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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En 2008, Inio Asano, célèbre mangaka, livrait ici pour la première fois après dix ans de carrière un recueil de courts récits. Et c'est plutôt réussi à mes yeux et au regard de mon expérience encore balbutiante de lecteur de manga. Même si l'on croise furtivement quelques soucoupes volantes et une machine à explorer le temps, il ne s'agit pas ici de science-fiction…et d'ailleurs la fin du monde n'en est pas une. Ce sont plutôt les personnages, des adolescents ou jeunes adultes, qui voient leur propre univers perturbé, questionné. On retrouve ici des préoccupations omniprésentes chez les jeunes des sociétés occidentales, souvent encore plus prégnantes dans la société japonaise : un certain mal-être, une solitude intérieure, alors même qu'on a accès à tout ce qu'on veut dans un univers urbain qui aliène l'individu ? Comment ne pas se perdre soi-même au moment où l'on découvre l'autre sexe, l'amour ? Comment être à la hauteur dans une société qui tolère mal les écarts à la norme ? C'est ce qui arrive dans la seule histoire où un homme d'âge mûr est impliqué : père de deux frères et soeurs qu'il élève seul, il fugue un temps pour échapper à la honte. Au passage, il croisera Ôzawa, une lycéenne qui chemine elle aussi en bord de route, probablement pour avoir subi des attouchements sexuels de son prof de gym, et qui pense au suicide. Il y a aussi Eiko, la petite vendeuse de rue, ou de gare, en apparence sage, qui se fait draguer tous les jours par des hommes de toutes sortes…Alors entre attirance pour les uns, et dégoût pour les autres, elle s'invente des histoires…

L'auteur n'est jamais loin derrière, et se met même en scène dans un des récits, à travers un mangaka, interrogeant ainsi les passages à vide liés au manque d'inspiration créatrice, le manque d'argent qui peut en résulter, une forme de brouillage entre la fiction et la vie réelle, entre le monde de l'enfance et les désillusions de l'âge adulte, qui épargne peut-être encore moins que quiconque le mangaka, ce démiurge…

Mais qu'on ne s'y trompe pas, ce recueil n'est pas si désespérant et déprimant. Il y a toujours de l'espoir, dans le retour d'un être cher, un simple baiser d'adolescent pris sur un toit d'immeuble, ou juste dans un tout petit plaisir anodin qui change les idées...

Etant toujours très novice en manga, l'oeuvre d'Inio Asano me semble particulièrement remarquable par son ambition et son intelligence. Ici, certains récits, les plus courts, tombent un peu à plat, faute de bien comprendre où il veut en venir. Mais le tout s'avère néanmoins très utile pour mieux cerner les contours des préoccupations de la société japonaise contemporaine. Et surtout la qualité graphique est remarquable, d'une précision de détail exceptionnelle ! Je m'en vais donc découvrir d'autres pépites de l'auteur !
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Masse critique spéciale BD –juin 2011

Avant tout, il me semble utile de préciser que je ne suis pas une de ces dévoreuses de manga. J'ai une certaine sensibilité pour les romans graphiques de Taniguchi, qui m'ont fait découvrir l'univers de la bande dessinée japonaise.

A la réception de la Fin du Monde, avant le lever du jour, j'ai tout d'abord été intriguée et agréablement surprise par la couverture. Un paysage photographique épuré, une aube douce envahissant cette vue classique du Japon, pleine de fils électriques (mais ouf ! sans Fujiyama, cela change !!).

Et c'est cela qui qui m'a le plus touchée dans ces « nouvelles graphiques » (manga qui se découpe en une petite dizaine de récits) : refléter la société japonaise actuelle, sans verser dans une revendication "identitaire". Les histoires qui affectent chacun des personnages ont en filigrane les questions postmodernistes qui les affectent, le mouvement de disparition de nombreuses personnes qui a cours aujourd'hui au Japon, les reclus hikikomori, les hésitations d'une jeunesse qui voit son destin tracé dès son plus jeune âge sans contrôle sur lui… mais surtout des interrogations fondamentales que nous avons tous.

De ces récits qui, comme le précise l'éditeur « ne sont pas toujours roses », se dégage pourtant une tentative d'aller vers l'avant. L'espérance, ténue mais présente, que si le soleil se lève encore une fois, tout n'est pas perdu. Parce que ce père, veuf, licencié, retrouve dans une maison abandonnée le goût de vivre avec ses enfants. Parce que ce mangaka, venu à Tokyo pour percer dans le milieu, est aussi charmé par l'agitation de la ville qui ne dort jamais. Parce que cette jeune fille qui relit une lettre qu'elle avait écrit à elle-même cinq années auparavant se rend compte que « contrairement à ce que redoutait celle qu'[elle] était autrefois, [elle] n'est plus déçue par ce qu'[elle] est devenue ». Parce que prendre un train différent lors de son jour de congés change les idées. Parce qu'un premier baiser, sur un toit à l'aube, est une raison d'y croire encore un peu.

Conquise par les histoires, je le suis également par le graphisme. Beaucoup de « vignettes » proposant des cadrages sur une partie du visage, de petites incursions dans un monde imaginaire, quelques scènes à l'érotisme pas du tout déplacé…
Et puis, pour ne rien gâcher à la fin, une petite explication fournie par le mangaka sur la genèse de chaque récit.
Bref, un manga que je conseille à ceux qui ne sont pas d'emblée friant du genre, se fondant sur la quotidienneté des émotions….
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L'humanité dépeinte par Asano, possède tant de tares et de douleurs qu'il faudrait une infinité d'ouvrages pour en éponger toutes les larmes.

Les histoires courtes de ce recueil sont à la fois puissamment auto-biographiques et éloignées, laissant parfois le mangaka prendre la parole pour exprimer ses profondes désillusions, et laissant un fin fil d'Ariane les relier entre elles, pour former une humanité perdue dans un labyrinthe d'émotions. La puissance émotive jongle entre volée de larmes quand l'on découvre un fragment de vie de Asano sous les traits d'un de ses personnages, et confusion dans l'échange d'un baiser passionné entre deux adolescents en haut d'un toit, à l'orée d'une fin du monde.

Car le fil conducteur de ce recueil, aussi maigre soit-il, est d'assister à une fin du monde, alors que le soleil laisse émaner quelques rayons au loin. Quand quelqu'un voit son monde s'effondrer, un autre se forme.
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La fin du monde, avant le lever du jour est un recueil de nouvelles où l'on retrouve treize petites histoires dessinées et une manuscrite. Inio Asano nous donne ici un aperçu de la société japonaise actuelle à travers tous les âges et les sexes. Une société un peu perdue, incertaine, en proie aux difficultés de la vie. Les récits ne sont pas joyeux sans pour autant être tristes. Ils témoignent simplement des problèmes du quotidien qui ne sont pas toujours faciles à surmonter, mais pas insurmontable pour autant. La vie n'est pas toujours rose, il y a des hauts et des bas, mais au final, on finit toujours par s'en sortir. Comme l'auteur l'explique dans sa postface, cela faisait dix ans qu'il rêvait de pouvoir créer un recueil d'histoires courtes comme celles-ci. Inio Asano a pu laisser libre court à son imagination, tenter de nouvelles choses et tester ses limites pour le plus grand plaisir de ses lecteurs.

Mais s'il y a bien quelque chose à retenir à propos de ce mangaka, c'est la qualité de ses dessins. Je suis rarement tombée sur de si beaux mangas. Les images sont époustouflantes. Il y a beaucoup de détails, de techniques dans ses coups de crayons, qui donnent parfois l'impression d'avoir une photo sous les yeux. le plus impressionnant reste les doubles pages qui apparaissent à plusieurs reprises dans ses mangas pour marquer un temps fort. Pour moi, ce sont vraiment ces planches qui témoignent du talent incroyable d'Inio Asano.

Lien : http://mangeonsleslivres.blo..
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Pour ce seinen, je dois avouer que c'est sa couverture, très sobre mais très belle qui m'a attiré et que son titre qui m'a poussé à l'emprunter. de plus j'ai ajouté à cela le facteur "auteur" car je sais que j'apprécie les oeuvres de Inio Asano qui dégagent un petit je ne sais quoi de nostalgique, terriblement humain. Oui, il a un style rempli sobriété humaine.

En tout cas, c'est avec plaisir et grosse curiosité que j'ai ouvert ce one shot.

Au final, je suis déçue et non, je m'attendais à une histoire unique et la thématique du titre m'intriguait fortement, mais non, ce OS est un recueil de pleins de petits OS, une dizaine environ. C'est principalement pour cela je suis déçue car je m'attendais à quelque chose de très grand, mais non.

Cependant, je ne suis pas non plus totalement insatisfaite, j'ai beaucoup aimé lire ces histoires, du tranche de vie en puissance, il est très facile de s'identifier à certains personnages selon sa propre histoire, je me suis vue plusieurs fois dedans quelques unes de ses réflexions. Si vous êtes en recherche de sensation forte, passez votre chemin, ce n'est pas là que vous la trouverez. En effet, les histoires sont proches de nous bien qu'elles peuvent parfois être aussi un peu irréelles, très peu.

En quelques pages il se passe des choses que l'on pourrait très facilement observer dans notre propre vieau quotidien, ce n'est pas non plus sans intérêt car on se met à réfléchir sur soi-même, mais cela ne nous avance pas plus. Des histoires sont distrayantes sans chercher à l'extraordinaire.

J'ai personnellement trouvé ce OS très plaisant, j'aime beaucoup ce genre d'oeuvre, car on s'y voit, même si j'aime le fantastique et pouvoir m'évader, regarder parfois un miroir fait aussi du bien, même si on n'a pas forcément beaucoup plus de réponse en refermant le livre.

Le gros problème de ce OS je pense, c'est que rien n'est aboutit, je m'explique, c'est comme si on suivait un jour dans une vie d'une personne, ça fait un effet lisse, on n'a pas le temps de s'attacher à certains personnages, alors que pour d'autres ils nous ressemblent tellement que l'on peut se voirà travers eux et d'autres encore nous indiffèrent. Mais tout cela est un gros mixe.

Globalement c'est un OS qui ne plaira pas forcément à tout le monde, c'est un genre que personnellement j'aime bien. Mais il coûte tout de même un peu cher, surtout qu'il n'est pas beaucoup plus gros un manga ordinaire, il a de très belles pages en couleurs à l'intérieur, mais je pense que cela ne justifie pas le prix.
Lien : http://hiromichi.skyrock.com..
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Après « Un monde formidable », « le quartier de la lumière », Solanin et l'excellent le champ de l'arc-en-ciel, Inio Asano propose un nouvel album, intitulé « La fin du monde, avant le lever du jour ». Ce manga, dont le titre est en fait la juxtaposition de ceux de la dernière histoire (« La Fin du monde ») et de la première (« Avant le lever du soleil »), est en fait un recueil d'histoires courtes, écrites à plusieurs périodes de la vie de l'auteur.

À travers ces histoires indépendantes, le mangaka invite à suivre la vie (souvent nocturne) de personnages, dont il partage le malaise. Les portraits sont très variés et vont d'un père de famille qui fugue à une jeune fille qui veut se suicider devant sa webcam, en passant par un mangaka qui retourne dans son village natal ou une vendeuse qui rêve du prince charmant. Ces tranches de vie plongent le lecteur dans le quotidien de personnes ordinaires qui dépriment, souffrent, s'interrogent, doutent et se remettent en question, pour finalement laisser entrevoir cette petite lueur d'espoir qui subsiste en chacun d'eux. À travers ses personnages plus vrais que nature et venus de tous les horizons, Inio Asano propose une chronique sociale qui exprime les angoisses de toute une génération de japonais désabusés. S'il souligne les imperfections et le malaise de la société nippone, il ponctue néanmoins ses récits d'une note d'espoir, incitant les gens à aller de l'avant car tant que le soleil se lève, les démons de la nuit peuvent s'effacer et la vie peut reprendre le dessus.

Si les histoires sont reliées par une ambiance mélancolique et un questionnement sur notre place dans le monde, je regrette tout de même un peu qu'elles se succèdent sans véritablement se recouper. de plus, la qualité des récits est assez inégale, avec certaines histoires fortes, mais également quelques tranches de vie moins intéressantes.

Au niveau du graphisme, le travail d'Inio Asano demeure cependant remarquable. À travers un dessin réaliste et précis, il livre des personnages très expressifs, des décors très détaillés et une atmosphère dont il a le secret.

Si j'ai apprécié ce one-shot, c'est néanmoins le champ de l'arc-en-ciel qui reste mon album préféré de ce mangaka hors du commun.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Il faut tout d'abord préciser que c'est un " one shot ", composé de plusieurs histoires plus ou moins longues. Les personnages sont souvent de jeunes adultes ou des adolescents.
Ainsi on croise une femme qui occupe ses jours de congés à faire des lessives pour surtout ne pas penser, un auteur en mal d'inspiration, une jeune vendeuse qui essaie d'offrir un sourire à tous les clients, une femme qui retrouve une lettre qu'elle s'était écrite à elle-même quelques années plus tôt...
Bref, une galerie de portraits très réaliste dans un Japon frappé de plein fouet par la crise. Tout cela crée une atmosphère assez lourde et une impression générale de noirceur.
Mais dans chaque histoire, il ya toujours une brèche où les espoirs peuvent s'engouffrer.

Mon avis :
Comme je l'ai déjà dit, je suis très friande des tranches de vie, que ça soit en BD, en littérature ... mais je ne l'avais jamais vue sous forme de manga(...)
Lien : http://www.livr-esse.com/art..
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