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Téhem (Autre)
EAN : 9782205200935
160 pages
Dargaud (05/01/2024)
4.26/5   47 notes
Résumé :
Edmond Albius est un jeune esclave génial : il a découvert le procédé de fécondation de la vanille, et son propriétaire exploite ce savoir-faire qui le rend riche sur l'île Bourbon. Mais voici que l'Histoire frémit en cette année 1848, on entend qu'en France, il y aurait une révolution, et sur l'île Maurice voisine, ils auraient libéré tous les noirs. Et si l'abolition de l'esclavage était sur le point d'arriver sur l'île de La Réunion ?

Très documen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Edmond est un jeune esclave de Monsieur Bellier-Beaumont que ce dernier a pris sous son aile « le gâté » et qui connaît le moyen de féconder la vanille, ce qui le rend précieux aux yeux de son maître. Nous allons suivre sa vie avec ses espoirs, ses désillusions et ses emportements car qu'est-ce que la liberté quand on a rien ?
Une jolie chronique douce-amère qui permet de comprendre le déroulement de l'abolition de l'esclavage à La Réunion, anciennement île Bourbon.
On y voit les réactions et les préoccupations de tous les habitants car c'est un énorme changement sociétal.
Chaque personnage porte la voix de sa communauté : cafres, marrons, blancs pauvres, propriétaires de plantation et femmes aussi !
Appollo et Téhem se sont plongés dans l'histoire de l'île, mentionnant la publication illustrée de la Lanterne magique qui paraissait en 1848, Joseph-Sarda Garriga qui proclamera l'abolition de l'esclavage sur l'île et bien d'autres détails.
J'ai beaucoup aimé l'apport de mots créoles et les très beaux dessins.
Cette lecture fut l'occasion de découvrir Appollo et Tehem. La Réunion m'intéressant pour de multiples raisons je vais poursuivre la découverte de ces auteurs.
Merci aux éditions Dargaud
#Vingtdécembrechroniquesdelabolitiondelesclavage #NetGalleyFrance
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Destination : l'Ile Bourbon, en 1848. Après Piments Zoizos, Appollo et Tehem ont choisi de nous faire découvrir une date bien particulière pour celle qui devient l'Ile de la Réunion : le Vingt décembre 1848. L'abolition de l'esclavage a été proclamée, c'est le premier jour de liberté effective pour plus de 60 000 Réunionnais.
Vingt Décembre, une bande dessinée qui revient en détail sur les conditions de vie particulièrement cruelles des esclaves sur les plantations ; qui nous montre l'intervention de Joseph Sarda-Garriga, commissaire général de la République qui aura pour mission de mettre en application le décret d'abolition de l'esclavage. Qui nous dépeint l'arrivée massive sur l'île de nouvelles populations qui vont travailler dans les plantations, pour remplacer les esclaves affranchis… venu des Indes, de Madagascar, de l'Afrique de l'est… de nouveaux esclaves libres qui vont donner un nouveau visage à l'Ile de la Réunion ?
Vingt Décembre, c'est l'histoire émouvante d'Edmond Albius, un esclave parmi tant d'autres, une destinée exceptionnelle. Né sur une plantation, le garçon, orphelin, pris en amitié par M. Bellier-Beaumont, propriétaire, a appris à ses côtés à reconnaître les plantes, et les nommer par leur nom latin. A douze ans, le jeune garçon, pourtant analphabète, découvre intuitivement le procédé artificiel de fécondation de la vanille, et sera à l'origine de la richesse des propriétaires de l'Ile. Que deviendra Edmond ? Pourra-t-il vivre librement avec Marianne, celle qu'il aime depuis longtemps ?
C'est bien Edmond qui figure, là, sur la couverture, reconnaissable à ses yeux noirs, sa couronne de fleurs de vanille. le jeune homme s'avance sans crainte, suivi des esclaves de l'Ile Bourbon, pleins d'espoir en un avenir meilleur.
Un album inoubliable.

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Ce roman graphique propose deux histoires en une : l'histoire de l'abolition de l'esclavage le 20 décembre 1948 et l'histoire d'Edmond Albius, inventeur de la pollinisation manuelle de la vanille, qui fera la fortune de certains sur l'Île Bourbon, devenue l'Île de la Réunion.

Appolo et Tehem vont nous raconter l'histoire de Edmond Albius, jeune esclave noir qui découvrira le processus pour féconder les fleurs de vanille et permettre la formation de fruits puis de gousses. Mais celui-ci n'aura jamais la renaissance officielle pour ce qu'il a fait. Edmond sera même raillé par ses pairs qui le trouve trop proche des blancs et trop servile avant l'abolition. Edmond mènera une vie difficile, fera de la prison, sera méprisé, oublié, ne tirera aucun bénéfice de sa découverte mais aura le plaisir de connaître les plantes par leurs noms scientifiques lui qui ne sait ni lire ni écrire.

Appollo et Tehem vont nous décrire la vie des colons blancs, des petits blancs, des noirs et des marrons, ces noirs qui se sont enfouis et ont pris le maquis se coupant de la civilisation. À chaque fois, ils nous donnent le point de vue de chaque partie, ils nous donnent les sentiments des uns et des autres par rapport à l'abolition.

Les colons blancs seront les grands bénéficiaires puisqu'ils toucheront de l'argent en compensation de la perte des esclaves. Ils seront obligés de payer les travailleurs libres mais feront venir des indiens qui accepteront des salaires très bas, ne permettant pas aux ex esclaves noirs de vivre dignement.

Les petits blancs seront aussi perdant ne pouvant plus louer les services des esclaves. Ils vivoteront proches de la misère.

Les ex esclaves noirs seront les grands perdants et vivront chichement de petits boulots parfois dans des conditions plus difficiles que celles de l'esclavage.

Les marrons se réfugieront dans les montagnes, se couperont au maximum de la civilisation en redescendant que pour chaparder de la nourriture ou du matériel. Ils retourneront vivre au plus près de la nature.

Les couleurs sont claires, le graphisme est précis mais reste simple. Les personnages sont facilement identifiables. Les auteurs ont introduits quelques dialogues en créole qui rend l'histoire encore plus proche de la réalité. Il est aussi fait allusion à la collaboration entre André Roussin, imprimeur lithographe et Martial Potémont, précurseur de la bande dessinée réunionnaise naît de l'abolition de l'esclavage.

Le cahier final apport de nombreuses informations sur cette période et l'abolition de l'esclavage sur l'île. Il reprend les documents officiels sur lesquels les auteurs se sont appuyés pour romancer son histoire.

Beau roman éducatif permettant de mieux connaître la mise en oeuvre de l'abolition de l'esclavage dans un futur département français et de mieux connaître l'histoire de la Réunion.
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Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée Vingt-décembre, chroniques de l'abolition.
Edmond Albius est un jeune esclave génial : il a découvert le procédé de fécondation de la vanille, et son propriétaire exploite ce savoir-faire qui le rend riche sur l'île Bourbon.
Mais voici que L Histoire frémit en cette année 1848, on entend qu'en France, il y aurait une révolution, et sur l'île Maurice voisine, ils auraient libéré tous les noirs.
Et si l'abolition de l'esclavage était sur le point d'arriver sur l'île de la Réunion ?
Vingt-décembre, chroniques de l'abolition est une bande dessinée captivante qui m'a permis de découvrir Edmond Albius. J'ignorais totalement qu'on devait le procédé de fécondation de la vanille à ce jeune esclave ! J'ai trouvé ça surprenant et j'ai suivi ses aventures avec un fort intérêt.
Nous avons ici un récit fort bien documenté, une sorte de chronique d'une époque où les esclaves pouvaient ne plus en être..
Je connais mal cette période et j'ai aimé redécouvrir toutes les étapes de l'abolition de l'esclavage. C'est clair, précis, avec une vraie histoire autour. Ce n'est pas trop scolaire, comme on pourrait le craindre.
On a le point de vue des esclaves, des affranchis, c'est très bien fait et j'ai adoré ma lecture.
J'ai apprécié les illustrations. A la fin il y a un dossier très complet qui apporte des informations complémentaires.
Vingt-décembre est une excellente bande dessinée que je vous recommande et note cinq étoiles :)
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Appollo et Tehem eurent la bonne idée de chercher dans les archives de l'île de la Réunion. de quoi nourrir une riche et convaincante fiction historique.

Un livre sur un jeune esclave de l'île Bourbon, puis de la Réunion, l'année 1848 (le 20 décembre étant la date de l'abolition de l'esclavage). Edmond, à qui on donnera le nom d'Edmond Albius, a découvert un moyen de féconder la vanille (n'étant pas une plante indigène de la Réunion, elle n'est pas fécondée naturellement et à besoin d'un "coup de main" de botanistes - une technique découverte par Edmond, alors qu'il était jeune). Cela fait de lui un esclave "privilégié" (gros guillemets) et localement connu, quoi que son maître ne l'ait pas affranchi, et qu'en dépit de son potentiel il soit resté analphabète.

Le dessin est doux, expressif, il contraste avec les scènes en elle même assez violentes (ex. Zélidor Magloire, un esclave, est battu entre deux bulles expliquant la trajectoire de chaque personnage). C'est un dessin délicat qui montre particulièrement bien les mains et les petits gestes (ex. belle scène où Edmond montre comment féconder la vanille).

La fête de la liberté à la Réunion commémore donc cet évènement, le 20 décembre 1848, date d'entrée en vigueur du décret d'abolition, et férié à la Réunion. Pour autant, ce ne fut pas, ni historiquement ni dans le roman graphique, une grande fête. La vie restait dure, violente et injuste pour les nouveaux libres - qui exécutaient parfois des travaux forcés. C'est dit en creux dans le beau discours paternaliste : les Noirs doivent travailler honnêtement, et les juges ne seront pas cléments envers eux. La scène de la plaidoirie que n'a pas faite l'avocat, qui donne une perspective globale, inscrit ainsi le livre dans l'Histoire de France. D'ailleurs, un personnage féminin, qui a un penchant réciproque pour Edmond, se prénomme Marianne, je ne pense pas que ce soit le fruit du hasard.

Un livre très humain, tout en nuances, qui rend compte des violences notamment institutionnelles et de l'ordre colonial. Il compte un peu de créoles et l'on voit, comme des clins d'oeil des auteurs, des journalistes de l'époque, qui dessinaient les situations pour les journaux. Les documents écrits purent ainsi immortaliser Edmond que je ne connaissais que très vaguement avant. (je savais qu'un jour un esclave avait trouvé comment féconder la vanille, mais c'était paumé quelque part dans ma tête).

Bien équilibré entre évènements historico-officiels, et la petite histoire (ex. l'amour), c'est (je l'ai écrit et je le réécris) une fiction historique convaincante. Historique, ou mémoriel, c'est un grand débat.
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critiques presse (3)
Culturebox
11 mars 2024
Mais le dessin de Tehem, rond et joliment coloré, permet à la fiction d’exister, et rend aux personnages toute leur humanité.
Lire la critique sur le site : Culturebox
BDZoom
08 février 2024
Dans un récit vivant, dynamique, pittoresque, documenté et romanesque – on n’en finirait pas de lui aligner des adjectifs qualitatifs –, les auteurs brossent la vie des populations esclaves avant et après cette date, fatidique pour les uns, bienheureuse pour les autres.
Lire la critique sur le site : BDZoom
LigneClaire
05 février 2024
Colonie, petits colons, petite révolte, on parle d’indépendance. Des chroniques précises qui montrent tous les hiatus et dérapages, la fin des illusions car rien ne change vraiment. Quel destin pour Edmond ? Injustice totale et pourtant un authentique chercheur. Une fresque tragique dans laquelle on se perd un peu avec le dessin toujours juste de Téhem.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Le dimanche matin, il fallait aller à l'église, écouter le curé dire que nous étions tous enfants d'Adam et Ève. Et pour ceux qui se souvenaient de leur ancienne religion, de la religion de leurs ancêtres, il fallait se taire ou chasser ces fétiches inutiles qui ne nous avaient pas plus protégés que ne nous protégerait le Christ en croix.
Et il fallait oublier la langue de nos parents, et leurs traditions. Il fallait oublier nos noms d'origine. Et il ne fallait pas espérer fondait une famille : les femmes étaient comptées, les enfants pouvaient être à tout moment vendus comme des animaux de ferme à un planteur à l'autre bout de l'île.

(page 62)
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Il ne dit pas que les nouveaux libres continuaient à vendre pour des sommes dérisoires leur force de travail, ce qui permettait à peine de survivre, tandis que les anciens maîtres avaient été largement indemnisés par le gouvernement pour la perte de leurs esclaves. Ainsi l'argent du crime aboli n'était pas allé aux victimes, mais aux bourreaux.
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C'est simple. Il faut ouvrir la fleur pour dégager la corolle. On retrousse la corolle pour dégager le pistil. Avec l'aiguille, vous appuyez sous la languette qui est sous le pistil. Et vous refermez en appuyant bien pour faire toucher le pistil et l'étamine. Et voilà ! La vanille est fécondée. Dans six jour, il y aura une gousse. (Edmond Albius)
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Edmond - je ne suis pas tisaneur, je suis botaniste.
Grand Patte - Pas la peine de sortir des mots, dis plutôt que tu ne sais rien, ça suffit.
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Seuls les propriétaires, cette minorité de gros Blancs, surent tirer profit de la nouvelle situation.

Le gouvernement leur offrit des compensations financières pour la perte des esclaves et les affaires pouvaient prospérer.
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