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Doug Mahnke (Illustrateur)
EAN : 9781878574503
152 pages
Dark Horse (11/07/1995)
4/5   2 notes
Résumé :
Gold-plated geek Stanley buys his girlfriend Katherine a mysterious green mask -- a mask with an attitude that comes through even in the box. But it's when he tries it on that the mayhem really hits the fan, because it brings out the worst in anyone who wears it, and we mean the worst. The Mask carves his way through walls of cops and assorted creeps using weapons that range from pies to double-headed battle axes!
This book collects the original Mask issues a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète : la première apparition du personnage The Mask. Il comprend les 6 épisodes de la première minisérie, initialement parus en 1991, écrits par John Arcudi, dessinés, encrés et mis en couleurs par Doug Mahnke, avec un lettrage réalisé par Pat Brosseau. Cette première histoire a été rééditée dans The Mask Omnibus Volume 1, avec les 2 miniséries suivantes : The Mask returns, The Mask strikes back.

Stanley Ipkiss passe chez l'antiquaire et achète un vieux masque en jade qu'il paye $135, taxes incluses. En sortant de la boutique avec son achat, il voit un gang de bikers passer, projetant de la boue sur sa voiture qu'il vient de laver. Il gesticule et agite le poing dans leur direction. Alors qu'il s'apprête à monter dans sa voiture, il est tiré en arrière par l'un des motards et se prend un coup de poing dans le ventre, une baffe en pleine figure, et un coup de pied dans le derrière pour faire bonne mesure. Il rentre chez lui en pensant aux sévices qu'il aimerait bien leur faire subir : coup de pied dans les bijoux de famille, arrachage de nez avec un clef à molette, éclatage de crâne avec une batte de baseball, carbonisation au lance-flamme. Alors qu'il ouvre la porte de l'appartement de sa copine Kathy, il a l'impression que le masque lui parle depuis l'intérieur de sa boîte. Il offre le masque à Kathy qui en est très contente et ils terminent au lit. La nuit il se lève pour aller aux toilettes et trouve le masque sur le rabat de la cuvette des WC. Il l'essaye et se retrouve transformé avec une grosse tête verte, et habillé d'un costume orange voyant. Il sort par la fenêtre de la salle de bain.

Une fois dans la rue, Stanley Ipkiss transformé croise 2 loubards. Il envoie un coup de poing tout mou à l'un d'eux, et recule sur la chaussée où il se fait écraser par une voiture. Il se relève indemne ou presque, la tête en sang qui guérit instantanément. Il rentre dans le garage où les bikers sont en train de s'occuper de leurs bécanes et les éclate comme il l'avait imaginé. Il survit sans problème à un coup de feu qui lui laisse un énorme trou au milieu de la poitrine. Après les avoir tous massacrés, il rentre chez Kathy. En se levant, elle a l'impression de voir un gugusse avec une tête verte dans sa salle de bain, mais il s'agit en fait de Stanley Ipkiss qui se comporte de manière beaucoup plus sûr de lui que d'habitude. Il gagne en confiance de jour en jour au point de lui répondre, et même de lever la main sur elle. Il revêt régulièrement le masque pour aller rendre visite à tout un tas de personne dont il a marqué les noms sur une liste, à commencer par le garagiste qui a mal réparé sa voiture malgré une note salée, puis son institutrice de primaire qui l'avait humilié. La police est totalement désorientée par les cadavres laissés dans un état atroce, et l'enquête est confiée au lieutenant de police Kellaway.

Le personnage de The Mask est devenu célèbre grâce au film de 1994 The Mask réalisé par Chuck Russell, le rôle-titre étant interprété par Jim Carrey. Son origine remonte à 1982 où Mike Richardson (l'éditeur en chef de Dark Horse Comics) a l'idée d'un personnage appelé Masque. Il connaît 2 incarnations transitoires, l'une réalisée par Mark Badger, la suivante par Chris Warner, avant d'être relancé par la présente minisérie, avec le nom de The Mask. La première histoire est prépubliée dans l'anthologie Mayhem en 1989, republiée ensuite en tant que numéro zéro de la minisérie. Replacé dans son contexte en 1991, ce récit prend le lecteur au dépourvu. La couverture semble annoncer un superhéros ou un supercriminel avec exagération comique, et l'intérieur raconte comment un individu quelconque et effacé se venge des mesquineries qu'il a pu subir dans sa vie, avec perte et fracas et une forme de sadisme premier degré, allégé par quelques exagérations comiques visuelles. Il n'y a pas d'équivalent à l'époque dans le monde des comics de superhéros DC ou Marvel, ou même dans les comics indépendants. le lecteur regarde les facéties macabres de The Mask avec des yeux ronds, incapables de savoir si c'est du lard ou du cochon.

Avec l'épisode 1, le masque passe au lieutenant Kellaway et la nature du récit apparaît. Ce masque a des propriétés surnaturelles qui confèrent une invincibilité totale à son porteur, la possibilité de faire sortir n'importe quel objet du néant (de préférence des armes, mais pas seulement), et une propension à la violence exacerbée. Ayant compris la nature du récit, le lecteur attend avec impatience chaque apparition de The Mask, le carnage sadique, l'humour servi très noir et l'inventivité visuelle de ses interventions. Impossible de ne pas ressentir la jouissance du timoré Ipkiss au fur et à mesure qu'il se venge de ses persécuteurs. Pendant 3 pages, il massacre les bikers. À nouveau, le lecteur peut se retrouver décontenancé par le contraste entre les morts atroces avec une violence réaliste, le fait d'un individu dépourvu de toute empathie et faisant preuve d'un sadisme barbare, avec l'exubérance comique de The Mask. Il est impossible de cautionner le fait que The Mask écrase la gorge de son ancienne maîtresse de primaire. Il y a une vraie violence sadique, sans aucune inhibition morale, avec une méchanceté sans fard s'exprimant par une brutalité sans limite, une forme de vengeance immédiate rendue encore plus écoeurante par l'humour générée par les moyens disproportionnés mis en oeuvre.

Le même schéma se reproduit une fois que le masque est entre les mains du lieutenant Kellaway. Celui-ci n'est pas une victime désignée comme l'était Stanley Ipkiss. C'est un représentant de la loi, une personne bénéfique à la société. Pour autant la levée des inhibitions et les moyens destructeurs illimités produisent le même effet que sur Ipkiss : le massacre continue de plus belle. Dans ces 2 histoires, John Arcudi déroule une intrigue solide et linéaire : d'abord la série de vengeance de Stanley Ipkiss, puis les interventions de The Mask pour pallier les faiblesses du système judiciaire, entremêlées avec le risque que quelqu'un finisse par découvrir qui est le porteur du masque. le scénariste développe suffisamment les principaux protagonistes pour qu'ils existent aux yeux du lecteur que ce soit le timoré Ipkiss, ou le blasé Kellaway. Il réussit des personnages secondaires inoubliables même si moins développés : Kathy et ses capacités de déduction, Lionel le collègue attentionné de Kellaway, Steven Listor l'avocat ripou, et l'incroyable Walter. Il trouve le point d'équilibre instable entre intrigue, violence sadique, comédie noire et drame.

À l'époque, Doug Mahnke est un dessinateur débutant. le lecteur souffre un peu lors des 2 premiers épisodes, avec une mise en couleurs ayant vieilli avec le temps, quelques erreurs de proportions, et quelques incohérences graphiques, ne sachant plus très bien si l'appartement de Kathy est un pavillon ou s'il est situé dans un immeuble. Mais dès le départ, les personnages disposent d'une morphologie normale, avec des visages souvent très expressifs, et un langage corporel halluciné pour The Mask. Les civils sont également très expressifs. le lecteur sourit en voyant Kathy essayer de contacter le lieutenant Kellaway, ayant très bien compris qu'il utilise le masque. Il sourit également en voyant l'immonde mauvaise foi de Stephen Listor associée à un aplomb suffisant, les coups de colère du commissaire s'en prenant à Kellaway, l'inquiétude démesurée de Kathy quand Kellaway fait le geste de porter le masque à son visage, etc. Les dessins de Mahnke insufflent une vie extraordinaire aux personnages.

Dès la première apparition de The Mask, le lecteur se rend compte qu'il sourit devant les facéties du personnage, le caractère outré de son comportement, son bagout et ses réactions infantiles. Arrivé à l'épisode 3, la qualité des dessins fait un bond en avant significatif : les décors sont propres, nets et consistants, les expressions de visage des personnages sont irrésistibles, la mise en couleurs aide à la lecture, et les apparitions de The Mask sont toujours aussi énormes. Il est impossible de résister à ses grimaces avec ses yeux qui partent dans tous les sens, à son cabotinage comme s'il avait conscience d'être un acteur dans un film, à l'absurdité de ses armes et de ses gadgets. Il faut le voir sortir de l'eau d'un fleuve dans une combinaison de plongée jaune fluo, apparaître dans un costume de torero, défoncer un coffre-fort mural avec un marteau piqueur, préparer un gâteau avec des gestes spasmodiques de maniaque dans un costume de chef cuisinier d'opérette, sans oublier des moustaches impossibles. Doug Mahnke fait preuve d'une verve comique extraordinaire, qu'il marie tout naturellement à une violence gore convaincante.

Qu'il ait découvert le personnage sous les traits de Jim Carrey ou en comics, le lecteur reste soufflé par la force du personnage dans cette première apparition. John Arcudi et Doug Mahnke sont parfaitement en phase pour une histoire d'une violence inouïe au point d'en être toujours dérangeante, assaisonnée d'un humour débridé rendu encore plus horrible par l'inventivité des sévices infligés et l'absence totale de toute moralité. Plusieurs décennies plus tard, cette première histoire de The Mask n'a rien perdu de son impact et de sa subversivité.
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critiques presse (1)
Sceneario
11 février 2020
On est assez vite fasciné par la personnalité de ce visage au sourire grimaçant, par ses excès et ce qu'il révèle sur ceux qui portent le masque. C'est véritablement l'intérêt de cet imposant volume, découvrir les variations de caractère et les mille et une possibilités de ce personnage, miroir des fantasmes de ses hôtes.
Lire la critique sur le site : Sceneario

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