En fait, les seuls écueils que présentât la situation d'Emma résidaient dans cette liberté excessive et dans la propension de la jeune fille à se voir sous un jour un peu trop flatteur. c'était là ce qui menaçait de ternir son bonheur, mais pour l'heure on ne pouvait parler de véritables problèmes, tant Emma était inconsciente du danger qu'elle encourait.
Chapitre I
Emma Woodhouse, belle, intelligente, riche, dotée d'un heureux caractère et pourvue d'une très confortable demeure, semblait jouir des dons les plus précieux de l'existence. Elle avait passé près de vingt et un ans sur cette terre et n'avait encore connu que bien peu de peine ou de contrariétés.
Chapitre I
- Vous êtes trop tatillonne, ma chère, lui dit son mari. Est-ce que ces détails ont de l'importance ? Vous ne verrez plus rien à la lumière des bougies et cette maison paraîtra aussi propre que Randalls. Nous ne nous occupons nullement de ces bêtises lorsque nous venons passer la soirée au club.
Les dames échangèrent certainement à ce moment-là un regard qui disait "Les hommes sont aveugles à la saleté", et les messieurs songèrent peut-être chacun pour soi que "les femmes s’embarrassent décidément de petits soucis stupides et sans le moindre intérêt". (p. 290)
La seule chose qui pût lui [ à Emma] apporter un peu de consolation, lui faire retrouver un peu de fermeté, c'était la résolution qu'elle formait de changer de conduite et l'espérance que, malgré la perspective d'hivers désormais moins amusants, elle serait plus raisonnable, grâce à la connaissance intime qu'elle venait d'acquérir d'elle-même, et qu'aucune de ses actions ne lui laisserait les regrets poignants qui la rendaient actuellement si malheureuse.
- Depuis l'âge de douze ans Emma n'a jamais cessé de vouloir lire davantage. J'ai vu quantité de listes de titres de livres qu'elle avait rédigées elle-même, avec l'intention de les lire(...). Mais il y a longtemps que j'ai cessé de croire à la persévérance d'Emma. Elle ne s'adonnera jamais à une activité qui nécessite du travail et de la patience et qui implique que l'imagination s'efface devant un effort pour comprendre.
En vérité, Mr. Knightley était l'une des rares personnes qui trouvaient des défauts à Emma Woodhouse, et la seule à le lui dire.
Bien que cela ne fût pas du goût d'Emma, et sachant que son père en serait encore plus contrarié, elle ne lui laissant pas soupçonner que tout le monde ne la trouvait pas absolument parfaite.
C’est dans le lieu même où la blessure avait été faite qu’il fallait appliquer le pansement !