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3,98

sur 835 notes
Une petite merveille à la plume ciselée qui fait mouche à chaque phrase. Et quelle assemblée de personnages au coeur d'une intrigue qui rappelle à quel point l'art et le pouvoir peuvent se retrouver entremêlés et souvent pour le pire.
Une réussite de plus dans cette prestigieuse collection !
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Ce roman patientait dans ma PAL depuis quelques années. J'attendais d'être en vacances, l'esprit disponible, pour le lire. C'est chose faite.

J'ai aimé me retrouver à Constantinople en 1531, suivre ce jeune garçon qui ne pense qu'à dessiner. Mais de confession juive, sa religion le lui interdit. Heureusement, un vieux musulman le prend sous son aile.

A la mort de son père, il doit fuir et se retrouve à Venise à l'époque des Doges, et devient un peintre renommé, peignant des toiles religieuses.

Malheureusement, son secret est découvert et il doit fuir l'Italie.

J'ai aimé découvrir Constantinople, son bazar, son marché aux esclaves.

Puis Venise du temps du Doge, les intrigues de cour.

J'ai découvert qu'au 16e siècle, outre le fait qu'ils devaient habiter le ghetto, les juifs devaient porter un bonnet jaune, signe de reconnaissance dans la ville.

J'ai aimé le Turquetto, empli de sa passion, indifférent aux aléas de la vie, bien loin des luttes de pouvoir.

J'ai eu de la peine pour Gandolfi, le nonce, ses céphalés atroces qui l'empêchent de prendre la défense du Turquetto. Un homme simple qui n'a rien à faire à Venise, ville corrompue, et qui reconnait dans le peintre un véritable homme charitable.

Le prélat inquisiteur retors m'a exaspéré de duplicité.

Un roman aux personnages plus vrais que nature : des hommes, dans tous leurs travers et leurs grandeurs.

Une citation :

« Notre lien à Dieu, c'est la Parole ! Pas le dessin ! Pas les images ! (…)

Vous savez quel est le premier mot du Coran, Monsieur le rabbin ? C'est Iqra, ça veut dire lis… » (p.69)

L'image que je retiendrai :

Celle des dessins que le jeune garçon, puis le vieil homme, dessine dans sa tête.
Lien : https://alexmotamots.fr/le-t..
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Elie ne pense, ne rêve, ne vit que pour le dessin. Mais comment assouvir ce feu intérieur lorsqu'on est un pauvre enfant juif dans la Corne d'Or du XVI siècle ? On n'est guère plus qu'un esclave, une sorte d'homme de seconde zone comme son père commis d'un marchand d'esclaves. Mais ce n'est rien face aux traditions, aux coutumes et à la religion qui imposent aussi bien dans l'Islam que le Judaïsme toute représentation humaine. Pour lui, le seul art graphique possible reste la calligraphie, dans le choix des encres, du calame et du geste le plus pur pour dessiner le caractère ….
Ce roman s'articule en 3 parties principales. La première, déjà introduite, relate l'enfance d'Elie à Istanbul. Elie est en attente, rêve de fuir et a honte de son père. La deuxième traite de son apprentissage à l'art de peindre à Venise puis sa consécration comme maitre révéré et reconnu à l'âge mûr : on le connaît alors comme le Turquetto. On le voit peu à peu dompter son génie pour atteindre au sublime. Mais le vernis semble se craqueler par l'amour, le besoin de vérité face à sa judaïté. Enfin la troisième et dernière partie où Elie retourne à Istanbul se cacher, perdre tout et finalement arriver à une rédemption, ou du moins à une certaine paix envers lui
Ce roman est foisonnant, donne de la vie à la Venise et Istanbul de l'époque, donne une vision de la société multiple de ces cités, des rapports complexes et lourds entre leurs différentes composantes. Il touche aussi à des thèmes comme l'identité, la filiation, le rapport à l'art, la trahison…
D'une plume alerte, ce récit enlevé vous tient de bout en bout et il est bien difficile de s'en détacher. Pour ma part, je l'ai lu d'une traite et cela faisait bien longtemps que cela ne s'était pas produit.
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À douze ans, Elie, enfant de la misère, vit dans les quartiers pauvres de Constantinople dans les années 1530. Issu d'une mère décédée à sa naissance et d'un père employé chez un marchand d'esclaves, le jeune garçon, livré à lui-même, mène une vie errante dans les ruelles du bazar de la cité. Il se lie d'amitié avec Djelal un fabricant d'encre qui lui apprend le métier de la calligraphie.
De religion juive en terre musulmane, il trahit sa famille en réalisant de nombreux croquis où, seule la reproduction des textes sacrées est autorisée par la Torah.

À la mort de son père, Elie s'enfuit, embarquant sur un navire, moyennant quelques croquis pour sa traversée. Nous le retrouvons quarante ans plus tard à Venise sous le nom du Turquetto (petit Turc), d'origine grecque et de religion chrétienne.

À son arrivée dans la cité vénitienne, l'adolescent rentrera dans l'atelier du Titien et apprendra pendant six ans tous les rudiments de la peinture. En quittant le maître, l'élève ouvre son propre atelier et suite à un travail acharné, atteindra rapidement la notoriété par des commandes privées et religieuses. Marié et père de famille, le Turquetto ne vit que pour sa passion de l'art dans une Venise qui, au XVIe siècle, se nourrit de guerres intestines pour le pouvoir, la notoriété, l'argent, l'orgueil, la reconnaissance... En pleine puissance de son art et de sa renommée, le Turquetto va réaliser le tableau suprême qui signera son arrêt de mort.

Metin Arditi a relaté l'existence d'un peintre fictif de la Renaissance à travers une écriture magique et fluide, transportant le lecteur vers un imaginaire à l'apparence pourtant bien réelle. Un roman captivant, riche de connaissances historiques et chargé d'émotions.
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Une lecture très plaisante, qui nous plonge dans le Constantinople des années 1500 puis à Venise. L'art et la religion se mêlent pour construire une intrigue intéressante, captivante et bien écrite. Entre fiction et réalité, c'est un livre qui change de tout ce que l'on peut trouver en tête de gondole en ce moment. Et c'est le bienvenu!
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D'un détail sur un tableau, il a fait une magnifique histoire, si bien construite qu'elle pourrait appartenir à L Histoire. le Turquetto est un juif élevé au milieu des musulmans qui représentera mieux que personne l'humanité du Christ. Un plaidoyer pour la tolérance.
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Subterfuge efficace, en préface du livre, sur l'étude scientifique d'un tableau du Louvre, qui accroche le lecteur. Par la suite les rapports entre pouvoir, religion et arts dans la renaissance italienne sont intéressants mais il manque un "je ne sais quoi" sur la fin de l'histoire qui perd en intensité... dommage.
Tout de même ce livre était un bon compagnon de voyage pour ces vacances italiennes.
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J'ai mis un peu de temps à rentrer dans le roman dont l'intrigue n'est pas spécialement trépidante. Pourtant j'y ai pris du plaisir, au travers de l'ironie présente, des échanges parfois savoureux et par le voyage spatial et temporel proposé.
A noter, que je ne crois pas avoir déjà croisé de personnage devant "épouser" tant de religions différentes, ce qui fait de notre héros outre un peintre de génie un professeur émérite de la chose sacrée quoique sans doute assez désabusé!
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Juif en terre musulmane. Passionné de peinture mais dans l'impossibilité de s'adonner à sa passion du fait de sa religion. Exile à Venise où il fréquente l'atelier du "Maître"...
Ayant horreur des critiques qui finissent toujours par dévoiler le dénouement d'un livre , j'arrête. Je dirai simplement que c'est un roman magnifique, profond, notamment concernant les problèmes religieux. J'ai adoré.
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Très bon roman, il s'agit d'une fiction rétrospective à partir de l'authentification d'un tableau de Titien comme n'étant pas signé entièrement de sa main à Genève en 2001. le tableau serait l'oeuvre du Turquetto, son élève dont se serait la seule oeuvre encore existante. Metin Arditi, va nous faire une biographie romancée de ce Turquetto, elle se déroule entre Constantinople et Venise, au milieu de tensions religieuses qui auront raison de lui.
Un sujet intéressant, bien traité qui se lit presque comme un policier, on se laisse prendre au jeu.
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