J'ai entamé cette suite de l'inoubliable Handmaid's Tale avec un a priori assez négatif, tant les mises en garde étaient nombreuses (roman de commande bâclé, suite sans grand intérêt destinées à remplir les poches de l'auteure et de ses éditeurs...). Pourtant, je l'ai lu car j'avais adoré
la Servante Ecarlate. Et bien m'en a pris, je n'ai pas été déçue. L'histoire se passe 15 ans après la fin de la Servante et, contrairement au premier opus, nous sommes cette fois dans la tête de plusieurs personnages, tous féminins : Tante Lydia, ponte de Gilead (il paraît que la traduction a changé et qu'on dit désormais Galaad ? Quelle drôle d'idée !), puissante et maligne; la jeune Agnès Jemmina, première génération à avoir grandi sous le régime autoritaire et théocratique de Gilead ; et Jade (entre autres identités), jeune femme libre du Canada, lieu d'où s'organise la résistance contre la tyrannie. Fini donc le récit claustrophobique à une voix,
Margaret Atwood s'attache plus ici à démonter le fonctionnement d'un régime corrompu, pourri par les querelles de pouvoirs et d'égos, biaisé et violent. La dystopie se lit comme un roman à suspense, dont certaines scènes vous hanteront longtemps. Encore une belle réussite de la grande
Margaret Atwood, sans compter, par les temps qui courent, qu'on est ravi de livre des histoires de femmes résistantes et fortes face à l'adversité.