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Aujourd'hui, je vous présente un nouvel ouvrage de cet auteur que j'affectionne tant. Je reste une grande fan de ses romans et ce n'est pas celui-ci qui va changer la donne. J'ai été emportée dans ce récit dès les premières lignes et je n'ai plus réussi à relâcher le roman, ayant toujours envie d'en apprendre plus. Devoir le lire sur deux soirs par manque de temps était vraiment difficile, car je n'avais qu'une envie : poursuivre au plus vite et savoir comment tout cela allait se terminer.

Nous faisons tout d'abord la connaissance de Nathaniel, gardien de prison, qui va se retrouver embarqué bien malgré lui dans un road trip inattendu aux côtés d'un dangereux criminel : Denton Foley. le livre commence déjà très fort avec ces deux personnages et ce qui les conduit à prendre la route ensemble. Entre crainte, curiosité et fascination, nous ne pouvons que nous questionner quant à ce qui va suivre et à ce qui va leur arriver.

Mais l'auteur a un don : il sait brouiller les pistes ! Alors que nous pensons l'histoire bien en place, nous faisons petit à petit la connaissance de nombreux autres personnages tous très différents les uns des autres. Pourquoi ? Vous n'avez pas idée… Les hypothèses sont nombreuses et nous nous demandons quel est le lien entre tout ce petit monde si intrigant et tellement hétéroclite.

Alors que les pièces du puzzle commencent à s'assembler, tout va prendre une tournure très sombre et totalement inattendue. Vous savez la fameuse phrase : il n'y a pas de hasard dans la vie ? Ce roman la met bien avant. Ils auraient tous pu prendre des décisions différentes, faires des choix différents et pourtant, ils vont tous emprunter cette fameuse route 66 qui va les conduire au coeur d'un événement qui changera leur vie à jamais et qui va ébranler profondément notre vision des choses et nos croyances.

Quand les masques se mettent à tomber, il ne reste plus que la vérité crue, nue, plus que l'âme en somme. Certaines personnes cachent une âme bien noire, mais pas forcément celles que nous pensons au premier abord. Ne vous fiez pas aux apparences ! Observez, écoutez, sachez lire entre les lignes et entendre ce que chacun a à dire. Mais attention : évitez tout jugement hâtif ou vous pourriez cruellement vous tromper et le regretter !

Les personnages sont donc complexes et passionnants à découvrir. J'ai été particulièrement touchée par Denton et par sa relation avec Nathaniel. Mais les autres acteurs de ce récit ne sont de loin pas en reste et ils sont tous un pilier de cette histoire. Je ne vais pas trop vous parler du fil rouge, afin de vous garder la surprise, mais sachez que les rebondissements sont nombreux et que ce livre est un vrai page turner. Je me suis régalée de bout en bout et l'auteur montre une fois de plus toute l'ampleur de son talent !

En bref, ce roman est un thriller sans faille qui nous emporte au coeur d'un récit palpitant servi par des personnages qui cachent bien des secrets. C'est un énorme coup de coeur et il est à lire de toute urgence !
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Ayant lu "Josh" en 2018, "La lueur" en 2020, "Alabama" en 2021 (un gros coup de coeur) et après avoir vu l'auteur sur mon catalogue trimestriel aux éditions Nouvelles Plumes j'ai sauté sur l'occasion pour ce titre "Perdition". J'ai aussi lu fin novembre "La mort et l'enfant" mais je vous en parlerais en temps venu (toujours du retard dans mes retours).

J'ai regardé les synonymes de ce titre : débauche, danger, détresse, dissipation et naufrage… c'est tout à fait dans l'ordre de l'histoire que nous présente Alexis Arend ici. Tout va tourner autour de Denton Foley, qui devrait être exécuté suite à un braquage qui a très mal fini, huit personnes abattues! Mais voilà, une porte va s'ouvrir, il se retrouvera sur la route 66 avec un otage, un des gardiens du centre de détention de Bonne Terre dans le Missouri, Prescott. Plusieurs rencontres sur cette route où l'arrêt sera pour tous une station-service. Là, c'est l'apocalypse qui démarre, tout part en cascade, méticuleusement, l'auteur nous fait languir jusqu'au point final.

Plusieurs chapitres vont démarrer sur une autre histoire, d'autres personnages, entre-coupés par la cavalcade de Foley et Prescott, bien malgré lui pour ce dernier. le jeu débute à la station-service…

"On ne peut vraiment juger un homme que le jour de sa mort, et à l'instant précis de sa mort, quand tout ce qu'il aura eu à accomplir sur cette terre, en bien ou en mal, aura enfin été accompli par lui…"

L'âme humaine de chacun des personnages de cette intrigue sera décortiquée. L'auteur sait se jouer de son lecteur avec ces chapitres coupés où l'on pense repartir avec une autre histoire, pour finalement bien se raccrocher au wagon de départ. Bien des rebondissement vont nous surprendre, de vives émotions pour les protagonistes, une histoire en pyramide pour un final explosif…

Si vous ne connaissez pas l'auteur je vous le recommande chaudement. Ici c'est avec un très bon thriller, mais il excelle aussi dans le thriller fantastique, ou aussi dans le drame historique et que sais-je encore puisque j'ai encore de belles découvertes à lire.



Lien : https://passionlectureannick..
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Une mère qui échappe à un époux violent, un père qui tente désespérément de trouver l'argent qui sauvera sa fille de la mort, un homme qui a tout perdu, un autre qui cherche à se venger, une femme qui cherche à connaître la vérité sur l'assassinat de son époux et de son fils, un jeune couple fusionnel et attachant, les Bonnie Parker et Clyde Barrow des temps modernes, tous prennent la Mythique Road 66, la Mother Road, tous cherchent une échappatoire.

Une station-service sur la route et les voilà tous réunis et coincés en compagnie du « tueur fou d'Aniston » et son otage privilégié, le gardien Nathaniel Prescott, un brave type. Denton Foley, insensible et sociopathe, une des personnes les plus haïes d'Amérique, celui qui vient de se faire la belle alors que son exécution par injection létale était annoncée. Denton Foley s'est échappé du « couloir de la mort », rien n'était prémédité, juste un coup du hasard!

Après « Heaven's Road », « Salamanca », « Josh », « La Lueur », encore une belle surprise avec « Perdition ». Je ne suis jamais déçue avec Alexis Arend que je remercie au passage pour sa confiance.

« Perdition », c'est du rythme, de l'adrénaline, du sentiment, du suspens. Nous suivons sur la route, ces personnages que la vie n'a pas épargné… et puis il y a ce Denton Foley, une victime de la vie malgré lui, une âme en perdition, un personnage attachant au sens de la répartie aiguisé.

J'ai beaucoup aimé.
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Perdition
Alexis Arend
310 pages
Sorti le 11/05/2019
Auto-édité

Alexis m'avait déjà fait passer des moments intenses en lecture avec Josh et Intrusions. Mais là avec Perdition, ce fut une lecture inoubliable en émotions et réflexions.

Sur la route 66 dite "Mother road" le destin va s'amuser à réunir, un groupe de personnes dans une station-service perdue dans le désert ! Un huis clos va commencer entre les otages et un criminel redoutable "Denton Foley" qui s'est évadé du couloir de la mort.
Le destin, a-t-il bien fait les choses en les réunissant ? Mais qui est réellement Foley ? Vont-ils tous s'en sortir indemnes de cette confrontation ?

Quatre heures d'une lecture intense en réflexion. Un pur régal. Tout s'enchaîne et s'emboîte à merveille, on a aucun moment de répit. Alexis a toujours cette écriture fluide et qui nous pousse encore plus à tourner les pages avec avidité. Les mots, les phrases sont posés avec une précision chirurgicale. Des personnages et des situations criants de vérité. Une très bonne analyse de l'âme humaine, qu'elle soit belle ou pas ! Mais qui et quand peut-on juger une personne ? J'ai souri, j'ai pleuré un peu. Mais surtout, mon coeur a été rempli de compassion, de compréhension, l'empathie pour certains protagonistes. Je me suis posé des questions sur l'être humain. Mais que veut dire exactement être une bonne ou mauvaise personne ! Je vous dirais simplement de lire "Perdition" et surtout méfiez-vous des apparences.

Résumé

Description
Le long de la mythique « Mother Road », au gré des rencontres, le hasard les a rassemblés…

Une poignée d'hommes et de femmes qu'un même but anime : tromper leur destin tragique.

Dans une station-service au milieu de nulle part, leurs chemins se croisent pour un face-à-face inattendu avec un redoutable criminel en fuite, Denton Foley, échappé du « couloir de la mort ».

La confrontation avec ce meurtrier glacial et implacable bouleversera à jamais leur sort, qu'ils croyaient scellé.

Qui est réellement Denton Foley ? Que réserve-t-il à ces êtres à la dérive, à qui la vie n'a accordé aucun répit ?

Le salut existe-t-il pour les âmes en perdition ?

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🛣⛽ Perdition - Alexis Arend ⛽🛣
@franceloisirsofficiel

Quatrième de couverture :
Le long de la mythique « Mother Road », au gré des rencontres, le hasard les a rassemblés…Une poignée d'hommes et de femmes qu'un même but anime : tromper leur destin tragique. Dans une station-service au milieu de nulle part, leurs chemins se croisent pour un face-à-face inattendu avec un redoutable criminel en fuite, Denton Foley, échappé du « couloir de la mort ».La confrontation avec ce meurtrier glacial et implacable bouleversera à jamais leur sort, qu'ils croyaient scellé. Qui est réellement Denton Foley ? Que réserve-t-il à ces êtres à la dérive, à qui la vie n'a accordé aucun répit ?

J'avais eu un gros coup de coeur pour Alabama du même auteur, alors quand j'ai vu son nom dans le catalogue de France Loisirs je n'ai pas hésité longtemps.
J'ai passé un bon moment de lecture, j'ai aimé découvrir l'histoire de chacun des personnages et ce qui les as amené sur cette route mythique. J'ai adoré Foley, sa relation avec son gardien devenu son otage, leurs dialogues, l'ambiguïté de leurs liens. le livre se lit rapidement, on a toujours envie d'avancer. Par contre, je n'ai pas été surprise par la fin et les révélations qui se devinent assez facilement avant même la moitié du livre.
Bref j'ai aimé et Alexis Arend est un auteur que je continuerai à suivre.
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Avec une écriture hypnotique, sublime, et un vocabulaire exquis, Alexis nous emmène sur la "Mother Road", cette célèbre Route 66, et ce, de nos jours. Il a un véritable talent pour planter son décor ; le cadre et sa vision de la société contemporaine américaine nous transpercent. L'auteur maîtrise à merveille la langue française, et use sans toutefois en abuser de belles images et de figures de style délicieuses. L'orthographe se révèle être, de plus, impeccable, pour notre plus grand plaisir.

J'ai beaucoup aimé ses choix de personnages, tous différents, tous meurtris et tous... à un tournant de leur vie. On est alors en présence d'un panel de protagonistes hauts en couleur, avec un rôle bien précis à jouer dans cette intrigue de folie. La société américaine ? Elle est là, sous vos yeux, et elle a beaucoup de choses à vous révéler...
Plusieurs duos, plusieurs road trips, plusieurs points de vue pour un suspense haletant et insoutenable.
Le personnage principal incarné par Denton, ce tueur fou qui a réussi par un malheureux hasard à s'enfuir du couloir de la mort est l'archétype de l'antihéros par excellence.
Je note le soin indéniable apporté aux personnages, tous fouillés, tous aboutis, avec un passé trouble, des failles, des blessures et... ce besoin viscéral de changer de vie ou de subir un événement tragique... Ça transpire d'émotions, ça m'a bluffée tant c'est empli de finesse et empreint d'une justesse inégalable. La dimension psychologique d'une intensité terrible complète ce tableau sociétal réussi.
Certains passages (qui donnent ses lettres de noblesse au présent gnomique) m'ont rendue toute chose... par leur portée philosophique. Alexis a un vrai don pour énoncer des vérités, décrire les émotions et les sensations, pour poser des mots sublimes sur l'indicible.

Dans tout cela, en bon pari risqué, l'auteur désire surtout nous interpeller sur l'âme humaine, sur le Bien et le Mal qui nous habitent, sur nos bonnes et nos mauvaises actions... Un pourri est-il toujours complètement pourri ? Peut-il encore se racheter ? Peut-il être capable de bien agir ?
Et a contrario, un chic type n'est-il pas parfois à la portée du pire ? Mais alors, qu'est-ce qui nous pousse à faire le Bien ou le Mal ?
Alexis, de chapitre en chapitre cherche à résoudre cette question... et à tout analyser et décrypter dans les moindre détails. Qu'on se le dise c'est bien fait, carrément pertinent et ça m'a captivée du début à la fin. Au compte-gouttes il nous dit tout sur tout. Et on a les cartes en main pour se faire notre propre opinion, il nous offre tous les tenants et tous les aboutissants sur chaque personnage pour... le comprendre et pourquoi pas tenter de se comprendre soi-même.

La tension dramatique est fabuleuse, si le suspense monte crescendo et qu'on en apprend toujours un peu plus sur les personnages au fil des pages comme je le disais, quand on arrive au point culminant au milieu du livre et que ces road trips se rejoignent tous au beau milieu d'une station-service qui va servir de cadre pour toute la seconde partie, on reste sans voix face à cette ingéniosité. On bascule dès lors dans un huis-clos oppressant et époustouflant, digne d'un excellent film d'action teinté des codes mythiques du western classique.

La construction du récit se montre singulière, originale et efficace. J'ai été prise dans le tourbillon de son histoire et je ne savais absolument plus en sortir, dévorant le livre en deux fois seulement.
Cette atmosphère pesante, anxiogène qui serre littéralement la gorge, est parfaitement retranscrite. Aussi brûlante que glaciale, elle donne au lecteur la chair de poule, le charge d'adrénaline, le submerge de coups de chaud et de stress que seul le genre du huis-clos arrive à transmettre. L'auteur en connaît magnifiquement les mécaniques, il en joue et ça marche du feu de Dieu...
La fin se révèle grandiose, explosive. Et les ultimes révélations renforcent encore cette tension dramatique et pousse notre réflexion à son apogée. À l'heure du jugement dernier il est enfin possible de faire le bilan, la balance d'Osiris vous attend...

J'ai vraiment adoré ce bouquin d'une profondeur si intense, teinté d'un humour décapant parfois, avec des émotions à foison et empreint d'une compassion extrême aussi troublante que salvatrice. Je ne peux que vous conseiller tout comme moi de vous y plonger. Il est vraiment sensationnel, unique et à découvrir. Merci beaucoup Alexis pour ce roman aussi captivant qu'intelligent. Je n'en ressors pas indemne mais marquée à jamais par cette histoire, leurs histoires, notre histoire...
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"𝑂𝑛 𝑠'𝑖𝑚𝑎𝑔𝑖𝑛𝑒 𝑡𝑜𝑢𝑗𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑞𝑢'𝑜𝑛 𝑎 𝑙𝑒 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑚𝑎𝑖𝑠, 𝑎𝑢 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙, 𝑐'𝑒𝑠𝑡 𝑏𝑖𝑒𝑛 𝑙𝑒 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑞𝑢𝑖 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑎𝑠."

Je sillonne tranquillement la mother road, profitant du paysage qui défile devant mes yeux avec ce bruit de pétarade de la Harley en fond sonore. Quel plaisir de rouler les cheveux au vent. Je pose pied à terre dans une station-service, perdue au milieu de nul part afin de donner à boire à ma monture qui commence à être à sec. Et c'est à ce moment, que tout commença.

Je me suis laissé happé par cette histoire, je suis montée à bord de ce roman et qu'elle belle surprise ! Je me suis laissé envahir par les personnages, par la plume d'Alexis qui au départ, nous pose les bases de son histoire.

Quel suspense et quel dénouement auquel je ne m'attendais absolument pas. Je fus sans voix et les fesses au sol tellement je suis surprise par cette fin.

Je vagabonde comme une âme en peine depuis que j'ai refermé ce livre.
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La découverte d'un auteur s'accompagne toujours d'un nouveau défi à appréhender son univers, sa plume, sa vision des choses, qu'elle soit philosophique, métaphorique ou sociétale, le plaisir ne doit pas faire oublier avant tout une bonne histoire, Perdition en est une.
Par l'entrelacement de personnages en proie à leur démon intérieur, Alexis Arend n'hésite pas à surprendre le lecteur en dessinant une trame cinématographique, des séquences courtes émaillées de révélations percutantes pour se laisser prendre dans la frénésie de l'action, cette impression de réaliser son propre film en intégrant des dialogues jubilatoires, difficile de croire que ce n'est pas un écrivain américain derrière les mots, ces derniers évitent habilement le cliché du péquenot moyen auquel la crainte de subir des redondances aurait fini par lasser, les chapitres parcourent avec une belle chevauchée ces interminables miles qui n'en finissent plus d'affoler les compteurs, ce récit choral est l'épicentre de rencontres fortuites ou du hasard de la vie, les dés du destin s'entrechoquent pour former l'amarre d'un road trip des plus salvateurs, la liberté rime souvent avec cette grisante vitesse en accélération, les risques d'être découvert définissent ce qui se cache derrière les apparences.

En recherche perpétuel de mouvement et de voyage de tous les possibles, la narration diffuse un sentiment de peur oppressante, au fil des pages se trouve une motivation à reconstituer le puzzle de vies ordinaires, entre fêlures profondes et désir de trouver une nouvelle voie, entre la rédemption tentatrice et l'impossible pardon, de la violence sourde aux actes les plus vils, des existences piégées ou passées au rouleau compresseur de l'ingratitude et de l'ignominie, le visage décomposé d'une humanité en perte de vitesse, l'affrontement d'ego surdimensionné peuvent soulever la poussière de cette route jalonnée de dangers mortels, des obstacles insurmontables peuvent jaillir des espèces en voie de disparition, l'imprévisible est l'un des moteurs incontournables de l'être humain.

Menée tambour battant, le style de l'auteur prend des allures d'une odyssée spectaculaire, de l'effrayant masque de mort qui plane dans cet endroit isolé au milieu de nulle part, le mystère retenu derrière les velléités et les chemins ambitieux, si chacun voit midi à sa porte, les personnages portent leur croix, reste à savoir comment réussir à l'inscrire dans son propre karma, Perdition est une histoire fascinante et touchante, éliminer le superflu pour se concentrer sur l'essentiel, le langage humain passe tant par les mots que tous les gestes ou silence qui peut en dire autant sinon plus.

Toujours à cadenasser les verrous de consciences au bord de la rupture, ces quêtes d'âme en perdition se mue en une florilège d'émotions, un thriller qui dépasse le simple cadre du genre pour glisser progressivement vers un roman intimiste et redéfinissant les cartes de l'humanité, sensations vertigineuses transformées, les personnages craignent autant leur prochain que leur ombre, ce voyage au bout de l'enfer routier fait oublier que le sort magique appartient au domaine du fantastique, sans concession ni fioritures, Perdition est avant tout le croisement incertain de l'amour de la vie et la culpabilité rongeant le corps, subtilement le récit incarne l'insoutenable difficulté d'aller de l'avant, envers et contre tout, la tragique existence à jamais ou la renaissance gonflée par l'espoir de survie, il est des vases communicants ne demandant qu'à émerger à la surface de ces terres troublées et oubliées.

La folie guette dans ces lieux empreints de mysticisme, de l'histoire écrite avec un grand H, de ces milliers de vies qui ont édifié et vécu, laissé des empreintes encore prégnant dans l'air, l'histoire n'est pas juste un dépaysement mais la quintessence de ce que l'humanité peut souffrir et trahir sa confiance, les vertus ne sont pas toujours l'oeuvre d'âmes charitables, dans l'absolu ou la confusion, se pourrait-il qu'il subsiste une zone vierge et inconnue, un champ de tous les possibles ?

Prenant le parti d'alterner plusieurs points de vue, en se laissant guider par le hasard des croisements, voici un roman qui m'a bousculer dans mes convictions et sortir quelque peu des idées reçues, surprendre est aussi un des atouts pour séduire et alpaguer le lecteur, tailler dans le roc des sentiments humains pour recueillir la sève de cette tranche prisonnière, l'amas de putréfaction n'est pas la seule propriété des cadavres, tout être humain se penche à un moment clé de son existence pour tenter de déchiffrer des messages subliminaux, des symboles forts qui pourraient peut-être le transformer et lui entrevoir de nouvelles portes, de nouvelles routes afin d'éviter, une nouvelle fois, de se trouver en ... perdition !

Une très belle découverte à laquelle j'ai pu prendre la mesure du talent d'un auteur féru de voyages dans toutes ses inclinaisons possibles, le continuum implacable que se livre le Bien et le Mal dans cette histoire est l'une des cartes maîtresses, parfois doté d'un vrai pouvoir des mots pour percer le secret inavouable des personnages ou appréhender les actes si répréhensibles soient-ils, l'inexorable descente aux enfers peut parfois réserver des rebondissements insoupçonnés, la Mother Road n'a pas délivré toutes ses failles terrestres et ... humaines.
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Je remercie Alexis Arend pour m'avoir fait confiance dans la lecture de son nouveau roman. Vous le savez maintenant, Alexis fait parti de ces auteurs dont j'adore la plume et les histoires, souvent avec un fond de fantastique qui me plait énormément . Aujourd'hui, l'auteur nous présente un récit qu'il a voulu plus personnel, sans y ajouter de surnaturel et en effet, ici il n'en avait pas besoin.

Sur la fameuse Mother Road aux U.S.A., nous allons partager le temps d'un voyage plusieurs personnages aussi variés que possible, sans aucun lien entre eux. Chacun arpente cette Route 66 pour des raisons bien propres à eux, nous plongerons dans leur passé, leur quotidien, éprouverons empathie ou non, énervement et colère. Je me suis vue m'insurger contre des décisions, vouloir protéger au péril de sa vie. Plusieurs fois l'interrogation était: mais qu'aurais-je fait ou que ferais-je à sa place?

Les personnages sont très riches, l'auteur nous les présente comme si on les connaissait depuis toujours et ça marche. Mais la part sombre en eux, en certains, sera dévoilée petit à petit pour monter crescendo en tension, affleurant un suspense incroyable dans la deuxième partie du voyage.

Alexis Arend m'a surprise par cette histoire, elle fait réagir au coeur même de nos certitudes et nos croyances. Elle interpelle et force la prise de position malgré tout. Et pour tout cela, j'ai adoré vivre cette déambulation, pas facile voire même meurtrière....mais pour cela je ne vous en dis pas plus, il vous faudra lire par vous-même!!

Bravo pour ton nouveau roman, bien que différent, il percute avec force!

Enjoy!
Lien : http://saginlibrio.over-blog..
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" On ne peut vraiment juger un homme que le jour de sa mort, et à l'instant précis de sa mort, quand tout ce qu'il aura eu à accomplir sur cette terre, en bien ou en mal, aura enfin été accompli par lui… »
Je commence à vous parler de ce livre par cette citation qui, en plus d'être belle, illustre très très bien la situation. Je pose quand même un petit résumé 😉

« le long de la mythique « Mother Road », au gré des rencontres, le hasard les a rassemblés…
Une poignée d'hommes et de femmes qu'un même but anime : tromper leur destin tragique.
Dans une station-service au milieu de nulle part, leurs chemins se croisent pour un face-à-face inattendu avec un redoutable criminel en fuite, Denton Foley, échappé du « couloir de la mort ».
La confrontation avec ce meurtrier glacial et implacable bouleversera à jamais leur sort, qu'ils croyaient scellé.
Qui est réellement Denton Foley ? Que réserve-t-il à ces êtres à la dérive, à qui la vie n'a accordé aucun répit ?
Le salut existe-t-il pour les âmes en perdition ? »

Du coup, voilà le topo : nous suivons ici la mondialement connue route 66, belle, longue et sauvage, celle de tous les dangers et de toutes les aventures.
Nous partageons le voyages avec de drôles de compagnons, des hommes et des femmes avec des vies peu banales, guidés par la peur et l'envie de se prendre en main, des destins gâchés trop tôt et des personnes qui rêvent d'une vie meilleure.

La première page nous fait part d'une réflexion particulière sur notre capacité à pardonner, à juger les actes d'un tel ou une telle et, à partir de ce jugement, décider de si oui ou non cette personne mériterait éventuellement le pardon général. Parce qu'on aime bien jouer à Dieu, on fait en effet un tour rapide de plusieurs avis, dont celui qui est, effectivement, de ne pas juger un homme avant l'instant précis de sa mort.
Et, dans l'instant d'après, nous faisons un tour du coté d'une évasion, un événement organisé qui fait sortir le bien connu Denton Foley dont nous aurons tout le long du récit des détails sur son histoire. Pour prendre la fuite, il se sert de Nathaniel Prescott, gardien des couloirs de la mort. Il deviendra son compagnon de route et d'infortune, et leur chemin se poursuit sur la Mother road, déserte.

En parallèle, nous découvrons Jenny, femme au mari abusif qui prend la fuite avec son fils, dans l'espoir de renouer avec la vie et reprendre son destin en main. Sa volonté ? Rejoindre l'Arizona pour prendre un nouveau départ en toute sécurité. Elle croisera le chemin du révérend Clay Delanoe.

En parallèle toujours, nous retrouvons Reggie Oswald, veuf avec une fille atteinte d'une maladie qu'il ne peut faire traiter près de chez lui. Il lui faut prendre la route pour rejoindre un des hôpitaux les plus réputés afin de trouver les meilleurs soins. La peur s'installe, car en plus du manque de temps, il souffre du manque d'argent pour payer l'opération. Son chemin croisera celui de Katy et Benny, un couple de petits truands, dérobant des butins pour poursuivre leurs rêves, sans pertes et fracas.

Nous trouvons un peu plus tard Elena Mae Trebbs, vieille femme qui erre sur la route 66, prenant soin de trimbaler les touristes et autres auto stoppeurs. Elle se ressource via ce voyage qu'elle connaît maintenant un peu trop bien. Elle croisera sur sa route Georgie Bowsmith, un homme mystérieux au passé trouble mais qui refuse de se confier.

Vous l'aurez compris, cet ouvrage est un vrai chassé-croisé. On retrouve tout ce petit monde, à moment donné, dans une station service perdue au milieu de la route 66, une horde de chemins perdus, d'âmes en détresse. Je ne vous en dirai pas plus du coup, je m'y refuse même si je pourrais parler pendant un moment de ce nouvel ouvrage que nous propose Alexis Arend. Ce livre, il est beau, il est grand, il pousse à la réflexion. Les personnages sont étudiés, on attend de voir avec la finesse à laquelle l'auteur nous a habitués face à qui vont se retrouver tous ces gens, et comment ils vont se dépêtrer de cette route, celle de la perdition.

Nous apprendrons au long des chapitres qu'aucun n'est complètement bon ou encore complètement mauvais, nous n'avons pas un étalage de personnes dont les desseins sont tout blancs ou tout noirs. Bien au contraire, nous avons ici une intrigue ficelée, à tiroir, qui va nous traîner sur un long chemin. Nous serons bousculés dans nos idées primaires, qu'on s'arrange à appeler instincts. Nous avons là des retranchements, des mauvaises décisions de prises mais… pour de mauvais motifs ? Des motivations nobles qui nous poussent quand même à avoir des actes qui le sont moins. Bref, tout y est, tout est mélangé : les sentiments, la vison globales du monde et des événements ainsi que… la timeline ! 🙂

On ne se perd pourtant à aucune seconde, tout est pensé de façon à ce que la trame se suive d'un trait. La lecture est lisse, les idées se montrent comme des évidences, les personnages prennent vie sous une plume fluide et quand on arrive à la fin, on en redemande.
Si vous avez aimé La ligne verte ou encore le purgatoire, ce livre est fait pour vous… Un échantillon d'humanité dans ses faiblesses et ses forces, un hymne à la compréhension et à l'amour. Je vous laisse avec cette petite merveille que je nommerai pas pépite, car il s'agit d'un diamant brut.

Pour la beauté du texte, celle des intentions et pour l'élan d'émotions, je remercie encore Alexis Arend de m'avoir fait confiance. Son bébé est une bombe et je suis heureuse de le compter comme LE coup de coeur de cette année. Lui qui nous a habitués à des petites touches fantastiques, des pointes de mystique… Oubliez ! Nous avons là un constat, c'est de loin ce qu'il y a de plus fort dans cet ouvrage : la surprise de rester les pieds sur terre tout en voyageant, en immersion totale dans une ambiance joliment glauque 😉

Très bonne lecture à tous ! 🙂
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