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EAN : 9781616557942
144 pages
Dark Horse (01/01/1900)
5/5   1 notes
Résumé :
Following a devastating mission in the mountains, Johann and his troops take on an easy assignment destroying a monster. But things go bad when the civilians protecting it fight back and the Bureau agents turn against Johann, leading to a traumatic turning point in the ghost agent's career.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Flesh and stone (épisodes 125 à 129). Il vaut mieux avoir commencé la série depuis le premier tome pour pouvoir replacer chaque personnage et son histoire personnelle. le présent tome contient les épisodes 130 à 134, initialement parus en 2015, tous coécrits par Mike Mignola et John Arcudi. Les épisodes 130 à 132 sont dessinés et encrés par Peter Snejbjerg. Les épisodes 133 & 134 sont dessinés et encrés par Julián Totino Tedesco. La mise en couleurs de tous les épisodes est réalisée par Dave Stewart.

Ce tome commence alors que Johann Kraus (le spectre d'un médium qui prend possession d'une combinaison étanche pour disposer d'une forme humaine) et une équipe d'agents du BPRD reviennent d'une mission en hélicoptère. Kraus essaye d'engager la conversation, mais l'agent Nichols le rembarre sèchement. À l'arrivée, Nichols envoie balader Kraus, puis va trouver le Docteur Kate Corrigan (la responsable du BPRD) pour lui dire qu'il refusera dorénavant toute mission sous les ordres de Kraus.

De son côté, Johann Kraus va se coucher dans ses quartiers, et rêve. Une fois reposé, il va trouver Liz Sherman pour lui parler de culpabilité, et de comment la gérer pour vivre avec. Il se fait aussi rembarrer par elle, mais pour d'autres raisons. Finalement il décide d'aller récupérer une clé à pipe, de sortir de la base, et d'ouvrir son scaphandre combinaison, pour prendre le large sous forme d'ectoplasme.

En découvrant la scène d'ouverture de ce tome, le lecteur se demande s'il n'a pas oublié une péripétie. Pourquoi diantre les agents humains évitent-ils ainsi de répondre à Johann Kraus ? En fait, la raison n'est pas à chercher dans un des nombreux tomes précédents, car elle est expliquée par la suite. En la découvrant, le lecteur se rappelle immédiatement pourquoi il continue à lire cette série, après autant de tomes parus. Sur la trame concoctée par Mike Mignola, John Arcudi réalise une narration soignée et sensible. Pour commencer l'attitude de l'agent Nichols en dit long sur ses valeurs, sans qu'il soit nécessaire qu'il les explicite. Il informe juste le docteur Corrigan qu'il ne travaillera plus avec Kraus. Quand elle s'enquière d'en connaitre la raison, il lui rétorque qu'il n'est pas une balance. En 2 cases, le lecteur sait à qui il a affaire.

Lorsque vient le retour en arrière, Arcudi a concocté une scène de combat, fortement chargée d'un point de vue émotionnel, les agents du BPRD étant confrontés au comportement de Johann Kraus qui a perdu une part d'humanité. La scène est irrésistible du fait des dessins de Peter Snejbjerg. Il se montre à la hauteur du haut niveau de qualité graphique de la série. Il soigne ses décors de manière à ce qu'ils soient réalistes et régulièrement présent (il y a très, très peu de cases dépourvues d'arrière-plans). Il accentue un peu les expressions des visages pour mieux les faire passer au lecteur. Mais surtout, il intègre une légère exagération cartoon dans ses dessins (attitude, posture) qui confère un degré d'humour noir à la fois terrifiant et drôle. C'est horrible de voir un agent se prendre une balle dans l'oeil gauche et rester étendue sur le sol, après s'être bêtement fait descendre. Par contre placer ce visage en premier plan (avec une orbite défoncée) mis en avant par un angle de vue en contreplongée à partir du sol rend ce cadavre à la fois atroce et ridicule.

Tout du long de ces 3 épisodes, Peter Snejbjerg va ainsi réussir un incroyable numéro d'équilibriste, entre dessins insoutenables de cruauté (sans pour autant aller jusqu'à des détails photoréalistes) et légère touche cartoon faisant ressortir la cruelle absurdité de ces morts, lors de conflits sans merci contre des monstres. Snejbjerg se montre tout aussi convaincant dans la conception du monstre de cette histoire, créant une forme étrangère à l'humanité, résolument incompatible avec les humains. Il se montre tout aussi habile à mette en scène une petite communauté terrifiée par l'intervention brutale de professionnels de la guerre (les agents du BPRD), exterminant les monstres avec efficacité et violence. Il sait glisser des petits détails qui rehausse le plaisir de lecture, comme la carte d'as de pique sur le casque de l'agent Nicols, ou la répétition de la composition de cases, relative à l'abandon de la combinaison de Kraus.

Dans cette première partie, John Arcudi donne une épaisseur peu commune au personnage de Johann Kraus, à la fois pour son détachement des émotions qui font un être humain, mais aussi pour ses actions pour essayer de compenser. Il insère des touches d'humour, à base de comiques différents. Il peut s'agir d'humour visuel quand Kraus prend la fuite en passant sous un panneau de limitation de vitesse, ou d'un second degré en jouant avec le lecteur (quand l'agent Enos demande à Kraus de l'appeler par son prénom, alors que ce prénom n'a jamais été prononcé dans la série).

Dans la deuxième partie, le lecteur voit apparaître un lien avec un tome annexe : Sledgehammer 44. Arcudi fait le nécessaire pour intégrer des rappels sur l'histoire du capitaine Ledro Fieldings, sur celles du docteur Helena Gallaragas, du soldat Patrick Redding et du caporal Dale Glesham, ainsi que sur l'armure Épiméthée. Néanmoins le nombre limité de pages fait que l'histoire est beaucoup plus intelligible pour quelqu'un qui a lu Sledgehammer, et qui se rappelle du lien avec l'énergie Vril, ou encore de cette étrange entité qui était apparue au soldat Redding.

Sous réserve d'avoir en tête ces éléments, le lecteur voit les scénaristes raccorder Sledgehammer 44 au BPRD avec une telle élégance, qu'il ne peut que supposer que c'était prévu de longue date. Pour commencer, la présence même de l'armure Épiméthée dans la base du BPRD repose sur une explication logique et naturelle. Ensuite le lien entre elle et Kraus s'impose avec un tel naturel que le lecteur veut bien faire l'effort d'accepter la présence de cette mystérieuse entité inexpliquée qui s'entretient avec Patrick Redding.

Le lecteur quitte à regret les dessins de Peter Snejbjerg pour ceux de Julián Totino Tedesco, tellement le premier apportait une dimension supplémentaire et complémentaire à la narration, renforçant la dimension horrifique, et ajoutant une couche d'humour horrible. Comme son prédécesseur, Tedesco a fort à faire pour mettre en images le scénario. Il lui faut reconstituer le bourbier du siège de Bastogne le premier janvier 1945, montrer Kraus bricoler avec l'armure Épiméthée, mettre en scène l'avancée d'un groupe de monstres sur une ville du Colorado, et faire croire à cette expérience mystique de décorporation vécue par le soldat Redding, sans parler des rappels sur Sledgehammer 44.

Tedesco s'en sort avec les honneurs. La reconstitution historique de cette bataille de la seconde guerre mondiale bénéficie d'uniformes conformes à la réalité, ainsi que de tanks du bon modèle. La base du BPRD est convaincante dans cette pièce fonctionnelle, sans décoration, même si les arrière-plans ont tendance à manquer 2 ou 3 cases durant. Les dessins savent convaincre de la présence et de l'avancée des monstres, avec un essai de couleurs un peu audacieux de la part de Dave Stewart qui mélange l'orange des flammes aux bleus et rouges des rampes de feux à éclat des voitures de police. L'expérience de décorporation reprend les visuels de la minisérie Sledgehammer, avec cette entité astrale peut-être un peu trop humaine dans sa forme, pour être totalement convaincante. Tedesco sait mettre en scène les confrontations physiques, avec force pour que le lecteur perçoive la force des impacts et la brutalité des coups.

À chaque nouveau tome de cette série, le lecteur se demande dans quelle direction partira l'intrigue. À chaque fois, il éprouve le plaisir de la surprise, et le plaisir d'un divertissement de qualité grâce à la compétence des auteurs. Ce tome ne déroge pas à la règle, avec une mise en avant de Johann Kraus, qui fait ressortir son caractère, et la situation paradoxale dans laquelle il se trouve, détaché de l'humanité, mais souhaitant désespérément mettre ses pouvoirs à son service. Peter Snejbjerg réalise des pages en phase avec le scénario, en leur apportant un petit supplément de saveur, aboutissant à 3 épisodes magiques. La deuxième partie plonge profondément dans la continuité de l'univers partagé du BPRD, assemblant plusieurs pièces du puzzle, pour un résultat sans solution de continuité. À la fin du tome, le lecteur n'éprouve qu'un seul regret (suscité par les auteurs) : mais quand découvrira-t-on enfin les motivations de Panya ?
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