Solanin - Intégrale

Une duologie touchante dont je me souviendrai longtemps.

Le hasard fait parfois bien les choses, c'est uniquement grâce aux couvertures sobres des deux tomes de cette duologie et à son titre intrigant que j'ai emprunté celle-ci à la médiathèque après avoir néanmoins rapidement feuilleté le premier tome pour voir si les desseins de l'auteur me plaisaient.

Dans cette histoire nous faisons la connaissance d'Inoue Meiko, 23 ans, vivant depuis un an dans son appartement avec Tanedo Naruo avec qui elle est en couple depuis 6 ans. Elle est office lady, employé de bureau pas qualifié pour une petite société tandis que lui n'a qu'un travail d'appoint comme illustrateur. le petit couple s'aime mais Meiko ne s'épanouit pas dans son travail et après avoir demandé l'avis de Naruo qui la soutient dans sa démarche (bien qu'un peu ensommeillé alors) décide de tout plaquer pour trouver ce qui lui plaît vraiment et va finir de fil en aiguille à inciter Naruo à faire de même ce dernier étant passionné de musique. Mais la vie n'est pas toujours simple, les rêves pas toujours accessibles face à la dure réalité de la vie et de ses aléas parfois tragiques.

J'ai aimé le rythme calme, très tranche de vie de cette duologie. L'auteur prend son temps, ne se presse pas et pose calmement mais sûrement son intrigue et ses personnages rendant ces derniers plaisants à suivre et très attachants. J'ai de nombreuses fois souris au cours de ma lecture mais aussi été triste lors de cette dernière. C'est une duologie qui ne m'a vraiment pas laissé indifférent.

La situation des personnages et leurs questionnements sur leur avenir professionnel, personnel, leurs rêves ont aussi trouvé écho en moi ayant 22 ans étant en fin de cursus universitaire et me questionnant sur les choix qu'il me faudra faire dans les mois prochains et la direction que prendra ma vie.

Il ressort de ma lecture un sentiment doux-amer. Rien n'est jamais simple dans la vie et on n'obtient pas toujours ce que l'on désire, rêverais, mais rien n'est jamais noir non plus. Il y a des bonheurs simples mais essentiels qu'il faut savoir chérir et profiter comme l'amour d'un partenaire et des amis sur lesquels on peut compter. La vie peut être brève, il faut profiter de ces moments de joie quand on le peut et faire de son mieux pour ne pas avoir de regret dans l'instable chemin de la vie.

Solanin est vous l'aurez compris une petite duologie que j'ai beaucoup apprécié et que je ne peux donc que vous encourager à découvrir.

Un récit tranche de vie pour une lecture touchante et sentimentale.
Cette première histoire longue de Inio Asano est simpliste dans son intrigue, mais il livre ici un récit humain bien plaisant. En fait, il ne raconte rien, on partage juste des moments avec des personnages paumés mais dont on souhaite juste en découvrir plus sur eux, discuter et échanger avec eux pour comprendre leurs faiblesses.
Cela ne renouvèle pas le genre, loin de là, mais il en ressort tout de même une lecture agréable pour ma part.

Le manga tout juste refermé, les premiers mots qui me sont venus ont été "Quelle claque !". Je ne l'avais pas vue venir, j'ai choisi ce manga un peu au hasard parmi les nouveautés de la bibliothèque. La couverture est sobre, il n'y a même pas de résumé sur cette édition intégrale mais j'ai aimé ce qu'elle dégageait, la police d'écriture, le titre... J'aime ces petits hasards, j'aime lorsqu'un livre que je n'avais pas du tout prévu d'emprunter accroche mon regard.

On est ici dans un manga Slice-of-Life (Tranche de vie), je l'avais en partie deviné grâce à la couverture et je dois dire que je suis assez friande de ce genre de manga. On suit ici un groupe de 5 amis qui entrent dans la vie active après l'université. L'auteur dépeint le passage entre l'adolescence et l'âge adulte, ce passage qui s'accompagne de doutes et d'interrogation sur l'avenir mais aussi sur le présent "Suis-je dans la bonne voie, ai-je raison de faire ainsi, de vivre ainsi, de faire ce travail, ... ?". Des questions que l'on est amené à se poser à un moment de notre vie. Les personnages sont vraiment ordinaires, ils ont des défauts et des qualités plutôt banals, rien qui ne les démarque... et c'est ce qui fait la force de ce manga. Je ne les ai pas tous appréciés (Kato par exemple... je ne comprends pas comment Ai peut supporter son comportement envers les autres femmes) mais j'ai aimé les découvrir le temps de ma lecture.
Je me suis sentie assez proche du personnage de Meiko, j'ai eu moi aussi une période de doutes après l'université et je sais comme c'est parfois difficile de trouver sa place.

Je ne l'ai pas reconnu tout de suite, mais c'est une oeuvre de l'auteur de "Bonne nuit PunPun", que l'on aperçoit dans un des chapitres. Ça ne m'a pas étonnée, avec le recul je reconnais très bien sa patte. Je suis admirative devant ses paysages, ils sont superbes !

Ce n'est pas un coup de coeur, mais ce manga m'a marquée et m'a rappelé cette période de doutes que j'ai pu avoir et qui m'a finalement fait avancer (comme le dit l'auteur dans sa postface "la plupart de ce qu'on souhaite peut se réaliser si on se donne suffisamment de mal pour ça"). Je suis même allée écouter la chanson "Solanin" de Asian Kung-Fu Generation après ma lecture (en plus j'adore ce groupe), qui est la chanson utilisée pour le film adapté de ce manga ^^

Le hasard m'a fait acheter cette BD peu de temps après avoir entendu les avis dithyrambiques d'une amie dessus, et alors même que j'avais oublié le nom. Mais la couverture m'intéressait, de même que le synopsis.
Et je n'ai pas été déçu, malgré que je ne fus pas préparé à ce qui allait suivre.
En effet, ce manga m'a beaucoup surpris, à la fois sur le fond et sur la forme. Ce dessin, aux figures marquées et aisément reconnaissable, chargé en décors et en émotion m'a beaucoup plu. Notamment par ce qu'il dégage, et qui ajoute au ton du récit, aigre-doux, naviguant entre le roman graphique et contemplatif.

Bien évidemment, le scénario n'est pas en reste. C'est une plongée dans l'intimité d'un couple et dans les choix de vies de jeunes japonais de notre société contemporaine. C'est d'un réalisme touchant, entre les relations humaines et les questionnements existentiels qui en découlent. Rien n'est simple, et la BD contient beaucoup plus de questions que de réponses.

Mais là où elle fait véritablement fort, et est -à mon sens- une franche réussite; c'est dans la mise en scène de ce qu'on appellerait un "malaise jeune". le portrait d'une jeunesse qui peine à trouver sa place dans la société, et qui ne sait trop que faire : travailler (mais comment ? Chercher un travail qui nous fasse plaisir ? Se contenter de l'alimentaire ?), vivre (de quoi, avec qui, comment ?), les relations (durables, fécondes, utiles ?), l'envie ... Il transparait de ce manga une atmosphère qui m'a fait très fortement identifier aux protagonistes, aussi bien principaux que secondaires. Et la lumière qui se dégage du deuxième tome fait beaucoup de bien.
Parce que finalement, il n'est pas certain que l'on s'en sorte dans la vie, qu'on soit heureux ou qu'on aime ce que l'on est, ce que l'on fait. Mais il faut essayer, et accepter que la vie ne soit pas simple, et qu'elle n'aura peut-être jamais de sens évident. Il faudra en trouver un autre chaque moment. C'est ce que j'ai ressenti de cette fin pas classique, et pas très concluante (ce qui est normal vu qu'on n'achève rien).

Bref, un manga que j'ai beaucoup aimé sur ce qu'il propose. C'est une tranche de vie, même si je trouve le mot très inapproprié au cas présent. C'est surtout un regard sur la jeunesse et ce qui explique qu'elle soit si paumé. Dans un monde où la plupart des valeurs fondamentales sont brisées, où plus rien n'est acquis, pas même sa place ... C'est important de comprendre ce que peuvent ressentir ceux qui la cherchent. Et aussi de voir que rien n'est définitif.
Je me suis bien plus chauffé en écrivant cet avis que je ne le pensais, mais ce manga m'a laissé une très bonne impression, et maintenant que j'ai fini cette petite critique, j'ai déjà envie de le relire.
C'est en soi, tout ce que je demande à une BD.

J'avais lu les 2 tomes de Solanin il y a quelques années, quand j'étais au lycée. J'avais bien aimé ma lecture à l'époque, mais j'avais senti que quelque chose m'échappait, que je n'étais pas complètement en phase avec les personnages. À présent que mon âge se rapproche de celui des protagonistes (ils sont encore un peu plus âgés, mais leurs préoccupations me font bien plus familières), une 2e lecture m'a permis d'apprécier encore plus ce titre.
Le plot-twist qui marche la séparation entre les 2 tomes n'a pas eu le même effet puisque je connaissais déjà l'histoire, mais n'empêche que l'appréhension de voir ce moment arriver, revoir les personnages confrontés à cet événement… c'était quelque chose ! Même si j'ai été moins surprise qu'à la 1e lecture, ça m'a peut-être fait plus de mal cette fois-ci. Je me suis sentie plus proche des personnages, de leurs soucis, leurs perspectives, leurs rêves manqués et leurs désillusions. Les côtés obscurs de la vie adulte, thèmes chers à Asano, sont ici bien présents. Heureusement contrebalancés par la légèreté et/ou l'humour de certains personnages ou par d'autres personnages qui décident de s'accrocher à la vie malgré tout. Solanin transmet à la fois découragement et espoir, désillusion et euphorie, amour et trahison. Les personnages sont à la fois attachants et antipathiques en fonction de leurs comportements. Les personnages masculins notamment font grimacer, mais, eh, Asano anyway.
De manière générale, je pense que Solanin est une histoire qui peut se lire à divers âges, à différentes étapes de sa vie, on y trouvera sûrement quelque chose qui fait écho de près ou de loin à soi et nous ramène à une expérience de vie. Ce n'est pas toujours très fun, ça remue des choses, mais c'est intéressant de se confronter à soi-même à travers ce manga.

Un manga doux et amer, d'une rare justesse pour qui connaît les affres des doutes qui traversent les jeunes adultes ayant du mal à trouver leur place. Beau, touchant, triste et sans cynisme, Solanin est une oeuvre profondément touchante qui traite autant du temps qui passe et de ce qu'on laisse derrière soi, sans jamais s'accomplir parfaitement, en l'acceptant douceureusement. Ne reste que la possibilité, tout comme pour les personnages de Solanin, de saisir et de chérir ces moments d'être purs que l'on peut dérober à la médiocrité de la vie courante.