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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le roman suit une jeune célibataire, pendant environ une année. Elle habite en colocation avec une autre jeune femme, elle a un petit copain et elle travaille dans une boîte de sondages. Sa voie est toute tracée : éventuellement, elle se mariera, elle aura des enfants et deviendra une reine du foyer. Cette perspective (confortable) lui convient (en apparence). Pourtant, dans son for intérieur, ça coince.

La femme comestible est le premier roman d'Atwood et déjà ses thèmes de prédilection sont affichés, en premier lieu la place de la femme dans la société. L'autrice a réussi à m'accrocher dès les premières pages. Un ton rafraichissant et très drôle. Une dénonciation par l'absurde. Des personnages archétypaux, mais pleins de travers et attachants. J'ai adoré Marian et j'ai une affection particulière pour Duncan, le thésard paumé fou du repassage, un double en miroir de Marian. Un roman toujours d'actualité, avec les questions qu'il soulève sur le travail, la société de consommation, la vie de couple, la maternité, et de façon plus générale la conformité (ou non) aux attentes sociétales. du bonbon !
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Marian est une trentenaire encore célibataire dans les années 70. Elle travaille pour une société de sondages et vit en collocation avec Ashley, jeune femme libérée bien décidée à avoir un enfant toute seule. Entre son métier peu épanouissant et sa relation amoureuse dans une impasse avec Peter, elle vit calmement, sans trop s'interroger sur ses désirs. Quand Peter la demande finalement en mariage, durant la longue période de ces fiançailles plus raisonnables que passionnées, Marian se sent peu à peu dépossédée de ses décisions. Sa rencontre avec Duncan, jeune homme instable, achève de perturber le fragile équilibre de son existence. « le refus que son corps opposait à certains aliments l'irritait de plus en plus. » (p. 330) Prise au piège, étouffée par une angoisse croissante, Marian se dissocie d'elle-même, au point que le récit qu'elle portait à la première personne passe à la troisième personne. Peut-elle reprendre le contrôle de son corps et du cours de sa vie ? « Elle eut peur de se dissoudre, de se défaire, couche par couche, tel un bout de carton au milieu d'une flaque dans un caniveau. » (p. 406)
Avec son premier roman, Margaret Atwood ouvre une réflexion sur des thèmes qu'elle ne cessera de creuser dans son oeuvre. Il est ici question de la passivité que les hommes attendent des femmes. Imaginez donc, faire des études, à quoi cela pourrait-il leur servir ? « Voilà ce qu'on récolte […] quand on donne une éducation aux femmes. Elles élaborent des tas d'idées absurdes. » (p. 291 ) La femme est aliénée par la maternité, le mariage et la société de consommation : on ne lui demande pas de réfléchir, mais d'absorber. le corps de Marian se ferme à ces injonctions, au point de refuser la nourriture. Elle ne sera plus une bête que l'on gave et que l'on tient docile, dût-elle en mourir. « Production-consommation. Tu commences à te demander si la question n'est pas simplement de transformer un type de cochonnerie en un autre. S'il y avait bien une chose à ne pas commercialiser, c'était la pensée, mais ils arrivent à des résultats vraiment impressionnants. » (p. 264) L'autrice oppose deux types de maternité, celle qui est subie et encombrante et celle qui est décidée et méthodiquement planifiée, dans une reprise en main de l'appareil reproductif. le roman est richement nourri de références littéraires, sociologiques, philosophiques et psychanalytiques. Il rejoint sans hésitation mon étagère de lectures féministes.
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Le premier roman de Margaret Atwood paru en 1969 à saveur pré-féministe. Très intéressant et très bien écrit.
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23 h, je termine ma lecture de ce roman parce que je voulais le finir avant d'aller dormir... ^^
J'ai parfois lu sur le net qu'il comporte des longueurs, est ennuyeux, dépassé, etc.
Mais j'en ai dévoré les 520 pages. J'ai tout simplement adoré. J'ai beaucoup ri. Je me suis attachée au personnage de Duncan alors qu'a priori il n'a rien d'attachant. Je m'attendais à l'histoire qu'indique la quatrième de couverture, une femme qui perd progressivement l'appétit, mais ce n'est pas l'essentiel du roman et ce problème ne se pose que dans la seconde moitié du récit. C'est plutôt l'histoire d'une femme qui tombe dans le terrier du lapin blanc peu avant son mariage et ne parvient plus à trouver de l'intérêt à son quotidien. Elle craint de devenir une "femme gelée" comme dans le récit d'Annie Ernaux. Mais ce n'est pas une histoire triste ou un pamphlet. L'ensemble est assez difficile à résumer.
Mais de tous les livres de Margaret Atwood, il reste mon préféré, devant "la Servante Écarlate".


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