L'inconnu de la poste

L'inconnu de la poste
Florence Aubenas
L'olivier

Montreal-la-Cluze. de prime abord, ce nom ne doit pas vous évoquer quelque chose. Cette petite ville de l'Ain, posée dans une vallée encaissée entre Boug en Bresse et Lyon, n'a rien d'exceptionnel pour attirer les regards, des curieux et des touristes. Il n'y a que les locaux qui vivent, dorment, mangent plastique. Oyonnax, à proximité, est considérée comme la capitale du plastique injecté. Montreal-la-Cluze est donc loin de figurer dans la rubrique touristique des journaux. Mais c'est plutôt dans la rubrique faits divers qu'elle figurera avec le meurtre de sa portière le 19 décembre 2008, théâtre du dernier livre de Florence Aubenas intitulé "l'inconnu de la poste" et paru aux éditions de l'olivier.
Il ne se passe pas grand-chose à Montreal-la-Cluze, ni dans la vie de Catherine Burgot, la postière de la ville. En passe de divorcer, enceinte de son nouveau compagnon, elle ouvre son bureau le 19 décembre comme à son habitude. Sauf que ce jour-là, on la retrouvera morte de 28 coups de couteau. Une seule entrée, la petite poste comme elle était appelée n'était pas richement dotée. Alors pourquoi et qui? Les investigations ey ensuite les soupçons vont se porter sur Gerald Thomassin, un marginal du village, acteur césarisé habitant juste à côté au moment des faits.
Florence Aubenas est une adepte des enquêtes en long format. Après le quai de Ouistreham et son livre sur l'affaire d'Outreau, elle retrouve ici un autre Burgot, Catherine la postière. 6 ans d'enquêtes pour suivre cette affaire et les protagonistes font de "l'inconnu de la poste" un récit haletant, précis avec un parti pris de ne pas se mettre en scène comme elle l'avait fait dans le quai de Ouistreham en travaillant comme femme de m2nage sur les bateaux de croisière, et c'est plutôt bien vu. Tout en délivrant les éléments de l'enquête sans apparaître comme un rapport de police. Florence Aubenas dépeint notamment les quêtes du père, figure locale de Montreal-la-Cluze, qui ne veut pas mourir sans connaître le meurtrier de sa fille mais aussi Thomassin, suspecté, emprisonné pendant 3 ans et qui a disparu le jour de la confrontation qui devait le disculper. Avec son art de la narration, la journaliste captive avec ce fait divers qui lui permet de dresser aussi le portrait de cette France repliée sur elle-même, recluse où à Montreal-la-Cluze, chacun voit en l'Autre un tueur potentiel. La réussite de ce livre est complète car il ne prétend pas polar ni vouloir donner des pistes pour donner des pistes pour trouver l'auteur des faits. Il trouve la juste distance et montre encore une fois le talent de Florence Aubenas dans un format long. A lire!!
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Au delà du fait divers et de la fascination que l'on peut avoir pour ces crimes non résolus, ce livre est une plongée dans une petite ville de province, à la rencontre de ceux qui la font et y vivent. L'écriture de Florence Aubenas est à la fois précise et poétique, elle sait s'arrêter sur ces petits riens qui dessinent un caractère, une personnalité, l'ambiance d'une journée et les petits désespoirs quotidiens. On s'attache l'air de rien à Thomassin, personnage central du roman, insupportable et attendrissant, raté et génial. Je recommande sans réserve ce roman que j'ai dévoré en quelques jours à peine.

Cette histoire vraie et actuelle du meurtre d'une postiere de village est racontée simplement par la journaliste. le récit est précis mais tortueux comme l'ai l'affaire. F Aubenas nous livre son recis tel que, sans fioritures sans romance qui sans doute serait inutile. On n'est pas dans la grande littérature mais plutôt un bon et long reportage qui nous tient en haleine jusqu'à la fin.

Gérald Thomassin était (ou doit-on en parler au présent ?) un personnage complexe. Acteur à seize ans (dans le film "Le Petit Criminel" de Jacques Doillon qui l'avait remarqué au cours d'un casting où il n'était pas censé concourir), il aurait pu s'extraire de la mouise dans laquelle il baignait depuis son enfance. Et il tourna effectivement dans une bonne douzaine de films dont certains n'étaient pas confidentiels. Mais une fois sa contribution terminée il disparaissait des radars pendant une durée sensiblement proportionnelle à son cachet, qu'il dépensait, sans faire de folies, jusqu'au dernier sou. le propre d'un acteur étant de se montrer crédible en toutes circonstances, y compris dans un rôle de composition, Thomassin eut beau clamer sans relâche son innocence dans l'affaire du meurtre de la postière de Montréal-la-Cluse en 2008, les juges décidèrent de l'emprisonner, quatre ans et demi après les faits, malgré l'absence de preuves dans une enquête qui s'enlisait.
Florence Aubenas, en retraçant le cheminement cahin-caha de cette enquête jusqu'à la disparition finale de Thomassin (qui, officiellement, n'est pas mort), ne s'intéresse pas qu'à l'acteur : elle dresse les portraits bigarrés de ses amis marginaux à Montréal, de la postière assassinée et de son père obnubilé par la recherche du coupable, d'anciens acolytes de la Ddass qui s'en sont mieux sortis que Thomassin. Sans prendre position, en bonne journaliste, elle raconte les galères vécues par lui mais décrit aussi l'environnement social et géographique de la "Plastics Vallée", théâtre des événements. de prudentes extrapolations imaginées vivifient son travail scrupuleux à partir des sources.

Un livre déprimant où se rejoignent les pires et les plus beaux aspects de l'humanité. Surtout, ce livre démontre la puissance de l'incertitude. L'incertitude des convictions, des croyances, des témoignages, des histoires,... Cette position inconfortable où se lient la force de la conviction et la résistance du doute. La fin du livre me laisse face à mes jugements, mes hésitations et mes choix. Il rappelle cette fameuse insoutenable légèreté de l'être, de l'existence face aux impondérables. Saura-t-on jamais ce qui est arrivé à l'acteur ? à l'ambulancier? à la postière? le principal n'est peut être pas là. Derrière le fait divers se dévoile l'humanité dans ce qu'elle a de plus beau et de plus terrible. Comme tous les protagonistes de l'histoire, je n'en suis pas sorti indemne et certaines de mes cicatrices se sont ouvertes en bien et en mal. A lire

Voici une autrice que je ne connaissais pas encore.
Dans le village de Montréal-la-Cluse un drame est arrivé. La femme au guichet de la poste s'est fait poignarder jusqu'à en perdre la vie.
Les souçons se portent sur Gérald Thomassin, acteur de cinéma, qui habitait en face.
Le roman est écrit comme une enquête policière, bien romancé, un plaisir de lecture sur un fait divers tragique dont on a parlé durant des années.

Si j'ai voulu lire L'inconnu de la poste, c'est pour plusieurs raisons. D'abord parce que j'adore le monde policier et judiciaire, ensuite parce que c'est Florence Aubenas qui a écrit ce livre et enfin car c'est le département d'où vient ma famille paternelle et j'avais envie de me plonger dans cet endroit.
En décembre 2008, Catherine Burgod, employée de la poste de Montréal-la-Cluse, petit village de l'Ain, est assassinée de 28 coups de couteau dans l'agence postale. Qui a pu tuer Catherine Burgod, fille du secrétaire du maire du village, enceinte de son 3ème enfant et aimée de tous ? Qui, dans cette petite rue où il ne se passe presque rien, a pu entrer, tuer Catherine, ressortir et se volatiliser sans que personne ne voit rien ?
L'histoire de Catherine Burgod est intrinsèquement liée à celle de Gérald Thomassin, espoir déchu du cinéma français, qui s'installe en 2007 à Montréal-la-Cluse, et sera longtemps considéré comme le principal suspect.

Cette enquête de Florence Aubenas est minutieusement écrite et on se plonge dedans comme dans un polar. Montréal-la-Cluse se situe dans l'Ain, au bord du lac de Nantua, juste en face de cette dernière. C'est un petit village paisible du Haut-Bugey, il y a le lac, des pâturages, certains diraient que c'est mort, d'autres que c'est reposant. Une partie de ma famille vient de là-bas, j'y suis peu allée mais je connais Nantua et le lac.

Dans L'inconnu de la poste, Florence Aubenas nous raconte le meurtre de Catherine Burgod et l'après, l'enquête, les impasses, le mystère Thomassin. C'est précis et fascinant, elle parcourt Montréal-la-Cluse et on a la sensation d'y être. Ce qui est réellement fascinant et inquiétant, c'est le crime dans ce village et sa non-résolution. C'est très intéressant. On y rencontre beaucoup de personnages : le père de Catherine Burgod, ses amies, le Nouveau, le Futur-Ex, Tintin, Rambouille et bien sûr Thomassin, le beau et fracassé Thomassin, aujourd'hui porté disparu depuis 2 ans...
Cette histoire donne des frissons et j'espère que l'on connaîtra un jour le fin mot de l'affaire. En lisant ce livre, on est frappé par tous ces éléments qui font que cette affaire est encore non-résolue aujourd'hui ; et au fond, ça reste incompréhensible. Ça me semble fou qu'il n'y ait aucun témoin, aucune piste sérieuse et finalement aucun mobile. En tant que personne extérieure, je suis terriblement frustrée devant l'absence de coupable et de preuves et j'imagine à peine ce que peuvent ressentir les enquêteurs devant une intrigue pareille, et encore moins les sentiments de la famille...
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Dans ce livre, Florence Aubenas retrace avec talent l'historique d'un fait divers sordide. le 19 décembre 2008, Catherine Burgod, postière à Montréal-la-Cluse est sauvagement poignardée dans son bureau de poste.
Gérald Thomassin, jeune acteur césarisé, écorché vif et marginal, habite en face de la scène de crime et apparaît rapidement aux yeux de la police comme un coupable idéal malgré l'absence de véritable piste et de preuves. Accusé, mis en examen puis incarcéré il finira par être libéré pour finalement disparaître le jour où le tribunal devait prononcer un non lieu en sa faveur.
L'auteure a connu et côtoyé le principal accusé, c'est elle qui l'attendait devant le palais de justice le jour même de sa disparition. Au delà de l'affaire judiciaire, Florence Aubenas sait restituer à chacun et plus particulièrement à Gérald Thomassin sa sensibilité et son humanité.
Un livre écrit avec la rigueur de l'enquêteur, l'objectivité du journaliste et la plume de l'écrivain. Livre que l'on lit un peu comme un essai et un peu comme un roman et qui sait nous toucher et soulever les questions nécessaires sur l'objectivité d'une enquête et sur la dimension humaine de ceux qui en sont partie.

Qui a tué Catherine Burgod en ce 19 décembre 2018 dans le petit village de Montréal la Cluz ?
Alors qu'elle vient d'ouvrir le petit bureau de poste qui fait également guichet sncf, Catherine 41 ans, mère de deux enfants, séparée de son mari et à nouveau en couple et enceinte, est mortellement assassinée de plusieurs coups de couteau.
Le futur ex mari est tout d'abord soupçonné, n'acceptant pas la séparation, et ayant peut être appris que Cathy était enceinte de son nouvel ami.
Les soupçons se portent ensuite sur Gerald Thomassin, très jeune acteur du film de Jacques Doillon en 1990 « le petit criminel » pour lequel il a reçu le César du meilleur espoir masculin , mais qui, malgré plusieurs autres films, s'est marginalisé et vit du rmi avec deux amis juste en face de la petite agence. Après des avocats commis d'office, il aura le fameux ponte Eric Dupond Moretti pour le défendre.
L'enquête de la journaliste Florence Aubenas nous présente tout d'abord la jeune Cathy et ses copines qui viennent quotidiennement prendre un café et bavasser dans l'arrière cuisine de ce petit bureau de poste en survie administrative. le jour de l'assassinat aucune n'est présente, toutes occupées à préparer les festivités de noël.
Elle nous dépeint ensuite le succès, les
Travers et haut et bas de Gerald Thomassin, enfant de la DDADS, son adolescence, ses quelques tournages, ses rencontres, son grand coeur et sa marginalisation.
Le père de Cathy à droit aussi à un chapitre car ancien ponte de la vie politique du petit village et ayant quelques relations. Il n'aura de cesse de poursuivre Thomassin, persuadé que cet l'individu qui a tué sa fille pour voler les 2000 € que contenait le coffre.
Dix ans plus tard, par hasard, l'enquête est relancée grâce à l'ADN prélevé sur un sac laissé sur place….
Après des heures d'audition et d'enquête, Thomassin semblerait disculpé par cette découverte mais il disparaît le 29 août 2019 alors mystérieusement à Nantes, quartier de la Beaujoire précisément, alors qu'il se rendait en train, sans billet, de Rochefort à Lyon et qu'il avait été verbalisé et débarqué par des contrôleurs.
Une belle enquête que ce livre présentent tour à tour les protagonistes avec cette disparition mystérieuse qui conclue ce double mystérieux faits divers…..

📚 L'INCONNU DE LA POSTE de Florence Aubenas

📖 Gérald Thomassin habite dans une petite ville de province, dans l'Ain, à Montréal-la-Cluse.
Il a été acteur un peu par hasard et a même remporté un César à 16 ans pour « le Petit Criminel » de Jacques Doillon.
Mais aujourd'hui, il est marginal, drogué, alcoolique et vit dans un petit appartement face à la poste du village.
Son argent gagné au cinéma a vite été dépensé. Il vit donc maintenant du RSA et de la mendicité qu'il pratique avec ses amis Tintin et Rambouille.
Un jour, Catherine Burgod, la responsable du bureau de poste est retrouvée morte à son travail. Elle a reçu plusieurs coups de couteau.
Rapidement, Gérald Thomassin va être accusé.
Mais est-il coupable ?

❤️ Dans son nouveau livre Florence Aubenas, journaliste et auteure, s'intéresse à un fait divers ayant eu lieu en décembre 2008.
Ce récit est palpitant, réaliste et très bien documenté.
Il s'agit là, non pas d'un thriller, mais bien d'une enquête sur une histoire vraie.

Les personnages sont extrêmement bien décrits et on a tendance à s'attacher à certains d'entre eux comme au père de Raymond Burgod.

Dans la version audio, j'ai beaucoup aimé la voix de Fabienne Loriaux, une voix posée et rythmée qui m'a emportée pendant plusieurs heures dans ce fait divers, encore non résolu à ce jour.
Un livre qui va vous faire découvrir le milieu : judiciaire, du cinéma, du village de province…

Lien : https://clairement-livre.com