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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman de Marguerite Audoux, qui a obtenu le prix Femina en 1910, est tombé dans l'oubli. Il a pourtant rencontré un grand succès et donné son nom au magazine féminin éponyme.
Ce roman autobiographique, nous raconte l'enfance de Marie-Claire, petite orpheline de cinq ans. le père est un ivrogne et, à la mort de la mère, elle est séparée de sa soeur et confiée aux religieuses. Là elle se prend d'affection pour soeur Marie-Aimée au prénom prédestiné et qui sera comme une mère pour elle.
Marie-Claire quittera les murs protecteurs du couvent pour être placée comme bergère chez des fermiers. Elle découvre alors la vie de la campagne - nous sommes en Sologne- et les travaux de la ferme suivant les saisons.
A travers ce témoignage naïf, on palpite au gré des amours enfantines, des frayeurs lorsque le loup rôde, et on s'émeut lorsque la jeune fille fugue pour retrouver sa chère soeur Marie-Aimée.
Le style, d'une grande simplicité, est tout en suggestions, ce qui le rend si émouvant. La petite Marie-Claire sait observer et nous découvrons la vie à travers ses yeux d'enfant. Même si l'existence n'est pas toujours facile, tout est pur, innocent et plein de vitalité, ce qui donne un charme indéniable à ce petit roman.
Cette description de la vie paysanne fait songer à Georges Sand, mais l'écriture de Marguerite Audoux a cette simplicité, cette sincérité qu'on ne retrouve pas chez la grande romancière du XIX e siècle.
Ne nous y trompons pas : derrière la simplicité du texte, il y a une densité littéraire.
Un bon moment de lecture
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Marguerite Audoux (1863-1937) eut une vie difficile. Orpheline, elle passa neuf ans à l'orphelinat chez les soeurs , c'est là, qu'elle apprit à lire . Ce roman autobiographique se compose de trois parties  : sa prime enfance, la mort de sa mère, le père qui part, et son entrée à l'orphelinat de Bourges, son morne quotidien. La deuxième partie se situe à la ferme de Villevieille, Maître Sylvain et son épouse Pauline, entourent la petite bergère d'une sincère affection . Durant les soirées, elle s'adonne avec passion à la lecture. le fermier meurt et de nouvelles péripéties s'annoncent dans la troisième partie . La ferme est reprise par M. et Mme Alphonse la jeune fille tombe amoureuse d'Henri Deslois, le frère de la fermière . Cet amour est inconcevable et la mère du jeune homme interdit à Marie-Claire de revoir son amoureux. Celle-ci retourne alors au couvent, où elle revoit soeur Marie-Aimée, celle qui lui a tant manqué durant toutes ces années, avant de partir pour la capitale.
C'est un récit émouvant, sincère, plein de grâce. (Prix Renaudot en 1910), une écriture concise, une lecture agréable, un moment de détente appréciable.
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Un roman auquel je n'aurai pas eu l'idée de m'y pencher, si ce n'est par le biais de Sylvaine. Il est vrai qu'il n'est point connu et pourtant il mérite d'être mis en avant. L'histoire est racontée simplement ça part du coeur, et on ressent bien aucune volonté de fioritures ni dans les formes ni dans les faits. C'est pur, frais, touchant de suivre cette petite Marie-Claire qui a perdu à son jeune âge sa famille et placée chez les soeurs. Elle ne fait pas grand cas de la vie sûrement rude en ces lieux austères et elle ne se rebiffe pas non plus quand on lui promit une place en ville et que la mère supérieure l'envoie dans une ferme. Elle se contente de ce que la vie lui offre, elle humble et son seul souhait étant de retrouver la soeur Marie-Aimée.
Un petit livre de qualité qui se lit très vite et dont on apprécie l'ambiance de la Sologne, et le personnage plein de bonté et sincérité.
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Méconnu, à tort, ce roman a reçu le prix Femina, et on comprend pourquoi : une belle écriture, un beau portrait de femme, quelque chose de profond et sincère qui prend aux tripes dans l'histoire de cette jeune fille, placée dans un pensionnat religieux, puis dans une ferme.
Sans jamais savoir où est vraiment sa place, elle garde tout de même le goût de la vie et une candeur qui impressionne.
Un vrai beau roman classique d'apprentissage, une belle découverte !
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J'ai relu avec plaisir pour le challenge Riquiqui ce livre découvert en 2019 et non critiqué. C'est l'histoire d'une enfant orpheline élevée au couvent puis placée dans une ferme comme bergère puis lingère. L'écriture est très agréable. On suit la vie de Marie-Claire. Sous l'autorité des religieuses, elle apprend à lire, à coudre et si la vie est dure, on sent toujours un certain recul, une ironie sur les gens et les évènements. Placée à la ferme, elle sera plutôt bien traitée mais les conditions sont difficiles. En ce temps-là, les domestiques étaient parfois considérés comme des meubles faisant partie de la maison. Ils pouvaient aussi être mis à la porte sans autre forme de procès, sans motif réel. Il était bien entendu fou de croire que l'on pouvait sortir de sa condition. Marie-Claire l'apprendra avec cruauté.
Pas de pathos. C'est doux, naïf, très naturel.
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Un roman pas assez connu aujourd'hui, pourtant l'auteur avait reçu le prix Femina en 1910. Il s'agit de l'évocation de la vie d'une jeune fille née en Sologne à la fin du XIX ème siècle, qui se retrouve orpheline et est élevée dans un orphelinat tenu par des religieuses. L'une d'entre elles, Soeur Marie-Aimée, se prend d'une grande affection pour elle et cela rend jalouses les autres filles et la mère supérieure. Celle-ci, pour la punir de son orgueil, la fera placer comme bergère dans une ferme, où elle veillera sur les agneaux.
Le volume que j'ai lu contenait aussi la suite "L'atelier de Marie-Claire", là il s'agit de ses années à Paris où elle a exercé la fonction de couturière dans l'atelier de Monsieur et Madame Dalignac, qui ressemblait presque à une cellule familiale. le style est simple, Marguerite Audoux décrit très bien les personnages : en peu de mots, on les visualise. Cela constitue une sorte de témoignage social d'une époque. Ce qui m'a marquée, aussi c'est que l'héroïne (sans doute est-ce l'auteur elle-même ? ) a eu une vie extrêmement difficile, a vécu avec peu d'argent, dans la misère et pourtant ne se plaint jamais. Cela se termine un peu en queue de poisson pour moi, va t'elle épouser Clément, le neveu de la patronne de l'atelier de couture ?
Une jolie découverte.
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Best seller de l'année 1910, presque tombé dans l'oubli aujourd'hui ( la preuve, je l'ai déniché dans les bacs de désherbage de ma médiathèque).
Roman autobiographique. Marie-Claire née en 1863, orpheline de mère à l'âge de trois ans, abandonnée par son père, est placée dans un orphelinat catholique à Bourges aux conditions de vie très dures. Elle a cependant la chance d'y apprendre à lire et écrire. Elle y trouve également de l'affection auprès de Soeur Marie Aimée.
Vers douze ans, elle est placée comme fermière en Sologne auprès de maîtres plutôt humains qui ne resteront hélas pas.
Des conditions de vie très dures, un univers limité au village, voire à la ferme mais un roman qui n'est pas larmoyant loin de là. Une très belle écriture, poétique, étonnante chez une femme qui a reçu si peu d'instruction et surtout une forte personnalité, lumineuse, positive et forte qui fait face à l'adversité.
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Je ne connaissais Marguerite Audoux que parce que c'est le nom de la bibliothèque de Paris centre et « Marie-Claire » parce que c'est le nom d'un magazine. Alors c'est une belle découverte et j'ai apprécié de pouvoir mettre un nouveau nom sur ma liste de plumes féminines.
Marguerite Audoux a écrit un roman que l'on pourrait qualifier aujourd'hui d'autofiction et je viens de découvrir qu'il a été récompensé par le prix Femina en 1910 et que le titre Marie-Claire a donné son nom au magazine féminin créé dans les années 30.
J'avais un peu d'appréhension parce que la vie d'une petite orpheline cloîtrée dans un couvent ne m'intéressait pas à priori. Pourtant, les talents de conteuse de l'autrice m'ont convaincue qu'elle a sa place dans la littérature française.
Elle raconte l'histoire d'une petite fille qui a du caractère et qui va grandir dans un couvent en Sologne dirigé par une mère supérieure acariâtre. Heureusement elle rencontre des personnes généreuses et s'éprend de soeur Marie-Aimée. Elle aime la lecture et moins les travaux ménagers.
Marie-Claire n'est pas rebelle mais elle est impertinente quand il faut. Pour autant, la mère supérieure impose à l'adolescente qu'elle est devenue, de travailler comme bergère, pensant la punir. Malgré la séparation d'avec soeur Marie-Aimée elle réussira à être heureuse chez Pauline et Maître Sylvain. Mais sa vie de bergère s'arrêtera en échange de travaux de couture quand Monsieur et Madame Alphonse reprendront la ferme.
Marie-Claire est vraiment un beau personnage qui aime les autres et sa chaleur est réconfortante au vu de sa situation sociale.
Parfois j'ai eu peur de flirter avec un sentimentalisme exacerbé mais Marguerite Audoux reste toujours à la frontière du roman à l'eau de rose parce qu'elle a le sens de l'observation et que ses descriptions du monde sont essentiellement centrées sur les personnes que Marie-Claire rencontre dans sa jeunesse, de tout niveau social.
Mais son histoire ne s'arrêtera pas là. D'ailleurs, la fin lui offre des perspectives que je ne veux pas dévoiler. Je vais me hâter de la retrouver dans le roman suivant « L'atelier de Marie-Claire ».


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Je ne connaissais absolument pas l'autrice, lauréate du prix Femina en 1910 et l'ai découverte lors d'un challenge. Quelle belle découverte !
J'ai adoré suivre Marie-Claire de sa plus jeune enfance jusqu'aux premières années de sa vie d'adulte.
Sa mère décède alors qu'elle est toute petite et son père les place elle et son aînée, à l'orphelinat où Soeur Marie-Aimée fera office de maman de substitution.
Alors que celle-ci lui trouve une place de vendeuse, une fois Marie-Claire adolescente, la mère supérieure en décide autrement et pense la punir en l'envoyant dans une ferme pour être bergère.
Marie-Claire c'est le roman des petites gens, du savoir et du bon sens paysan, la simplicité mais aussi la dureté de la vie du petit peuple.
Roman très émouvant et héroïne très attachante.
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Lu après «l'atelier de Marie-Claire », lecture à rebours donc, ce texte origine, prix Femina 1910 (quelques années après celui de Myriam Harry « La Conquête de Jérusalem » un très bon cru aussi) se lit très bien, sans gêne car les deux histoires n'ont pas de liens entre elles mais le style simple et mélancolique y est reconnaissable.

Marie-Claire c'est l'enfance d'une petite fille, celle de Marguerite Audoux : texte donc autobiographique, placé dans un orphelinat chez des soeurs comme on les imagine à l'époque (mais est-ce que cela a changé?) un peu revêches ou il ne fait pas bon rigoler

Une éducation stricte faite de prières, de travaux féminins pour tout apprentissage et de vie collective

Un séjour assez dur pour M.C pensionnaire agitée et peu encline à la discipline de l'établissement dirigé par une soeur véritable goule à cornettes (ici pas de sympathique soeur à l'air renfrogné trinquant au gros rouge ou Rock'n nonne comme Marie-Clarence de « sister act » que de la soeur maigrichonne et osseuse et de la tisane aux orties blanches qui pique) mais idéalisé par la présence d'une jeune soeur aimante (même pour le curé) et protectrice

Après un séjour au pensionnat rempli de spiritualité chrétienne, de prières quotidiennes et de menus apprentissages aidant à l'élévation féminine M.C est placé chez un couple de paysans. Bergère, elle appréciera cette vie champêtre ainsi que sa famille d'accueil mais sans vraiment y être adaptée

Devenue lingère dans une famille beaucoup moins accueillante elle vivra son premier amour avec Henri le frère de la maîtresse de maison.
Les conventions à la campagne, certaines mésalliances n'étant pas tolérées, rendrons ces amours malheureux puis M.C sera happée par la vie a paris

Une vie simple et narrée sans trop d'émotions ni de misérabilisme mais avec beaucoup de réalisme et de lucidité on sent que cette vie là a été vécue ainsi: la vraie vie donc (mais pas celle de Dieudonné Aline)

Cela fait plaisir toute cette simplicité, style et sujet, c'est très accessible et ça repose des ouvrages normalisés d' écrivains d'atelier d'écriture ceux d'hier et ceux d'aujourd'hui. On se plonge dans un monde disparu qui est a des années lumière du notre.

C'est un bon livre comme dirait Tolstoï  il transmettre des émotions et donne envie de lire.
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