- C'est l'une des caractéristiques d'Indiana. Il n'est pas raciste. Il s'allierait avec des champignons si cela lui était utile.
Je rangeai l'information dans un coin de mon cerveau. Pour autant qu'un cerveau ait un coin.
Je refermai la bouche, le cœur battant. Pas que j'ai le vertige, hein (enfin si, un peu), mais quand même, se faire enlever par un vampire et voler, ça surprend.
C'était Erick qui me portait, en dépit de ses blessures. Annabelle tenait Axel par la taille et Axel portait Tyler sur l'épaule. Qui n'avait pas l'air plus heureux que moi. Je pense que nous devions partager la même teinte verdâtre.
Si celle-ci, sur un échiquier imaginaire, était la reine blanche, que le roi noir venait de capturer, il venait également d'éliminer un nouveau pion. Seamus.
Pour ma part, je me voyais assez bien en fou. Le truc qui surgit de nulle part et met le chaos.
Je suis tombé amoureux d'une humaine. Evidemment. Katerina O'Hara. La belle, la sublime Katerina aux yeux gris-vert et aux somptueux cheveux noirs.
Sauf que, bien sûr, cela ne pouvait pas être aussi simple, deux ados qui tombent amoureux. Nannn, il y avait des tas de squelettes dans des tas de placards.
- Bon sang, Axel, ne me dis pas que vous êtes en train de jouer un remake d'Underworld !
Il me regarda, sincèrement intrigué.
- De quoi ?
- Underworld, le film où une vampire tombe amoureuse d'un lycan. Qui est l'un des esclaves des vampires.
- Connais pas. J'aime pas les films de vampires.
- Et tu aimerais encore moins celui-ci, parce qu'il se termine très, très mal. La vampire est condamnée au soleil et meurt, et le lycan est emprisonné, s'enfuit puis est tué des siècles plus tard. il eut une moue agacée
C'était un de nos loups qui gardait le portail. Il n'y eut donc pas l'ombre d'un problème : grand-mère était l'un des membres fondateurs du Centre et son principal mécène.
Et au passage sa louve alpha. Le plus compliqué fut de l'empêcher de s'agenouiller devant elle.
J'étais assez content d'être assis dans la voiture, parce que là, on aurait pu me renverser d'une pichenette. Mon cœur se mit à battre plus vite. J'avais appris à me méfier des compliments, ils étaient souvent suivis de "et donc, est-ce que tu peux accomplir une mission impossible les deux mains attachés dans le dos, maintenant ?" ou "parce que tu es super intelligent, tu vas obligatoirement te ranger à mon avis, même si tu détestes ça".
J'avais hélas raison. Grand-père ne me rata pas. Il prit direct la seconde option.
Je gardais un œil sur Katerina et l'autre sur lord Brandon, ce qui me provoquait un strabisme divergent et un sérieux début de mal de crâne. Mais j'avais vu un peu trop de films où le méchant se libère à la dernière minute et parvient à s'échapper... encore.