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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce qui est embêtant lorsqu'on lit des auteurs renommés, c'est que lorsqu'on n'aime pas, ça devient plus délicat de le dire. Certains livres ou certains auteurs sont érigés en monuments de la littérature et il est alors bien mal venu de les critiquer…

Oui mais voilà… je ne vais pas faire semblant! Alors que celui ou celle qui n'a jamais détesté un classique me jette la première pierre!

Je sais que Margaret Atwood est l'une des écrivaines canadiennes les plus célèbres de sa génération. Je suis bien consciente que certains de ses livres sont vus comme des incontournables de la littérature féministe. Malgré tout cela, je ne peux pas dire que j'ai apprécié ce livre, qui se trouve à être son premier roman. On me l'avait décrit comme portant tous les germes de sa future critique sociale qui est portée dans ses oeuvres majeures (telle que la Servante écarlate). Eh bien, je n'y ai pas aperçu toute cette profondeur.

J'y ai certes vu une femme qui refuse de se marier avec un homme toxique et contrôlant… J'y ai vu sa coloc, qui tente de faire sa vie sans homme et puis qui change d'idée… Mais j'y ai surtout vu une femme profondément malheureuse, qui est incapable d'exprimer son mal être autrement qu'en s'empêchant de manger… Je ne sais pas ce que ça a de féministe comme message? Peut-être suis-je trop premier degré dans mon analyse, peut-être suis-je incapable de dépasser le plan littéral… Oui peut-être! Et alors? Je ne suis pas certaine d'aimer devoir analyser et réanalyser le symbolisme d'un roman, pour être en mesure de simplement l'apprécier…

Je vous entends me dire : «OUI, mais pour l'époque! Tout de même quelle audace!» Je sais que ce livre date de plusieurs décennies et qu'il faut le remettre dans son contexte, mais malgré cela je n'ai pas réussi à réellement l'apprécier. Autre gros point faible à mes yeux, aucun des personnages ne me semblait sympathique ou intéressant… Marian me semble incapable de prendre ses propres décisions, Ainsley me semble hypocrite dans sa façon d'exploiter son entourage, Peter est un obsédé du contrôle et Duncan est un grand adolescent qui refuse de vivre dans la réalité.

Bref, je ne peux pas m'attacher à un livre quand je ne m'attache pas aux personnages.
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J'ai lu La Femme comestible après une recommandation qu'en a fait une amie. Je ne connaissait pas du tout l'oeuvre de Margaret Atwood, dont c'est le tout premier roman, écrit quand elle avait la vingtaine, avant l'essor du féminisme.
Par les tribulations, les questionnements et le mal être de Mariam, c'est d'aliénation qu'il est question, même si le mot n'est jamais prononcé, s'il est laissé au lecteur de tirer ses propres conclusions. L'aliénation de la femme par la société, qui n'attend d'elle qu'un mariage et des marmots, celle de la société de consommation naissante et du travail peu valorisant dans lequel Mariam est coincée sans pouvoir espérer mieux...
Et si le style est plein d'humour, d'ironie et de justesse, c'est peut-être ce point qui m'a gêné dans la lecture, car si Mariam ne sait pas d'où vient son problème, quel est le poids qui la ronge, je l'avais assez vite identifié et du coup une partie de son chemin m'a paru parfois trop lent, ou elle trop passive. C'est un peu comme avoir une amie prise dans une relation qui ne lui va pas vraiment : on a beau le savoir on ne peut pas rendre les décisions à sa place, on ne peut que l'encourager et la pousser dans la bonne direction pour qu'elle fasse sa prise de conscience à son rythme, que la séparation mûrisse jusqu'à ce qu'elle soit prête à y faire face... Mais ça n'en reste pas moins frustrant et on peut s'irriter de son inertie et de son incapacité à couper le cordon.
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Marian est une jeune canadienne travaillant dans une société d'enquêtes. Elle vit en colocation avec Aisnley, totalement farfelue et foutraque. La vie de Marian semble sur des rails, elle fréquente Peter qui lui demande rapidement de l'épouser. Mais le comportement de la jeune femme déraille petit à petit à partir des fiançailles : elle quitte une soirée en courant, se cache sous un lit pour éviter Peter, cherche à revoir Duncan rencontré lors d'une enquête et surtout elle arrête de s'alimenter. Son organisme refuse toute nourriture et Marian est totalement perdue.

"La femme comestible" est le premier roman de Margaret Atwood et fut publié en 1969. La construction est habile et significative. La narration commence à la 1ère personne puis passe à la 3ème personne lorsque Marian se fiance, pour s'achever avec un retour à la 1ère personne. Elle suit le parcours de vie de Marian qui se perd pour finalement s'affirmer pleinement. le roman de Margaret Atwood interroge bien entendu la place de la femme à la fin des années 60. Marian est autonome, elle travaille, loue un appartement. Mais les femmes sont loin d'être libres et le mariage est toujours nécessaire. Personne ne se voit vieillir en restant célibataire. Et il faut trouver la personne adéquate. L'amour entre Marian et Peter semble plus tenir de l'arrangement, du moins mauvais choix possible : "Elle piqua une olive noire dans sa salade et la dévora. Ce devait être ça. Il l'évaluait comme il aurait évalué un nouvel appareil photo, essayait de repérer le coeur des rouages et des minuscules mécanismes, les éventuels points faibles, le genre de performances qu'il pouvait escompter dans l'avenir : les ressorts de la mécanique. Il voulait savoir comment elle fonctionnait." Dès les fiançailles, Marian démissionne de son travail, sa mission est simple : faire des enfants et créer un foyer. Devant cette pression sociale, devant la disparition de son être, Marian se rebiffe et son corps se bloque. Inconsciemment elle refuse de se faire manger par les autres et d'abdiquer sa personnalité. Elle cherche une autre voie pour s'épanouir, où elle aura de véritables choix.

Ce premier roman de la grande romancière canadienne est très dense, par moments un peu long, et militant. Margaret Atwood fait déjà preuve d'une grande maîtrise dans la construction de son intrigue et de son écriture.
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Ce roman m'a plu. J'ai apprécié de voir les choses à travers les yeux de Marian (même lorsqu'elle n'est pas la narratrice). Ne sachant pas trop ce qui lui arrive, ne comprenant pas certaines de ses réactions, la jeune femme se laisse porter par les événements, et parfois, est très étonnée de faire quelque chose qu'elle n'avait absolument pas planifié. N'étant pas un personnage du roman, je glanais les indices que Marian laissait sans pouvoir les interpréter, et j'essayais d'expliquer son malaise. Je ne comprenais pas pourquoi elle tentait de se rendre consciente de la vérité par certains actes, mais je sais que parfois, on agit étrangement sans pouvoir expliquer pourquoi sur le moment. C'est ainsi que Margaret Atwood raconte une succession d'événements au cours desquels je ne me suis pas du tout ennuyée, mais dont j'avais du mal à voir ce qu'il en sortirait. L'héroïne peine à accomplir le chemin vers la vérité, parce qu'elle se fait une idée précise d'elle-même. Elle veut entrer dans un moule, n'ose pas aller contre ce qu'attend la société, veut être «normale».
[...]
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Ceci est le premier livre de Margaret Atwood, traduit en français très récemment. Si à mon avis il n'est pas à la hauteur de ses romans plus récents, il n'en demeure pas moins extrêmement intéressant à plusieurs égards : d'abord parce qu'il est sacrément bien écrit et ensuite parce qu'il préfigure toute une série de thématiques qui seront développées dans la suite de l'oeuvre d'Atwood. On a un peu l'impression de remonter le temps et de rencontrer une version plus jeune d'une amie proche : très reconnaissable, mais un paquet d'expériences en moins, quelques hésitations en plus.

Marian, le personnage principal de la femme comestible, semble vouée à une existence des plus conventionnelles. Après son mariage avec un fiancé insipide, elle quittera son travail d'opératrice en marketing pour consacrer ses journées à la confection de bons petits plats et à l'éducation d'une ribambelle d'enfants bien peignés. Or cet avenir tout tracé angoisse singulièrement notre héroïne. Au demeurant raisonnable et pleine de bon sens, elle dévie petit à petit vers l'imprévisibilité la plus totale. Marian, qui détient aussi une bonne dose d'humour un peu absurde, va ainsi s'affranchir des carcans que lui impose la société des années 60. La condition féminine, assez judicieusement symbolisée par les comportements alimentaires de l'héroïne, est donc déjà dans ce livre au coeur des préoccupations de Margaret Atwood. Ce n'est peut-être pas le meilleur roman pour découvrir son oeuvre, mais je le recommande chaudement à ses admirateurs !
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Sur la dizaine de romans de Margaret Atwood que j'ai lus, c'est celui que j'ai le moins aimé, parce que les motivations de l'héroïne ne sont pas très claires, ni même ces actes. Marian mange de moins en moins, mais pas parce qu'elle est végétarienne, juste parce que la nourriture la dégoûte - mais elle n'en souffre pas. Elle perd le contrôle sur sa vie, entre un travail inintéressant, une colocataire envahissante, une amie débordée par ses grossesses successives, un fiancé dirigiste... Et c'est ce message féministe de libération d'une femme qui ne veut plus être un objet qui n'est pas assez mis en avant - au coeur du livre, il aurait été pus puissant.
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Encore un livre de Margaret Atwood dont on voudrait lire quinze analyses parce qu'il est brillant - et que je suis forcément passée à côté de plein de choses ! Malgré quelques longueurs surtout sur la fin, j'ai suivi les péripéties de Marian, entre préparatifs pour un mariage bien étrange et son refus de manger. Un conte un peu absurde mais qui nous fait réfléchir sur nos conventions.
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Marian doit épouser Peter, un beau monsieur bien sous tous rapports qui, entre autres, lui épargnera d'avoir à rester dans cette boite de marketing pour laquelle elle rédige des enquêtes sur les produits les plus divers.
Pour l'instant elle partage sa vie avec une colocataire qui veut faire un bébé toute seule et qui jette son dévolu sur un vieil ami de Marian, Len à qui elle se présente comme une jeune vierge effarouchée pour mieux l'attirer dans son lit et mener son projet à bien.
Dans une laverie Marian rencontre Duncan, un huluberlu égotique qui partage son appartement avec deux colocs qui, d'après Duncan, se prennent pour ses parents !
Et voilà que la vie de Marian bascule. Un soudain dégout de la nourriture, une drôle et improbable attirance pour ce Duncan un rien déjanté, on sent venir la rupture avec un avenir tout tracé dans le sillage du beau Peter.
Margaret Atwood donne parfois la parole à Marian, parfois à un narrateur extérieur, histoire de prendre du recul. C'est drôle, fluide, agréable à lire. C'était mon premier livre de cet auteur. J'en reprendrai bien un autre volume !
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J'ai vraiment eu du mal à le lire, il m'a fallu beaucoup de temps pourtant c'est un regard intéressant, une critique de la société dans les années 60 aux Etats-Unis.
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