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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman tout en pudeur, en tendresse porté par la beauté de la Grèce et la bienveillance de ses habitants.
Au centre de l'histoire, Yannis, un enfant autiste, rassuré par les chiffres qu'il mémorise et collectionne chaque jour, Maraki sa mère, qui l'élève seule et ne cesse de se battre contre des crises encore trop fréquentes, et Eliot, architecte américain, venu sur l'île où sa fille Evridiki est morte il y a des années.
Ces trois personnes, cabossées par la vie, vont petit à petit retrouver le sourire et une forme d'espoir grâce à leur soutien mutuel. En parallèle de cela, une histoire de nombre d'or et d'architecture sacrée qui va enrichir un roman déjà riche en émotions.
C'est pour moi le 3ème roman de Metin Arditi. Si L'homme qui peignait les âmes reste sans conteste mon vrai coup de coeur, l'Enfant qui mesurait le monde ne laisse pas indemne. le style est puissant, lent, juste. Les personnages sont attachants, complexes.
Assurément une belle lecture à recommander.
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J'ai aimé cette histoire touchante qui m'a emmenée en Grèce, à la découverte d'une petite île et de ses habitants. Une petite île qui se débat pour survivre. Nous accompagnons quelques uns des habitants. le jeune Yannis, qui se débat pour que les choses restent ordonnées dans sa tête, sa Maman qui se débat avec cet enfant déroutant. Eliot d'origine grecque qui étudie les amphithéâtres antiques.

C'est une histoire qui se lit rapidement, qui nous donne un petit aperçu de différentes thématiques (crise grecque, autisme...) Ce ne sera pas inoubliable, mais cela reste un moment de lecture agréable.
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Voici l'une des belles découvertes offertes par le Prix du Roman Points, surtout que Metin Arditi faisait partie des auteurs que j'avais envie de lire depuis un moment. Un roman solaire, l'histoire d'une belle rencontre entre un homme mur qui a presque tout perdu et un enfant autiste qui cherche à rétablir l'ordre du monde, dans une Grèce empêtrée dans la crise. La Grèce, symbole de la beauté et de la culture soudain confrontée au désordre et au désastre d'un monde devenu fou.

"Il fut un temps où nous offrions au monde des temples, des stades et des amphithéâtres. Aujourd'hui, nous défigurons un site merveilleux pour y construire le Périclès Palace, symbole de nos rendez-vous répétés avec le ridicule et la honte. Appauvri et hagard, notre pays sombre chaque jour davantage dans l'indignité et le malheur."

Lorsque le maire de Kalamaki, une île de la mer Egée au large du Péloponèse présente aux habitants le projet de construction d'un complexe de luxe dans l'une des plus jolies criques de l'île, la plupart des habitants y voient une solution à leurs difficultés financières. Et tant pis pour le charme bucolique et le respect de la nature. Seuls Eliot, un américain, ancien architecte installé sur l'île depuis une douzaine d'années et Maraki, la mère du petit Yannis s'en émeuvent. Cette dernière s'inquiète de l'impact d'un tel projet sur l'équilibre de son fils, autiste qui bénéficie de l'entourage bienveillant de tout le village. le patron du bistrot parviendra-t-il encore à imposer l'immobilité à ses clients chaque soir à 20h pour permettre à Yannis de les compter ? de toute façon, le projet semble déjà perturber le garçon qui l'assimile à une pieuvre tentant de prendre possession de l'île. Il trouve auprès d'Eliot, l'attention et la tendresse d'un père inconsolable depuis le décès accidentel de sa fille, douze ans auparavant alors qu'elle étudiait les amphithéâtres et les temples de la région et dont il a repris les travaux. Lorsqu'il retrouve un projet de sa fille portant sur l'implantation d'une université d'un genre nouveau, il décide de le présenter comme contre-projet aux autorités chargées d'octroyer les financements.

"Tu sais, je me demande si on n'apprend pas plus de la vie en jouant une pièce d'Eschyle ou de Sophocle qu'en lisant Platon. Mais il faut pour cela vivre la pièce en acteur, se mettre dans la peau du personnage, assumer ses sacrifices et ses cruautés... du coup, on prend conscience de la place qu'occupent les passions dans la vie... On commence à saisir la fragilité de la condition humaine... Faire du théâtre, ça grave ton âme, tu ne crois pas ?"

Beauté et culture contre tourisme de masse synonyme d'argent. Tout le dilemme est résumé ici. La sensibilité de Yannis, les calculs qu'il effectue pour mesurer les déséquilibres du monde et les corriger chaque jour à sa manière rejoignent la façon dont Eliot appréhende le monde en étudiant le pouvoir du Nombre d'Or que les anciens utilisaient dans leurs constructions. La perfection, l'équilibre magique qui explique la sensation de beauté inouïe qui saisit celui qui observe un tel monument.

Metin Arditi livre ici un magnifique roman, par l'intermédiaire de deux êtres qui ressentent le monde. Il propose une réflexion passionnante sur la nécessité de trouver le bon équilibre, de continuer à apprendre des anciens pour avancer avec mesure. L'amour, la tendresse, l'amitié et l'attention aux autres y ont la part belle, ce qui ne gâche rien.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Mon avis... Oui et non.
En Grèce, en pleine crise financière, deux projets font débats.

Oui... j'ai apprécié les descriptions de la nature grecque, l'étude de comportement des différents protagonistes et la justesse avec laquelle le comportement de Yanis, jeune autiste, est décrit.

Non... J'ai moins aimé la trame de l'histoire trop facile, et les critiques sans analyse faites envers l'Union européenne et les autres institutions internationales.

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L'histoire se déroule de nos jours sur une île grecque imaginaire.

Eliot, architecte à New York, apprend que sa fille, étudiante qui menait des recherches sur les théâtres antiques à Kalamaki, une île grecque, vient d'être retrouvée morte à la suite d'un accident. Il décide de tout abandonner, de fermer son cabinet et de rester sur cette île pour y faire des recherches sur le Nombre d'Or.

Nous le retrouvons 12 ans plus tard alors qu'il propose de s'occuper de Yannis un jeune garçon né le jour où sa fille mourait. Yannis est autiste, sa mère Maraki pratique la pêche ancestrale à la palangre la nuit et a besoin de quelqu'un pour surveiller son fils pendant son travail. C'est une femme prématurément usée par l'état de son fils, par son divorce et par son métier particulièrement éprouvant.

Yannis ne parle presque pas et ne regarde pas les gens dans les yeux. Il aime l'ordre, la précision, les rituels, il ne supporte aucun changement dans ses habitudes. Très doué pour manier les chiffres, il passe son temps à noter l'ordre d'arrivée des bateaux de pêche, à compter la quantité de poissons pêchés par chaque pêcheur et à dénombrer les clients au café. Tous ces décomptes lui servent à mesurer l'ordre du monde et selon les résultats qu'il trouve, il se lance dans des pliages pour compenser ce qu'il ressent comme un désordre et pour restaurer l'ordre de son monde.

Sur cette petite île où tout le monde se connaît tous les habitants entourent Yanis du mieux qu'ils le peuvent.

Mais nous sommes en Grèce, un pays qui sombre suite à la crise. Pour relancer l'économie de l'île il est question d'un projet de construction d'un palace. le débat s'engage sur ce projet qui risque de défigurer le paysage et d'être un vrai désastre écologique. Et pourquoi ne pas reprendre le projet d'école de théâtre et de philosophie imaginé par la fille d'Eliot, projet moins rentable économiquement mais qui défendrait le patrimoine culturel du pays? La presse et les politiciens s'en mêlent... L'harmonie entre les habitants va-t-elle disparaître?

Metin Arditi a eu la belle idée d'associer une histoire humaine très forte avec des personnages très attachants, des relations très fortes entre eux (Eliot et sa fille, Eliot et Yannis) à une intrigue en lien avec un sujet d'actualité particulièrement fort également : la crise en Grèce. Constitué de petits chapitres très clairs, ce roman qui tient un peu de la fable nous plonge dans le quotidien des Kalamakiotes au coeur d'une île dont on visualise toute la beauté. L'âme grecque et l'amour d'un père d'adoption sont des thèmes qui traversent ce roman.

Je garde de cette lecture les très beaux passages où Eliot échange avec sa fille morte par le biais de son ordinateur où elle notait ses recherches sur les théâtres antiques et les passages où Eliot tente d'apprivoiser Yannis avec des dessins.

Un beau roman sensible et lumineux sur la poésie de l'art antique et les ravages de la crise grecque.



Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Enfin, j'ai lu ce livre de Metin Arditi !

La Grèce est en faillite, les villages ne peuvent plus assumer les charges communales, les vautours en profitent. Ainsi, un promoteur immobilier se propose de construire, sur un endroit protégé et superbe, un complexe, resort comme ils disent, pour attirer de riches clients et plumer davantage les villageois avec un casino. Comme d'habitude, on fait miroiter les nombreux emplois, sous-payés bien sûr que cela offrirait aux iliens chômeurs et fauchés. Ce projet ne remporte pas l'adhésion de tous, mais que faire contre des promesses d'emplois.
Eliot Peters d'origine grecque né aux USA, architecte, a tout arrêté pour venir vivre sur l'île qui a vu mourir sa fille et se lie d'amitié avec Yannis qu'il va aider à sortir un peu de son autisme. Comme lui, il est féru de chiffre et, ensemble, poursuivent la quête de sa fille à la recherche du nombre d'or.
Eliot est très opposé au grand projet et propose plutôt un projet plus utopique d'école sorte de phalanstère qui attirerait les étudiants du monde entier.
Yannis calcule tout, le nombre de clients dans le café, de pas, les sorties des bateaux…fait des calculs savants sur les modifications du nombre de clients, de l'ordre de départ des bateaux, ce qu'il ne supporte pas du tout. Eliot a le pouvoir d'entrer sur le seuil de son monde et finit par lui faire comprendre que ce monde change, sans pour cela qu'il y ait danger pour Yannis.
J'ai apprécié ce voyage dans la Grèce actuelle et antique qu'Eliot fait découvrir à Yannis. J'ai aimé la lumière blanche, le soleil, l'intimité entre Eliot et Yannis. J'ai aimé cette mère courage qui élève seule son fils et se tue à la pêche ancestrale à la palangre la nuit. J'ai aimé la gentillesse des habitants de l'île à l'égard de Yannis.
Un livre court dont j'ai apprécié la lecture. Avec de cours chapitres, Metin Arditi m'a plongé dans la Grèce antique, la Grèce moderne grâce à une histoire très humaine, des personnages attachants. Un roman sensible, humain, avec une écriture lumineuse et poétique.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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L'histoire : après la mort accidentelle de sa fille ici, Eliot n'a pas eu le coeur de partir, alors il va rester là, à Kalamaki, en Grèce. Ile bénie des Dieux et maudite de l'économie moderne. Des années plus tard, il est encore là, avec près de lui ses voisins : Yannis, enfant autiste (sans que ça ne soit jamais dit ainsi, il est juste comme il est) et sa mère Maraki. Lorsqu'un projet de construction d'un super-complexe hôtelier pointe, le petit village va se trouver secoué de discordes, et les relations comme l'ambiance vont changer...



Mon avis : un très joli livre, un peu comme un conte doux, à la fois philosophique et tendre, tout en restant moderne. L'autisme y est plutôt bien traité, plutôt crédible quoique caricatural, et même si bien sûr le choix est d'appuyer sur les bons côtés. le style est agréable, fluide et simple, sans fioriture ni morceaux de bravoure littéraire. L'intrigue n'est pas la surprise du siècle, tout est un peu convenu et prévisible, mais tout est tourné vers l'émotionnel sans tomber dans le pathos ni l'indiscrétion, alors ça passe bien. On a envie de s'installer avec eux, de contempler la mer, de prendre soin de Yannis avec tout le village, de compter avec lui, et de souffler d'une vie quotidienne dure à la terrasse du café Stamboulidis en lisant le dernier article écrit par Théofani... Et en lisant, on mesure l'importance des relations de qualité, ce que signifie la cohésion d'un village, et à quel point l'économie moderne peut les mettre à mal.

Vraiment très très agréable à lire dans l'ensemble =^.^=
Lien : http://ploufsurterre.canalbl..
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Le décor : Kalamaki, petite île grecque au large d'Athènes, ses eaux turquoises, ses senteurs mêlées d'origan, de thym et de résine,son amphithéâtre submergé de coquelicots rouge sang.

Dans ce décor paradisiaque, trois personnages principaux : Yannis, un petit garçon d'une dizaine d'années, que le désordre du monde angoisse et qui ne peut calmer cette angoisse que par des protocoles très précis et immuables. Maraki, sa mère, qui élève seule cet enfant « différent » et gagne difficilement sa vie en pêchant à la palangre. Eliot, architecte américain d'origine grecque vieillissant, installé sur l'île où sa fille est morte accidentellement et poursuivant son étude sur les amphithéâtres antiques. Autour d'eux, des villageois soudés qui tentent de survivre à la crise économique qui a mis le pays à genoux. Un grand projet immobilier touristique risque de remettre en cause la solidarité des Kalamakiotes.

Beaucoup de thèmes abordés dans ce roman.

Le contexte de la crise grecque dans les années 2010, qui peine à se relever des malversations de sa classe politique et du plan d'austérité drastique imposé par l'Union européenne, la Banque mondiale et le FMI, est fort bien évoqué. le projet du « Pericles palace » (!) est pour Kalamaki une opportunité de relancer l'économie de l'île. Doit-elle pour autant oublier son héritage antique, qu'Eliot fait vivre avec ses récits mythologiques et son travail sur l'architecture classique ? Une sorte de querelle des Anciens et des Modernes que l'auteur tranche d'une façon sans doute un peu idéaliste ...

Ce qui m'a personnellement le plus touché c'est la façon dont est abordé le monde des enfants autistes et la relation privilégiée qu'arrive à nouer Eliot avec l'enfant en respectant ses protocoles et en mettant en avant ses formidables capacités mathématiques. Mathématiques qui sont par ailleurs mes seules réserves sur ce livre : j'ai trouvé les pages sur « la suite de Fibonacci » et le Nombre d'Or un peu longuettes (mais les maths et moi ...!)

Visiblement amoureux de la Grèce et de sa culture, Metin Arditi signe là un roman - fable sensible et bienveillant qui me donne envie de découvrir ses autres romans.
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Le début de ce roman inquiète un peu : trop de déjà lu, dirait-on. Une petite île grecque infiniment pittoresque, certes, mais qui n'est pas la première du genre ; une femme courageuse élevant seule un enfant autiste ; un de plus, oserait-on à peine dire avec cynisme, à la fois enfermé dans son handicap et génial dans les calculs qu'il s'invente pour apprivoiser le monde qui lui fait peur ; enfin un architecte qui vient de perdre de sa fille brutalement, une jeune étudiante brillante, idéaliste, promise au plus bel avenir et qui doit résister au désespoir…. Ces ingrédients heureusement finissent par se mêler dans une composition moins simpliste que le début ne le laissait paraître. Petit à petit, l'île sort de sa carte postale et prend du relief. le style est d'une belle fluidité, sans pesanteur inutile ; le découpage en très brefs chapitres allège sans hacher.
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L'auteur, qui vit à Genève, préside la Fondation Pôle Autisme.
Le héros de ce roman est un enfant autiste, Yannis, vivant sur une petite île grecque, Kalamaki avec sa maman qui l'élève seule en faisant la pêche à la palangre.
Un jour un accident mortel arrive sut l'Ile, une jeune étudiante américaine dont le père est grec, meurt accidentellement dans les vestiges d'un théâtre qu'elle étudiait. Son père, architecte reconnu aux Etats-Unis, est dévasté par la perte de sa fille, et décide de revenir dans son pays d'origine, de tout quitter et de s'installer à proximité du lieu qu'elle a tant aimé. Il fait la connaissance des habitants de l'Ile, très fraternels et de la mère et de son enfant qui le fascine rapidement. C'est également l'attitude de tous les habitants, qu'il admire, car tous, non seulement tolèrent mais se plient aux comportements obsessionnels de l'enfant de 11 ans, qui tous les jours à la même heure, doit compter les clients présents au bistrot et l'ordre d'arrivée au port des bateaux de pêche ainsi que le poids des poissons ramenés etc. En fait tous les habitants l'entourent et le protègent. le Pope local, réconforte et guide Eliot, le père qui craint d'oublier sa fille avec les années qui passent et ne sait quel sens donner à sa vie. Il lui dit qu'il a beaucoup à apprendre de Yannis et qu'ils peuvent s'entraider.
Il cohabitera avec la mère et l'enfant et le fera évoluer dans ses apprentissages mais toujours en admirant ses facultés mathématiques et en respectant ses besoins.
C'est un beau roman humain dans un décor magnifique au milieu d'une population qui souffre de la crise mais dont on aimerait faire partie. Très apaisant.
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