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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il y a quelques années, j'ai moi aussi poussé la porte du musée Camondo, au 63 de la rue de Monceau. J'ai été fascinée par la splendeur de ce (faux) hôtel du XVIIIème conçu comme un écrin particulier pour y abriter une prestigieuse collection de (vrais) chefs d'oeuvres.

Mais surtout j'ai été bouleversée de savoir que cet hôtel particulier avait été légué à l'état français en 1934, un an avant sa mort, par le vieux comte Moïse de Camondo à condition qu'on ne changeât rien à la disposition ni aux objets présents, qu'on ne fît jamais de prêt à d'autres musées ou galeries et que tout y restât en l'état comme une maison que ses maîtres viendraient juste de quitter.

La France ne s'est pas contentée de ce don: elle a aussi reçu le sacrifice courageux de Nissim ,le fils, mort aux commandes de son avion en 1917.

Puis, l'état français de Laval et Pétain a aussi pris la fille, le gendre, les deux petits-enfants du généreux donateur du musée Camondo: ils étaient citoyens français, furent arrêtés en France comme Juifs et moururent à Auschwitz.

Issus de la diaspora espagnole, naturalisés italiens, célébrés comme des dignitaires du cru par les Turcs, français par amour des Lumières, les frères Camondo, Moïse et Isaac, ont donné aux pays qui les ont accueillis leur bien le plus précieux: leurs collections (Isaac a légué au Louvre une collection inestimable de toiles impressionnistes).

David Assouline retrace la vie de ces séfarades levantins, aussi cultivés et passionnés d'art que généreux et désireux de s'intégrer sans jamais renier leurs origines.

Le livre est passionnant, très renseigné, très bien écrit. Mais je l'ai refermé avec le même sentiment de honte qu'en quittant le musée Camondo: de quelle cruelle ingratitude l'Etat français n' a-t-il pas fait preuve à l' égard de ses bienfaiteurs!!...
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C'est un livre d'historien, pas un roman, mais Pierre Assouline est un parfait biographe (Simenon, Hergé) et j'ai trouvé passionnante et souvent émouvante la vie du Dernier des Camondo. La saga des Camondo, de l'Inquisition espagnole au génocide nazi en passant par le ghetto de Venise et les palais de Constantinople, n'est pas seulement un récit historique retraçant l'épopée de ces grands seigneurs séfarades. Sans refaire toute l'histoire de ces Juifs du Sud l'auteur nous en livre l'essentiel pour situer la fin de la famille à travers la figure du comte Moïse de Camondo (1860-1935). C'est aussi une méditation sur la solitude d'un homme qui consacra sa vie et sa fortune à reconstituer au coeur de la plaine Monceau une demeure du XVIIIe, siècle préféré de cet esthète collectionneur aristocrate, commensal des Rothschild ou des Pereire, à qui nous devons le musée Nissim de Camondo, espace qu'Assouline souligne comme l'un des lieux les plus raffinés de Paris.

Instantané d'une grande maison, le dernier des Camondo est aussi le portrait d'une société contradictoire, l'aristocratie juive parisienne, flattée et vilipendée, habituée des chasses à courre comme des conseils d'administration, parfois suspectée d'être apatride au moins de coeur.Affaire Dreyfus, Grande Guerre où cet "apatride" perdit en 1917 son fils Nissim, pilote, affaire Stavisky, rafles (qu'il n'aura pas connues) de sa fille Béatrice et de ses petits-enfants morts en déportation, voilà tout un pan de la vie de Moïse de Camondo. Cet homme finira seul de sa dynastie, inconsolé parmi ses chefs d'oeuvre, le livre nous laissant sur un sentiment et de tristesse et de gâchis. le tout demeurant à mon sens absolument fascinant.

Au musée qui porte le nom de son fils descendu dans la Meuse, tous les meubles, tapisseries, tableaux, tapis, porcelaines et pièces d'orfèvrerie datent du 18e siècle français et ont été collectionnés avec passion par Moïse de Camando. Ce dernier avait à sa mort tout légué aux Arts Décoratifs à la condition impérative que les collections soient présentées dans leur agencement originel, telles que pouvait les voir et les vivre le comte.
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Pour moi, ce livre se découpe en trois parties qui ne correspondent pas au découpage des chapitres : une première partie qui fait "catalogue" et que j'ai trouvé ennuyeuse, qui fait état de toute la vaisselle, de l'argenterie des lieux... une deuxième partie un peu plus vivante (mais à peine) retraçant les lieux de vie des Camondo mais qui manque justement de vie, on dirait une juxtaposition de lieux exposés trop rapidement, et, enfin, la partie où l'on entre vraiment dans la psychologie du personnage, ses motivations, les événements qui ont guidé sa vie. C'est donc très inégal dans le rythme, heureusement que la partie qui détaille les liens entre les protagonistes et leur mode de vie est à la fin, si l'on n'a pas refermé le "catalogue" avant. J'irai quand même revoir le musée après cette lecture, grâce à la dernière partie justement !
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Débordant d'anecdotes et d'informations, ce petit livre tente de retracer l'histoire des Camondo dont on peut visiter le célèbre hôtel à Paris.
Si l'on en apprend également sur le tout-Paris, cet essai donne parfois l'impression de se vouloir plus une généalogie des Juifs parisiens et de leurs frasques que d'un réel exposé sur les Camondo, que l'on perd lors de certains passages.
Intéressant cependant, surtout si le musée Camondo vous a plu !
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Pierre Assouline raconte la destinée d'une famille juive au 19ème (les Camondo )Plus précisément, c'est le parcours de familles juives, venus d'Istanbul ou du Sud-Ouest de la France après le Portugal et l'inquisition des Juifs d'Espagne, dans cette France terre d'asile et pays des droits de l'homme.
L'ancien hôtel particulier de la famille Camondo est une véritable splendeur, on imagine aisément, qu'il y a un siècle, vivaient là des familles juives et qu'elles menaient grand train dans ce curieux microcosme que sont les règles de la grande bourgeoisie francaise.
Les Camondo n'existent plus. Leur aventure s'est terminée dans les terres froides de Pologne, comme des millions d'autres.
Livre d'un historien minutieux, Pierre Assouline ressuscite une époque dont le souvenir n'existe plus, ou presque plus, même chez les victimes.
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Heureusement qu'il y a eu de tout temps une flopée de collectionneurs... Leur vie est toujours passionnante !
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Portrait d"une famille juive venue de Constantinople et installée en France sous le second Empire. Ces amateurs d'art reconstituent une demeure aristocratique dans la plaine Monceau à Paris pour y abriter la collection d'art qu'ils constituent. Hélas le vieux Moïse voit mourir son fils lors de la Première guerre mondiale. Il fait alors don de son hôtel à l'Etat (aujourd'hui superbe musée Nissim de Camondo). Sa fille est déportée pendant l'Occupation. Ayant naïvement cru que le sacrifice de son frère, le don de son père et son argent la protégeaient, elle n'a dans une totale inconscience même pas pensé à se cacher ou à fuir aux Etats Unis (ce que sa fortune lui permettait contrairement à tant d'autres). Portrait de collectionneurs tels qu'il en existait encore il y a 100 ans.
La première et deuxième parties sur le catalogue des objets collectionnés, l'histoire de la famille, ses origines, ses liens avec les familles juives séfarades ressemble davantage à un exposé qu'à un roman moins vivantes, plus ennuyeuses.
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