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sur 125 notes
Gwenaëlle Aubry part dans un voyage identitaire à la recherche de son père, elle dessine un portrait de cet homme aux différents masques. Ce père qui se prenait tantôt pour James Bond ou un clown était atteint de folie, sous forme de crises mélancoliques. Maniaco-dépressif ou bipolaire, cet homme n'est jamais parvenu à se fondre dans la masse, à saisir les codes de bonne conduite de notre société, à défaut d'être quelqu'un, il sera... personne.
A travers les écrits de son père et des images qu'elle porte en elle, la romancière délie les souvenirs pour en dessiner le portrait de son père. Homme brillant, avocat, philosophe, il était doué d'une redoutable culture et intelligence, son grand malheur fut celui de se noyer dans l'absence rongé par la mélancolie tel un funambule sur le fil invisible de la vie.

Ce roman mérite une certaine concentration pour y saisir toute la profondeur dont fait preuve l'auteure. Il est écrit dans un style intellectuellement ardu. Il n'y est nulle question de larmoiement ni de douloureuse plainte, mais d'un plaidoyer à forte résonance philosophique où les métaphores explosent à la vue. Autant d'images fortes que de chapitres poignants pour que personne devienne un être à part entière.
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Gwennaëlle Aubry compose le portrait éclaté d'un homme absent du monde et séparé de lui même: son père, aujourd'hui disparu. Juriste, avocat et universitaire, ce fils unique de bonne famille eut deux filles mais ne parvint pas à faire souche. Il eut une place dans le monde mais ne parvint pas à l'occuper.A partir des différents personnages auxquels il cherche à s'arrimer, tous pseudo moi de cet homme sans ego, angoissé d'avoir à être quelqu'un, sa fille aînée compose un abécédaire qui donne consistance à la souffrance mélancolique de son père, et un sens à sa dérive et à sa déchéance. Un très beau livre sur la souffrance d'un homme désarrimé.
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"Personne" est un livre, magnifique et poignant, sur une femme (l'auteur du livre) qui part à la recherche de l'identité de son père qui vient de mourir, un père avocat et professeur de droit dont la vie a été marquée par la "mélancolie" et des périodes de démence (vraisemblablement ce qu'on appelle aujourd'hui des troubles biplaires) qui l'ont contraint à quitter son travail, à perdre la plupart de ses relations, à s'éloigner de ses deux filles et à vivre sur la fin de sa vie presque comme un clochard. Pour ce faire, l'auteur s'appuie sur ses souvenirs, quelques photos et aussi un texte autobiographique que son père à laissé à sa fille avec l'expression "à romancer" comme simple – et étrange – consigne. Lourd héritage. Gwenaëlle Aubry a choisi de parler de cet homme insaisissable, en perpétuelle fuite, en parcourant l'alphabet avec pour chacune des 26 lettres un mot, commençant par cette lettre et donnant la thématique du récit à suivre. Tout dans ce texte est extrêmement subtil, intelligent, sensible.

En recueillant patiemment les fragments de la vie de son père qu'elle est parvenue à déchiffrer, en cherchant à décrire, avec beaucoup d'humilité, les divers masques (ou "persona") dont il s'affublait, Gwenaëlle Aubry parvient à reconstituer une sorte de portrait (plus cubiste qu’impressionniste) de cet homme, et à donner, à défaut d'une cohérence, une présence à cette "personne" qui, tel le Zelig de Woody Allen, réfutant toute identité stable, passait son temps à emprunter les identités des autres. L'auteur, qui est philosophe de métier, nous laisse ici une leçon de philosophie, et donc de vie, dénuée de tout jargon et au plus près des choses qu'elle et son père ont vécues. C'est aussi une très belle leçon d'écriture, où les non-dits résonnent autant que ce qui est dit, où la forme épouse magnifiquement le sujet.

Delphine de Vigan m'avait fortement impressionné par le livre qu'elle avait écrit sur la maladie maniaco-dépressive de sa mère ("Rien ne s'oppose à la nuit"). Gwenaëlle Aubry, par ce livre plus concentré et de ce fait, peut-être encore plus percutant et perturbant, m'a tout simplement ébloui.
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Avec Personne, Gwenaelle Aubry dresse un bel hommage en forme d'abécédaire, au père disparu, mais déjà absent de son vivant victime de crise maniaco-dépressive. Cet homme cultivé , grand juriste, professeur à la Sorbonne, socialement reconnu à glissé petit à petit mais inéxorablement vers le néant, d'absences en fugues rien n'a pu empêcher l'inéductable . Aubry fait appel à ces souvenirs, à des lettres de son pére, des photos pour tenter de retrouver la faille qui à fait basculer ce père aimé. Sans pathos, avec beaucoup de justesse et d'émotion, Gwenaelle Aubry tente de trouver l' apaisement en écrivant cette souffrance. Prix Fémina 2009.
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Ce livre traînait dans ma bibliothèque depuis des années, mais je ne me décidais jamais à le lire. Je pense l'avoir acheté à sa parution. C'est un écrit autobiographique qui parle du père de cette auteure, dont au final je ne sais pas quoi penser.

Sans vouloir poser aucune étiquette de mon propre chef, puisque c'est clairement dit, le père souffrait de psychose maniaco-dépressive, et faisait beaucoup de séjours en hôpital psychiatrique. Sa fille lui rend ici un hommage au travers de personnages divers. le roman est construit autour de petits chapitres allant de A à Z. On est informés sur ce trouble assez étrange où le malade alterne des périodes tout à fait normales et mène une vie comme vous et moi, et d'autres où il fait tout à l'excès, que ce soit en négatif ou en positif, là où il devient dangereux pour lui-même. D'ailleurs, le père s'est suicidé durant une phase de mélancolie.

L'écriture m'a attirée dans le début du livre, où je l'ai trouvée magnifique de sensibilité et de chaleur. Puis, mon intérêt s'est amenuisé au cours des pages, car je n'arrivais plus à situer très bien ce père, dont le profil se perdait un peu derrière les personnages choisis.
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Personne: l'alphabet d'un enfant qui pleure au fil des mots,l'alphabet d'une femme qui mitraille à l'aveuglette quitte à choquer, un alphabet qui tape fort sur la lettre N,celle d'un Napoléon d'opérette, pour écrire en catimini le nom de François Xavier Aubry, célèbre juriste inconnu d'une fille en manque de père et de repères, un alphabet qui tape tendre sur la lettre G, celle du gisant qui réveille d'affectueux souvenirs.
Personne: un puzzle fait d'éclats de folie entre le A génial d'Antonin Artaud Gwenaëlle Aubry glisse la plume en souffrance qui cherchait son envol sur des "cahiers noircis" et le Z de Zélig "l'homme caméléon" tour à tour conspué,acclamé,psychotique.
Personne: un portrait éclaté, sorte de tableau pointilliste, celui d'un James Bond au nez rouge, éternel enfant mort avant l'heure, mi-flic mi-voyou au profil à la Dustin Hoffman,illuminé en attente de chatiment, chercheur de terre promise au visage bouffi par les médicaments, mouton noir anticonformiste, inventeur d'enfance idéale, habitué des divagations, homme sans qualité déchu par son goût de la déchéance, maître du vide, triste inconnu.
Personne: un étrange jeu de piste, celui de Gwenaëlle Aubry qui décrie ce Personne en gros,en gras,en dur sur la première de couverture pour lui donner le fin mot et cloturer le débat en écrivant sur cette personne, cette figure du père: "peut-être a-t-il trouvé dans le désert blanc de la mort,ce que depuis toujours il cherchait:le droit,enfin,de ne plus être quelqu'un?
Personne et quelqu'un résonnent-ils en écho?
Livre exutoire, fait de copiés-collés originaux qui délivre des non-dits tout en recollant les morceaux d'une enfance brisée?
Emouvant!
Un livre qui rappelle Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan qui raconte sa mère maniaco-dépressive, suite à son suicide, pour la réhabiliter.
Rappel:Gwenaëlle Aubry (agrégée et docteur de philosophie,auteur de plusieurs autres ouvrages) a obtenu le Prix Fémina 2009 pour Personne.

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J'ai rarement été aussi bouleversée par un livre. J'en ai lu chaque page, chaque ligne, chaque mot avec une intensité de plus en plus forte au fur et à mesure des chapitres.

La quatrième de couverture l'annonce, l'auteure cherche à cerner la folie de son père au fil des 26 lettres de l'alphabet.

Elle s'aide du journal qu'a tenu son père et de ses souvenirs d'enfance entièrement marqués par la maladie de son père maniaco-dépressif.

Pour moi, dans ce livre tout n'est que souffrance et comme aucune solution ne semble possible, ni l'intelligence de son père, ni l'amour de ses filles, ni l'amour que les femmes lui ont porté, on se sent terrassé.

Il faut aussi souligner la beauté de l'écriture qui rend cette histoire lisible.


Lien : http://luocine.over-blog.com/
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Comment parler d'un père qu'on a très peu connu, dont la vie est longtemps restée pour vous un mystère ? Ange ? Démon ? le maudire ? Lui pardonner ? La narratrice a choisi la voie d'un dialogue imaginaire, alternant ses propres souvenirs avec les notes écrites au fil du temps par ce père absent, retrouvées dans ses affaires après sa mort. Chaque chapitre prend pour titre un personnage (au hasard : Jean-Pierre Léaud, Dustin Hoffman, un flic, un clown) auquel le père a pu ressembler au cours de ses métamorphoses. Fragile, il avait pourtant tout pour lui, l'intelligence, la beauté, celle du corps et celle du coeur, mais il était habité par un constant mal de vivre, sans jamais la petite étincelle qui vous rend heureux d'exister et vous permet d'aimer. Ses périodes "fastes", ses amours et ses métiers, entre séjours psychiatriques et clochardise, n'ont jamais été que des faux-semblants, des tentatives désespérées pour exister aux yeux des autres, de ses enfants en premier. Remarquablement bien écrit, ce court roman vous prend à la gorge, et la communion est totale avec les deux personnages. On souffre, on rit avec eux. Que demander de plus à un roman ?
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La construction du roman est adéquate, elle est parfaite pour la forme du récit. On retrouve une fragmentation qui se lit également dans le caractère du père et les souvenirs de la fille. C'est pourquoi je trouve que l'autrice a réellement travaillé, a réellement produit un effort dans le montage.

Cependant, je n'ai malheureusement pas du tout accroché à l'écriture. Ni même au récit. Ce genre d'histoires n'est pas ce que je préfère, donc je ne peux parler de déception, je m'y attendais. Pour l'écriture, bien que je la trouve travaillée et intéressante, je n'ai pas été touchée par elle et n'ai pas pris un immense plaisir à lire. Je ne pense pas lire d'autre oeuvre de cette autrice, elle ne me convient simplement pas.

Mais ça reste un ouvrage que je conseille à ceux qui aiment le style.
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L'écrivain a fait un portrait de son père décédé. Son père était une personne compliquée qui a souffert d'une maladie mentale. Elle utilise des fragments de son écriture et de ses journaux laissés et des souvenirs à elle. le livre est présenté comme un roman-abécédaire, et chaque chapitre traite un aspect particulier du personnage de son père. C'est une idée vraiment drôle.
Malheureusement, c'est un livre qui ne m'a pas plu. Je trouve le texte ennuyeux et peu captivant. Après avoir lu le premier 100 pages (environ 60% du livre) j'ai commencé à omettre un page ici et un chapitre là pour finir le livre plus vite
Le livre a gagné le Prix Femina en 2009.

Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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