AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782253107552
256 pages
Le Livre de Poche (24/05/2023)
3.83/5   9 notes
Résumé :
Redécouvrir Saint Phalle ? C'est partir, avec Gwenaëlle Aubry, explorer un jardin, un ailleurs, où l'adulte annule la distance avec l'enfance, où l'artiste s'exprime de tout son corps, de tout son regard. Cet ailleurs, avec ses sculptures monumentales et miroitantes, se situe à mi-chemin entre Pise et Rome: « Il Giardino dei Tarocchi ». « Le Jardin des Tarots », car la vie est jeu, la vie est pari, elle est une réponse énigmatique et ritualisée aux violences de l'en... >Voir plus
Que lire après Saint Phalle : Monter en enfanceVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique

Pour Nikki Saint Phalle, l'enfance est un monstre auquel elle tentera toute sa vie d'échapper. Artiste enfant aux sculptures primitives et monumentales.

Artiste enfant qui redonne au visiteur de ses oeuvres un regard innocent mais étrangement inquiet.

Artiste enfant soldat peignant aussi bien au pinceau qu'à la carabine.

Toute l'oeuvre de Nikki Saint Phalle sera monumentale, extra-ordinaire et féminine.

Sculptrice mère abritant son enfance, une enfance morte lorsqu'elle fut violée par son père à l'âge de onze ans. Nikki Saint Phalle qui fait de sa souffrance d'immenses bulles de tendresse protectrices et colorées autant que de géantes puissantes et dévorantes. Nikki Saint Phalle papesse et magicienne surréaliste sera de tous les combats politiques, philosophiques et sociaux de son époque.Gwenaëlle Aubry nous invite à une lecture profonde et ludique de l'oeuvre de Nikki Saint Phalle.

Manuel d'histoire de l'Art, récit d'Histoire tout court, mais aussi tendre autofiction, la romancière explore la vie et les blessures de l'artiste et nous propose un autre regard sur son travail.

En refermant son livre, il nous vient une furieuse envie de Toscane pour musarder et se perdre dans son Jardin des Tarots, au Pays des Merveilles de Nikki...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          202
Saint Phalle Monter en enfance n'est pas une biographie comme les autres car Gwenaëlle Aubry procède à l'analyse de sa dernière oeuvre, en révèle les liens, les perspectives avec son histoire intime, sa personnalité et ses révoltes.
Gwenaëlle Aubry arpente le Jardin des Tarots pendant sept jours à la recherche de la petite fille, Marie-Agnès, un des véritables prénoms de Niki de Saint Phalle. Cette enfant est marquée par la violence, les conventions et les exigences, notamment de son milieu social, mais aussi de la quête de liberté et de provocation qu'elle a su poursuivre pour affirmer son indépendance.
Le jardin des Tarots
Situé en Toscane, il est l'incarnation du rêve de l'artiste depuis sa jeunesse. En effet, avec son premier mari, Harry Williams, Niki de saint Phalle avait visité l'Europe. Elle était tombée en extase dans le Parc Güell de Gaudi à Barcelone. Elle en avait même ramené la technique de Trencadis associée à la peinture projetée.
Décrite comme une matrice, ce jardin ésotérique s'inspire des vingt-huit figures du Tarot divinatoire. Il est constitué d'immenses sculptures de mosaïque. Elles représentent tour à tour des formes qui font la synthèse de son désir de création, de ses préoccupations de femme, de son histoire et de ses révoltes.
Conçu pour être un lieu où les enfants s'amusent, y éclatent de rire, affolés par ces géants si fragiles qui scintillent au soleil. Ils rappellent les contes et légendes qui font tellement peur qu'on en éclate de rire pour la conjurer. de cette enfance, Gwenaëlle Aubry affirme « sans doute sait-elle que ce ne sont pas les monstres qui pourchassent les enfants, mais que l'enfance est elle-même le monstre auquel on tente, sa vie entière, d'échapper. »!
Ce jardin se découvre par un sentier courant de formes en formes. Gwenaëlle Aubry les décrit, les relie pour en découvrir les détails associant les différents écrits personnels de l'artiste, les événements de sa vie mais aussi ses performances et autres installations. Comme une toile d'araignée, l'écrivaine replace le tout dans l'ensemble de son oeuvre détaillant les influences. L'expérience Dada n'est pas des moindres ( » que chaque homme crie ; il y a un grand travail destructif, négatif à accomplir. Balayer, nettoyer »). Elle y ajoute le Facteur Cheval, l'ami Marcel Duchamp mais aussi Bosch et le Douanier Rousseau.
Mais avec Jean Tinguely, le roi suisse des machines inutiles ou son « Gabin jeune et brun « , Gwenaëlle Aubry raconte cette collision cosmique qui invente ensemble « 3600 façons d'être déséquilibrés ».
Même, l'imposante Impératrice en forme de Sphinx se transforme en appartement – mère protectrice où la chambre se love dans un des seins de la forme. En faisant un parallèle avec Louise Bourgeois, artistes toutes deux nées de violences, la mère protectrice permet de revenir à l'enfance, à l'avant, pour y retrouver l'essence d'un monde où Gwenaëlle Aubry dissèque, suture et recherche comment Niki s'est pansée.
Dans Saint Phalle Monter en enfance, Gwenaëlle Aubry nous invite à lire les signes qui relie la dernière composition à la vie de l'artiste Niki de Saint Phalle pour laquelle elle a travaillé sans relâche pendant plus de vingt ans, presque jours et nuits. L'aide de quelques ouvriers fidèles, attentifs, respectueux devant cette force de création nous permettre d'être ébloui, au sens propre comme au figuré, sous le soleil de Toscane. Pour le plaisir de redécouvrir sous un jour particulier une oeuvre foisonnante !
Chroniques avec photos ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2021/09/11/gwenaelle-aubry/
Lien : https://vagabondageautourdes..
Commenter  J’apprécie          100
De Gwenaelle Aubry, je n'ai lu que deux titres : "Lazare mon amour" et "Persephone 2014". C'est un auteur à l'écriture tout à fait singulière, pas toujours évidente, très riche de nombreuses références. J'ai voulu lire "Personne", livre abécédaire qui nous parle de son père, maniaco-dépressif (bipolaire) : je n'ai pas pu, peut être parce que ce sujet est malheureusement trop proche de moi, qu'il me renvoie à un membre de ma famille qui souffre de la même pathologie, je ne sais pas.. J'ai laissé "Personne" comme on rejette un miroir qui vous tend une image déplaisante.
J'ai, malgré mes appréhensions, été tout de suite tentée par le texte "Saint Phalle, Monter en enfance". J'ai aimé ce que l'auteur a "extrait" de Sylvia Plath dans "Lazare mon amour" et je me doutais que son approche De Saint Phalle serait tout sauf conventionnelle : c'est le cas et c'est très intéressant.
Bien sûr, on y retrouve la biographie de l'artiste, mais vraiment dans le fonds de la toile qu'a tissé Aubry autour d'elle. Ici, c'est vraiment le personnage, l'artiste dont nous parle l'auteur au travers de ses oeuvres, ses performances. L'auteur a utilisé comme point de référence le Jardin des Tarots qui se trouve en Toscane, à Garavicchio. Saint Phalle va pouvoir y donner toute sa puissance, sa créativité, Tout au long des arcanes majeurs qui composent le jardin (qui m'a bien sûr rappelé le jardin Guëll à Barcelone de Gaudi), l'auteur livre et délivre le parcours de Niki (avec un seul K) Saint Phalle (alias Catherine de Saint Phalle, née et issue d'un milieu aisé, mariée de façon fort conventionnelle, mannequin, mère de famille de deux enfants) Catherine, comme "la femme gelée" d'Annie Ernaux qui se réveille et qui s'affranchit dans un monde qui attend d'une femme qu'elle soit toujours présente pour ses enfants, mais comment est-ce possible lorsque votre enfance a été fracassée ?
On dit des arcanes majeurs qu'ils représentent les enseignements à partir desquels une personne construit sa personnalité et obtient de l'expérience. En ce sens, le jardin des tarots de St Phalle en est la représentation en 3 D.
Je garde de ce texte, une grande poésie, comme une leçon philosophique, toujours cette étrangeté des mots de l'auteur et sa façon de les agencer, une grande richesse culturelle. le roman est dédiée à sa grand-mère, devenue sénile et décédée durant l'écriture du livre : une grand-mère très aimée semble-t-il, au delà de la maladie, redevenue une enfant, accompagnée par une autre enfant : Gwenaelle Aubry devenue adulte, mais qui a gardé de l'enfance, sa magie.
Merci à Net Galley et au Mercure de France de m'avoir permis de découvrir ce titre.
Commenter  J’apprécie          30
#SaintPhalleMonterenenfance #NetGalleyFrance
Avant tout merci à NetGalley et aux Editions Stock de m'avoir permis de lire ce livre, avant sa parution ( 8 septembre). C'est un livre ardu, mais avec un foisonnement de références. On sent que l'auteure, Gwenaëlle Aubry, connait parfaitement son sujet. le sujet c'est Niki de Saint Phalle, sa vie son oeuvre replacée également dans le contexte des autres artistes de son époque, des différents mouvements littéraires et artistiques qui ont pu influencer ses choix. le titre "monter en enfance" avant tout, en effet on tombe en enfance, mais Niki n'a pas eu réellement d'enfance donc elle a du se la conquérir, et cela lui a permis aussi de s'élever, d'aller vers une résurrection, une catharsis après toutes les choses horribles qu'elle a vécu dans son enfance, et puis après. En analysant son oeuvre, on comprend pourquoi elle a d'abord voulu se protéger avec les Nanas, se défendre et se redonner de la force avec les Tirs, sortir des chemins classiques avec Hon, et finalement accéder encore plus haut avec son jardin des tarots. Avec l'aide et l'émulation de Jean Tinguely, elle va monter en enfance, et monter aussi dans ses capacités artistiques, et surtout pouvoir parler des sujets qui la touchent, le féminisme complet, le racisme, surtout pour des femmes.
Cette fresque est dure, mais elle sonne juste lorsque l'on regarde ses oeuvres, je n'ai vraiment qu'une seule hâte aller d'abord à Bomarzo voir le jardin des monstres, qui avec le palais du facteur cheval et les oeuvres de Gaudi ont été les déclencheurs du Jardin des tarots, et ensuite me laisser submerger en entrant dans le jardin des tarots, et faire réellement connaissance avec Niki, ce sera pour bientôt je pense. Superbe livre.



Commenter  J’apprécie          60
Ce livre est un de ceux que j'ai le plus aimé découvrir cette année. J'habite depuis un an près du Cyclop' et si j'ai déjà un peu enquêté sur Nikki de st phalle et Jean Tinguely, j'ai été subjuguée,ce mot n'est pas trop fort,par cette biographie.C'est à la fois un condensé d'émotions, grâce à une écriture très sensible,une recherche historique,psychanalytique,psychologique,sociologique, très poussée et le tout deborde d'une grande tendresse pour cette femme à l'enfance blessée
qui fera de ces traumatismes une force indomptable en les mettant à voir dans ses oeuvres,et non en les cachant. En plus d'être un livre sensible et très respectueux, il est également très documenté sur la société et les prises de position des artistes à l'époque , ainsi si je connaissais le féminisme de Nikki de st phalle, j'ignorais ses prises de position en faveur des Noirs.
Femme qui s'est totalement reconstruite après avoir été détruite , enfant, elle n'était d'aucune école,d'aucun parti,sinon celui du coeur,de la démesure,de la création sans borne,sans frontières.
Commenter  J’apprécie          30


critiques presse (1)
Telerama
12 juin 2023
Au plus près du secret du geste créateur de Saint Phalle, qui elle-même y vécut, enfouie dans les entrailles scintillantes, tapissées de tessons de miroirs, de L’Impératrice, dans son « ventre de pierre, vivant, inervé », dont elle avait fait une matrice
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Elle ne se raconte pas d’histoires, elle ne se bande pas les yeux : elle cherche derrière le crime privé, la loi générale. Cette loi qu’elle énonce, c’est celle de la domination, de la tentation du pouvoir absolu, mais aussi d’une « fausse » révolte et d’une « lamentable rébellion ». Elle n’aura, pour trouver la sienne, qu’à en inverser les termes : créer, au lieu de détruire, passer du côté des dominés, aller vers la « vraie révolte » : « Le viol me rendit à jamais solidaire de tous ceux que la société et la loi excluent et écrasent. » Il faut, pour mener à bien pareille inversion, un sacré courage, et un formidable appétit de vie. De fait, tout se passe comme si elle était étrangère aux passions tristes. « Ne pas rire ; ne pas pleurer, ne pas détester, mais comprendre » : on connait la maxime de Spinoza. Saint Phalle ne pleure pas (ou juste des pierres), elle comprend, mais elle rit – et elle raille, elle déraille, elle déteste, aussi, on y viendra.
Commenter  J’apprécie          60
Pourquoi s'enfermer dans un rôle ? homme, femme, vieillard, enfant, nous sommes-nous pas tout cela à la fois? on se rend très malheureux en se coupant de ces possibilités.
Être tout, vouloir être tout, ici encore Saint phalle parle comme Sylvia Plath, ou comme la sorcière de Michelet qui a envie du Tout du Grand tout universel et c'est là, plus profond que l'appétit de vengeance, de conquête, ou de domination, le vrai désir, le désire monstre dont naissent des mondes et qui ne satisfait d'aucun empire.
Commenter  J’apprécie          20
Tinguely soude , il stabilise, il solidifie et sans doute Saint phalle a-t-elle fait de même pour lui .
elle tombe instantanément amoureuse de son travail, lui voit en elle un monstre sacré, une calamité. Il lui dit:" le rêve, c'est tout, la sculpture, ça s'apprend. "ou "tu es folle, sois le jusqu'au bout ". des phrases pareilles ça vous construit un châssis de bunker, de quoi survivre à toutes les destructions et engendrer, sans crainte, des farandoles de monstres.
Elle n'est pas sa créature, il n'est pas son pygmalion. Le génie et sa muse pas question de ça non plus. Ils laissent derrière eux ces vieux schémas, ces machines inégalitaires. Ils en inventent une autre, balancée, insolente, joueuse, et qui repose sur un socle, fortement soudé, d'admiration et de rivalité. Parce qu'ils se respectent, ils se combattent, s' élisent l'un l'autre pour lutter ,une alliance belliqueuse entre egaux, dont aucun adversaire ne sort KO mais un peu plus fort, un peu plus fou. ils disent qu'ils s'aident l'un l'autre à combattre l'autre .
que cette confrontation ne les aplatit pas mais les grandit, les mênent une marche de l'escalier plus haut .
et Saint phalle a, pour finir, cette formule ils sont une "amplification l'un de l'autre".
Commenter  J’apprécie          00
(...) je la piste, je pars sur ses traces, j'emmène avec moi l'enfant terrifiée qu'il m'a fallu, pour grandir, laisser dans sa cachette obscure- je suis venue te chercher,tu vois, un peu en retard mais je suis là, allez, viens, n'aie pas peut, on a au jardin.
Commenter  J’apprécie          30
Mais Saint Phalle est une femme, alors on s'autorise à la designer par son prénom, comme on le fait pour les mannequins, les actrices, les autrices.
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Gwenaëlle Aubry (24) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gwenaëlle Aubry
Célèbre pour ses sculptures imposantes et colorées, Niki de Saint Phalle a tenté de se libérer par l'art d'une enfance meurtrie. L'autrice Gwenaëlle Aubry et l'éditrice Christine Villeneuve sont les invitées du Book Club pour évoquer sa vie.
#bookclubculture #Nikidesaintphalle #sculpture ___________ Venez participer au Book club, on vous attend par ici https://www.instagram.com/bookclubculture_ Et sur les réseaux sociaux avec le hashtag #bookclubculture
Retrouvez votre rendez-vous littéraire quotidien https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrqL4fBA4¤££¤7PLKpTasoeXDrqL17¤££¤ ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/bienvenue-au-book-club-part-2
Suivez France Culture sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture
+ Lire la suite
autres livres classés : artisteVoir plus
Notre sélection Non-fiction Voir plus


Lecteurs (44) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1568 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..