.
Lecture faite dans le cadre de Bulles d'Argent, le festival BD de la ville d'Argenteuil.
Commenter  J’apprécie          290
Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée Vingt-décembre, chroniques de l'abolition.
Edmond Albius est un jeune esclave génial : il a découvert le procédé de fécondation de la vanille, et son propriétaire exploite ce savoir-faire qui le rend riche sur l'île Bourbon.
Mais voici que L Histoire frémit en cette année 1848, on entend qu'en France, il y aurait une révolution, et sur l'île Maurice voisine, ils auraient libéré tous les noirs.
Et si l'abolition de l'esclavage était sur le point d'arriver sur l'île de la Réunion ?
Vingt-décembre, chroniques de l'abolition est une bande dessinée captivante qui m'a permis de découvrir Edmond Albius. J'ignorais totalement qu'on devait le procédé de fécondation de la vanille à ce jeune esclave ! J'ai trouvé ça surprenant et j'ai suivi ses aventures avec un fort intérêt.
Nous avons ici un récit fort bien documenté, une sorte de chronique d'une époque où les esclaves pouvaient ne plus en être..
Je connais mal cette période et j'ai aimé redécouvrir toutes les étapes de l'abolition de l'esclavage. C'est clair, précis, avec une vraie histoire autour. Ce n'est pas trop scolaire, comme on pourrait le craindre.
On a le point de vue des esclaves, des affranchis, c'est très bien fait et j'ai adoré ma lecture.
J'ai apprécié les illustrations. A la fin il y a un dossier très complet qui apporte des informations complémentaires.
Vingt-décembre est une excellente bande dessinée que je vous recommande et note cinq étoiles :)
Commenter  J’apprécie          200


critiques presse (3)
Culturebox
11 mars 2024
Mais le dessin de Tehem, rond et joliment coloré, permet à la fiction d’exister, et rend aux personnages toute leur humanité.
Lire la critique sur le site : Culturebox
BDZoom
08 février 2024
Dans un récit vivant, dynamique, pittoresque, documenté et romanesque – on n’en finirait pas de lui aligner des adjectifs qualitatifs –, les auteurs brossent la vie des populations esclaves avant et après cette date, fatidique pour les uns, bienheureuse pour les autres.
Lire la critique sur le site : BDZoom
LigneClaire
05 février 2024
Colonie, petits colons, petite révolte, on parle d’indépendance. Des chroniques précises qui montrent tous les hiatus et dérapages, la fin des illusions car rien ne change vraiment. Quel destin pour Edmond ? Injustice totale et pourtant un authentique chercheur. Une fresque tragique dans laquelle on se perd un peu avec le dessin toujours juste de Téhem.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Je ne suis pas tisaneur, je suis botaniste !
Commenter  J’apprécie          260
Seuls les propriétaires, cette minorité de gros Blancs, surent tirer profit de la nouvelle situation.

Le gouvernement leur offrit des compensations financières pour la perte des esclaves et les affaires pouvaient prospérer.
Commenter  J’apprécie          210
Sur l'île Maurice voisine, l'esclavage a été aboli en 1833, et la traite négrière est officiellement interdite par la France depuis 1815. Pourtant, la traite illégale continue à Bourbon. On estime qu'elle amène dans l'île entre 10000 et 20000 esclaves entre 1830 et 1840.
Commenter  J’apprécie          170
Hé, Asoline, tu as entendu ça ?
Nous allons pouvoir voter !

Non, pas tous.

Les femmes n'ont pas le droit de vote.

Ah, oui c'est vrai. Quand je serai député, je ferai passer une loi qui changera ça.

Quand tu seras député...
Voyez-vous cela.

Edmond Vingt-Décembre, député de La Réunion, ça en jette, non ?
Commenter  J’apprécie          120
Edmond, 12 ans en 1841, n'est encore qu'un jeune esclave à Sainte-Suzanne, mais un jour, il en est sûr, on le reconnaîtra comme le petit génie cafre, qui a su le premier au monde, trouver le procédé de la fécondation de la vanille.
Commenter  J’apprécie          160

Videos de Appollo (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Appollo
Vingt decembre
autres livres classés : île de la réunionVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (107) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3206 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..