Perfect World est enfin de retour, la parution française ayant rattrapée la japonaise, il faut prendre son mal en patience entre chaque tome. Autant dire qu'il faut savourer la sortie d'un nouveau tome, ce qui n'est pas mon cas puisque je me suis jetée dessus et je l'ai dévoré.
Rie Aruga nous avait laissé avec Tsugumi et Ayukawa qui se retrouvaient face à face après une très longue période sans s'être vu. Concernant les retrouvailles,
Rie Aruga a été très maline et n'est pas tombée dans la facilité de faire croiser ses protagonistes de façon inopinée au détour d'un carrefour comme on peut le voir dans bon nombre de mangas. Elle a pris le temps de développer son histoire dans le tome 5 avec l'introduction de Kaede et de Keigo dont le projet de maison est à l'origine des retrouvailles.
« Quand je le verrai… Comment devrai-je me comporter ? »
Le refus d'Ayukawa de construire la maison de Kaede et de Keigo n'est vraiment pas passé auprès de Tsugumi et c'est très décidée qu'elle va tenter de le convaincre que c'est un projet qui en vaut la peine et qu'il est le mieux placé pour concevoir les plans et superviser la construction. Passée la surprise d'Ayukawa, les retrouvailles se déroulent plus ou moins tranquillement, l'ambiance est bizarre, mais rien d'anormal… La construction de cette maison va être l'élément central de ce tome et permettre de multiplier les interactions entre les différents protagonistes.
Rie Aruga évite l'écueil de la trame classique et fait évoluer ses personnages avec maturité, pas de grands drames à l'horizon et c'est franchement très appréciable de lire une histoire bien construite qui ne tombe pas dans le pathos. Tsugumi et Ayukawa tente de travailler ensemble sans que leur relation passée ne soit un frein. Je pourrais reprocher à Tsugumi de ne pas avoir été totalement honnête avec Koré-Éda, alors oui, elle a tenté de lui dire qu'elle avait revu Tsugumi et il y a toujours eu un élément perturbateur pour l'en empêcher mais j'ai eu l'impression que cela l'arrangeait de ne pas avoir à lui dire, elle ne voulait pas l'inquiéter mais son silence est encore plus blessant. J'aime beaucoup Koré-Éda, et plus j'avance dans ma lecture et plus je l'aime.
« Ayukawa, si je suis devenue plus forte qu'avant… C'est grâce à notre rencontre ! »
Perfect World, malgré son thème et ses personnages abîmés, se veut positif… Aucun des protagonistes ne fait du sur place, ils avancent tous avec plus ou moins de difficultés mais chaque épreuve, chaque rencontre, les fait murir. Il suffit de voir la pugnacité de Tsugumi pour participer au projet de maison pour s'en convaincre, elle travaille comme une folle, elle s'est servi de ses échecs et de ses déceptions pour avancer. J'ai apprécié le fait que le rêve de Kaede et Keigo se réalise enfin malgré tous les obstacles rencontrés, malgré la maladie Kaede est rayonnante et s'investit pleinement.
Rie Aruga a même réussi l'exploit de rendre Nagasawa sympathique dans ce tome, et pourtant, qu'est-ce que je n'aime pas ce personnage. Il y a bien évidemment des petites tensions sentimentales, j'ai envie de dire que tout fini par se savoir ma chère Tsugumi, et il était évident que Koré-Éda allait avoir du mal à digérer l'information mais plutôt que de tomber dans une jalousie facile il va de l'avant car il comprend que le projet est également très important pour Tsugumi. C'est l'occasion d'en apprendre plus sur Koré-Éda et vous ai-je dit que j'aimais ce personnage ? Sérieusement, plus je tourne les pages et plus je me dis que c'est lui l'idéal masculin pour Tsugumi. Tout le monde avance dans ce tome 6 et je me demande comment l'évènement de la fin de tome va impacter le fragile équilibre qui s'est établi entre tous les personnages.
Plus positif que le tome précédent, Perfect World est un titre de qualité et n'hésitez pas à lire la postface de la mangaka très touchante…
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