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sur 833 notes
Metin Arditi nous propose, à travers le Turquetto, petit Turc, une explication fictive d'une anomalie observée au niveau de la signature de Titien du tableau de L'homme au gant, que l'on peut admirer au Louvre. En s'appuyant sur une note donnée à lire au lecteur, l'auteur déroule toute une histoire romanesque qui ne manque pas d'intérêt.

Ainsi, Metin Arditi nous fait revivre l'époque de Constantinople, en Septembre 1531, peu de temps avant l'arrivée massive des Turcs et de l'instauration de l'empire ottoman.
L'auteur nous fait (re)découvrir l'époque où les peintres étaient, comme cela est dit si joliment dans le roman," "des fabricants d'encre", dans la recherche et la fabrication de couleurs qui durent également dans le temps. C'est une époque où la religion prédomine, et régule toute relation. Comment en étant juif, et donnant à voir un talent de peintre peu commun, peut-on s'adonner à la peinture ?

Roman passionnant, Metin Arditi nous plonge dans l'histoire judaîque. à la Renaissance.

Challenge Multi-Défis 2019
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J'ai été emportée par la plume et le récit de l'auteur. Metin Arditi nous présente « Elie Soriano, né à Constantinople en 1519, et qui a émigré très jeune à Venise, masqué son identité, troqué son nom contre celui d'Elias Troyanos, fréquenté les ateliers de Titien, et fait une carrière exceptionnelle sous le nom de Turquetto : le "Petit Turc", comme l'a surnommé Titien lui-même.
Metin Arditi retrace le destin mouvementé de cet artiste, né juif en terre musulmane, nourri de foi chrétienne, qui fut traîné en justice pour hérésie. Se pourrait-il qu'un tableau célèbre - dont la signature présente une discrète anomalie - soit l'unique oeuvre qui nous reste d'un des plus grands peintres de la Renaissance vénitienne ? Un égal du Titien ou du Véronèse ? »

Par une plume fluide et un sens du rythme incroyable, l'auteur a su complètement m'embarquer avec lui. Je me suis prise d'affection pour Elie qui lutte pour exercer son métier et faire la seul chose pour laquelle il est fait : peindre. Qui lutte contre ses démons quitte à se perdre et qui finit par revenir à l'essentiel.

Si j'ai découvert une époque marquée par l'obscurantisme et l'intolérance religieuse, j'ai aussi suivi Metin Arditi qui nous entraîne à la découverte de la peinture Vénitienne du XVIe siècle et de ce monde incroyablement cruel fait de passions, d'exigences et de luttes religieuses et politiques.
C'est un livre fascinant et incroyablement bien écrit qui m'a marquée car j'ai beaucoup appris en le lisant mais également parce que l'auteur sait merveilleusement nous transmettre les émotions et les luttes intérieures des personnages.

Un vrai coup de coeur donc et un petit bijou dont je vous conseille fortement la lecture.
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Ce roman de Metin Arditi s'inspire d'un tableau du Titien exposé au Louvre, "L'homme au gant" (voir ci-dessous). L'auteur ouvre son histoire avec un pseudo rapport confidentiel qui met en doute l'auteur de l'oeivre. A partir de là, Metin Arditi déroule son intrigue entre Constantinople et Venise au cours du 16e siècle.

Le Turquetto ne se limite pas au monde de la peinture, au final assez peu décrit d'ailleurs, mais nous entraîne dans les secrets d'alcôves des harems, l'apprentissage de la sensualité, les plaisirs saphiques, et leurs pendants dans les cellules monacales. On se promène dans les rues des deux villes dans lesquelles les religions autorisent ou interdisent certaines activités. Si les juifs sont cantonnés au commerce d'esclaves à Constantinople, ils sont parqués dans un ghetto à Venise et doivent porter un bonnet jaune quand il en sortent... On dirait bien que le 20e siècle n'a rien inventé !

Ces religions ont une place centrale dans l'hitoire du Turquetto. Elle ont leurs dogmes, leurs règles, qui interdisent pour certaines la représentation de scènes sacrées. Seule la religion catholique la permet, et elle est le fond de commerce de bien des peintres vénitiens... de là à se faire passer pour catholique pour échapper à son destin tout tracé de vendeur d'esclaves, il y a qu'un pas que le jeune Elis osera franchir, un pas qui le conduira certes à la gloire, mais aussi à la déchéance.

Grâce à un excellent travail descriptif, Metin Arditi nous livre un roman passionnant, totalement fictif mais ancré dans la réalité. Une fiction dont on aimerait qu'elle ait un brin de vérité, et que ce peintre talentueux ait réellement existé !
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Dès le début du livre, dans une note au lecteur, Metin Arditi évoque un tableau présent au Louvre, L'Homme au gant attribué à le Titien et dont la signature « TICIANUS » pose des interrogations, en effet le T initiale et les autres lettres n'ont pas tout à fait la même couleur, il semblerait que la signature a été faite en deux temps et par deux mains différentes...
Et l'histoire commence en 1531 à Constantinople, Elie est un jeune juif de douze ans, sa mère est morte en le mettant au monde. Elie a un vrai don pour le dessin mais sa religion lui interdit de « représenter Dieu et ses oeuvres ». Il apprend auprès d'un musulman Djebal la calligraphie et à fabriquer des encres. Dans cette ville cosmopolite, Elie rencontre Efhymios grec et pope dans l'église Saint-Sauveur qui lui parle de Venise la patrie des peintres. A la mort de son père, Elie décide de quitter Constantinople et d'embarquer pour Venise. Quarante-trois ans plus tard, nous retrouvons Elie, en cachant ses origines, il a été l'élève de le Titien, il est devenu le Turquetto « le petit Turc », l'un des peintres à la mode de Venise...
Ce livre est passionnant, le destin du Turquetto imaginé par Metin Arditi est incroyable. Il est également question de religions, d'art, de Venise et d'histoire. Les descriptions détaillées des tableaux du Turquetto sont si magnifiques que j'avais l'impression de les voir vraiment.
Ce livre est une très belle découverte que je regrette de n'avoir pas lu plus tôt !
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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Un livre qui ne m'a pas vraiment emballé.


La lecture commençait mal. Dès les premières pages, impossible de comprendre les liens entre les trois personnages. Ça la fout un peu mal… Je pense que l'auteur a voulu montrer une scène de rue comme on pourrait en voir… Mais voir et lire, ce n'est pas pareil…
Ensuite, dans les 50 premières pages, il a trois « passages » liés au sexe parfaitement inutile. J'avoue que les descriptions de tripotages lesbiens dans les harems m'ont surtout donné une impression de voyeurisme… Ce qui est un peu emmerdant… Bref…

Pour le reste de l'histoire, j'avoue ne pas trop avoir compris où l'auteur voulait en venir. On découvre donc une partie de la vie – fictive – d'un artiste – totalement fictif – au sein de Venise à l'époque des grands peintres De La Renaissance. Oui… mais pourquoi ? C'est très… contemplatif ? Je ne sais pas trop. Les ficelles sont assez grosses, on voit certaines choses arrivées grosses comme des maisons : quand un mec passe des pages et des pages à parler de ce moment de gloire à venir, on sait que cela va être un flop…
L'auteur partait pourtant d'une bonne idée dans son livre. À partir d'un tableau du Titien où certaines anomalies ont été détectées après études, l'auteur s'amuse à imaginer d'où aurait pu venir ce tableau. Concept que je trouve très sympa, mais qui au final n'est pas très bien développé (le tableau en question est à peine évoqué).

Le livre se lit assez bien, même s'il y a des moments chiants, comme les descriptions des personnages (nez, yeux, joues, formes de tête, type de regard, à chaque fois, c'est chiant).
D'ailleurs le personnage principal est assez étrange. Je ne sais pas si je l'ai apprécié ou non. On dirait un grand enfant qui n'a jamais grandi… C'est particulier, mais ce n'est pas forcément désagréable.
Pour les autres personnages, j'avoue que j'ai trouvé qu'il avait des personnalités, mais des personnalités classiques, sans grandes originalités…

Pour le côté éventuellement historique, j'avoue que j'ai été assez déçu… Au final, la Venise des peintres n'est qu'un décor sans grand intérêt. Et c'est bien dommage parce qu'il devait y avoir des choses très intéressantes à faire.

Si le livre commençait assez mal, j'avoue que j'ai aimé les derniers chapitres que j'ai trouvés très tendres.

Le livre se lit bien et heureusement, parce que je n'ai pas trouvé grand-chose d'intéressant si ce n'est l'idée de départ. C'est bien dommage…
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Elie Soriano est un enfant juif de Constantinople. Il vit entre sa nourrice Arsinée, grosse dame âgée sévère et tendre et son père, Sami, employé par un marchand d'esclaves, l'un des rares métiers autorisés aux juifs, et qui souffre d'une grave maladie du système urinaire. Il fréquente assidûment l'église où il s'émerveille des fresques peintes sur les murs ainsi que le calligraphe Djelal, qu'il nomme affectueusement Djelal Baba (papa Djelal). Il unit ainsi en son coeur et dans son approche de l'esthétique les trois cultures monothéistes. Mais il est pris d'un besoin irrépressible de dessiner, de colorer, de peindre, de faire vivre sur sa toile les gens et leurs expressions, toutes choses interdites par sa religion. Il fait ses armes auprès de Djilal le musulman mais, aussi beaux soient – ils toughras et firmans bientôt ne comblent pas son désir de peindre. Son père à peine mort, il décide d'embarquer pour la mystérieuse, la puissante, la richissime mais surtout la ville des grands maîtres de la peinture : Venise.

1574, Venise ! Elie le petit juif turc à tête de rat est devenu Ilias Troyanos, grec et chrétien. Il se fait d'ailleurs baptiser et fréquente les milieux artistiques. On le surnomme « le Turquetto » et sa gloire et son talent sont bientôt reconnus par tous. Ses madone et ses tableaux religieux ornent les églises et les confréries de Venise. Un puissant lui donne en mariage sa fille, Stefania, gentille semi-idiote qui lui donnera une fille. Tout semble aller pour le mieux jusqu'au jour où il a une liaison avec une jeune juive du nom de Rachel. Sur fond de guerre d'influence entre les Scuole vénitiennes, chacune essayant d'écraser les autres, le Turquetto se lance dans la réalisation d'un chef-d'oeuvre unique, celui qui fera de lui le maître incontesté de la peinture du Cinquecento : la Cène . Pourtant, c'est à compter du jour où il dévoilera son oeuvre que sa vie va basculer : juif, parjure, menteur, impie, sacrilège, adultère, on lui reprochera les plus grands crimes pour le mener au gibet. Ce n'est que par l'intervention d'un prélat amoureux de l'art et qui s'est indigné contre l'autodafé des tableaux du peintre, qu'il restera vivant.

Ce livre a pour toile de fond le milieu ô combien pittoresque du Bazar de Constantinople, puis celui de Venise et de ses milieux religieux, aristocratiques et artistiques, foisonnants, chatoyants, redoutables. Avec sérieux et légèreté tour à tour on aborde les thèmes de l'esclavage, de l'Inquisition, du contenu des religions, avec leur bien-fondé ou pas, mais surtout le thème de l'impérieuse nécessité de créer pour un artiste. On évoque aussi ces temps heureux où les trois religions monothéistes cohabitaient pacifiquement, à Grenade par exemple.

Le point de départ et l'épilogue de ce roman s'appuient sur un tableau, présent au Musée du Louvre, dont la signature réunit étrangement un T gris foncé et les lettres « icianus » d'une teinte différente. L'expertise a conclu que « L'homme au gant », attribué à Titien, est en fait l'oeuvre d'un artiste venu de Turquie en Italie. En atteste une lettre d'un grand prélat d'Assise, Mgr Gandolfi, qui l'aurait sauvée de l'autodafé sous l'Inquisition.
On aime toujours ces enquêtes menées à partir d'un point avéré et faisant naître une intrigue, des décors, des personnages attachants. Une lecture agréable, intéressante, propice à s'évader dans d'autres lieux et d'autres temps.
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Roman facile à lire, bon rithme, un peu trop de scène "pseudo erotiques" inutiles, mais franchement agréable à lire, reste d'actualité et comme d'autres lecteurs me suis posée la question si ce génie avait réellement existé donc c'est que l'histoire a "fonctionné". Il ne faut pas s'attendre à une grande découverte littéraire, juste une bonne histoire, facile à lire.
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Qui est le Turquetto ? Un peintre aussi prodigieux que le Titien, Tintoret ou encore Botticelli ? Est-ce vraiment lui qui aurait peint plus de trois mille toiles et notamment « l'homme au gant » ? Ce livre retrace l'histoire de ce mystérieux peintre, élève du Titien, qui nous fait entrevoir le monde de la peinture vénitienne au XVIe siècle. Grâce à cet ouvrage, nous découvrons les étapes qu'aura vécues cet artiste pour pouvoir se donner entièrement à son art et se réaliser... plongée dans une période historique fastueuse et pleine d'excès… Maylis
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Un roman délicieusement écrit, qui nous transporte dans des contrées ensoleillées, parmi des personnages, nobles ou gueux, aux mots crus et aux comportements subversifs. Une histoire rapide, aux chapitres courts et bien rythmés, qui se dévore avec plaisir. Belle aventure !

Lien : http://pralinerie.blogspot.f..
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Dans ce livre on voyage de Constantinople à Venise, où l'enfance d' Elie, juif, avec un père qui travaille pour un esclavagiste n'est pas simple. La peinture n'est pas un métier. A la mort de son père, il s'enfuit à Venise, où il se fait passer pour un autre, il fait les plus beaux tableaux pour l' Eglise. Celle-ci n'hésite pas à tuer son modèle Rachel, une juive et à l'accuser d'hérésie. Il doit être condamné à la pendaison, et ses oeuvres brûlées. Sa famille ne fait rien pour l'aider. Un prêtre le fait évader, et il retourne finir sa pauvre vie à Constantinople sans pouvoir peindre.
Un livre passionnant sur la découverte de la peinture et d'un peintre qui est méconnu et dont l'Eglise et d'autres artistes connus ont profité de son oeuvre.
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