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Avec ces légendes bigarrées et hallucinées, j'ai été bien surprise de retrouver, longtemps après le choc de Monsieur le Président, un Asturias dans une veine, comment dire, moins linéaire!
Tout est déroutant dans cette oeuvre: la construction avec un prologue, des légendes mais aussi une pièce de théâtre; le style, déroutant, foisonnant, presque dissonant parfois comme une musique céleste que l'on envie de slammer. La lecture est ardue, et pourtant elle laisse au final la sensation d'un rêve éveillé pendant lequel on aurait touché avec ses cinq sens un peu de l'âme de la grande Amérique originelle.
Une expérience de lecture riche et originale, qu'à mon regret je n'aurai pas su vivre pleinement.
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Petite mise en garde à tous les futurs lecteurs, Légendes du Guatemala n'est pas une lecture facile. La plume de Miguel Angel Asturias n'est pas facile à appréhender : les phrases sont longues, on passe du coq à l'âne mais surtout il y a une quantité de notes ajoutées (je parle ici de l'édition folio) pour nous faciliter la lecture. Malheureusement, cela ne fait qu'empirer les choses puisqu'elle sont ajouter a la fin du roman et classé par ordre alphabétique et non par ordre d'apparition dans le roman. Bref, il faut faire une série d'aller retour incessant ce qui est assez agaçant.

Au-delà de ce bémol,c'est une lecture intéressante a la découverte d'un autre pays et d'une autre culture avec ces moeurs et ces croyances. Je suis heureuse d'avoir découvert ce livre mais il ne me laissera pas un souvenir extraordinaire.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Ce livre, qui a donné à l'auteur une reconnaissance internationale, illustre la rencontre de Miguel Angel Asturias avec le surréalisme représentant pour lui la découverte et la reconnaissance de l'inconscient culturel indigène.
Dans cette oeuvre, le processus de création évoque la participation d'une mémoire individuelle, celle des souvenirs d'enfance, et d'une mémoire collective, celle des traditions culturelles mayas, fusionnant à travers l'oralité et le rêve. le tout est à l'image de la très originale langue littéraire d'Asturias. Paul Valéry qui avait préfacé la première édition en France de ce livre qualifiait ces légendes d'histoires-rêves-poèmes.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Paru en 1930, c'est le premier livre publié par l'auteur. le livre a été écrit à Paris, où Miguel Angel Asturias suivait des cours d'anthropologie et où il a aidé son professeur, Georges Raynaud, à traduire le Popol-Vuh, un texte en langue quiché évoquant la religion maya. Mais la dédicace du livre évoque aussi les histoires qui lui racontait sa mère. Il ne faudrait toutefois pas s'attendre à un livre présentant une collecte de récits au plus près de la mémoire indienne, ni un ouvrage anthropologique. Même si l'auteur connaît ces histoires de l'intérieur, et qu'il maîtrise la démarche scientifique, Légendes du Guatemala, est avant tout l'oeuvre d'un écrivain, ambitieux et personnel, dont l'écriture poétique et très travaillée donne une résonance très particulière à l'ouvrage. Les légendes qu'il évoque lui donnent la possibilité de se réapproprier sa culture, mais aussi de l'interroger, et en filigrane de se positionner dans le présent, ce qu'il fera d'une manière plus explicite dans certains de ses ouvrages suivants.

La structure du livre est complexe. Lors de la première parution, le livre se composait d'une sorte d'introduction, intitulée Guatemala, dont la première partie évoque en particulier les villes du pays, leurs fondations, mi-mythiques mi-réelles, puis une deuxième partie, « Maintenant je me souviens » qui est centrée sur les conteurs, un vieux couple mais aussi le narrateur et qui lance en quelque sorte l'acte de conter. Puis suivent cinq récits intitulés Légendes. A ces textes se sont ajoutés dans les éditions postérieures, deux autres textes, plus longs. « Les sorciers de l'orage du printemps » peut être rattaché aux Légendes précédentes, avec sans doute plus d'ampleur, c'est à mon avis le texte le plus ambitieux du cycle, mais le dernier texte, "Cuculcan" se présente sous la forme d'une pièce de théâtre, même si contenu est aussi légendaire.

Il ne faut pas que le lecteur s'attende à ce qu'il a l'habitude de lire en ouvrant un livre de contes et légendes. Il s'agit ici plus de poèmes en prose, qui traitent d'un contenu légendaire, mais réinvesti par l'auteur, et narré d'une manière qui n'est pas réellement explicite. Il s'agit plus de créer une ambiance, de suggérer, de broder, de créer de superbes images, que de raconter une histoire, avec un début, une fin, et un enchaînement logique des événements. La lecture de notes s'avère indispensable pour s'y retrouver à peu près. Miguel Angel Asturias brode en quelque sorte un tissu riche et coloré, où telle ou telle figure, telle ou telle image, évoque tel ou tel personnage légendaire, mythe, ou événement. Il faut noter que l'univers mythologique de l'auteur associe aussi bien les mythes indiens des sociétés précolombiennes, que les récits liés à l'arrivée des conquistadors. Il y a parmi les personnages des religieux catholiques par exemple. C'est une mémoire métissées, mélangée, que revendique l'auteur.

Autant prévenir d'emblée le lecteur curieux qui voudrait tenter l'aventure de ce livre : cela demande un certain effort. Il faut aimer les textes poétiques, et ne pas s'attendre à des récits structurés, et la multiplicité de références à la culture, à l'histoire et à la mythologie du Guatemala font que beaucoup de choses échappent à un lecteur qui ne connaît pas parfaitement toutes ces questions. Pour ma part, j'avoue une certaine difficulté à entrer dans l'univers du réalisme magique, dont Asturias est considéré comme l'un de ses précurseurs ou créateurs, tout particulièrement dans ce livre. Il aurait aussi subi une influence des surréalistes, lors de son séjour parisien, et là aussi ce n'est pas le courant littéraire qui me passionne le plus. Je suis restée un peu sur le bord du chemin pendant une partie du livre, même si j'ai trouvé certains passages splendides. Il faudrait sans doute lire ce type de livre à haute voix, pour trouver le rythme, la scansion, le souffle qui habite le texte. Plus qu'un écrivain au sens classique du terme, Asturias se pose en barde halluciné, qui chante des récits immémoriaux, pour un public qui les connaît déjà, et pour qui une image, une métaphore, un nom, vont être source de réminiscences, d'associations, vont libérer un imaginaire préexistant tout en provoquant une surprise par une manière inhabituelle ou différente de présenter les choses. C'est incontestablement puissant, original, mais difficile à pénétrer.
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Lecture intéressante sur les légendes traditionnelles guatémaltèques, le rapport à la nature et aux éléments est très présent bien évidemment. J'ai cependant trouvé la lecture plutôt ardue avec de nombreuses notes en fin de livre, classées par ordre alphabétique et non par ordre d'apparition ce qui est un peu perturbant et prend du temps à chercher, du coup j'ai dû de nombreuses fois relire les mêmes phrases pour ne pas être perdue après avoir lue la note.

Un livre à lire à tête reposée et au calme au risque sinon de ne pas tout suivre.
Le dernier conte en forme de pièce de théâtre m'a paru trop long également.
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LÉGENDES DU GUATEMALA de MIGUEL ANGEL ASTURIAS
Une dizaine d'histoires et de légendes guatémaltèques.
Ça parle de Palenque et de Copan, de villes empilées les unes sur les autres, de vieux qui discutent avec Satan, ferment leurs portes aux bohémiens qui enlèvent les enfants. Ça parle de Tikal, « le coucou des rêves file les contes », six hommes peuplèrent le pays des arbres, trois venaient dans le vent, trois dans l'eau. Cabrakan le géant « crache une salive qui brûla la terre », alors qu'Hurakan gravit le volcan pour lui « peler le cratère avec ses ongles ». le Symbole dit »certain siècle, il y eut un jour qui dura plusieurs siècles « . C'est l'histoire de Nido, et le Calejo dans les plaines qui coupe les tresses aux filles comme celle de Mère Elvire de St François chargée de couper les hosties qu'elle donnait à l'homme Pavot. La légende du Maître Amandier qui à la pleine lune du Hibou-Pêcheur, partagea son âme entre Quatre Chemins, hélas le chemin noir la vendit à un marchand de bijoux sans prix. La légende du Sombreron, un garçon perd une balle en caoutchouc qu'un moine ramasse, il a envie de sauter tout le temps, sa mère voit le moine et lui dit qu'elle est l'image du démon, le moine s'en débarrasse, elle rebondit sur la tête du garçon sous forme de chapeau noir. Et la première ville émergea, Serpent à Fontaine
D'Horizons, les serpents éternuaient du soufre, les hommes qui les surveillaient furent appelés prêtres. «La religion primitive fut ainsi pétrie avec de la cendre de poils et de la salive de prêtres, écorce de silence et fruit amer des premières magies ». Et pour conclure la merveilleuse histoire de Cuculkan et de Guacamayo, le Serpent à plumes et l'Oiseau de feu qui sont contés dans le Popol Vuh avec la création du monde selon les Quichés.
Asturias reprendra une autre légende de la création du monde dans « les hommes de Maïs.
Un très beau livre plein de poésie qui nous plonge aux origines du Mexique et du Guatemala ainsi que d'une partie de l'Amérique centrale dans un temps où ces pays n'étaient qu'un. Un mélange de nature, de croyances, de religions et de fantastique le tout agrémenté de la langue délirante f'Asturias.
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"Le coucou des rêves file les contes" une phrase qui revient en vrille dans l'une des Légendes du Guatémala, comme une incantation, un roulement de tambour: avis avis aux auditeurs, qu'on se le dise!Du rêve à l'état pur.Ces contes traités façon nouvelles ou façon théâtre, faits pour être transmis oralement,se prêtent à la gestuelle.
Parfois pure poésie (entre l'enchantement du "pays des Arbres", la fantaisie des "eucalyptus qui récitent des psaumes", la beauté du "lac d'émeraude"), ils sont aussi magiques ("les négociants parlent la douce langue des oiseaux"),ou fantastiques ("le Cadejo enlève les jeunes filles aux longues tresses"). Ils parlent de création (entre Cabrakan "le dieu des tremblements de terre", "Nahual l'esprit protecteur" ou Harukan "le géant des vents") et d'histoire du Guatémala puisqu'on retrouve l'époque des conquistadors, de construction de villes et de personnages qui ont marqué le destin du Guatémala.
Comme tous les contes on y retrouve des symboles,des princes et princesses,des sorciers,des animaux fantastiques (comme le "quetzal" aux plumes vertes et or) et la mythologie.
Légendes du Guatémala est un recueil de contes empreints de rêve,d'exotisme de Miguel Angel Asturias( écrivain du XX° siècle né au Guatémala et prix Nobel de littérature en 1967). Outre l'imaginaire déployé,sa langue fluide, légère et limpide semble un écheveau que l'on dévide.
C'est le pays des temps anciens, celui des Mayas aux croyances ancrées dans une nature personnalisée,celui des Idiens et leurs rites qui nous sont donnés à suivre ici.
Très agréable à lire!
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Les contes et légendes sont l'une de mes grandes passions et même si mon intérêt de porte plus sur celles de nos régions, celles du bout du monde m'intrigue toujours autant par la ressemblance avec les nôtres. Miguel Angel Asturias avec sa belle plume nous plonge dans les légendes de son pays avec beaucoup de rêveries, tantôt sous formes de récit tantôt sous forme d'une pièce de théâtre, toutes ont un charme incontestable.
La magie est très présente dans ce recueil, et ça m'a beaucoup plu, de savoir comment ses croyances prennent vies sous nos yeux. C'est tous les sens en éveils que Asturias nous plonge dans les légendes guatémaltèques et je dois dire que j'ai été très fan, assurément je relirais l'auteur et sa plume si particulière mais je l'ai trouvée douce et simple pour décrire les contes. Une lecture qui m'a fait plaisir, une lecture que je recommande.
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Pur récit fantastique, voire surréaliste, Légendes du Guatemala plonge son lecteur dans un univers onirique mêlant nature et divinités.
Les contes et légendes du recueil sont le plus souvent racontés par les personnages, sous une forme plutôt théâtrale, avec parfois un choeur ou des répétitions multiples qui ne vont pas sans rappeler certaines tragédies grecques.
L'univers demeure cependant profondément sud-américain, fait de jungles, de forêts et de volcans.
Le style d'Angel Asturias peut surprendre au début, puisqu'il est écrasant, riche en couleur et en description, comme un tableau fait d'une multitude de tâches de couleurs, de plumes et d'attributs divins. L'aspect cyclique des légendes implique de nombreuses répétitions, mais m'a pour ma part totalement immergée dans ces légendes qui relèvent moins des humains que de l'histoire des dieux.

Une lecture profondément marquante qui m'a tout de même demandé plusieurs semaines pour éviter de succomber sous la plume abondante de l'auteur !
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J'aurais apprécié de me nourrir intensément et facilement de cette lecture ou plutôt de boire la pulpe des fruits inconnus, de goûter la compote parfumée aux plantes sauvages, de m'enivrer de l'odeur des forêts tropicales, de m'émerveiller des étincelles des volcans, de rêver des mythologies anciennes en gravissant les degrés des temples pyramidaux.
Pourtant, ce recueil de « Légendes du Guatemala » reste endormi, depuis un lointain voyage dans ce pays extraordinaire. En l'ouvrant, je n'ai trouvé qu'un texte peu abordable, alors plusieurs fois je l'ai refermé.
Je glane de façon décousue, des citations qui m'enchantent. Peut-être un jour réussirai-je à savourer ces légendes intégralement ?
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