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sur 833 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Juif en terre musulmane. Passionné de peinture mais dans l'impossibilité de s'adonner à sa passion du fait de sa religion. Exile à Venise où il fréquente l'atelier du "Maître"...
Ayant horreur des critiques qui finissent toujours par dévoiler le dénouement d'un livre , j'arrête. Je dirai simplement que c'est un roman magnifique, profond, notamment concernant les problèmes religieux. J'ai adoré.
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Très bon roman, il s'agit d'une fiction rétrospective à partir de l'authentification d'un tableau de Titien comme n'étant pas signé entièrement de sa main à Genève en 2001. le tableau serait l'oeuvre du Turquetto, son élève dont se serait la seule oeuvre encore existante. Metin Arditi, va nous faire une biographie romancée de ce Turquetto, elle se déroule entre Constantinople et Venise, au milieu de tensions religieuses qui auront raison de lui.
Un sujet intéressant, bien traité qui se lit presque comme un policier, on se laisse prendre au jeu.
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Une jolie couverture qui attire le regard. Une main gantée. Celle de L'homme au gant du Titien. Il n'en fallait pas plus pour m'intriguer. Une caresse sur la couverture très douce, quelques pages que l'on tourne, un joli papier qu'on effleure… Un livre est d'abord un objet et un livre des éditions Actes sud est d'abord un bel objet… beau à regarder, beau à toucher et ce Turquetto, ma foi, est aussi beau à lire !
Constantinople. XVIème siècle. Elie Soriano est juif et fils d'un marchand d'esclaves. Il n'aime rien d'autre que de dessiner, de peindre, de calligraphier. Or quand on est juif la représentation de la figure humaine n'est pas autorisée, et un juif ne peut s'essayer à la calligraphie musulmane. A la mort de son père, Elie embarque pour Venise où il entrera dans l'atelier du Titien. Il deviendra Ilias Troyanos, dit le Turquetto, un peintre reconnu, admiré, estimé. Mais une liaison avec son modèle, Rachel, une jeune juive ravissante et l'iconographie scandaleuse d'une Cène de commande feront basculer son destin…
Quel plaisir de lire ce texte ! On y croit à la biographie de ce peintre. Tant et si bien que je me suis murmuré que ce Turquetto avait échappé à ma sagacité et que bien sûr, j'allais trouver dans le Bénezit ou sur le net des informations et même, qui sait, une ou deux reproductions. Mais non. Rien. Juste l'imagination de Metin Arditi qui nous mène délicieusement en bateau et nous fait partager l'art et les processus de création de ce vrai-faux peintre vénitien du Cinquecento. On se promène avec Elie dans le bazar bigarré de Constantinople, on s'interroge avec Ilias sur l'opportunité de telle couleur, on mélange les pigments, on déambule dans les rues de Venise, on rencontre les riches marchands, le doge…
Le roman commence en 1531 pour s'achever en 1576. Quatre parties. de courts chapitres comme des petites touches de peintures qui s'écrasent sur la toile, comme autant de moments de la vie d'un artiste enragé, possédé, pénétré par son art. Elie est né peintre. Il crée une peinture « qui accueille et qui rassure » et cette Cène qui dit « le vrai christianisme » et la gloire de Venise !
L'auteur s'est beaucoup documenté pour rendre crédible la manière d'Elie (si ce n'est le couac anachronique de Tiepolo, certes) : les confréries vénitiennes, les ateliers, les commandes, les pigments, la technique, l'iconographie en vogue, etc.
Et cet autodafé terrifiant n'est pas sans rappeler celui que provoqua Savonarole à Florence détruisant les peintures de Botticelli, quelques années seulement avant l'arrivée de Soriano en Vénétie.
Alors oui, si aujourd'hui le touriste se promène à Venise, s'il parcourt les salles de la Scuola Grande, je suis sûre et certaine qu'il doit y voir, au détour d'une porte à peine dérobée, une figure du christ dont la couleur de la robe « oeuf de grive » est bien dans la manière su Turquetto. Si, si, je vous assure…
Beau roman. Beau moment. Et quelle merveilleuse idée de partir du constat d'une anomalie dans la signature de L'homme au gant du Titien. La réalité engendre la fiction…
Ce roman a reçu le Prix Page des libraires (catégorie "Littérature française") et le Prix Jean Giono en 2011.
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Dès le début du livre, dans une note au lecteur, Metin Arditi évoque un tableau présent au Louvre, L'Homme au gant attribué à le Titien et dont la signature « TICIANUS » pose des interrogations, en effet le T initiale et les autres lettres n'ont pas tout à fait la même couleur, il semblerait que la signature a été faite en deux temps et par deux mains différentes...
Et l'histoire commence en 1531 à Constantinople, Elie est un jeune juif de douze ans, sa mère est morte en le mettant au monde. Elie a un vrai don pour le dessin mais sa religion lui interdit de « représenter Dieu et ses oeuvres ». Il apprend auprès d'un musulman Djebal la calligraphie et à fabriquer des encres. Dans cette ville cosmopolite, Elie rencontre Efhymios grec et pope dans l'église Saint-Sauveur qui lui parle de Venise la patrie des peintres. A la mort de son père, Elie décide de quitter Constantinople et d'embarquer pour Venise. Quarante-trois ans plus tard, nous retrouvons Elie, en cachant ses origines, il a été l'élève de le Titien, il est devenu le Turquetto « le petit Turc », l'un des peintres à la mode de Venise...
Ce livre est passionnant, le destin du Turquetto imaginé par Metin Arditi est incroyable. Il est également question de religions, d'art, de Venise et d'histoire. Les descriptions détaillées des tableaux du Turquetto sont si magnifiques que j'avais l'impression de les voir vraiment.
Ce livre est une très belle découverte que je regrette de n'avoir pas lu plus tôt !
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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Elie Soriano est un enfant juif de Constantinople. Il vit entre sa nourrice Arsinée, grosse dame âgée sévère et tendre et son père, Sami, employé par un marchand d'esclaves, l'un des rares métiers autorisés aux juifs, et qui souffre d'une grave maladie du système urinaire. Il fréquente assidûment l'église où il s'émerveille des fresques peintes sur les murs ainsi que le calligraphe Djelal, qu'il nomme affectueusement Djelal Baba (papa Djelal). Il unit ainsi en son coeur et dans son approche de l'esthétique les trois cultures monothéistes. Mais il est pris d'un besoin irrépressible de dessiner, de colorer, de peindre, de faire vivre sur sa toile les gens et leurs expressions, toutes choses interdites par sa religion. Il fait ses armes auprès de Djilal le musulman mais, aussi beaux soient – ils toughras et firmans bientôt ne comblent pas son désir de peindre. Son père à peine mort, il décide d'embarquer pour la mystérieuse, la puissante, la richissime mais surtout la ville des grands maîtres de la peinture : Venise.

1574, Venise ! Elie le petit juif turc à tête de rat est devenu Ilias Troyanos, grec et chrétien. Il se fait d'ailleurs baptiser et fréquente les milieux artistiques. On le surnomme « le Turquetto » et sa gloire et son talent sont bientôt reconnus par tous. Ses madone et ses tableaux religieux ornent les églises et les confréries de Venise. Un puissant lui donne en mariage sa fille, Stefania, gentille semi-idiote qui lui donnera une fille. Tout semble aller pour le mieux jusqu'au jour où il a une liaison avec une jeune juive du nom de Rachel. Sur fond de guerre d'influence entre les Scuole vénitiennes, chacune essayant d'écraser les autres, le Turquetto se lance dans la réalisation d'un chef-d'oeuvre unique, celui qui fera de lui le maître incontesté de la peinture du Cinquecento : la Cène . Pourtant, c'est à compter du jour où il dévoilera son oeuvre que sa vie va basculer : juif, parjure, menteur, impie, sacrilège, adultère, on lui reprochera les plus grands crimes pour le mener au gibet. Ce n'est que par l'intervention d'un prélat amoureux de l'art et qui s'est indigné contre l'autodafé des tableaux du peintre, qu'il restera vivant.

Ce livre a pour toile de fond le milieu ô combien pittoresque du Bazar de Constantinople, puis celui de Venise et de ses milieux religieux, aristocratiques et artistiques, foisonnants, chatoyants, redoutables. Avec sérieux et légèreté tour à tour on aborde les thèmes de l'esclavage, de l'Inquisition, du contenu des religions, avec leur bien-fondé ou pas, mais surtout le thème de l'impérieuse nécessité de créer pour un artiste. On évoque aussi ces temps heureux où les trois religions monothéistes cohabitaient pacifiquement, à Grenade par exemple.

Le point de départ et l'épilogue de ce roman s'appuient sur un tableau, présent au Musée du Louvre, dont la signature réunit étrangement un T gris foncé et les lettres « icianus » d'une teinte différente. L'expertise a conclu que « L'homme au gant », attribué à Titien, est en fait l'oeuvre d'un artiste venu de Turquie en Italie. En atteste une lettre d'un grand prélat d'Assise, Mgr Gandolfi, qui l'aurait sauvée de l'autodafé sous l'Inquisition.
On aime toujours ces enquêtes menées à partir d'un point avéré et faisant naître une intrigue, des décors, des personnages attachants. Une lecture agréable, intéressante, propice à s'évader dans d'autres lieux et d'autres temps.
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Qui est le Turquetto ? Un peintre aussi prodigieux que le Titien, Tintoret ou encore Botticelli ? Est-ce vraiment lui qui aurait peint plus de trois mille toiles et notamment « l'homme au gant » ? Ce livre retrace l'histoire de ce mystérieux peintre, élève du Titien, qui nous fait entrevoir le monde de la peinture vénitienne au XVIe siècle. Grâce à cet ouvrage, nous découvrons les étapes qu'aura vécues cet artiste pour pouvoir se donner entièrement à son art et se réaliser... plongée dans une période historique fastueuse et pleine d'excès… Maylis
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Un roman délicieusement écrit, qui nous transporte dans des contrées ensoleillées, parmi des personnages, nobles ou gueux, aux mots crus et aux comportements subversifs. Une histoire rapide, aux chapitres courts et bien rythmés, qui se dévore avec plaisir. Belle aventure !

Lien : http://pralinerie.blogspot.f..
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C'est original. Ca se lit bien et vite. C'est l'histoire d'un jeune juif de Constantinople passionné de dessin, de peinture. Sa religion lui interdisant de reproduire le vivant, il s'exilera à Venise et y deviendra un peintre célèbre sous une fausse identité. Rattrapé par son passé, il sera emprisonné et ses peintures brûlées. Ce livre nous fait vivre dans la Venise de la renaissance, au faîte de sa splendeur, minée par les intrigues, par la soif de reconnaissance et d'argent de ses grandes familles et de ses nouveaux riches. le personnage du Turquetto et ses peintures sont pures fictions romanesques sur un fond historique d'art, d'intolérance religieuse, d'antisémitisme… un livre intéressant.
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Livre découvert au hasard d'une boîte à livre, je me suis laissé rapidement plongé dans l'histoire tumultueuse et passionnante d'Eli Sorianio.

Comme souvent, j'ai beaucoup de plaisir à lire une histoire dans l'Histoire, à découvrir à travers le prisme de personnages fictifs les règles d'un autre temps.

L'auteur a su avec talent retranscrire les moeurs de l'époque, où la religion avait une emprise sur tout ou partie de la vie de chaque individu. le personnage d'Eli est intrigant, le génie qui l'habite lui confère une aura particulière, qui semble l'isoler du reste du monde. Cet héros a su développer de multiples facettes pour pouvoir vivre de la passion qui l'anime. Mais le véritable artiste reste sûrement Metin arditi qui a su peindre le microcosme vénitien, pendant la Renaissance, dans toute sa perfidie, son ambition et son vice.

Les parties s'enchaînent de manière fluide. le lecteur n'est pas laissé de côté avec des explications trop longues ou complexe sur l'histoire de l'art ou des techniques picturales. En revanche je n'ai pas compris la volonté de l'auteur dans sa dernière partie qui s'écarte du fil conducteur de son récit et qui apparaît quelque peu incohérente.

Un roman divertissant.
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Ce roman est un roman réaliste, il parle de religions dans le monde au XVIe siècle, nous fait réfléchir sur la question : pourquoi la religion pourrait-elle nous empêcher de faire ce que l'on veut ?

Le personnage principal, Elie, est obligé de se créer une nouvelle identité tout ça parce qu'il est Juif et qu'il veut peindre à Venise, dans une ville de chrétiens.

Ce livre m'a beaucoup interpellé et parle de sujets actuels tel que la discrimination entre religions qui est encore trop présente
dans le monde à mes yeux.

Je conseille ce livre aux personnes qui aiment lire et en apprendre plus sur la vie au XVIe siècle.
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